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Battle Scars ft. Freyja & Hildr

Alessandra de Marbrand
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Mer 9 Déc - 21:10



freyja shesten & hildr kwentrick
— feat Freyja Shesten & Hildr Kwenthrick  —

Après son altercation avec Rebecca, Hildr fut placée dans un des hôpitaux de fortune monté dans l'Enclave. La jeune femme n'a toujours pas reprit connaissance et ignore encore tout de ce qu'il s'est passé en absence. Freyja, son amie, reste à son chevet sachant pertinemment que, lorsque Hildr se réveillera, cette dernière découvrir les conséquences de son face à face avec Rebecca lors de la Guerre d'Un Jour. En effet, en plus d'apprendre la mort de celui pour lequel elle s'est mise dans cet état, Hildr découvrira les séquelles que son corps a gardé de ce combat.
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Mer 9 Déc - 22:47


hildr kwentrick
— some are lost along the way  —

Le brouillard s'épaississait autour d'elle. Étrangement, elle n'était pas effrayée malgré qu'elle ne connaissait pas sa destination. Elle avançait sans savoir où elle allait ni voir où elle posait ses pieds. Elle avait beau tourner sa tête dans tous les sens, elle ne voyait rien d'autre qu'un épais et oppressant brouillard. Un pas, deux pas, trois pas, elle crut apercevoir quelque chose au loin. Elle s'élança alors dans cette direction, d'abord en marchant puis elle se mit à courir de plus en plus vite jusqu'à imiter les foulées de quelqu'un étant traqué. Elle ignorait pourquoi elle agissait ainsi. Le brouillard se désépaissit et elle se retrouva face à une bâtisse en bois, semblable à la maison qu'elle avait acheté à Téméran. Elle ouvrit la porte et s'engouffra dans une pièce... vide. Seul un miroir dominait la pièce, accroché sur le mur face à la porte. Elle avança jusqu'à lui et découvrit qu'il ne renvoyait aucune image. Elle passa une main sur son front, essuyant les perles de sueur de sa course. Elle eut alors le sentiment que quelque chose clochait. Qu'est-ce qui se passe ? Ses yeux se baissèrent sur ses paumes, elles étaient rouges de sang. Pris de panique elle releva la tête et eut un vif mouvement de recul en découvrant un reflet dans le miroir. Elle poussa un cri.

***

Elle se plia en deux en toussant. Elle ne voyait rien, un brouillard enveloppait sa vue, la coupant du monde extérieur. La jeune femme avança alors sa main vers son visage. Ses doigts ne tâtèrent qu'un bout de tissu trempé. Du sang ? Elle voulut soulever le cataplasme mais une main étrangère lui agrippa le poignet. « Chht. Ne touches pas. » C'était une voix féminine, douce mais emplie d'une certaine appréhension. De la pitié. « Qu'est-ce qui se passe ? Où suis-je ? »

La panique commença à la gagner. La guérisseuse tenta d'être aussi douce et concise que possible. Elle lui expliqua qu'elle se trouvait dans un centre de soins dans l'Enclave de Vivendale qui avait été conquise avec succès puis elle aborda rapidement le fait qu'elle avait été profondément blessée durant la bataille. Elle ponctuait ses phrases de Chht, tentant de calmer sa patiente qui s'agitait.

Des brides de souvenirs s'interposèrent dans son esprit. La bataille. Le dernier souvenir remontait à un duel acharné contre une femme du camp ennemi. Elle se souvint alors du bruit des épées, des insultes qu'elle avait proféré contre son adversaire, et de la cause de ce duel... Elle tenta de se relever mais l'infirmière la retint fermement « Où est-il ? Où est Torstein ?! »

L'hystérie commença à la gagner, elle se débattait, en vain. « Non, vous ne comprenez pas, je dois le retrouver ! » Le rideau se tira brusquement, dévoilant une silhouette floue. La femme était arrivé précipitamment et demanda d'une voix ferme ce qui s'était passé en son absence avant de s'approcher d'Hildr.  « Freyja ? » Elle était pourtant sûre d'elle, c'était Freyja. Elle avait reconnu le ton direct de son amie. « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » demanda-t-elle.
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Ven 11 Déc - 19:02


Freyja Shestën
— Remember we're warriors.  —

La bataille était finie. La guerre avait à peine commencé et déjà, elle laissait cadavres, mourants et blessés dans son sillage. C'était le prix à payer, ça l'avait toujours été, et ça le resterait. C'était ce que vous vous disiez quand ça ne vous concernait pas. Ils avaient donné leur vie, leur jambe, leur destin, pour une cause juste. Vous feriez de même, parce que vous y croyiez, à cette cause. Dur comme le fer de votre épée. Quand vous êtes comme elle, comme Freyja, tout ce qui vous atteint, ça vient des autres. Ce sont les autres. Et c'est là, à ce moment précis, que vous percevez, peut-être, de manière infime, l'injustice du combat. Intouchables, disiez-vous ? Utopique.

L'espionne remontait les rues encombrées de Témériens en voie de rétablissement, pour la plupart. Elle revenait d'une réunion avec la reine et ses conseillers. Ils avaient essayé de d'évaluer les pertes de la bataille, puis de penser au futur. Que faire des prisonniers ? Que faire des Vivendalais ? Un nettoyage de la ville s'imposait-il ? Ou accepteraient-ils de se rendre définitivement ? Il fallait étouffer tout mouvement de rébellion, les tuer dans l’œuf. C'était son boulot, elle savait comment on faisait, mais à l'horizon se dessinait une priorité plus importante. Hildr. Les deux femmes avaient noué une amitié solide durant les années passées côte à côte aux camps d'entraînement, sur les champs de bataille, durant les festivités guerrières. Elles s'étaient soudées pour lutter contre l'adversité : les hommes et leurs préjugés. Elles s'étaient protégées mutuellement de leurs attaques. Mais elles n'avaient jamais pensé à se couvrir pendant un combat. Leur maîtrise respective ne pouvait que les encourager à se faire confiance sur ce point : elles étaient des guerrières. Pourtant, durant l'offensive, Hildr était tombée.

