V2 | PART 1 | MUR

L'armée étrangère est aux portes de Vivendale, ceux qui ne sont pas sous la protection du HG doivent se battre. Les villageois ont été rassemblés dans l'Enclave pour être garantie de la protection du Mur en échange de se battre aux côtés des nobles. Alertés par l'arrivée de l'armée: les esclaves, nobles et villageois ayant une arme dans les mains, ces derniers arrivent sur les rempart du mur et découvre l'ampleur de l'armée. La panique arrive, l'armée est gigantesque. Katharina commence alors à bombarder le Mur qui ne s'ébranle pas d'un pouce au début. Comment va réagir le HG face à cette provocation ? Malheureusement quelques soit la riposte Katharina prend la ville en siège, si le Mur ne tombe pas que ces habitants reclus derrière crève de faim.


> Déroulement :
↳ Tous sont au courant de l'attaque à venir au lendemain de l'Expiation. Depuis le Mur, on peut apercevoir l'armée de Katharina à quelques kilomètres. Nul doute qu'elle sera là avant midi.
→ Les villageois se ruent sur les portes qui les séparent du Mur, sous la pression, les gardes finissent par leur ouvrir. Un campement de fortune est dressé au milieu des rues de Vivendale.
→ La plupart des nobles ne sont pas ravis de la présence des villageois ; mais qu'importe, déjà certains complotent. Et s'ils trahissaient le Haut-Gouvernement, Katharina les couvriraient probablement d'or.
→ Les ombrageux ne sont pas loin, tapis au seuil de la forêt. Ils leur restent une décision à prendre, mais pas sûr que les conversations dureront longtemps. Doivent-ils se rallier à leur pire ennemi Le Haut-Gouvernement, ou prêter allégeance à Katharina ? Impossible de rester en retrait car eux aussi sont exposés.
↳ Vivendale doit s'organiser et se préparer pour le siège, et les combats, à venir.

/!\ Un autre message sera posté au cours de l'Event, qui annoncera l'arrivée de Katharina et le nouveau déroulement. En attendant, il est temps que nobles, villageois et ombrageux fassent mieux connaissance. Vous pouvez dès maintenant crées des personnages dans la catégorie Étrangers.

Elle avait appelée son conseil dès l'aube. Elle se tenait debout face à la table ronde où siégeait ses conseillers dans sa tente. Elle se retourna un court instant vers sa dame de compagnie, Margaery, en tant que descendante d'Elia elle avait un droit d'assister aux réunions menés par Katharina. La conquérante veillait aux moindres détails concernant sa future arrivée au trône de Vivendale. Ils étaient prêts à écraser les Nordiens. Les armes déjà sorties ruisselaient déjà du sang des villes mineures, ne restaient qu'à conquérir la capitale. Elle avait réussit avec une aisance inattendue à avoir ces villes. A croire qu'ils ne savaient pas contrer une armée, à vrai dire son nombre d'hommes étaient incroyablement grand, elle le savait évidemment mais devant ce grand continent elle s'était attendu à une résistance un peu plus grande. Là n'était pas le problème au contraire. Elle savait qu'elle siégerait bientôt sur la capitale du Nord. Vivendale aura bien tenir un siège elle avait tout préparé. Elle avait acheté des projectiles et des catapultes pour détruire leur Mur si imposant, elle avait une armée des plus importantes pour le mener au trône, et elle avait même quelques alliés de l'autre côté qui s'occupait de sa propagande. Elle avait des soutiens partout, à croire que le gouvernement des Hautes-Terres étaient mal vus, tant mieux certains voyaient en elle la libération de ces terres. Car bientôt elle serait la reine du Nord.

- « A quelle heure serons-nous à leurs portes ? » demanda-t-elle
- « Avant midi, le camp est prêt à être levé, nous serons sur la route d'ici une heure. » répondit un des conseillers
- « Et concernant leurs défenses, combien sont-ils, nos infiltrés ont-ils déterminés leur armée au final. »
- « Tout à fait, à peine la moitié de la notre votre majesté. » répliqua un autre
- « Ont-ils déjà choisis leur stratégie, le combat ou se reclure derrière leur mur »
- « A en croire les rumeurs ils comptent sur leur Mur mais recrutent aussi tout les habitants pour un éventuel combat. » ajouta un dernier
- « Nous les anéantirons quand même, ils ne seront pas prêt à temps »

Elle était déterminée comme jamais, elle aurait Vivendale. Elle le savait, restait seulement à attendre de les voir lui remettre la capitale. Ils fléchiraient, elle les feraient fléchir. Elle s'en assurerait. Tout était prévu, elle aurait le Nord, que se soit par les armes ou par la sang.


Elle lança un regard circulaire vers ses conseillers, elle avait cette lueur de conquérante dans son regard. Ils se levèrent aussitôt et la suivirent, elle sortit de la tente où les siens l'attendaient. Le moment de motiver les troupes, de leur dire qu'ils auront bientôt une maison sûre, de l'or et une terre fertile. Elle savait manier les mots pour leur faire faire ce qu'elle veut, mais pour le moment ses intentions étaient nobles, trouver aux siens une terre digne de ce nom. Le nord l'était. Elle avait une armée immense en effet, chaque fois qu'ils l'attendaient ainsi pour qu'elle parle, qu'elle était en hauteur et avait une vue imprenable sur des mètres et des mètres de terrain tous noirs de monde car occupés par les siens. Elle avait la plus grande armée que tous les continents aient jamais connus, et elle en était très fière d'ailleurs. Elle jeta en regard en arrière, Vivendale et sa tour se dessinait à l'horizon.

- « Nous ne sommes qu'à une heure de Vivendale, ce sera notre dernier combat pour avoir le Nord, après ça vous pourrez avoir une maison sûre, vous pourrez vivre sans la crainte de manquer de quoique se soit. Aujourd'hui nous partons pour la dernière étape vers le Nord, notre terre. »

Dit-elle d'un ton déterminé comme jamais. Elle était prête à partir. Les autres clamèrent alors son nom, elle avait le soutien de son peuple, comme toujours à vrai dire. Et ce soutien était plus fort que toutes les armées réunies.

La brune déambulait dans les rues de Vivendale. Elle observait vaguement le luxe qui dégoulinait de partout, les commerces qui semblaient fleurir comme des bourgeons au printemps, les vitrines alléchantes et hors de prix. Tout était tellement différent qu’au Village. Un simple mur les séparait et pourtant on se serait cru dans deux mondes complètement opposés. Elle grogna alors que quelqu’un la bousculait. Il avait tellement de monde, trop de monde. Des Villageois bien évidemment. Peu de nobles, voir pas du tout, les accompagnaient. Eh bha oui, envoyez le bétail, leurs petites fesses soigneusement nourries étaient trop précieuses pour le Haut Gouvernement n’est ce pas ? Elle renifla de dédain et s’arrêta sur une caisse qui bordait les rues grouillant de monde. Elle retira son arc de son buste et le posa délicatement sur ses genoux, le maintenant d’une main protectrice. Kayla secoua la tête pour chasser une mèche qui s’échappait follement et frissonna en repensant aux derniers jours. Tout s’était passé tellement vite.

Ils étaient tous enfermés derrières ces maudites barrières, condamnés à regarder le spectacle macabre. Elle était vainement accrochée aux barres de fers, hurlant au milieu des cris de ses compagnons, insultant les gardes et toute la foule assise sur les gradins. Les gardes ne pouvaient punir une seule personne tant les remarques fusaient de partout. Alors il passait avec une matraque et écrasaient tous les doigts accrochés sur la cage. A l’instant où ceux de la jeune femme rencontrèrent brusquement la matière dure, une nouvelle tête fut coupée. Ramenant ses mains à elle, elle en oublia pourtant la douleur, ses yeux rivés sur la tête au sol. Elle était à peine plus vieille qu’elle. A présent, elle reposait en deux morceaux, ses beaux cheveux blonds imprégnés de son propre sang. Elle déglutit et resta figée le reste du massacre, ignorant ce qui l’entourait, les yeux dans le vide, ses mains entremêlées  rapprochées contre sa poitrine. Elle aurait eu envie de hurler, de se révolter. Ils payaient toujours pour les erreurs des autres, sous prétexte qu’ils n’appartenaient qu’au Village. Ils ne méritaient pas mieux, tellement pas. Une voix féminine s’éleva des gradins et Kayla sortit de sa léthargie d’horreur. Ses prunelles saphir tombèrent immédiatement sur la jeune femme. Brune, bien portante et élégante, elle s’était levée faisant face à toutes ces personnes. Un silence glacial accueillit son interruption. Une autre jeune femme, beaucoup plus jeune, la rejoignit et ensemble, elles arrêtèrent un instant l’Expiation. Tout le monde était tendu et attendait la suite, chacun espérant une chose différente. Puis les évènements s’enchaînèrent rapidement, des protestations, des soutiens timides, un messager, l’arrêt de la cérémonie, les départs précipités, les visages graves, les pleurs des membres des victimes, les rires des Nobles qui s’en foutaient royalement. Elle se sentait étrangement petite au milieu de tout ce monde, elle qui doutait très rarement. Elle suivit des yeux la femme brune qui s’était levée jusqu’à ce qu’elle disparaisse de son champ de vision et grava son visage dans son esprit. Elle la remercierait, d’une façon ou d’une autre.

