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Demain en mains ~ Freyja & Clarence

Clarence A. Wellington
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Ven 28 Oct - 17:42





FREYJA & CLARENCE
— Demain en mains —

Je suis l’exposition de ses sentiments.
L’expression de ses peines, de ses tourments.
Après avoir bu ses pleurs, j’ai pompé ses peurs,
Et c'est avec peine que j'ai tari ses larmes.

Mais Clarence s’alarme.

Séparée de son précieux carnet suite à sa capture par les témériens, il ne lui sera pas rendu lors de sa libération.
Il regorge de secrets.
De peur de voir son intimité étalée, la blonde sera prête à tout pour le retrouver.
Et limiter la casse.

Cependant, lui passe.
De mains en mains.

Demain en mains.
Une affirmation prenant des airs de promesse.

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Clarence A. Wellington
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Jeu 23 Fév - 17:19




Clarence A. Wellington
— « She was crying inside. » —



Deux semaines après la prise de la Vivendale.


Autrefois, ils avaient la couleur du ciel, et rayonnaient de ce pâle éclat d’été, de cet alliage d’or et d’azur emmitouflé de nuages cotonneux, vous invitant au voyage. Autrefois, l’un vantait leurs richesses et l’autre leur élégance ; et leurs plis soyeux, attirant irrémédiablement vos yeux, éveillaient en vous une envie revêche et ébouriffée, qu’il était impossible de peigner, de lisser. Rebelle, la coiffure de vos émotions vous tourmentait dans toute son impulsivité, sa vulgarité enfantine. Mais aujourd’hui, les atours de Clarence avaient fané et défraichi tant elle les malmenait, trainant ses jupons dans les plus sombres recoins de Vivendale après en voir arraché la dentelle, les fanfreluches lui rappelant son rang déchu, ses possessions perdues, ses attentes déçues. Ses mains rougies, abimées par le froid et sa perpétuelle caresse, habillées de la boue venant avec la misère, s’emparèrent des lambeaux bleutés lorsqu’elle traversa l’allée. Les traits tirés, durcis par ses  longues semaines de geôle, de pain et d’eau, Mlle Wellington était méconnaissable. Mais de l’assurance elle n’avait cependant que l’apparence ; l’esprit baigné de larmes.

Faisant claquer les talons de ses bottines sur les pavés, elle se réconfortait à l’idée que tout serait bientôt terminé, d’une façon ou d’une autre. Elle n’avait plus l’impression d’être, plus l’impression d’exister. Ballotée d’une rive à l’autre, elle avait été capturée comme un animal, et enfermée en vulgaire canidé des jours durant. En chien errant elle s’était traînée, forcée de manger tous les jours dans cette même gamelle sans verre ni couverts. En chien de fusil elle s’était couchée, se brisant les os sur ce lit de paille mouillée, qu’elle n’aurait osé présenter au plus gueux de ses ouvriers. En bête et hébétée elle avait vécu, blessée dans son amour propre et pourtant en mal d’amour. Dépossédée psychiquement comme physiquement.


Si l’on ne pouvait pas revenir en arrière, il était grand temps de remettre en ordre ce dernier point. Et elle savait pertinemment qui contacter pour que la restitution opère. Cette grande perche blonde hautaine aux allures de guerrière.

Comme poussés par la chamade de son cœur apeuré, ses pas s’accéléraient. Elle s’avançait vers elle.

L’esprit baigné de larmes.




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Dezbaa
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Mer 2 Aoû - 22:20

Freyja Shestën
— I know all your secrets, I know all your lies. (Ruelle - Secrets and lies) —