Freyja passait la voir chaque jour depuis. Elle attendait son réveil avec impatience. Elle maudissait les Dieux de ne pas trancher plus rapidement. Elle aurait préféré la savoir morte plutôt que dans cet état second, latent, à mi-chemin entre le présent et l'au-delà. Au final, cette dernière alternative aurait peut-être été préférable pour la jeune femme. Il y avait tant de choses qu'elle allait devoir accepter, puis gérer... La Témérienne poussa un soupir bref tout en resserrant sa ceinture d'un cran et en rajustant l'attache de son fourreau. Elle se dirigea vers l'un des médecins en charge du secteur où avait été amenée son amie. « Comment va Hildr ? » Il se tourna vers elle, des compresses usagées aux relents de pourriture à la main. « Son état est toujours stable... C'est tout ce que je peux vous dire, encore une f... » - « Où est-il ? Où est Torstein ?! » Freyja fit volte-face. « Elle est réveillée ! » Elle se précipita vers la tente et tira le rideau d'un coup sec, laissant la lumière puissante du jour plonger dans l'enclave de pénombre. Elle avisa une infirmière, et l'interpella fermement afin d'avoir le détail des événements, avant de la congédier.

Elle s'approcha d'Hildr et s'accroupit près de son matelas de fortune. Un vague sourire, doux, étira ses lèvres lorsque celle-ci la reconnut. Elle n'était pas belle à voir. Un pansement masquait toute la moitié droite de son visage, mais le reste subissait des dommages de la blessure : il avait gonflé, et son œil visible se teintait d'une couleur sanglante. Mais s'apitoyer était inutile. « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » Évidente question. « Tu... tu as été touchée sur le champ de bataille. On en avait presque fini, mais hum... Torstein affrontait une Vivendalaise. Il n'en menait pas très large, et tu t'es interposée entre eux. Tu te rappelles ? » Freyja se leva et plongea ses mains dans le seau d'eau qui patientait dans un coin de l'habitat précaire pour se débarrasser de la poussière qui les recouvrait. « Tu as soif ? » demanda-t-elle en se redressant et en se saisissant d'une carafe et d'un gobelet posés sur la table. Comme son amie refusait, elle n'insista pas. Elle remplit le verre, puis revint vers elle et, le but. Elle avait la bouche sèche. L'émotion ? « Ça doit bien faire trois jours que tu comates. J'ai cru que... enfin, c'est terminé. » Elle haussa les épaules comme pour chasser une mauvaise pensée ; elle craignait toujours de trop se dévoiler et puis... elles n'avaient pas besoin de mots pour se comprendre sur ce point.

Elle se laissa basculer en arrière pour s'asseoir en tailleur. « On a nettoyé la ville des cadavres. Les blessés sont réunis en petit camp un peu partout, selon la possibilité qu'on avait de les déplacer. Pour ce qui est des Vivandalais... je reviens d'une réunion avec Katharina. On a des prisonniers, il faut décider ce qu'on va en faire. Pareil pour les civils... On n'en a probablement pas fini, il y a pas mal de rebelles d'après ce que j'ai compris. C'était déjà pas parfait avant qu'on arrive. Mais bon, un nettoyage de plus ou de moins... Enfin, on aura le temps de parler de tout ça plus tard. Comment tu te sens ? » Elle posa à côté d'elle le gobelet qu'elle avait pris soin de triturer pendant son petit exposé.
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Lun 21 Déc - 23:13



Hildr Kwenthrick
— iii. it's been a long day, without you my friend  —

Autour d'elle le monde n'était devenu qu'une immensité floue, elle ne parvenait à déceler que des formes irrégulières et mal dessinées. Les visages et les objets qui l'entouraient devinrent alors étrangers, inconnus. C'était déroutant. La jeune femme avait toujours été une fine observatrice, jamais elle ne pouvait s'empêcher de détailler ce qui était sous ses yeux, remarquant les expressions instinctives mais malheureusement révélatrices de ces ennemis, décelant alors les failles dans leurs techniques de combat... A présent elle ne voyait rien d'autre qu'un voile blanc, la séparant du monde réel en la privant d'un sens qui lui avait toujours été essentiel, fondamental.

Il lui restait cependant d'autres manières d'appréhender le monde qui l'entourait, grâce à son ouïe elle parvint à reconnaître la présence de Freyja à ses côtés. Elle entendit son amie s'approcher d'elle « Tu... tu as été touchée sur le champ de bataille. On en avait presque fini, mais hum... Torstein affrontait une Vivendalaise. Il n'en menait pas très large, et tu t'es interposée entre eux. Tu te rappelles ? » Evidemment, comment oublier. C'était le dernier souvenir qu'elle avait des récents événements, elle combattait auprès de son unité lorsqu'elle aperçue son fiancé tomber sous les coups d'une étrangère. Elle s'était aussitôt précipitée à son secours, au moment même où la nordienne comptait achever sa victime. Après cela elle se souvient de quelques bribes de son combat, et puis...c'était le trou noir. « Plus ou moins oui »

Dans un bruit de tissu elle entendit une personne bougeait, Freyja se relevait, puis, plongea ses mains dans l'eau. « Tu as soif ? » demanda-t-elle « Non merci ça ira. » Les bruits se rapprochèrent alors en même temps qu'Hildr distinguait la silhouette floue de son amie revenir vers elle. « Ça doit bien faire trois jours que tu comates. J'ai cru que... enfin, c'est terminé. » Trois jours... C'était énorme. La jeune femme réalisa alors la gravité de son état, on ne pouvait pas rester inconscient trois jours après une égratignure ou une côte fêlée. Son premier réflexe fut de vouloir toucher le cataplasme qui recouvrait la moitié de son visage mais elle se ravisa, Freyja l'en empêcherait comme l'infirmière l'avait fait tout à l'heure. « A quel point c'est mauvais ? » demanda-t-elle à son amie, parlant de sa blessure.