James se retrouva au pied du mur. Il voulait observer ce qui se passait à l'extérieur. Quelques gardes surveillaient que personne ne sortent et gardaient la porte. D'autres étaient postés en haut du mur et dans les tourelles pour tenir au courant le gouvernement de l'avancée de l'armée. Ils n'étaient qu'une poignée et pour James, le tout s'annoncer d'une facilité surprenante. Il se demanda même pourquoi si peu de soldats montaient la garde. Le HG préparait certainement sa petite armée. Il monta les marches d'un pas sûr et ne rencontra aucune difficulté. Il grimpa aisément sur la hourde et s'accroupit un peu. Il était à la bonne hauteur, juste assez pour que seulement ses yeux dépassent des briques et qu'il puisse regarder le spectacle sans être dérangé.
L'armé de Katharina s'étendait au loin telle une ligne noire qui cachait tout l'horizon. Il en resta pétrifié. La masse bougeait de façon inquiétante et on entendait jusqu'ici les cris barbares qui s'élevaient. Même James, qui d'habitude était si détaché, si amusé par les situations les plus critiques, eut un mauvais pressentiment. Il prit un air grave et redescendit en silence.
L'armée était donc bien dangereuse et ils l'avait tous sous-estimée. Il repartit vers la forêt pour en informer ses compagnons.

Margaery croisa le regard de Katharina, d'un même élan, elles échangèrent un sourire exaspéré. Depuis l'aube déjà, les conseillers échangeaient des informations au sujet de Vivendale. La jeune femme avait beau déplorer la lenteur avec laquelle s'exprimait certains conseillers, c'était un bien pour un mal. Sans certains membres de son conseil Katharina n'en serait pas là aujourd'hui... Mais en même temps que les lueurs du soleil s'élevaient la conversation dégénéra. Margaery finit par s'asseoir nonchalamment la table. Les interminables disputes du conseil l'agaçait...

« Nos éclaireurs ont repéré six tours de guets d'ici à Vivendale. Sans nul doute, ils surveillent nos pas... » informa le Lord commandant de la Garde.
« Êtes-vous sûr de cela Sir Pyrelle, il me semble que la paranoïa a bien abusée de vous. Les tours sont abandonnées, pas besoin d'être un savant pour le voir à leur apparence. » répondit le Maître des chuchoteurs.
« On dit que certains des leurs habitent la forêt, et qu'ils exècrent plus que tout le Haut-Gouvernement... » commença le vieux Mestre de Katharina mais déjà le chef de la Garde le coupait.
« Paranoïaque, êtes-vous là sérieux ?! »

Margaery se redressa. Ce que le Mestre venait d'évoquer n'était-elle pas une bonne chose. Ce pouvait être là, la promesse d'alliés ! Mais déjà les autres lui avaient coupés la parole, elle n'était pas sûre que Katharina elle-même ait entendu. Cette dernière n'avait pas bronché. La jeune femme, peu soucieuse de l'attitude adéquate en cet instant, rassembla son index et son pouce contre ses lèvres et siffla vigoureusement. Surpris, les deux hommes daignèrent enfin se tairent, et alors qu'un autre s'apprêtait à passer outre son avertissement, ses yeux bleus furieux le convainquirent de n'en rien faire et de garder le silence.
« Mestre, vous disiez ?  »
Il mit quelques secondes à rassembler ses idées, et sembla hésiter avant de reprendre la parole. Margaery retint avec peine son impatience, voilà qu'elle avait effrayé le vieil homme... Elle ne manqua pas de remarquer le sourire ironique sur les lèvres de la Reine. Le Mestre évoqua alors tout ce qu'il savait de ce groupe, une certaine Guilde. Des informations qu'il apporta, Margaery conclut qu'ils ne pourraient - encore fallait-il qu'ils acceptent - leur fournir que des hommes pour se joindre aux leurs, puisqu'ils ne possédaient pas de biens matériels.
Katharina écourta le conseil. Il était temps de se remettre en route, cependant Margaery aurait voulu s'entretenir avec Katharina de cette Guilde.

Une fois dehors, elle saisit la bride du hongre pommelé que Osha lui avait apportée. Margaery se mit en selle et rejoignit la tête du convoi. Katharina était déjà là, montée sur sa jument blanche. Elle salua son peuple et des acclamations s'élevèrent.

« Ils t'adorent. »

Elle se mit en selle, comme d'accoutumée on lui amena sa jument à la robe blanche, une fois sur sa monture elle avait une vue encore plus imprenable sur la capitale du Nord. Vivendale, et bientôt elle ne serait plus Katharina de l'Autre Terre, l'étrangère, non elle serait Katharina Eliaryen, reine du Nord et descendante d'Elia. Elle régirait le Nord, qu'elle doive brûler la capitale et sa tour s'il le faut. Mais elle l'aurait, elle aurait cette terre. Elle ouvrait la tête, il n'était plus loin de la capitale, plus ils s'approchaient plus la ville semblait imposante, mais ce n'était pas quelques tas de pierres qui l'empêcheraient de prendre Vivendale. Avec les acclamations des siens elle n'entendit pas Margaery sur sa monture qui qui trottinait pour rejoindre la tête du convoi et ainsi être à ses côtés. Ce n'est que lorsqu'elle l'entend lui dire qu'ils l'adoraient qu'elle se rend compte que Margaery l'a rejointe. Elle eut un court sourire. Son amie avait constamment les bons mots pour rassurer. Elle l'a connaissait, parfois Katharina aussi avait ses moments de doute. Etait-elle faîte pour ce rôle de reine ? Pourrait-elle enfin trouver à son peuple une terre convenable ? Pouvait-elle battre les Nordiens ? Sans le soutien de ces amis et de son peuple Katharina ne serait jamais aussi loin. Et elle pouvait compter sur Margaery quoique il arrive. Elle jaugea un court instant son amie avant de lui répondre.

- « Espérons qu'ils n'aient pas eu tort de croire autant en moi »

Lâcha-t-elle en lançant un regard vers les murailles de Vivendale qui commençait à prendre forme sous leur yeux, à chaque pas vers la capitale cette dernière semblait plus imposante et imprenable, mais elle se battrait jusqu'à son dernier souffle. C'était Vivendale ou rien. Cependant elle avait remarqué une réaction chez son ami qui l'intriguait plus que ses propres doutes.

- « Lors de la réunion du conseil, tu paraissais porter beaucoup d'attention aux propos du Mestre, beaucoup plus qu'à l’accoutumée, qu'est-ce qui a tant requit ton attention ? »

Elle connaissait Margaery depuis son enfance, évidemment qu'elle savait quand quelque chose tapait dans l’œil de l'autre descendante d'Elia. Elles se connaissaient et Katharina savait que Margaery avait tiltait sur un point du conseil. Katharina voulait savoir lequel.

Après avoir entendu toutes les rumeurs courant sur cette armée venue de l'Autre Terre, la jeune femme commençait à être lassée de tout ça. Les débats sur aider ou combattre Katharina, l'étrangère serait-elle une libératrice ou une autre dictatrice, et j'en passe et des meilleures. Rouge ne quitta pas le camp comme James pour aller voir directement à Vivendale. Non elle avait une autre approche, elle ne voulait pas voir les noblions apeurés ni les villageois faisant leurs premiers pas dans l'Enclave. Elle voulait voir ceux de l'Autre Terre. Elle s'éloigna donc du camp et quitta la forêt. A force qu'elle se rapprochait de l'armée elle les entendait. Elle entendit d'abord une voix féminine et fluette, ça ne devait pas être quelqu'un de bien âgé, Katharina peut être. La voix clamait que Vivendale serait leur quoiqu'il arrive, discours de guerre en somme. A peine ces mots dits une acclamation s'étendit comme une vague parmi les étrangers. Au loin elle commença à les distinguer, du moins une partie, ce n'était pas qu'une armée que Katharina avait amené, elle avait amené tout son peuple ! Ils étaient beaucoup....plus que toutes les factions du nord réunie ensemble, et tout le monde sait que les réunir serait impossible.