Par endroits, il semblait que la plume avait griffé le papier, plus qu'elle ne l'avait caressé. De petits grains, cicatrices des feuilles, entouraient l'écriture élégante et délicate. Et l'encre noire contait son histoire. Il y avait des mots qui n'auraient pas dû se trouver là. Il y avait des rêves et des aspirations qui n'auraient pas dû y avoir leur place. Ils renversaient les idéaux établis, marchaient vers une liberté à conquérir, créaient une vie nouvelle, plus belle, plus désirable.
Mais ils n'étaient que des mots ; les mots d'une adolescente, qui s'insurgeait face aux injustices qu'elle croyait vivre. L'adolescence éveille les sens qui, exacerbés, se muent en hallucinations. On croit tout connaître, on croit être en mesure de séparer le bien du mal, de se faire justice soi-même, on se pense roi du monde, empereur de nos (en)vies, jusqu'à ce que la réalité ne vienne frapper de sa main calleuse à la porte de nos illusions. Que des mots.
Freyja avait vécu cela ; non, plus, elle avait changé les mots en actions. Elle avait été le tyran de son existence. Où cela l'avait-il menée ? A la solitude et à l'incertitude. En quelques années, elle avait tout perdu, parce qu'elle avait voulu être ce qu'on lui refusait. Aurait-elle été plus heureuse si elle s'était conformée aux désirs de ses parents ? Aucun moyen de le savoir. Elle avait esquissé sa propre voie, et devait désormais dessiner le reste du chemin emprunté. Assumer.

Néanmoins, de toute évidence, ce n'était pas la violence des pensées d'une jeune fille égarée qui intéressait l'espionne. Elle avait pris un petit carnet et, armée d'une plume, notait consciencieusement les noms qu'elle relevait dans les lignes de Clarence. Wellington - c'était son patronyme -, de Larant, Larisson, Kinney, Valencia, Vrishnic, Wheeler... Chacun pouvait avoir son importance : elle les relevait avec l'idée qu'ils pourraient mener à des pistes intéressantes. Peu à peu, le pouvoir de Katharina enrobait Vivendale ; mais il s'appliquait sur ses murs comme une fine couche de peinture, qu'il suffisait de gratter d'un ongle pour dévoiler la pierre. Les Témériens n'étaient pas à l'abri d'une révolte, ou pire, d'une révolution. Il fallait surveiller les anciens Ombrageux de près - quoi que la guerrière se fût déjà chargée de leur faire signer un traité au nom de sa reine -, mais pas seulement. Globalement, elle avait noté que les villageois, ceux qui étaient démunis, qui avaient été méprisés et massacrés durant des années, avaient tendance à se satisfaire de cette prise de pouvoir, qui promettait des changements - bien qu'ils restassent, pour la plupart, méfiants. En revanche, des nobles grinçaient des dents. La reine de l'autre terre avait, d'une main, balayé leurs privilèges, et de l'autre, puni leurs excès. Aussitôt, ils étaient devenus les esclaves de leur condition passée : ils s'étaient trouvés plus pauvres que les villageois parce qu'ils avaient mesuré l'ampleur de leur désuétude.

Assise sur le bord d'un muret, elle laissait ses jambes se balancer doucement, le journal et le carnet posés sur ses cuisses. Elle continuait à écrire lorsqu'elle vit, du coin de l'œil, une silhouette s'approcher d'un pas décidé. Elle ne bougea pas, toujours concentrée sur sa tâche. D'un geste rapide, et qui paraissait si habituel que c'en était presque dérangeant, elle sortit, par quelques mouvements bien maîtrisés, un petit couteau, qui glissa de sa manche avec une aisance fascinante, et vint se greffer à sa paume comme s'il y avait toujours eu sa place. La lame se dirigeait vers la gorge blanche que la demoiselle offrait - car c'était une demoiselle qui était venue la trouver. Freyja leva la tête, et un étrange sourire couvrit ses lèvres. « Clarence... » fit-elle sur un ton plutôt énigmatique. Elle était ainsi ; toujours dans le secret de ses pensées. Vivement, elle ramena le journal intime de la jeune fille contre sa poitrine. « C'est ça, que tu viens chercher, je suppose ? » Toujours dans le secret, mais aussi, souvent, dans la franchise de l'instant. L'arme tendait toujours sa langue tranchante vers le cou de la noble déchue.
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Clarence A. Wellington
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Jeu 19 Juil - 15:36