« On a nettoyé la ville des cadavres. Les blessés sont réunis en petit camp un peu partout, selon la possibilité qu'on avait de les déplacer. Pour ce qui est des Vivandalais... je reviens d'une réunion avec Katharina. On a des prisonniers, il faut décider ce qu'on va en faire. Pareil pour les civils... On n'en a probablement pas fini, il y a pas mal de rebelles d'après ce que j'ai compris. C'était déjà pas parfait avant qu'on arrive. Mais bon, un nettoyage de plus ou de moins... Enfin, on aura le temps de parler de tout ça plus tard. Comment tu te sens ? » La jeune femme apprécia d'être tenue ainsi au courant des événements. Elle réalisa cependant qu'en l'espace de trois jours, la situation avait radicalement changé. La dernière fois qu'elle était consciente, Hildr combattait pour la victoire de son peuple. A présent ce dernier avait gagné en faisant des prisonniers et avait déjà eu le temps d'organiser des nettoyages de la cité. « Merci. Et pour toi ça s'est passé comment ? Mieux que moi j'imagines - Hildr s'interrogea alors sur les blessés évoqués, qui d'autres de son peuple se comptaient parmi les victimes de cette guerre  ? - Et comment vont mes hommes, y-a t-il des blessés ? » demanda-t-elle. Cela commençait à faire beaucoup de questions.

Elle réalisa alors qu'une était toujours sans réponse depuis tout à l'heure « Comment va Torstein ? » demanda-t-elle à nouveau.



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Mer 23 Déc - 12:52


Freyja Shestën
— I'm sorry I couldn't stop it.  —

Du gobelet, ses yeux glissèrent jusqu'à la figure — ou du moins ce qu'il en restait — de son amie. A quel point était-ce mauvais ? Le bandage couvrait tout, mais elle avait vu. L'image, à vif, l'avait percutée comme le coup avait frappé Hildr. C'était laid. Elle qui, malgré sa condition, se trouvait coquette, faisait attention à elle... comment lui dire sans détruire plus que ce qui l'était, et que ce qui allait l'être, que ce qui devait l'être ? Elle ne savait pas quoi lui répondre ; elle enchaîna sur la situation actuelle. Ils avaient gagné, et c'était peut-être la seule bonne nouvelle qu'Hildr pourrait tirer des événements passés. Freyja savait ce qu'était la perte, oh oui, elle le savait mieux que quiconque. Ça vous scindait ; l'âme comme le corps. Vous étiez vous, mais sans vraiment l'être. Vous étiez comme... un fantôme ? Comme un souvenir qui ère dans l'esprit du monde, à la fois saisissant et flou, auréolé de mystère. Voilà comme c'était mauvais.

Elle retint un petit soupir, avant de servir une réponse à la jeune femme : « Effectivement, ça s'est mieux passé pour moi... je n'ai que des blessures superficielles, rien de grave. » Ce faisant, elle passa machinalement une main sur le côté gauche de son thorax. Son altercation avec un cheval lui avait valu une côte à peine fêlée, mais le médecin avait tenu à lui enserrer le torse d'un solide bandage. Il entravait franchement ses mouvements, mais il avait certainement eut raison. S'il fallait nettoyer la ville, elle devrait guider et combattre, et pour cela elle avait besoin de toutes ses capacités. Autant récupérer le plus rapidement possible. « Pour ce qui est de tes hommes... je ne sais pas vraiment. Les morts n'ont pas encore tous été identifiés. Il me semble qu'il y a quelques blessés graves, mais je ne suis pas trop sûre... Je n'ai croisé ton second que rapidement, quand il est venu prendre de tes nouvelles. Je pourrai lui demander de venir te voir quand tu te sentiras d'aplomb, si tu veux. »

Et la question revint. « Comment va Torstein ? » Elle savait que la tâche d'y donner une réponse serait la sienne. Elle l'avait cherchée durant les trois derniers jours. Elle ne l'avait pas trouvée. Elle était tellement évidente ! Mais comment la tourner ? Comment exprimer ce qui causerait tant de ravages ? Comment dire la mort ? Freyja avait appris pour ses parents au retour de plusieurs années d'exil volontaire. Personne n'avait pris le soin de faire attention aux émotions que cette nouvelle pourrait provoquer en elle. La disparition de son frère, elle avait été jetée devant le fait accompli. Elle n'avait pas d'explications, elle n'avait rien. Au moins, Hildr aurait la « chance » de savoir. Elle aurait la « chance » de l'apprendre de la bouche de quelqu'un qu'elle connaissait. Elle aurait la « chance » d'avoir des gens sur qui compter pour surmonter cette épreuve. Elle n'était pas seule, et elle ne le serait jamais.