Elle en resta bouche bée, ils étaient des centaines et des centaines, elle ne distinguait pas jusqu'où s'arrêtait la masse d'étranger devant elle. Comment autant d'hommes et de femmes avaient pu faire un trajet aussi long en restant ainsi soudée. Peut être que leur fidélité à Katharina montrait qu'elle ferait peut être une bonne reine pour le Nord. Rouge continua à l'observer tandis que la jeune reine discuta une dernière fois avec ses conseiller avant de grimper à cheval où elle parla avec une de ces dames de compagnies. Rouge repartit après ça, maintenant que Katharina était en route elle devait rejoindre le camp. Elle rejoint enfin ses confrères de la guilde, James venait de revenir lui aussi et on lisait dans son regard que lui aussi ne s'était pas attendu à voir une telle armée. Elle se dirigea vers les ombrageux en pleine discussion sur Katharina qui était attablé en train de se battre pour savoir si oui ou non ils se joignaient à elle. Elle s'appuya sur le rebord de la table et

- « Là-bas, ça n'est pas qu'une armée, c'est une armée gigantesque. » Elle marqua une pause « Nous avons tous beaucoup trop sous-estimés Katharina »

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La jeune femme raccourcit la foulée du hongre pour ne pas dépasser sa Reine, un instant l'animal résista avant de céder. Margaery perçut le soulagement dans le regard de Katharina, quand elle commenta les acclamations du peuple. Être régent n'était pas de tout repos, encore moins pour Katharina qui endossait un tel rôle si jeune... Un autre point que les deux femmes avait en commun, toutes deux - peu importe la difficulté - ne dévoilait pas leur faiblesse. En toute modestie, la cavalière pouvait prétendre être l'un des piliers soutenant l'Eliaryen. Le silence s'installa entre les deux, vite brisé par les chants guerriers qui s'élevaient. Un instant elle se laissa élever par la puissance sonore, pas une fois cependant elle n'y montra un signe d'intérêt. Marga était inquiète, et il valait mieux s'abstenir de toutes expressions plutôt que de laisser percevoir ses doutes. Katharina finit par reprendre la parole.

« Tort de croire en toi ? Es-tu là sérieuse ? Tu le sais bien, nous n'avions pas le choix, c'était rester et mourir ou partir et vivre. Le Nord est la meilleure chose que tu puisses apporter aux nôtres. Quand à nos chances de prendre Vivendale je pense qu'elles sont fortes. » insista-t-elle.


Katharina ralentit sa monture, et elle adopta son pas. Baissant la voix, elle aborda enfin son fort intérêt pour les informations du Mestre. Mais avant même qu'elle ne puisse argumenter, Aemon, un implacable prétendant de Kat et lointain descendant d'Elia - quand je dis lointain, c'est vraiment vraiment très très lointain, à croire qu'il s'est lui même inventer cette ascendance divine. Se faire interrompre une fois en une journée s'était une chose, mais ça commençait sérieusement à faire beaucoup... Dévisageant, le jeune homme elle ne pût un seul instant de plus réprimer son mépris : parer de somptueuses parures, il relevait la tête comme un coquelet. Pas là, une tenue de guerre, plutôt d'apparat. Visiblement Aemon ne comptait pas participer à l'effort de guerre. Affichant un sourire de prédateur, la belle le rembarra avant même qu'il ne puisse commencer sa parade.

« Aemon, je vous pensais entrain de prier notre chère Mère Elia en cette heure, après tout si combattre n'est pas à votre portée ceci doit l'être... Oh, mais j'oubliais Elia ne vous a jamais reconnu comme son descendant ! »

La pique sembla efficace puisqu'un instant plus tard le sir se retirait. Sa mine vexée et son air humilié avaient beaucoup plus à Margaery. Au demeurant, elle serait bien incapable de dire la réaction de Katharina, lorsqu'elle de retourna vers sa Reine celle-ci fixait déjà la route. A vrai dire, cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas parlé garçons entre elles, peut-être qu'Aemon l'intéressait... Mais l' Eliaryen lui avait fait assez confiance pour lui confier une importante gestion des préparatifs de guerre, c'était par conséquent Eleanora qui avait pris le relais au sujet de la souveraine, et déjà Margaery sentait la distance que toutes deux prenaient...

Le regard lointain, elle claqua la langue et Osha reprit un rythme plus soutenu.

« Le Mestre a parlé de clan, une Guilde. Les autres conseillers voient en eux des sauvages, moi j'y vois des alliés. Ils ont tout à gagner avec toi ! Et nous, nous pourrions à prendre tellement de choses sur l'ennemi s'ils se ralliaient à nous.  » Elle marqua une pause. « Laisse-moi les rencontrer. »

Margaery avait cette habilité à rassurer avec seulement une phrase ou bien deux, elle connaissait Katharina depuis tellement longtemps et bien que la blonde n'avouait jamais ses doutes entièrement son amie avait l'air de comprendre à l'avance et savait dire les bons mots pour lui redonner du courage. En effet Margaery était déjà en train de la rassurer concernant la mission de conquérir le Nord. Sa dame de compagnie n'hésita pas à dire que Katharina n'avait pas eu le choix , c'était rester et mourir ou partir et conquérir, ainsi que le Nord était leur terre d'asile, bien qu'elle soit déjà habitée. Les propos de Margaery avait eu le don de regonfler le moral de Katharina qui renfoui ses doutes aussitôt. Oui, ils prendraient le Nord, même si elle devait restait éveillée et se tenir debout face au Mur en le bombardant jours et nuits jusqu'à que les Nordiens craquent, elle était prête à utiliser tout les moyens possibles pour avoir Vivendale, bien qu'elle se doutait déjà que la capitale serait prise un jour ou l'autre, sans avoir besoin de mesures drastiques, les Nordiens n'étaient pas préparés à une guerre, en effet les quatre terres étaient des alliées de toujours, leur armée était donc minimaliste et leur capacité de tenir un siège inexistante. Katharina releva le menton et fixa le Mur un court instant, tout doute l'avait quittée et à présent elle parlait comme une conquérante.

- « Nous aurons le Nord, ceux qui se tiendront contre nous tomberont et ceux pouvant nous faire tomber ne sont pas encore nés. Vivendale ne pourra tenir plus d'une semaine, les Nordiens n'ont jamais été prêt à tenir face à une armée.  » se contentat-elle d'affirmer avec assurance.

Aemon les interrompit avant que Margaery ne puisse lui répondre, Katharina leva les yeux au ciel, certes Aemon était séduisant et un descendant d'Elia, bien que très lointain, mais qu'est-ce qu'il pouvait être agaçant parfois. Margaery se chargea alors de le faire partir en faisant la remarque qu'il n'était pas censé être en tenue d'apparat comme maintenant et qu'il devait revoir sa position étant donné qu'il n'était pas un des descendants reconnus et direct de l'Eliaryen. Leur Reine, Katharina, fixait déjà la route, ces derniers jours elle n'avait plus goût aux piques contre les prétendants trop collants ou les petits sourires à ceux qui étaient à son goûts, elle ne pensait qu'au Nord et à comment le conquérir. Margaery reprit alors la parole concernant les propos du Mestre, la rousse voyait en la guilde des Ombres de potentiels alliés et un avantage pour avoir Vivendale. La dame de compagnie marqua une pause et lui demanda de la laisser aller les voir.

- « Non, du moins pas seule. » commença-t-elle, elle se retourna vers un de ses hommes - « Amenez-moi Eleanora »

En attendant l'arrivée de sa seconde dame de compagnie Katharina se retourna vers Margaery, cette dernière ne savait pas le passé d'Eleanora, seule Katharina le connaissait.

- « Eleanora t'accompagnera à la rencontre de la guilde, ce n'est pas négociable » ajouta-t-elle

L'un de ses hommes les rejoint alors avec Eleanora, Katharina continuait à fixer le Mur qui se rapprochait de plus en plus.

- « Eleanora, avec Margaery vous irez à la rencontre de la guilde qui prend Vivendale pour ennemis, ce sont des alliés potentiels mais aussi des assassins professionnels d'après ce qu'on a entendu d'eux, faîtes attention et ralliez les à nous » finit-elle à l'attention des deux

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Habituellement, elle aurait probablement lâché un soupir à l'idée de la compagnie d'Eleanora. Ce n'est pas qu'elle ne l'aimait pas - il n'en était d'ailleurs pas question ici - mais la grande brune était toujours encline à rire. Pas le genre d'humeur auquelle Margaery était actuellement désireuse de se prêter. Mais, c'était cette fois différent : elle ferait volontiers la route avec Eleanora car cela signifierait ne pas être seule avec lui... Le garde escortant la jeune femme. Aaron.
La rousse sentait aisément son regard brûlé sur elle et ce, sans même le regarder. Au demeurant, elle refusait tout bonnement de croiser ses yeux flambant. Il n'y avait rien à ajouter à cela.

Soudainement refroidie dans son élan, elle se contenta d'une inclinaison de tête à l'attention de Katharina avant de quitter sa cour. Elle remonta les rangs de guerriers en marche, adoptant un trop léger, elle atteignit rapidement la fin du peloton. Là, se trouvait le surplus d'armes. Elle fit arrêter les porteurs, avant de démonter. Dénichant une arbalète, elle remarqua Eleanora à sa droite. La brune s'armait elle-même. Proposition d'alliance ne signifiait pas naïveté, les jeunes femmes n'allaient pas se jeter, sans défense, dans la gueule d'un potentiel ennemi. Marga ne vit pas Aaron à leur suite, non qu'elle chercha à le voir. Les choses étaient claires, elle n'avait pas de regrets. Du moins, c'est ce que lui intimait son esprit, cela faisait longtemps que la guerrière avait cessé de se fier à son cœur.