CLARENCE A. WELLINGTON
— Le fond et la forme —

Alors véritable bout de chou à couettes blondes, elle observait son modèle d’un air ébahi. « Si tu penses très fort que le tour va réussir, alors il aboutira sans peine. » Elle se rappelait au présent les promesses de l’enfance, leur magie, ses croyances. Des illusions. Les serments n’étaient que des mots perfides délicatement susurrés, des mensonges mielleux aux accents de vérité. Entretenus par la figure paternelle, ayant toujours eu à cœur de la faire rêver, d’énoncer mille palabres pour éloigner d’elle les maux. « Claque des doigts, Clarence. Je te promets. Ferme les yeux, concentre-toi. » Alors la fillette obtempéra, bloquant ses paupières à s’en faire mal aux yeux. Son sérieux face à ce genre d’évènement revêtait pour l’œil extérieur un habit des plus comiques. C’est alors que l’ours en peluche apparut. Elle en était émerveillée, l’adorable adoratrice, et déjà voulait en voir plus, voulait qu’en bon génie il exauce tous ses vœux. « Maintenant fais apparaître maman ! » déclara-t-elle enjouée. Cependant, dès lors que la demande fut formulée le jeu se figea, et de la tristesse envahit le regard gris. Il était comme parti, lui semblait désormais loin, inaccessible, enfermé dans un monde d’adultes empli de secrets ; empli de Mort, aussi. « Je t’ai déjà expliqué que ce n’était pas possible. » réplica-t-il d’un ton sec. « Mais papa … » commença-t-elle. Elle ne comprenait pas. Bien sûr qu’elle ne comprenait pas, elle était alors bien trop jeune alors pour comprendre. Il haussa la voix. « Je t’ai déjà dit que désormais, c’était Père. » Il s’était relevé, et semblait désormais intouchable, inaccessible, la dominant de toute sa longueur. La fillette se sentit encore plus minuscule. Dissimuler la douleur de fond sous les couleurs de la forme. De la rigidité. Voilà tout ce qu’il savait faire. Mais évoquer en face de moi ses faiblesses, jamais. La petite commençait à pleurer. Il mourait d’envie de la prendre dans ses bras, mais ne pouvait pas, s’en empêchait. La forme la protègerait, plus tard. Elle se rappellerait.


*

Le songe s’estompa, et avec lui l’image poignante de Berlioz Wellington, de Père. Son enfance, elle en était sortie à grands pas. Brutalement. Sauvagement. Mais elle se souvenait de la magie, qu’elle se refusait d’abandonner, bien que la sachant artifice. Elle claqua des doigts nerveusement, une fois, deux fois. La dague était toujours là, la lame pointant vers sa gorge à découvert. Elle sentait la peur faire doucement trembler son corps. Mais la peur, c’était le fond. La peur n’était qu’illusion, création de l’esprit, réaction face au doute. C’est alors que l’autre ouvrit la bouche. « Clarence … » La blonde devait lui reconnaitre une certaine vivacité d’esprit quant à la déclamation spontanée de son identité, elle qui en avait pourtant vu défiler, des prisonniers. Ne pas se laisser impressionner. Ne pas lui donner ce qu’elle veut. Dans un geste désespéré, elle posa sa main sur celle de l’étrangère, sans pour autant tenter quoi que se soit pour éloigner la lame de son cou. Elle savait pertinemment que ça ne servirait à rien si l’autre venait à mettre ses menaces en application, mais elle avait besoin de faire ça, tout comme le pendu porte intuitivement ses mains à sa gorge dans sa chute vers la mort. Mais plus fort que le besoin de préservation était celui de ne pas craquer, de se donner une contenance. Elle conservait la forme, et durcissant ses prunelles, les plongea dans celles de la guerrière. De l’eau dans de l’eau ; azur. « C’est Mlle Wellington. » Au final, elle était comme son père. Cette affirmation haute et forte sonnait comme un hommage, lui donnant la force de poursuivre, celle de se faire entendre. Lui rendant son arrogance. « … c’est ça que tu viens chercher ? » Elle resserra sa prise autour de la main de la témérienne. Si elle ne présentait pas en soi une menace, ne pouvant pas même être source de douleur tant la force physique de Clarence était maigre comparée à celle de l’étrangère, elle savait qu’elle s’exposait là à son courroux. Mais n’en avait que faire. « Bel esprit de déduction !» avança-t-elle d’un air presque moqueur. Son interlocutrice pensait impressionner un pauvre oiseau blessé et inoffensif, auquel elle pourrait dire ‘non’ calmement avant qu’il ne reparte larmoyant, à tire d’elle. La blonde misait sa vie sur un effet de surprise. Si elle n’était pas capable de faire ceci, d’élever simplement la voix pour mettre en œuvre son modeste dessein, alors ses jours n’auraient plus aucune valeur. Parce qu’elle aurait renoncé à tout ce qu’il lui restait alors : ses pensées, ses émotions, ses souvenirs. Elle ne pouvait plus reculer. Alors, faisant glisser son regard vers la lame, elle reprit. « Peut être peut on régler cela de manière plus civilisée ? » Le sous-entendu était clair, et aisément perceptible, cristallin. Il y a de cela quelques semaines encore, jamais elle n’aurait pu ne serait-ce que s’imaginer provoquant quiconque de la sorte. Mais les temps changent, et donc changent les gens, changent les vents. La souffrance de la blonde avait créé un courant d’air dans son cerveau.