La guerrière s'inclina un peu vers l'avant pour prendre la main de son amie. De son pouce, elle en caressa doucement le dessus. Ce simple geste voulait tout dire. Hildr pouvait commencer à pleurer dès maintenant. Une palette d'émotions allaient tour à tour colorer son visage, sculpter ses traits. Elle aurait envie de crier à l'injustice ; parce que c'était trop tôt, beaucoup trop tôt. Elle aurait envie de tout arrêter ; parce que ça n'en valait plus la peine. Elle aurait envie de mourir ; parce qu'elle n'était heureuse qu'avec lui. Et Freyja devrait rester là, à étouffer ses cris, à la pousser vers l'avant, à lui arracher le couteau des mains. Elle devrait rester là, et elle le ferait. Elle prendrait les coups à sa place s'il le fallait. Hildr lui avait permis, sans doute sans même s'en rendre compte, de poursuivre, de vivre à nouveau, comme il le fallait, comme ses parents, malgré ses erreurs et ses offenses, comme son frère, malgré sa trahison, l'auraient souhaité. Torstein aurait voulu la même chose pour la jeune femme, c'était certain. N'était-ce pas ce que tous les morts amicaux désiraient ? Que les êtres aimés fussent heureux ?

« Il est mort Hildr. Je suis désolée. Dès que je t'ai vue tomber, j'ai accouru mais... c'était trop tard pour lui. » Elle s'arrêta et scruta un bref instant les yeux de son amie, avant de détourner le regard. Elle poussa un soupir avant de revenir vers la guerrière alitée. Parler ne servait à rien, c'était toujours inutile, et pourtant, c'était toujours plus supportable que le silence. « Il est mort au combat, dignement. C'est ce que tout guerrier souhaiterait, je crois... » Mais quels mots poser ? Elle parcourut des yeux le visage d'Hildr. La détresse s'y lisait. La même que celle qu'elle avait pu ressentir, des années auparavant. « Hildr. » Elle se redressa, se mettant à genoux, et posa ses mains sur les épaules de la guerrière. « Tu n'es pas toute seule. D'accord ? Je serai toujours là, je te le promets. » Elle parlait dans le vide, les mots glissaient sur sa langue comme l'eau d'une cascade, mais ils oubliaient de se fracasser en bas. Elle pensait ce qu'elle disait, elle le pensait plus que tout au monde... mais ça n'avait pas vraiment d'importance en l'instant, elle en avait conscience. La peine était plus forte.
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Sam 26 Déc - 23:36



Hildr Kwenthrick
— grief may be a thing we all have in common  —

Lorsque l'on subit une perte, nous traversons tous les cinq étapes du deuil. Elles paraissent différentes sur chacun d'entre nous mais...elles sont toujours cinq. Tout d'abord il y a le déni; la perte est si inimaginable qu'elle ne parait pas réelle à nos yeux. Puis nous sommes en colère, en colère contre les survivants, contre nous-même. Ensuite nous négocions, nous prions, nous supplions. Nous offrons tout et n'importe quoi, jusqu'à notre âme, pour juste un jour de plus, un seul moment, le temps d'un aurevoir. Nous nous posons des questions, cherchant un coupable, parfois au point de s'en blâmer soi même. Lorsque la colère s'amplifie et que les négociations échouent nous entrons dans la dépression jusqu'au moment où, finalement, nous acceptons que l'être aimé est partit et ne reviendra pas.

Déni. Colère. Négociations. Dépression. Acceptation.

Freyja répondait tour à tour aux interrogations de la jeune femme, elle la rassura sur son état - ce n'était que des blessures superficielles avait-elle dit - et sur celui de ses soldats. Elle évita cependant d'évoquer l'étendue des blessures de son amie mais cette dernière s'en doutait déjà, c'était mauvais. Très mauvais. Il restait alors une seule question sans aucune réponse, la même que tout à l'heure. Freyja lui prit doucement la main. Quelque chose n'allait pas. Du pouce elle caressa doucement le dessus de sa main. Non.. Elle ne pouvait s'y résoudre mais c'était clair, quelque chose de grave était arrivé. Une part d'elle le savait mais son être se refusait de ne serait-ce qu'imaginer cette éventualité. C'était forcément autre chose. « Il est mort Hildr. Je suis désolée. Dès que je t'ai vue tomber, j'ai accouru mais... c'était trop tard pour lui. » Mort. Mort. Mort. Telle était la réalité, et pourtant... « Non... » souffla-t-elle, sous le choc. « Non, c'est impossible, je...je... » Sa phrase se ponctuait de sanglots ravalés avec peine. « ...j'étais là...je venais de la sauver ! »

« Il est mort au combat, dignement. C'est ce que tout guerrier souhaiterait, je crois... » La jeune femme retira brusquement sa main de celle de son amie. Cette dernière se montrait pourtant d'un grand soutien seulement...Torstein était mort. « Je n'ai pas besoin des détails, il est mort c'est tout. » Ses doigts serrèrent le drap avec rage. Mort. Elle avait envie de hurler. Mort. Elle revoyait, dans son esprit, la dernière image qu'elle avait de son fiancé. Aujourd'hui mort. Elle le revit à terre alors que la bâtarde levait son épée sur lui, prêt à achever sans scrupule un homme qui était alors désarmé et au sol. La chienne. C'était sa faute si elle en était là aujourd'hui. A cause d'elle Hildr avait perdu l'amour et la guerre, les deux choses qui avaient constitué les plus grandes parties de sa vie. Si aujourd'hui la jeune femme était aussi démunie, c'était sa faute.

Ou bien était-ce la sienne ? Elle aurait pu le sauver, si elle était arrivé plus tôt elle aurait pu le protéger. Elle aurait du le protéger. J'ai échoué Les larmes continuèrent de couler sur ses joues, baignant ses yeux dans un lac de chagrin. « C'est ma faute je.. j'aurais du être là, j'aurais pu le protéger... » « Hildr. » Freyja posa ses mains sur les épaules de son amie tandis qu'elle déversait toutes les larmes de son corps « Tu n'es pas toute seule. D'accord ? Je serai toujours là, je te le promets. » Seulement elle n'entendait plus, son esprit était ailleurs, perdu, anéanti. Elle se réfugia dans les bras de son amie, pleurant sur son épaule pendant de longues minutes. Le chagrin la consumait, rongeait son âme.