Alors qu'elle s'apprêtait à reprendre en main sa monture, Margaery s'arrêta brutalement, Aaron était en travers de son chemin. Il allait bien falloir tôt ou tard qu'elle lui fasse face. Redressant la tête et affichant une exaspération visible, elle soutint son regard. Il sembla un instant déboussolé, cependant il se reprit vite. Margaery ne lui laissa pas le temps d'entamer la conversation. Sentant la présence d'Eleanora derrière, elle reprit les devants.

- « Eleanora, si tu es prête, je pense que nous devrions y aller. » lâcha-t-elle accordant un demi-regard à l'intéressée.

La rousse esquiva le garde, et reprit les rênes d'Osha. Une fois remontée en selle, elle remarqua le ton froid qu'elle avait pris avec Eleanora ; il était trop tard pour revenir en arrière. Aaron les rejoignit, et Margaery crut percevoir une once de fureur sur son visage.

- « Katharina doit vraiment avoir confiance en toi, pour t'envoyer comme diplomate. » Elle essaya cette fois d'afficher un air plus amical, tout au plus neutre...

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Les rumeurs allaient de bon train, depuis l'annonce de l'arrivée de Katharina de l'Autre Terre. Tous parlaient mais aucun n'exprimait clairement son avis, ils hésitaient. Sebastian ne le comprenait pas. Dès l'annonce de l'arrivée de cette nouvelle régente, il avait vu en elle la délivrance. Avec un grand "d" ! Les informations rapportées par Dante furent le déclic.

Le jeune homme s'avança au centre des Ombrageux. Les réactions étaient diverses, les plus calmes conservaient le silence tandis que la voix des plus anxieux s'élevaient déjà. A la lisière de la forêt, Serena fulminait dans sa cage. Elle n'avait quasiment pas quitter les barreaux depuis la Lune de Sang, et les plus extrêmes de la Guilde avait jugé qu'elle méritait d'être traînée tel un chien à leur suite. Il réprima un sourire compatissant à l'égard de la noblionne, et se concentra à nouveau.

« N'y a-t-il donc personne ici qui voit ce que Katharina peut nous apporter ? » les apostropha Bash. « Pour la première fois, une alliance s'offre à nous, enfin l'occasion d'abattre le Haut-Gouvernement s'offre à nous ! Et personne ne saisit cette opportunité. » Cette fois tous l'écoutaient «  Nous attendons depuis si longtemps l'occasion de nous soulever, la Lune de Sang a été un premier succès - il réprima son dégoût à cette évocation, la liberté avait un prix et il n'avait fait qu'accomplir ce qu'il fallait - et aujourd'hui nous pouvons écraser ceux qui nous ont volé, qui vous ont volé ! Alors pourquoi sommes-nous toujours ici à nous tapir comme des rats, êtes-vous des poltrons ? »

Un instant le silence demeura, il parcourut ses frères du regard. Tous cillèrent face à lui. Enfin ses yeux se posèrent sur Rouge. Elizabeth. Qui plus qu'elle ne pourrait le soutenir dans sa démarche ? Mais l'Ombrageuse garda le silence sans, néanmoins, détourner le regard. Enfin, un Ombrageux prit l'initiative. Calto, une gueule de loup, un corps de taureau s'avança. Ses pupilles brûlaient de rage.

« Tu prétends à prendre la parole, Sebastian Helias, mais tu n'es même pas des nôtres. Juste un petit morveux de Prince qui a eu la prétention de penser qu'il pourrait gouverner ici ! » Il cracha sur lui, puis s'adressa à tous : « Vous vous laisser dicter ce que vous devez faire par un noblion, un de ceux qui nous a réduit à l'errance, à l'anonymat  - il désigna de la tête le beau blond - mais si ce n'est ces belles paroles il n'a jamais montré son implication ! »

C'était bien plus que ce que le jeune homme était prêt à encaisser. L'atmosphère du camp y contribua sans doute, le truc c'est que Sebastian monta sur la défensive, ce qui se transforma rapidement en réel cri de colère :

« Moi, un Prince ? Je ne suis rien de tout cela ici, avec vous, je suis un Ombrageux, un frère. Votre frère, bon sang ! » s'exclama-t-il. « N'ai-je rien fait pour vous ? J'ai tué tout autant que vous à cette Lune de Sang, j'ai tué pour vous, car je me suis rallié à vous. Tu dis une chose vraie, tout cela ne m'a jamais concerné, du moins jusqu'à ce que je choisisse de me rallier à vous, et je l'ai choisi ! J'ai tout abandonné pour la Guilde, J'AI FAIT MON SACRIFICE ! » Il marqua une pause et reprit de la même ferveur. « Qui en ce lieu, peut prétendre avoir sacrifier autant que moi pour la Guilde des Ombres ? Vous n'avez jamais rien eu, j'avais tout et aucune raison de tout lâcher pour vous, et je l'ai fait... Je ne suis même pas de Vivendale ! Alors peut-être est-ce pour cela que je vois un espoir dans les Etrangers car, moi-même, j'espérais l'être pour vous ! Une preuve que vous n'étiez pas seul, que... »

Sebastian ne put achever, Calto le poussa violemment. « Encore de belles paroles, sale noble ! » Il voyait l'affrontement arriver, et malgré sa volonté d'y échapper, il n'eut d'autre choix que de riposter. Bash le rejeta en arrière, mais déjà l'autre fondait sur lui, et assenait un monumental crochet à sa mâchoire. Étourdi par le coup, c'est tout juste si le blond eut le temps de cracher du sang, que déjà Calto revenait à la charge. Tout se brouillait autour de lui ; si certains tentaient d'intervenir, il ne les voyaient pas.

Les coups du géant étant de plus en plus violents, et dangereusement mortels, il entra dans une parade d'esquives. Sa joue le lançait fortement, mais il n'avait d'autre choix que de l'ignorer et d'espérer ne pas avoir la mâchoire fracturée. Finalement alors que Calto fondait, tel un redoutable prédateur, à nouveau sur lui, il sortit instinctivement son poignard et le planta dans la poitrine du géant, la lame se figea à droite, un coup fin mais heureusement loin du cœur. Sebastian laissa retomber ses poings le long de son corps.

La fureur et l'instinct l'avaient poussé trop loin...

© Fiche par Hailey J. Kingston pour Expiation exclusivement

Cela faisait plusieurs dizaines de minutes qu'Aaron attendait patiemment des ordres de sa reine, juché sur son bel hongre alezan, à quelques mètres derrière la jument blanche de Katharina. Il avait mis un petit moment à se remettre de sa surprise en découvrant Margaery aux côtés de la souveraine. En effet, malgré son poste haut placé dans la garde rapprochée de sa Majesté, c'était la première fois que le beau guerrier se tenait aussi près d'elle et qu'il voyait plus d'une minute ses dames de compagnie. Son ancienne compagne ne semblait pas l'avoir vu et il préférait que ce soit ainsi ; moins il y aurait de contact et mieux ce ce serait.

C'était sans compter Katharina qui, convaincue qu'il fallait essayer d'entrer en contact avec la Guilde des Ombres, ordonna au jeune homme de se joindre à Margaery et Eleanora pour l'expédition de rencontre. Il s'exécuta sans exprimer le moindre ressenti, fit tourner son cheval et rejoint les deux jeunes femmes. Voyant bien que la jolie rousse l'évitait soigneusement, il décida de jouer le jeu et se planta au milieu de son chemin, l'obligeant à le regarder et esquissant dans le même temps un sourire narquois. Mais elle eut tôt fait d'esquiver son « attaque » et de rejoindre Eleanora en proposant de partir.
Aaron rejoignit les deux jeunes femmes et lorsqu'il parvint à leur hauteur, eut la surprise d'entendre le timbre neutre de la première dame de compagnie s'élever à sa destination :

« - Katharina doit vraiment avoir confiance en toi, pour t'envoyer comme diplomate. »

Ces paroles étonnèrent tellement Aaron qu'il en resta bouche bée un instant, puis il jeta un coup d'œil suspicieux à Margaery et grommela :

« - Sûrement. »

Rester laconique était encore le meilleur moyen de ne pas faire remonter des sentiments enfouis et oubliés à la surface, d'éviter tout débordement, tout souvenir, toute nostalgie. Il détacha ses yeux du visage de la jolie femme et pressa ses mollets sur les flancs de son cheval, prenant la tête de leur petit convoi.

