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Espoir, un retour glacé [Charlie, Juliet et James]

Malbe
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06/12/2013

Espoir, un retour glacé [Charlie, Juliet et James] Empty
Ven 2 Déc - 14:46


Nouvel espoir, fol espoir, faux espoir
..........................................
Des nouvelles des nordiens



Charlie.

Le désespoir avait trouvé une lueur. Par hasard, par coïncidence, parce que la ville baignait dans une ambiance lumineuse. On l’avait crue malveillante, cette trace d'espoir. Elle s’était révélée opposée. Un maigre morceau de chance, un bonheur chancelant dont tous voulaient profiter. Un éclat inespéré, une petite lumière totalement inattendue qu’on regardait passer avec hébétude et prudence. Il était aisé de se plonger dans sa chaleur, de céder à sa tentation rayonnante. On chuchotait dans les rues qu’il fallait l’embrasser. On affirmait dans tous les coins qu’il fallait tendre les bras au changement, puisqu’on supposait que ce changement était bon, qu’il était le résultat-récompense d’une pénitence trop longue, la rectification à toutes les injustices de Vivendale de ces derniers siècles. On disait aussi qu’il fallait courber l’échine devant le Grand Pouvoir du Possible. Parce qu’Il rendait l’amour qu’on lui portait, parce qu’Il était messager de la justice et porte-parole des nouveaux dieux.

Beaucoup au Village ignoraient tout de ce mot : possibilité. Et ceux qui l’avaient déjà entendu, l’avaient laissé derrière eux, comme un souvenir sensible ou un fantasme. Possibilité de justice, possibilité d’avenir, possibilité d’équilibre, possibilité d’un meilleur. Qu’était-ce que le possible pour ces jeunes des rues qui n’avaient connu que l’infortune et la poussière ? Une chimère dans les histoires, un vague mystère dans les chansons. Cette nouvelle espérance avait surpris tout le monde. Des plus enthousiastes aux plus perplexes, des plus réticents aux plus faciles d’esprit, des plus miséreux aux plus ambitieux. Elle s’était emparée des cœurs et avait redonné à Vivendale la possibilité du rêve.

Elle s’en portait bien aujourd’hui, la lueur d’espoir. Elle se promenait dans Vivendale avec pour mission de s’introduire dans chaque chaumière. Bien qu’elle soit encore faible, elle brillait sur les visages et elle rendait meilleures les actions ; plus bienveillantes, plus fraternelles, plus naturelles et surtout, moins rares qu’autrefois.

La lumière régnait de nouveau à Vivendale. Et sa Reine était lumière.


Juliet.

L’unique réalité de cet espoir, était simple chantage. La confiance d'un peuple, pour son anéantissement. On le démembrait, on lui ôtait tout ce qu'il avait été et tout ce qu'il aurait pu être.
On savait Vivendale manipulable à souhait, alors on en avait profité. Une masse facile comme celle-ci… il lui suffisait d’une lueur et elle s’offrait à celui qui tenait la flamme. Cette fois encore, Vivendale et ses gens étaient bernés par de belles paroles et de belles pensées.

Le nouvel espoir ne rendait pas meilleures les actions. Il les rendait dégoûtantes, pleine de perspectives égoïstes et de projets privés ; dégoulinantes de confiance, débordantes de jalousie. Pas d’équilibre dans cette folie où chacun jalousait son voisin, bien plus qu’avant. Autrefois les riches faisaient raisonnablement leurs guerres de réputation ; et un pauvre égalait un autre, le pain du premier était aussi sec que celui du second. Aujourd’hui si tous semblaient égaux, tous désiraient les nouvelles possessions d’autrui ou sa nouvelle position politique, celles qu’on accordait parfois par mérite ou par soucis de montrer l'exemple. C’était un joli mirage, une belle image pour flouter la réalité : Vivendale avait toujours été le vice, et rien ne pourrait la changer. Le Haut-Gouvernement avait limité le mal. Les Témériens l’avaient libéré.

La lueur rendait moins humain, elle rendait fou. C’était contrefait, c’était du beau mensonge. Vivendale aimait qu’on lui mente. Elle était familière avec le concept. Un maléfice stratégique pour réchauffer le sang du Nord.

Le Grand Pouvoir du Possible.

Le Grand Pouvoir avait de longues mèches blanches et un sourire d’enfant.


James.

On la disait de mauvais augure, la lueur.

Ca sentait la fin. La fin d’une guerre. La fin d’un avenir. La fin d’un tout.

On ne les appelait plus Nordiens. Ils appartenaient à d’autres désormais. Les Nordiens de l'Autre-Terre.
C’était approprié.

Il n’y avait plus grand-chose à faire ou à dire. Les esprits étaient fixés, gavés de fausses vérités Témériennes. Il n’y avait plus de bonnes raisons pour quelconque lutte. Il devenait ridicule de se battre seul contre l’armée qu’on voulait sauver. Mais c’était davantage ridicule quand on abandonnait ses plus féroces valeurs, celles qu’on avait tant défendues dans le passé. Et peut-être davantage encore quand on s’entêtait à rester le même, dans un monde différent. Alors on inventait des raisons. Tout était bon, tout était motif.

Tout était excuse à la lutte contre le faux espoir de Vivendale. Et la bataille acharnée était seul remède au désespoir.

Une flamme de rébellion, une flamme de vérité. Une seule.

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