Mais demain elle irait mieux, et encore le jour d'après. Et bientôt, la dépression laissera place à l'acceptation.

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Dim 27 Déc - 21:05


Freyja Shestën & Noah Kverân
— You never know what you're gonna get. —

Freyja accueillit Hildr contre elle. Elle resserra l'étreinte comme pour étouffer les sanglots. Elle était vraiment désolée. Elle s'en voulait. Les remords l'assaillaient. Elle aurait dû faire plus attention. Les regarder de temps en temps, entre deux mouvements. Non ? Ils n'étaient pas des enfants, elle le savait bien. Mais au nom de l'amitié... elle aurait dû. Elle aurait dû les protéger comme son frère l'avait fait un temps avec elle. Prendre soin, veiller. Elle ne pouvait pas dire qu'elle était la cause de la mort de Torstein et de la défiguration d'Hildr, ç'aurait été bien trop exagéré, mais elle couvait en elle ce fébrile sentiment de culpabilité, qui cognait toujours plus fort contre son cœur et menait d'inlassables assauts contre son cerveau. Elle aurait dû... il était trop tard. Désormais, elle ne pouvait que vivre avec ces regrets. Et soutenir son amie endeuillée. D'une main, elle caressa doucement son dos, comme pour l'apaiser.

« Chhh, chut, ma puce... » La main de la femme se perdait dans les cheveux blonds de l'enfant. « Ce n'est qu'une petite blessure. » La petite sanglotait. « M-mais ça... ça pique. » Elle baissa ses yeux larmoyants sur ses genoux. Écorchés, ils avaient durement subi la chute qu'elle avait faite en trébuchant, s'écroulant sur les graviers du chemin. Sa mère avaient passé un tissu humidifié, mais ils saignaient encore abondamment. « Freyja, il faut qu'on désinfecte. » - « Non ! Ça va brûler ! » La femme retint un sourire. « Si on ne le fait pas maintenant, ça sera pire plus tard. » Freyja afficha une moue peu convaincue, pleine d'appréhension et de crainte. « Ça va s'infecter, se remplir de pus, et on va être obligé de te couper les jambes ! » - « Non ! Je veux courir moi ! » Sa mère éclata de rire. « Bon, alors on va désinfecter. » Tout en se levant, elle prit l'enfant sur ses genoux et la tint d'un bras, tandis qu'elle attrapait une compresse et une bouteille d'alcool sur la table. Elle se rassit, sa fille sur ses jambes et déboucha le désinfectant. La gamine grimaça. « Tu fais doucement, hein. » - « Promis. » Délicatement, elle appliqua l'alcool sur la compresse, puis la posa doucement sur un premier genou. Freyja se crispa et se mordit les joues, mais elle laissa faire. Lorsqu'elle eut fini, sa mère appliqua un bandage sur chaque jambe. « Et voilà ! C'était quand même pas si terrible... » - « Si ! Plus jamais ! » Un sourire amusé illumina le visage chéri. « Les blessures, ça fait toujours grandir. La prochaine fois, tu feras attention. »

Son regard s'était fixé sur un pan de la tente et parcourait des souvenirs. L'écran de la mémoire laissait défiler des images. Le réel était à peine tangible. Soudain, la porte fut ouverte, et quelqu'un entra. « Comment va-t-elle ? » Freyja manqua de sursauter. Elle leva son visage vers l'importun. Noah. La dernière fois qu'elle avait croisé son regard, il venait d'achever Torstein. Froidement. Elle n'appréciait pas le guerrier libre. Aucun lien ne l'unissait aux autres combattants. Il était venu pour l'agréable somme promise, et pour ses intérêts personnels. Il n'avait pas l'esprit collectif. Il marchait sur le monde en solitaire. « Aussi bien que possible. Elle a besoin de repos. » lança-t-elle sèchement. Pourtant, il s'accroupit pour se mettre au niveau de la blessée. La guerrière blonde pinça les lèvres.


Noah s'était entraîné durant une grande partie de l'après-midi. Il ne fallait pas perdre de force, le nombre de morts et d'infirmes s'élevait déjà trop haut. La guerre se poursuivrait probablement. Aussi, il avait prolongé son contrat. Il essayait de s'occuper l'esprit. Parce qu'il devait fuir ses pensées. Néanmoins, l'image revenait sans cesse. C'était elle. Cela virait presque à l'obsession. Motivée par les regrets ou par le désir, il n'en avait aucune idée. Mais elle réapparaissait, encore et encore, inlassablement. Peut-être était-ce la responsabilité qui continuait à la projeter sur le devant de la scène ? Il l'ignorait. Plusieurs fois, il avait effectué un détour pour passer près de la tente de la jeune femme. Mais, jamais il n'avait osé entrer. Qui savait ce qu'il aurait pu découvrir ? Et puis, alors qu'il œuvrait au combat illusoire, se déchaînant comme il savait le faire... il avait entendu la nouvelle. Par un bien heureux hasard ! Un soldat cherchait Freyja, et on lui avait répondu qu'elle était avec Hildr, qui s'était récemment réveillée. Réveillée. Vivante. Il avait écourté l'entraînement en prétextant une douleur à l'épaule. Juste pour pouvoir s'y rendre. Et c'était fou. Il n'aurait pas dû ! Mais il ne pouvait pas se résoudre à réitérer une telle expérience. Pas encore. Même si c'était bien différent. Même si c'était difficilement comparable. Derrière ses actes, il y avait ce souvenir fantôme.