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Rouge lança un regard complice vers James lorsque ce dernier l'appuya concernant le poids réel de l'armée de Katharina. En effet personne ne pouvait croire à l'ampleur de cette armée sans l'avoir vu et tout le monde dans la Guilde sous-estimait beaucoup trop la reine étrangère marchant droit sur Vivendale. Mais avant même que la jeune ombrageux ne puisse en rajouter une couche voilà que Sebastian débarquait tout feu tout flamme en disant qu'il fallait s'allier à Katharina. Malheureusement ce dernier n'était pas vraiment bon orateur, certes il avait de la repartit mais insulter les siens de poltrons alors qu'il tentait de les mettre de son côté c'est tout sauf la bonne façon de faire. Les ombrageux étaient des tueurs, les tueurs avaient une certaine fierté alors dire que se sont des poltrons, c'est tout sauf une bonne idée. Il la jaugea un court instant du regard, comme s'il attendait à qu'elle se joigne à son idée mais elle se contenta de soutenir son regard. Honnêtement elle ne savait pas s'il fallait prendre Katharina en ami ou ennemi, alors elle préférait se taire. Si on a rien de percutant à dire dans ce genre de moments on se tait et on trouve quelque chose de pertinent à répondre, voilà son mot d'ordre, mais elle n'avait rien à dire. Calto, une barrique montée sur deux jambes et un sang chaud. Mieux vaut éviter de l'énerver, même Rouge le savait. 

Calto s'énerva contre Sebastian, injustement d'ailleurs, le trait de petit morveux de prince voulant régner sur la guilde. Il s'adressa ensuite à tout les autres disant qu'ils se laissaient faire et se réduisaient à l'anonymat en suivant Sebastian. Rouge haussa un sourcil inquisiteur, grande nouvelle tiens. La discrétion quand à leurs meurtres étaient évidente ! Et quoi encore, aller au pied de la Haute-Tour et dérouler la liste de ses victimes en clamant comment on les a tuer, parfois Calto n'était pas qu'un peu bête, c'était un vrai idiot. Sebastian se chargea lui-meme de sa défense, disant qu'il avait fait son sacrifice, qu'il s'était donné à la guilde et qu'il était leur frère. Il clama même qu'il avait tout lâché pour la guilde et d'ailleurs il n'était même pas de Vivendale. Elle haussa de nouveau un sourcil et esquissa un sourcil, elle non plus n'était pas du coin, mais ça ne changeait en rien son implication dans la guilde. Il commença d'ailleurs à enchaîner sur le fait que les étrangers pouvaient être un espoir que la guilde n'était pas seule, mais Calto revint à la charge et l'insulte de noblion envers Bash poussa les deux hommes à se battre. Au premier coup personne en dit rien, mais Calto enchaîna alors et le blondinet au sol commençait à être en mauvaise posture. 

- « Calto ! Arrêtes, il est des nôtres bordel ! » S'écria-t-elle mais ce dernier fit la sourde oreille et fondit une nouvelle fois sur Bash, mais ce dernier avait pas instinct sortit sa dague et l'avait poignardé. Calto retomba au sol en poussant un hurlement de rage.

Avec l'aide de deux autres ombrageux Calto se releva avec peine en gémissant mais tenta de refondre sur Sebastian bien qu'il s'effondra presque. Rouge s'interposa, elle en avait assez de ces stupides drames entre ombrageux.

- « Mais quelle folie vous as pris ? Vous agissez comme de vrais idiots ! » Elle resta plantée entre Calto et Sebastian - « Après tout ce cirque concernant une alliance éventuelle vous n'êtes même pas foutus de ne pas vous entre-tuer plus de deux minutes. » finit-elle d'un ton sec

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La jeune femme suivait l'armée et la Reine légèrement en retrait. Elle préférait admirer le paysage et profiter de la succession de cadres. Son cheval était plutôt calme et la brune regretta un instant d'avoir laissé son hondre gris pommelé qu'elle avait dressé depuis sa naissance. Elle l'avait laissé à ses parents, faute de pouvoir l'emmener avec elle. Une brise se leva et elle secoua la tête, remettant au passage ses cheveux en place. Un garde vint la chercher et elle le suivit docilement. Elle arriva près de la Reine et elle s'empressa de descendre de sa monture pour la saluer avec un sourire sublime. Elle salua également Margaery et les autres personnes autour.

- Eleanora, avec Margaery vous irez à la rencontre de la guilde qui prend Vivendale pour ennemis, ce sont des alliés potentiels mais aussi des assassins professionnels d'après ce qu'on a entendu d'eux, faîtes attention et ralliez les à nous.

Son visage s'éclaira et elle inclina la tête en guise d'accord. Ses prunelles noisettes glissèrent un regard en biais vers la seconde dame de compagnie. Elle n'étaient pas spécialement proches, mais leurs caractères les différenciaient. El supposait que c'était ça qui les avait distancées mais en vérité elle n'en savait pas grand chose. Elle attrapa les rênes de son cheval bai et suivit celui de la renarde pour rejoindre les armes. Elle s'arma à son tour, piochant dans les armes qu'elle maîtrisait et les disposant sur elle, sur sa monture et tout ce qui pouvait comporter des lames. Elle n'aimait pas vraiment les armes uniques et encombrantes. Un couteau pouvait tout aussi bien tuer qu'une épée. Une lame fichée dans le cœur ou une tête coupée, le résultat était le même, avec plus ou moins de sang. Elle continua de rester silencieuse sans pour autant perdre son sourire et s'approcha de sa monture ; elle se remercia d'ailleurs d'avoir enfilé un collant résistant sous la tunique qu'elle avait enfilé. Elle s'arrêta de justesse juste derrière Margaery qui faisait face à Aaron. Elle plissa les yeux, tentant de déterminer ce qui louchait entre les deux. Elle arqua les sourcils et eut un sourire en coin mais se contenta de baisser les yeux.

- Eleanora, si tu es prête, je pense que nous devrions y aller.

Son ton froid la raidit légèrement et elle darda ses prunelles sur elle. En espérant que ces Ombrageux seraient coopératifs un minimum ou ils risqueraient de se retrouver avec une Margaery exécrable. Encore plus que d'ordinaire.

- Katharina doit vraiment avoir confiance en toi, pour t'envoyer comme diplomate.

Là, elle était curieuse. Elle rejetta ses cheveux en arrière et grimpa sur sa monture. Jetant un dernier regard à Katharina, elle emboîta le pas à ses nouveaux compagnons, se mettant à leur niveau.

-  Sûrement.

Elle eut envie d'hurler un « Touché! » mais elle se retint, au risque de passer pour une gamine. Elle le suivit des yeux alors qu'il prenait la tête et que eux s'éloignaient du convoi principal. Eleanora poussa un petit soupir sans réelle signification et se redressa. Pourquoi était-elle... heureuse? joyeuse, plutôt, à l'idée de rencontrer cette fameuse Guilde? Elle n'en avait aucune idée. Elle se mordilla la lèvre inférieure tandis qu'un silence rythmé par le bruits des sabots s'installa entre les trois personnes. Au bout de quelques secondes, la brune rompit ce manque de paroles et se pencha légèrement vers Margaery.

« Sait-on exactement qui est le... chef de cette guilde? Ou à qui doit-on s'adresser? »

Eh oui, aussi bizarre que cela puisse paraître, Eleanora réfléchissait même si beaucoup la prenait pour une suivante écervelée qui se contentait de sourire et de rire constamment. Cependant, ces personnes là regrettaient souvent d'avoir eut de tels soupçons.

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Il tendait de faire passer son message aux ombrageux, d'un commun accord avec Rouge ils prouvaient aux autres que Katharina avait été sous-estimée. Sebastian se mêla à l'affaire. Il disait voir une opportunité de se rallier aux étrangers et de vaincre Vivendale et son Haut-gouvernement. Il était vrai que tout été bon pour détrôner le HG mais de là à se rallier à des barbares avides de terres ? Cette armée n'était pas de leur côté, elle ne souhaitait que Vivendale, pas les habitants à l'intérieur. Les rumeurs disaient que Katharina cherchait une terre pour son peuple alors pourquoi s'encombrerait-elle d'un autre peuple qui n'était pas le sien. James secoua la tête de gauche à droite d'un air sérieux.
« Tu te trompes Sebastian, on ne peut pas se joindre à eux. Le HG tombera mais à sa place naîtra un nouveau système. Qui sait s'il sera pire ? »
Calto n'hésita pas non plus à donner son avis et clama haut et fort son opinion et son ressenti sur le petit prince. « Tu prétends à prendre la parole, Sebastian Helias, mais tu n'es même pas des nôtres. Juste un petit morveux de Prince qui a eu la prétention de penser qu'il pourrait gouverner ici ! » Il cracha sur lui. Il se retourna en écartant les bras pour poser son regard de feu sur l'assemblée qui s'était formée autour de Bash. « Vous vous laisser dicter ce que vous devez faire par un noblion, un de ceux qui nous a réduit à l'errance, à l'anonymat mais si ce n'est ces belles paroles il n'a jamais montré son implication ! » James roula des yeux. Sebastian avait certes un passé qui ne plaisait pas à tout le monde et il était le premier à avoir eu des doutes mais son implication n'était pas le problème, il avait maintes fois prouvé son dévouement à la Guilde et même sauvé la vie de quelques uns. Ça faisait partir des codes et des règles de vie des Ombrageux et Sebastian avait toujours respecté son engagement. Calto ne fit pas preuve de retenue et fonça sur lui, assénant multiples coups sur le garçon. Sebastian s'entraînait durement et depuis son arrivée, avait développé des capacités de combat mais face à Calto, il ne résisterait pas longtemps. C'était une brute hors pair et même James qui l'avait combattu plusieurs fois, évitait d'engager un autre artifice. Calto ne retenait pas ses coups et il fallait encaisser. Le seul moyen de le vaincre était d'user de ruse et d'agilité. Eléments et qualités que l'homme ne pouvait pas se vanter d'avoir.
Un cercle s'était formé autour des deux hommes et James se joignit gaiement aux encouragements qui fusaient. Sebastian comme mue par une détermination sans faille, esquiva un coup du géant, sortit son poignard et planta celui-ci dans Calto. Un cri d'exclamation et de surprise gagna l'assemblée et James esquissa un sourire satisfait. Il croyait en ce petit. Prometteur, intelligent, agile.
Calto fut relevé et alors qu'il repartait à la bataille, Rouge s'interposa.
« Mais quelle folie vous as pris ? Vous agissez comme de vrais idiots ! » Elle se posta entre eux. « Après tout ce cirque concernant une alliance éventuelle vous n'êtes même pas foutus de ne pas vous entre-tuer plus de deux minutes. »
James sourit de plus belle. Encore un drame ! Ces derniers temps, la tension montait et la Guilde avait pratiquement perdu tout ce pour quoi elle était drôle et fascinante : les combats, les meurtres, les missions et la boisson. Rouge fit redescendre d'un cran l'enthousiasme général. Les combats dans la Guilde étaient fréquents mais dernièrement il y avait toujours quelqu'un pour s'interposer et calmer le jeu. Et ce quelqu'un rappelait aux autres que le temps n'était pas à l'amusement, ce qui ne plaisait pas vraiment à James.
Rouge avait raison, inutile de se battre entre eux, il fallait se focaliser sur l'armée de Katharina et prendre une décision.