 

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Dezbaa
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Dim 22 Juil - 14:14



Freyja Shestën
— Action, réaction. —

La main agrippée à la sienne ne l'émut pas. Freyja avait supporté plus dur. Elle avait tué des personnes sans quitter leur regard des yeux. Elle en avait assassiné certaines de si près qu'elle avait pu sentir leur souffle s'évanouir contre sa joue. Elle ne s'émouvait plus de ces élans terriblement humains, qui priaient pour la survie. Son métier ne lui permettait pas de s'apitoyer - et sa nature avait été si bien formatée qu'elle n'y songeait presque plus. Il ne demeurait que des éclats de compassion, minces comme ceux d'un vase brisé que l'on n'aurait pas pu ramasser, presque invisibles. L'absence de son frère n'y arrangeait rien : chaque minute passée loin de lui, dans l'incertitude de son pouls battant, grignotait sa raison et son cœur. Ce qu'il y avait de meilleur en elle. De son âme, il ne subsisterait bientôt que des fragments égarés. Une seule ancre : le combat. Alors, elle raffermit sa prise autour de l'arme, et ses iris d'acier tranchèrent l'azur du regard de la Nordienne. Mademoiselle Wellington... Un sourire narquois étira ses lèvres. La forme ne sauverait pas le fond.
Plus provocatrice que véritablement protectrice, elle ramena le carnet vers elle. La réponse ne se fit pas attendre - elle n'en fut pas surprise, le carnet dévoilait des pensées revêches -, cependant, l'insolence qui perça dans le ton révolta son propre cœur. Nul ne s'adressait à elle ainsi, nul n'en avait le droit ; les seuls de qui elle aurait pu tolérer une telle condescendance étaient ses supérieurs hiérarchiques au sein de l'armée - et ils étaient peu nombreux. Toute sa jeunesse, elle s'était battue pour obtenir le respect auquel elle prétendait ; désormais, c'était un peu comme si elle n'avait jamais réussi à rendre les armes, comme si le combat persistait, et qu'elle se trouvait incapable de lui offrir une fin pacifiée. Comme si l'arrêt de la bataille pourrait causer sa défaite intérieure. Ses lèvres se crispèrent autour de son rictus, et ses yeux céruléens, s'ils avaient pu assassiner, auraient décoché deux carreaux de colère dans le crâne de l'écervelée.