Sous la tente, l'atmosphère était pesante. Une chape d'émotions affaissait les silhouettes des deux femmes. Toutefois, il rompit le fil du temps : il voulait, il devait savoir comment elle allait. Le ton sec de Freyja ne le découragea pas, au contraire. Il voyait dans ses yeux la lueur que les siens avaient pu refléter, des années auparavant. Le désir de protéger valsait dans les pupilles de la guerrière. Mais il avait besoin de savoir. Alors, Hildr tourna la tête vers lui, suffisamment pour qu'il vît. Lorsqu'elle s'était jetée contre son amie, la compresse était tombée. Il ne restait que des morceaux de cataplasme, çà et là, éparses. Il comprit mieux encore l'expression de l'espionne. Noah avait pu admirer bien des horreurs au cours de ses missions. Visages brûlés, lacérés, fronts fracassés, yeux crevés, lèvres déchirées, corps fouettés, meurtris, bras disloqués, dos déchiquetés, jambes déchirées, membres désossés. Cependant, c'était encore différent. La balafre scindait sa figure, redessinait ses traits. Elle n'était pas la fille qui l'avait séduit au premier soir.
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Sam 9 Jan - 23:35



Hildr Kwenthrick
— scars,  souvenirs and secrets —

Avec le temps, la plupart de nos plaies guérissent, ne laissant rien d'autre qu'une cicatrice sur notre peau. Mais d'autres non. Pour certaines de nos blessures, la plaie aura beau avoir guéri, la peine, elle, demeure avec nous. Encore et toujours. Avec le temps les stigmates physiques s’effaceraient peu à peu, cela prendrait des semaines, des années, voir même l'éternité, contrairement à sa culpabilité qui, elle, sera difficile à oublier. Surement serait-ce même impossible. Chaque matin de chaque jours elle se réveillera et, voyant son reflet dans le miroir, elle repensera au moment où elle avait eu cette cicatrice, lui rappelant sans cesse qu'elle avait failli, qu'elle avait échoué.

L'épaule de son amie se fit consolatrice, réconfortante. Juste ce qu'il fallait. La simple présence de Freyja la soulageait dans sa peine. Après tout ce qu'elles avaient vécu ensemble, le fait qu'elle soit là, ici, pour l'aider à traverser cette épreuve signifiait beaucoup pour Hildr. Elle réalisa alors que, malgré les années et malgré des chemins différents, leur amitié perdurait encore et perdurerait toujours. Elles pourraient toujours compter l'une sur l'autre, même si aujourd'hui les épreuves à traverser étaient plus difficiles qu'à l'époque où elles se soutenaient mutuellement, elles, deux jeunes femmes dans un univers exclusif à la gente masculine. Aujourd'hui ce n'était plus contre quelques adolescents prétentieux qu'elles devaient s'élever mais contre la vie, sa cruauté, sa fatalité... Les dieux étaient décidément de sacrés joueurs.

« Comment va-t-elle ? » Non... Pas maintenant. Elle aurait voulu l'oublier, tourner cette page de son histoire, seulement la page refusait d'être tournée car l'histoire n'était pas fini d'être écrite. Elle aurait voulu... Seulement elle n'avait pas voix au chapitre. Tout ce qu'elle pouvait faire était d'assister à la scène et d'y participer, sachant pertinement que, quoique elle dise, quoique elle fasse, ce qui était fait était fait, et elle devrait en assumer les conséquences. « Aussi bien que possible. Elle a besoin de repos. » fit sèchement la blonde, visiblement mécontente de voir le guerrier libre ici. Malgré l'accueil hostile, Noah ne se découragea pas et s'accroupit au niveau de la guerrière blessée, lui attrapant la main comme le ferait en ami prêt à offrir du réconfort.

Hildr retira brusquement sa main. « Qu'est-ce que tu fais ?! » lui reprocha-t-elle. Pourquoi était-il venu ? Pourquoi maintenant ? Il n'aurait pas du. c'était stupide, risqué, inutile. Tous deux savaient que ce n'était pas pour Hildr que le guerrier libre était là. Noah était là pour autre chose. Hildr le savait, Noah le savait, Freyja, elle, l'ignorait. « Tu ne devrais pas être là » commença-t-elle d'un ton distant. « Tu devrais t'en aller...tu dois t'en aller. » Il ne bougea pas et chercha même à répondre, seulement la jeune femme le coupa aussitôt, lui laissant seulement le loisir de prononcer un Mais.. « Va t-en ! Dégage ! » Elle tourna la tête, s'adressant alors à Freyja « Fais le sortir s'il te plaît. Je ne veux pas de lui ici. » Noah voulu protester une nouvelle fois, justifier sa présence ici. « Tu te fiches pas mal de moi, de savoir  comment je vais. Nous savons tous les deux pourquoi tu es là... »  commença-t-elle d'un ton accusateur, chargé de reproches. « Torstein est mort... Il est mort ! Et tu oses déjà venir te pavaner ici pour réclamer ton dû ! »

Peut être que nos vieilles blessures nous apprennent quelque chose, elles nous rappellent ce que nous avons vécu, qui nous sommes. Elles nous enseignent des leçons importantes sur ce qu'il faut éviter dans le futur. Du moins, c'est ce qu'on aime croire car nous répétons certaines erreurs encore et encore. Et une fois que l'erreur est commise, il n'y a plus de retour en arrière.