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Le petit convoi formé par les deux dames de compagnie de Katharina et Aaron partit d'un bon trot et s'éloigna rapidement du reste du groupe. Ils parcoururent plusieurs centaines de mètres en silence, le seul bruit étant celui des sabots qui martelaient le sol dur quand Eleanora rompit l'absence de discussion, de sa voix d'écervelée. C'était d'ailleurs une femme très étonnante parce qu'on aurait dit qu'elle voulait passer pour quelqu'un qui réfléchissait peu, alors qu'au fond elle était intelligente et ses paroles étaient toujours sensées.

« - Sait-on exactement qui est le... chef de cette guilde? Ou à qui doit-on s'adresser? »

Ces paroles semblaient s'adresser à Margaery, du moins Aaron le supposa car il ne prit pas la peine de se retourner pour vérifier. En effet, il devançait très légèrement les deux jeunes femmes et se gardait bien de se retourner. La rupture avec la jolie rousse est une plaie à peine refermée qu'il ne souhaitait pas rouvrir. Elle ne manquerait pas de remarquer qu'il l'évitait, et en plus ce n'était pas dans ses habitudes d'ignorer les gens, avec son orgueil et ce besoin d'être remarqué, mais cela lui était bien égal. Et puis quelque part, il était sûr qu'elle ne l'avait pas oublié. C'était palpable. Ça ne pouvait pas être autrement.

Il s'extirpa de ses pensées et, comme Eleanora n'avait pas obtenu de réponse, fit entendre son timbre grave et rauque :

« - Non, en tout cas pas pour ma part. Nous demanderons à la première personne que nous rencontrerons. »

Le jeune homme était extrêmement fier que sa reine lui ait confié une telle mission, qui prouvait la confiance qu'elle lui portait. En effet, l'accompagnement de ses deux dames de compagnies, à qui elle tenait beaucoup, et l'effectuation d'un repérage diplomatique n'étaient pas une mince affaire. Aaron, orgueilleux et sûr de lui, ne voyait pas un obstacle qui pourrait l'empêcher de mener l'expédition à bien : il était certes le seul homme, mais sa puissance physique de soldat surentraîné viendrait à bout de tous ses adversaires ; et pour la diplomatie, son intelligence, sa ruse, et la présence des deux jeunes femmes permettraient de réussir. De toute façon, il ne s'agissait pas de marchander mais plutôt de voir comment ils étaient accueillis par de possibles alliés. Katharina ne se fermait aucune porte, bien que lui-même considérât qu'ils n'avaient besoin de personne pour la réalisation du dessein royal.

Il en était là de ses réflexions, lorsqu'il remarqua que les arbres environnants se faisaient plus nombreux et que les trois jeunes gens arrivaient à l'orée de la forêt. D'après leurs renseignements, c'était là que se tenaient les membres de cette Guilde.

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Ils s'arrêtèrent au sommet d'une colline et la brune se retourna vers l'armée qu'ils avaient quitté. Elle évalua à vue d’œil la distance et la vitesse à laquelle ils étaient allés. Elle jugea une bonne heure et demie. Déjà. Elle poussa un petit soupir et retira ses étriers en laissa les rênes longues à l'animal qui baissait déjà la tête pour brouter. Elle suivit des yeux la rousse qui observait la plaine, les bras croisés sur sa poitrine. El passa une main sur sa nuque en avisant les deux personnes qui s'évitaient clairement. Elle leur lançait des regards pourtant subjectifs et elle savait que cela les agaçaient encore plus. Mais elle était curieuse et elle savait d'ores et déjà qu'elle l'apprendrait dans les prochains jours. Cependant, Aaron d'abord puis Margaery brisèrent sa petit enquête.

- Non, en tout cas pas pour ma part. Nous demanderons à la première personne que nous rencontrerons.

Elle hocha la tête mais resta silencieuse car la voix de la renarde rétorquait déjà.

- A vrai dire, je l'ignore... Cette rencontre... je n'en ai eu l'idée que ce matin. On ne sait que peu de choses d'eux, seulement qu'ils sont en disgrâce auprès du Haut-Gouvernement de la cité, et qu'ils leurs vouent une haine infinie... Rien de plus.

Elle la vit se détourner vers elle et aviser son cheval. Elle haussa les épaules et jubila lorsqu'elle lança un regard vers le jeune homme. Décidément, ils l'intriguaient. Et même si elle aurait dû s'inquiéter pour ce qui allait suivre, un rien la distrayait et elle sautait sur l'occasion. Pour oublier. Vivre était tellement plus important.

- Une fois arrivés, nous devrions probablement nous séparés. Si, les Ombrageux sont pacifiques peu importe s'ils ne trouvent qu'un seul de nous ; ils enverront les leurs trouver le restant d'entre nous... Mais s'il compte nous tuer, le fait que nous soyons trois n'y changera rien...

Le brune ouvrit la bouche mais la referma. Se séparer? Katharina les avait envoyés ensemble et se séparer signifiait aussi errer dans les bois et pourquoi pas tomber sur des Ombrageux ignorants. Elle connaissait les guildes, les bandes et tout ce qui s'ensuivait. Et jamais personne n'avait le même caractère ni la même réaction. Encore moins quand cette guilde était composée d'assassins. Elle rumina en se mordillant la lèvre inférieure, pesant le pour et le contre. Sa monture avançait à un rythme régulier, un pas soutenu et en harmonie avec celui des autres chevaux. Si Margaery avait proposé une telle chose, elle y avait réfléchi. La jeune femme balançait rarement des idées telles quelles. Mais un doute planait ; pourquoi? Pour fuir l'arrogant Aaron? La raison paraissait instable. Alors qu'elle réfléchissait encore, ils s'arrêtèrent une nouvelle fois. Une frisson parcourut la peau caramel d'Eleanora et elle leva les yeux. La pinède commençait à s'intensifier et la température à se rafraîchir. Elle jeta un regard aux deux personnes qui s'étaient arrêtées de part et d'autres d'elle.

« Je suppose que c'est ici qu'on va se partager. » Elle inclina la tête sur le côté et balaya la forêt de ses prunelles noisettes, un éternel sourire aux lèvres. « Que fait-on s'ils ne sont pas ici? »

Elle interrogea simultanément ses compagnons du regard et rejeta ses cheveux en arrière. Elle n'avait pas peur, du tout. Elle était certainement celle qui comprendrait le mieux comment fonctionnerait la Guilde et comment leur parlait mais aux yeux de la Cour de Katharina elle n'était qu'une jeune femme mystérieuse -et encore- qui riait constamment.

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Après sa propre réponse, la voix claire de Margaery s'éleva et ajouta quelques informations sur la Guilde aux paroles laconiques du soldat. Elle avança également qu'il serait plus utile de se séparer, puisque si les Ombrageux étaient pacifiques il était sans importance qu'ils ne trouvent que l'un d'entre eux et que si ils étaient menaçants, le fait d'être trois ne changerait rien. Aaron trouvait que cette argument ne se tenait absolument pas, puisqu'il était justement venu avec les deux dames de compagnie pour les protéger, et y décelait une volonté de la part de la jolie rousse de s'éloigner de lui. Cela ne lui fit ni chaud, ni froid, c'était un simple constat. Après tout, lui non plus ne souhaitait pas renouer avec elle, donc tant mieux si elle ne lui courrait pas après. De là à mettre sa vie en danger pour ne pas rester à ses côtés...
On ne savait que très peu de chose des Ombrageux, et bien que les deux jolies femmes soient armées elles ne feraient sûrement pas le poids face à plusieurs membres entraînés.