Elle détestait les Nordiens - ou plutôt, les Nobles et les Ombrageux - pour leur condescendance et leur mépris. Qu'ils n'aimassent pas les Témériens, elle le concevait parfaitement : ils avaient envahi leurs terres et bousculé leur mode de vie. Qu'ils les toisassent comme s'ils n'étaient que des vermines gangrénées par leurs habitudes guerrières, elle ne le comprenait pas. Pire, elle le refusait. Et quiconque osait défier ses prunelles déterminées en payait les frais. Clarence ne le savait pas encore ; Clarence le saurait bien assez tôt. Tout de suite. « Peut être peut on régler cela de manière plus civilisée ? » Avec une virulence vivace, la Témérienne ramena le poignard vers elle. Sa main s'arracha à l'emprise de la jeune fille, et la lame vint mordre sa paume immaculée. Une attaque, et la lionne sortait les crocs. « Nous serons encore longtemps le barbare de l'autre. » trancha-t-elle, cinglante, ses iris froids, porteurs de son ire, plantés dans les siens. Surtout avec des réflexions pareilles. Plus civilisée... Cette arrogance la répugnait. Ils n'étaient pas moins civilisés. Ils avaient une culture différente de la leur. Peut-être même était-ce eux, les plus civilisés : ils ne s'amusaient pas à réduire les individus en esclavage. Leur respect pour les Dieux, la terre et les personnes était infiniment plus grand. C'était pour cela qu'elle-même, l'espionne blonde, ne pouvait pas s'empêcher de mépriser les gens du Nord. Ils étaient si imbus d'eux-mêmes ! Si persuadés de leur légitimité toute-puissante ! Ils n'étaient que des grains de sable portés par le vent, qui aurait tôt fait de les ramener jusqu'à l'océan. Ils vivaient pour leurs intérêts personnels ; elle vivait pour servir un but qui dépassait sa propre conscience. La couronne. Le peuple. L'avenir.

Ce qu'elle avait lu de Clarence, elle avait pu le comprendre. A travers les pages, elle avait pu s'imaginer la gamine et, pourquoi pas, l'apprécier - le mot était trop fort. Une forme d'empathie provoquée par l'impression d'une vague similitude - elle avait été adolescente, elle avait eu des rêves. Néanmoins, dès sa deuxième phrase - la première aurait simplement pu être le signe d'une force de caractère, mais elle avait compris que, croyant cela, elle s'illusionnait -, elle l'avait détestée. Elle était comme les autres. Perchée sur ses airs supérieurs. Elle ne valait pas mieux qu'eux. Freyja était déçue. Elle quitta le confort du muret pour se mettre debout, et fit un pas vers la noble déchue. Un masque de glace s'était greffé sur son visage. Elle toisa l'auteure du journal, puis railla : « Personne ne t'a jamais dit qu'on n'obtient rien en se comportant comme une idiote ? » Elle siffla entre ses dents. « A défaut de vous apprendre à vous battre, je pensais qu'on vous apprenait à vous servir de votre tête. » Par ce vous, elle désignait toutes les femmes qui appartenaient à la noblesse, toutes ces précieuses qui participaient à des réceptions fastueuses et s'amusaient de quelques bons mots, et qui cependant se trouvaient incapables de tenir une épée. A Témère, cela était à peine envisageable. Tout le monde ne savait pas se battre, mais tout le monde savait se défendre - soi, ou les siens. Clarence lui avait pourtant semblé disposer d'un peu plus de jugeote que la majorité des gourgandines qui couraient autrefois les rues. Il fallait croire que parfois, le naturel revenait au galop.
La guerrière se détourna pour attraper un morceau de pain fourré d'une tranche de lard, qu'elle avait posé sur le muret. Elle ne s'était pas figuré la rencontre ainsi. Elle avait pensé que, si la noble faisait son apparition, elle lui poserait des questions sur le contenu du journal - le véritable intérêt du document, à ses yeux. Pour le moment, elle avait simplement envie de lui mettre une bonne correction pour lui rappeler de ne pas se comporter comme une imbécile. Elle lui fit à nouveau face et planta ses dents dans son repas - elle apaisait sa colère comme elle le pouvait. Elle en arracha une bouchée, qu'elle mastiqua en silence, sans quitter des yeux la jeune fille. Finalement, après un temps, elle demanda : « Tu proposes quoi, en échange de ton carnet, Clarence ? » Il n'était pas question de céder à son caprice - d'abord, parce qu'elle haïssait les caprices, ensuite, parce que sa collecte d'informations n'était pas terminée.
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