« Je vais rendre les choses plus facile pour toi, comme ça tu n'auras plus à prétendre ou à faire semblant de t'intéresser...Le bébé va bien ! Maintenant tu peux t'en aller ! Va t-en ! »
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Dezbaa
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Dim 7 Fév - 19:11


Freyja Shestën & Noah Kverân
— Betrayal. —

En dépit des propos de Freyja, qu'elle avait rendus clairs par son ton agressif, il s'accroupit, et saisit la main d'Hildr. Celle-ci tourna aussitôt son visage vers lui et retira ses doigts des siens. Elle l'apostropha violemment, avec une émotion incertaine, fébrile, malade. La guerrière blonde se détacha de son amie. Elle était grondante ; une vague de colère s'était écrasée contre sa carapace meurtrie. Ils se connaissaient. Pas simplement de vue ou de réputation. Ils se connaissaient bien. L'espionne l'avait deviné, le jour du combat, lorsqu'il avait accouru vers la blessée. Mais elle avait mis ça sur le compte de... Non, elle l'avait tout simplement chassé de son esprit. Elle avait pris l'aide qui se présentait à elle, mais était restée focalisée sur Hildr. Quand il était entré, elle avait cru qu'il venait prendre des nouvelles. Désormais, les desseins qui s'esquissaient étaient plus profonds. Elle fronça les sourcils. Comment ? Pourquoi se connaissaient-ils ? Le mercenaire n'était pas là pour se lier aux autres ; il avait été engagé pour briser des liens, pour prendre des vies, pour dégager un passage à Katharina jusqu'au trône de Vivendale. Tous ne pouvaient s'empêcher de s'en méfier. Il n'était pas comme eux, il n'était pas loyal, pas à la reine. « Va t-en ! Dégage ! » - « Hildr, calme-toi. » fit-elle en posant une main sur son épaule. « Tu ne dois pas t'épuiser. » - « Fais le sortir s'il te plaît. Je ne veux pas de lui ici. »

Elle non plus. Elle accordait difficilement sa confiance, tandis qu'elle distribuait sa méfiance à quiconque croisait son chemin. Cet homme, il avait suscité plus que cela. Il avait réveillé son mépris. Elle le rejetait : il représentait tout ce qu'elle exécrait. Surtout, la solitude. Elle se releva et tapa de la paume son épaule pour l'inciter à faire de même. « Sors d'ici. » Comme il lui lançait un regard de biais, prêt à répondre, elle ajouta distinctement, un brin agacée : « Elle doit se reposer. » Elle était trop faible pour pouvoir s'énerver, or, c'était tout ce qu'il suscitait. Finalement, il déplia ses jambes et se tint debout. « Je voulais juste m'assurer qu'elle allait bien. » - « Eh bien maintenant tu s... » - « Tu te fiches pas mal de moi, de savoir  comment je vais. Nous savons tous les deux pourquoi tu es là... »  - « Hildr, reste tr... » - « Torstein est mort... Il est mort ! Et tu oses déjà venir te pavaner ici pour réclamer ton dû ! » Son dû ? « Je sais bien qu'il est mort, et c'est pour ça que je viens, figure-toi ! » Freyja eut un petit mouvement de recul et dévisagea les deux protagonistes, une expression d'incompréhension totale sur le visage : sourcils froncés, bouche entrouverte, tête inclinée. « Je vais rendre les choses plus facile pour toi, comme ça tu n'auras plus à prétendre ou à faire semblant de t'intéresser... Le bébé va bien ! Maintenant tu peux t'en aller ! Va t-en ! » - « Faire semblant ? » Le grand guerrier leva les yeux au ciel et mima un mouvement d'impuissance avec ses bras. Pourtant, la colère tourmentait son cœur aussi. « Sache que si ça m'importait si peu, je ne serais pas venu en personne ! Je refuse que cet enfant grandisse sans père, sans ses deux parents. Et puisque Torstein est mort, il ne peut plus être ce père. Ce sera moi qui remplirai le rôle qui, soit dit en passant, me revient de droit. Au moins, tu n'auras ni besoin de t'inquiéter de savoir à qui il ressemblera, ni besoin de mentir tous les jours à tout le monde. » Sur ces mots, il se détourna et sortit vivement de la tente, rabattant violemment la porte de peau.

Un bébé. Freyja, qui avait suivi des yeux la sortie de Noah, posa son regard sur Hildr. Un bébé. Il glissa sur son ventre. Quelque chose y grandissait, y prospérait... et avait failli mourir. Tout cela dans le plus grand des secrets. La blonde serra le poing. Elle ne lui avait même pas dit. Elle ne lui avait même pas menti en lui confessant qu'il était de Torstein. Elle avait préféré lui cacher la vérité. Certes, elles avaient sans aucun doute des secrets l'une pour l'autre, et Freyja la première, mais ça... Elle sentait les griffes de la trahison percer sa confiance. « Un bébé, hein. » souffla-t-elle, un rictus de déception sur les lèvres. « Un bébé... de lui. » Noah. Comment ? Pourquoi ? N'était-elle pas heureuse avec Torstein ? Comment Freyja avait-elle pu rester aveugle à un possible désintéressement ? Et si ça n'était pas le cas, comment Hildr avait-elle pu abuser à ce point de la confiance de son aimé ? Elle l'avait trompé, puis elle lui avait menti, ou tout au moins elle s'apprêtait à le faire. Le sentiment d'injustice soufflait sur son esprit. Tout s'expliquait. Noah avait achevé Torstein. Elle l'avait vu, clairement, nettement, poser la lame sur sa gorge et la déchirer. Elle avait croisé son regard, son regard qui n'avait rien reflété. Elle avait cru qu'il avait agi pour le soulager de ses souffrances, elle avait cru Torstein perdu. Et si, en réalité, il était resté de l'espoir pour lui, si ses blessures avaient été soignables ? Il l'avait peut-être assassiné, dans son propre intérêt, personnel et égoïste, juste sous ses yeux. Elle baissa la tête, prit une grande inspiration, puis la releva. Elle planta son regard dans celui d'Hildr et lâcha : « Il est innocent. » De la nature de son géniteur. De ce que ses parents avaient fait. « Il faut que tu manges. » Sans rien ajouter de plus, elle sortit à son tour.