Pendant qu'il réfléchissait ainsi, leurs chevaux avaient continué de marcher d'un bon pas et les arbres autour d'eux se resserraient, ne laissant plus qu'un étroit sentier pour leur passage de front. Eleanora avait semblé surprise également de la proposition de Margaery et avait lancé un regard suspicieux au jeune homme, qui s'interrogea : Son ancienne compagne avait-elle parlé de leur relation à la belle brune ? Ce n'était pas son genre, surtout que les deux dames de Katharina n'étaient pas réputées pour leur proximité. Il pria pour que ce ne soit pas le cas. Les trois chevaux s'arrêtèrent et elle fit entendre son timbre clair :

« Je suppose que c'est ici qu'on va se partager. Que fait-on s'ils ne sont pas ici? »

Aaron s'interposa :

« - Je suis contre cette idée de se séparer. En effet, des Ombrageux pacifiques n'attacheront aucune importance au fait de ne trouver qu'un seul de nous. Mais des hommes menaçants ne feront qu'une bouchée d'une d'entre vous seule, avec tout le respect que je vous dois mesdemoiselles. »

Son ton était resté parfaitement calme et neutre, il aurait prononcé exactement les mêmes mots si Margaery avait été une autre et était même fier de se détacher à ce point de leur liaison passé. Ni l'une ni l'autre des jeunes femmes ne semblaient effrayée par la perspective de rencontrer la Guilde, mais il savait qu'il ne pourrait pas se permettre de revenir à sa reine avec une blessée ou pire, une morte. Elle avait placé sa confiance en lui et il ne manquerait à sa tâche pour aucune raison. Margaery ou non.

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Deux Ombrageux aidèrent Calvo à se relever. Le sang commençait déjà à recouvrir sa tunique. Sauvage, Bash se laissa aller à un sourire ; il se redressa à son tour et cracha du sang au sol. Le costaud ne semblait pas rassasier et se préparait de nouveau à fondre sur le jeune homme, il avait fauché une massue à l'un de ceux qui l'avaient relevé. Sebastian, loin de perdre le sourire - totalement euphorique d'ailleurs, ce qui devait résulter d'un mauvais coup sur la tête - excita la bête.

« Un dernier coup Calvo ? Cette fois, tu baiseras toi-même les pieds du sale morveux de Prince que je suis ! » lança Sebastian.

La pique fit effet, et instantanément l'autre chargea. Malheureusement pour lui c'était sans compter sur Rouge. L'Ombrageuse s'interposa, et stoppa Calvo, d'un bon coup dans l'estomac pile au moment où il passait à sa portée. L'ours s'affaissa au sol, plié en deux par la douleur. Cependant, Sebastian ne put s'en réjouir : le regard agacé de la jeune femme suffit à l'en dissuader. Il leva les mains en signe de forfait et recula de quelques pas.

- « Mais quelle folie vous as pris ? Vous agissez comme de vrais idiots ! » Elle resta plantée entre Calto et Sebastian - « Après tout ce cirque concernant une alliance éventuelle vous n'êtes même pas foutus de ne pas vous entre-tuer plus de deux minutes. » finit-elle d'un ton sec.

Il ne put retenir plus longtemps un demi-sourire face à la moue de la grande brune. Ah, sacré Elizabeth ! Lui déplaire ne tiendrait pas de l'intrépidité mais du suicide... Qui savait avec elle ce qui pouvait arriver, en un instant ses yeux pouvaient prendre la lueur de prédateurs carnassiers. Du coin de l'oeil, il aperçut Serena. Loin d'observer la scène, la belle noble tentait de toutes ses forces de trancher les liens qui fermait sa cage. En tant qu'Ombrageux, il devrait s'interposer. Mais pour être honnête, il n'en ressentait pas l'envie. Calvo avait raison, il n'était pas des leurs, il était un noble. Et rien ne le différenciait de Serena. Alors, si la belle parvenait à fuir il ne se lancerait pas à ses trousses. Il détourna vite le regard avant que d'autre ne remarque sa manœuvre. Un instant, il lui sembla qu'elle l'avait vu et qu'elle savait.

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Enfin, ils atteignirent la lisière de la forêt. Le lieu était inédit pour Margaery, originaire de terres arides. D'abord, il y régnait une pénombre seulement interrompue par des rayons du soleil filtrant à travers les fleurs, puis, tout était si vert ! De la mousse qui courrait sur le sol, jusqu'au plus jeune bourgeon d'arbre. C'était plutôt contrastant avec ce qu'elle avait toujours connu cette vivacité. Cependant ce qui ravit le plus la jeune femme, après quelques mètres, fut le rosier sauvage. Il y avait tellement longtemps qu'elle n'avait pas vu de roses ! Et celles-ci étaient tout juste fleurissantes, dans leur plus grande beauté... Mais Margaery ne laissa rien paraître de son émerveillement, ce n'était pas le moment de s'adonner à la futilité. Elle se reconcentra vite sur son objectif : la Guilde.

L'Eliaryen avait été plutôt étonnée qu' Eleanora plie à son plan, la désapprobation d'Aaron n'était pas une surprise, mais la réaction de El si. « Je suppose que c'est ici qu'on va se partager. » Elle inclina la tête sur le côté et balaya la forêt de ses prunelles noisettes, un éternel sourire aux lèvres. « Que fait-on s'ils ne sont pas ici ? » Margaery ne répondit pas à l'interrogation de la jeune femme. Le fait étant que l'absence des Ombrageux n'était pas une option. Elle ne repartirait pas sans avoir été à leur rencontre. Comme elle l'avait deviné Aaron se fit plus dur en affaire... « Je suis contre cette idée de se séparer. En effet, des Ombrageux pacifiques n'attacheront aucune importance au fait de ne trouver qu'un seul de nous. Mais des hommes menaçants ne feront qu'une bouchée d'une d'entre vous seule, avec tout le respect que je vous dois mesdemoiselles. »

Et bien, il pouvait toujours protéger la brune hâlée mais il n'en ferait rien avec la belle rousse. Après tout, Katharina ne l'avait pas formellement rattaché à elle, il était le garde d'El, pas le sien. Elle s'était toujours suffise en matière de défense, et ça n'allait pas aussi aisément changer. D'ailleurs plus elle y pensait, et plus son instinc la poussait à croire que les Ombrageux ne seraient pas très accueillants. Aaron était loin d'être fin, et en diplomatie mieux valait parfois le recul et l'insistance féminine. Elle s'efforça de ne pas montrer sa trop grande réjouissance à l'idée d'à nouveau être seule.

« Aaron, dans ce cas tu n'as qu'à assurer la protection d'El. Je me chargerai de la mienne. » Elle désigna avec un sourire froid l'arbalète au dos de sa selle. « Les premiers d'entre nous qui trouvent les Ombrageux, testent le terrain. Il faut essayer de voir qu'elles sont leurs intentions et appréhensions au sujet de notre Reine, exprimez clairement vos objectifs pacifistes. » Elle marqua un moment, la seconde partie n'allait pas leur plaire. « Si vous les trouvez, et qu'ils sont enclin à vous écoutez, signalez leur ma présence. Sinon, j'attendrai quelques heures et si personne ne vient à ma rencontre je partirai chercher de l'aide auprès de notre cortège. Faites la même chose : attendez, si c'est moi qui les trouve. »

Elle ne laissa à aucun des deux, le temps de rétorquer ou contester. D'un claquement sec, elle remit Osha au trot avant d'adopter une allure plus sportive et de s'éloigner du binôme.

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Après avoir marqué sa désapprobation, Aaron avait légèrement levé la tête pour observer les alentours. Ils étaient au plus profond de la pinède, entourés par des arbres élancés qui ne poussaient que très rares dans leurs terres arides. Sous les sabots de leurs montures courait une mousse verte et humide, et au pied des troncs s'étalaient de nombreux rosiers sauvages. Ces fleurs évoquaient toujours Margaery pour lui, et lui rappelèrent qu'il attendait toujours une réponse de la jeune femme, réponse qui vint aussitôt :

« Aaron, dans ce cas tu n'as qu'à assurer la protection d'El. Je me chargerai de la mienne. Les premiers d'entre nous qui trouvent les Ombrageux, testent le terrain. Il faut essayer de voir qu'elles sont leurs intentions et appréhensions au sujet de notre Reine, exprimez clairement vos objectifs pacifistes. »

Impassible, le visage du jeune homme resta lisse et inexpressif. Il ne tourna pas la tête vers son interlocutrice mais vit du coin de l'œil qu'elle désignait la lourde arbalète accrochée derrière sa selle. Indéniablement, c'était une arme efficace et Margaery savait s'en servir. Ses traits n'exprimèrent pas plus de chose lorsqu'elle donna ses indications quant à la rencontre des Ombrageux : sur ce point, il ne pouvait qu'exécuter. C'était elle la chef de l'expédition, et elle était sûrement plus douée en diplomatie que lui. De toute façon, il avait compris que pour gravir les échelons de l'armée et parvenir à un poste intéressant, il devait se montrer obéissant et efficace. Mais lorsque la rousse marqua une pause, il sentit que le pire de ses paroles restait à venir.

« Si vous les trouvez, et qu'ils sont enclins à vous écoutez, signalez leur ma présence. Sinon, j'attendrai quelques heures et si personne ne vient à ma rencontre je partirai chercher de l'aide auprès de notre cortège. Faites la même chose : attendez, si c'est moi qui les trouve. »

Aaron savait qu'elle ne plaisantait pas, mais son projet était tellement irraisonné qu'il se tourna brusquement vers elle et ses yeux gris acier se plantèrent dans les siens. Il sut alors qu'elle avait pleinement conscience de ce qu'elle disait et faisait, et qu'il y avait autre chose que le simple but de la mission dans sa volonté de partir. Oh, elle pouvait très bien chercher à s'éloigner à tout prix de lui, il n'en avait que faire. La jeune femme mit son cheval au trot et s'éloigna rapidement du binôme. Le brun savait pertinemment qu'en quelques secondes il aurait pu la rattraper, mais c'était la première dame et si elle était aussi entêtée dans son idée, cela ne servait à rien de lui courir après. Il lança donc un bref regard à Eleanora.

« Nous nous passerons donc de la première dame. » murmura-t-il ironiquement. « Allons-y. »

Une simple pression de mollets suffit à mettre son hongre au grand trot, et il s'enfonça encore un peu plus dans la pinède, du côté opposé à celui qu'avait choisi Margaery. Le bruit étouffé des sabots sur le sol lui apprit que la jolie brune le suivait. Priant silencieusement pour qu'elle ne cherche pas à faire la conversation, il continua à avancer en fouillant les alentours du regard. Il voulait trouver la Guilde et montrer à sa reine qu'elle avait eu raison de placer sa confiance en lui. Et aussi prouver sa force et son intelligence à son ancienne compagne, mais ça il ne se l'avouait pas.

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A peine avait-elle refermer la bouche qu'Aaron rétorquait, s'opposant à l'idée de Margaery. Mais la brune perdit bien vite son sourire quand la renarde répondit, sans appel.

- Aaron, dans ce cas tu n'as qu'à assurer la protection d'El. Je me chargerai de la mienne. Les premiers d'entre nous qui trouvent les Ombrageux, testent le terrain. Il faut essayer de voir qu'elles sont leurs intentions et appréhensions au sujet de notre Reine, exprimez clairement vos objectifs pacifistes.

Mais Eleanora s'était arrêtée à la première phrase. La protection d'El, sérieusement? La pensait-elle si faible? Apparement. Mais la remarque ne l'irrita pas, non, un sourire ironique prit place sur son visage et elle s'installa un peu plus lourdement dans sa selle. Sa monture gratta le sols plusieurs fois tandis que sa cavalière suivant les échanges entres les deux personnes, qui s'adressaient directement de façon indirecte, avec un sourire amusé.

- Si vous les trouvez, et qu'ils sont enclins à vous écoutez, signalez leur ma présence. Sinon, j'attendrai quelques heures et si personne ne vient à ma rencontre je partirai chercher de l'aide auprès de notre cortège. Faites la même chose : attendez, si c'est moi qui les trouve.

Elle retint une remarque et la suivit des yeux alors qu'elle filait dans les bois. Puis elle haussa les épaules. Après tout, ils pourraient se passer d'elle. Elle rejeta ses boucles en arrière et frissonna ; elle n'avait pas du tout remarquer le changement de climat. Voir toute cette verdure l'émerveillait et la fascinait. Tout paraissait si bien pousser dans ces terres. Et encore, ils n'étaient qu'a l'orée de la forêt. L'humidité les enveloppait petit à petit. Et alors qu'elle regardait encore le paysage, un sourire en coin sur les lèvres, Aaron la sortit de son admiration.

- Nous nous passerons donc de la première dame. Allons-y.

Elle lança son cheval au trot de concert avec le brun. Elle le voyait ruminer et elle ne put s'empêcher d'avancer à sa hauteur. Ils s'enfonçaient à vive allure dans les bois et la brune observait attentivement les bois. La Guilde, à moins que ce soit des ninjas croisés de singes, se cacherait dans des planques qu'El connaissait plus que bien. Alors elle profita du calme qui régnait pour se pencher vers Aaron, tout sourire et son air éternellement naïf et innocent.

« Je suis sûre que vous regrettez de devoir assurer ma sécurité. » Elle insista sur le mot "assurer" car elle savait probablement aussi bien se défendre que lui, qui était dans l'armée. Certes, elle n'avait pas la même force mais la rapidité et la souplesse était un atout majeur. « Il n'est pas trop tard pour rejoindre votre bie... Margaery. » se reprit-elle avec un air malicieux.

El avait très bien compris que les deux paraissaient sensibles sur ce sujet et elle n'allait pas laisser passer une telle occasion passer. En effet, elle paraissait la plus enthousiaste des trois. Margy et Aaron cherchait la confiance et la reconnaissance de leur Reine. El était également vouée à Katharina mais elle aurait bien d'autres occasions de prouver sa loyauté. Ses prunelles noisettes étaient ancrées sur la joue du brun qui refusait de lui faire. Elle ne le lâcherait pas. Elle ouvrit la bouche mais se figea au même moment et tourna vivement la tête sur sa gauche. Les deux hongres ralentirent et le sien souffla par les naseaux. Elle le sentit frémit sous ses jambes et elle caressa son encolure. C'était pas le moment de perdre les montures. Il jeta un coup d'oeil à son « protecteur » qui passait les alentours au peigne fin, ses yeux presque noirs balayant avec minutie.

« Je ne pense pas que ce soit eux. » dit-elle doucement, brisant le silence.

© Fiche par Hailey J. Kingston pour Expiation exclusivement

Les chevaux trottaient à bonne allure tandis qu'Aaron observait attentivement les fourrés et les sous-bois environnants pour essayer de déceler une trace humaine. Ne connaissant pas du tout les Ombrageux, il était incapable de dire si ceux-ci viendrait plutôt à leur rencontre ou resteraient tapis dans leurs planques. Ses prières, quelques minutes auparavant, n'avaient apparemment pas été entendus puisque la voix amusée d'Eleanora ne tarda pas à s'élever, brisant le silence :

« Je suis sûre que vous regrettez de devoir assurer ma sécurité. Il n'est pas trop tard pour rejoindre votre bie... Margaery. »

Il était évident que ce lapsus était volontaire, et le guerrier ne se faisait pas plus bête qu'il ne l'était. Durant un très court instant il n'eut aucune réaction, pas même un tic au visage ou un mouvement qui aurait pu le trahir. Puis, il se contenta de tourner très légèrement la tête et de lancer un regard agacé à la jolie brune, avant de prononcer d'un ton très calme mais qui décelait une note de colère :

« Eleanora, je ne suis ici avec vous que sur les ordres de ma reine et pour accomplir la mission qu'elle m'a donnée, que cela vous plaise ou non, et que vous sachiez vous défendre toute seule ou non. »

Il marqua une pause et réfléchit. Depuis que Margaery l'avait quitté du jour au lendemain, il n'avait pas cherché à la retrouver et avait mené sa vie sans pour autant l'oublier. Lorsqu'il l'avait revue pour la première fois, l'émotion était lisible sur son visage mais cet instant était passé. Aaron était un séducteur, personne n'aurait pu dire le contraire, et des ruptures amoureuses, il en avait connu un certain nombre. Alors certes, la jolie rousse tenait une place particulière à ses yeux mais pas au point qu'il rougisse et se mette à bégayer comme un enfant à chaque fois qu'il la voyait !
Que la jeune femme brune sous-entende ainsi qu'il ne pouvait se passer de sa compagnie l'agaçait prodigieusement, mais il ne releva pas. Elle était joueuse, malicieuse, le pousser à commettre une erreur était son but. Moins il parlerait et mieux ce serait.

A peine avait-il achevé sa phrase que leurs deux montures ralentissaient et manifestaient certains signes d'inquiétude. Aaron se dressa aussitôt sur ses étriers et observa les alentours, l'œil et l'oreille aux aguets. Ne constatant aucune présence humaine, il se rassit souplement et raccourcit légèrement ses rênes en murmurant quelques mots à son hongre.

« Je ne pense pas que ce soit eux. »murmura El, ce à quoi le jeune homme répondit : « On ne sait pas sous quelle forme ils aiment se présenter, alors soyons prudents. »

© Fiche par Hailey J. Kingston pour Expiation exclusivement