Elle alla chercher de la nourriture, puis revint. Elle était demeurée plusieurs minutes dehors, avant de prendre le nécessaire. Elle avait eu besoin de s'arrêter, de tout mettre en pause, et de réfléchir. Elle était plus troublée qu'elle ne voudrait bien l'admettre. Une sorte d'illusion s'était défaite. L'illusion d'un miroir lisse, au tain parfait, sans fissure. Une flèche avait été tirée dedans, et tout s'était révélé, toutes les rayures transparentes, tous les défauts. Il lui avait fallu un peu de temps pour encaisser, cerner, comprendre. Faire un choix, bien qu'elle ne fût pas la première concernée. Si elle n'avait écouté que son premier sentiment, elle ne serait pas revenue. Elle serait allée tuer Noah, et aurait laissé Hildr dans l'ignorance. Mais elle portait en elle des valeurs, des aspirations qui devaient dépasser cela. Elle avait le sens de l'amitié, et elle avait appris à pardonner.

Hildr n'avait pas bougé. Freyja s'approcha. Elle posa une assiette fumante à même le sol, et s'assit en tailleur. Elle reprit l'assiette et la tendit à son amie. « J'ai demandé la meilleure part. » Ses yeux cherchèrent les siens, parcoururent son visage. « Je t'ai promis que je serais là. Alors, si tu veux en parler, on peut. Sinon... je ne demanderai rien. » On fait tous des erreurs. Surtout des erreurs dont on ne veut ni entendre parler, ni discuter, jusqu'à ce que l'on soit forcé d'y faire face et de les affronter.
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Sam 19 Mar - 19:10



Hildr Kwenthrick
— i'm ashamed of what i did  —

Uun enfant est le plus cadeau que les dieux peuvent faire à une femme; le don de la vie. Donner naissance, éduquer, l'initier au monde; élever un enfant est synonyme de prospérité. Du moins, cela est censé l'être. Parfois les choses sont différentes et ce cadeau des dieux ressemblent plus à une fardeau qu'à une bénédiction. Attendre un enfant n'était pas le problème, c'était les circonstances, c'était le père, c'était son erreur. Et maintenant elle devait vivre avec, se rappelant chaque jour qu'elle avait fauté, et qu'elle portait en elle le fruit de cet écart. Seulement, elle ne s'en sentait pas prête.

Chacun de ses mouvements se soldaient par un retour amer de l'épée, d'abord sa grossesse, puis sa blessure. A croire que les dieux avaient décidé de se jouer d'elle, de lui faire payer ses erreurs. Elle voulait comprendre pourquoi. Pourquoi les dieux voulaient-ils qu'elle soit enceinte, pourquoi de cet homme ? Pourquoi voudraient-ils faire naitre un enfant alors qu'ils est le fruit d'une infidélité ? Elle voulait crier pour qu'enfin, ils entendent sa voix et lui répondent. Au lieu de cela, elle criait contre les vivants, ceux qui, venus pour elle, n'avaient comme seul objectif celui de l'aider elle tandis que les dieux, eux, restaient silencieux, la regardant s'empêtrer dans son malheur comme si c'était des sables mouvants, l'engloutissant lentement. « Faire semblant ? » Devant les accusations de la jeune femme, le brun semblait impuissant. « Sache que si ça m'importait si peu, je ne serais pas venu en personne ! Je refuse que cet enfant grandisse sans père, sans ses deux parents. Et puisque Torstein est mort, il ne peut plus être ce père. Ce sera moi qui remplirai le rôle qui, soit dit en passant, me revient de droit. Au moins, tu n'auras ni besoin de t'inquiéter de savoir à qui il ressemblera, ni besoin de mentir tous les jours à tout le monde. » Sur ces mots, le guerrier sortit de la tente, la laissant seule avec Freyja. Il avait raison... C'était son enfant, il méritait de remplir le rôle de père. Et, maintenant que Torstein était mort, il n'y avait plus rien qui l'empêchait de mentir sur l'identité du père de son enfant. Pourtant, Hildr ne pouvait se résoudre à l'idée de former une famille avec lui. Il n'avait été l'affaire que d'une seule nuit, une nuit censée être sans conséquences et sans avenir, elle avait eu bien tort...

La jeune femme croisa le regard de son amie, cette dernière fixait son ventre avec attention. « Un bébé, hein. » Honteuse, elle baissa le regard pour ne pas affronter celui de Freyja. « Un bébé... de lui. » Elle ne savait pas comment lui expliquer. Elle ne savait pas elle même comment s'était arrivé. Il lui était encore difficile de réaliser ce qu'il lui arrivait. Dès qu'elle l'avait su, paniquée, elle l'avait dévoilé à l'homme avec qui elle avait commis cette erreur avant de se muer dans le silence. Elle ne voulait pas mentir, elle ne voulait pas non dévoiler ce secret. Alors, pendant des semaines, elle n'avait rien dit. « Il est innocent. » ajouta alors la guerrière. L'enfant incarnait toujours l'innocence, la naiveté, la frêle petite chose qui n'était pas encore en âge de faire des erreurs en connaissance de cause, pourtant lui serait le fruit d'une erreur faite en toute conscience. Freyja avait raison, il est innocent. Innocent des erreurs de sa mère, innocent de l'identité de son père, innocent d'avoir failli mourir dans la bataille. Et pourtant, il en portrait forcément une partie du fardeau. L'innocence n'a jamais vraiment sa place dans ce monde. « Il faut que tu manges. » ajouta Freyja en disparaissant de la tente.

Les minutes s'écoulèrent, longues, exténuantes. Elles ouvraient la porte aux réflexions et aux pensées. Devrait-elle laisser Noah faire ? Comment les gens réagiraient-ils en sachant la vérité ? Est-ce que Freyja était vexée de ne pas avoir été mise au courant plus tôt ? Que pensait-elle ? Elle appréhendait le jugement de son amie. Elle aurait du lui dire, seulement elle n'avait jamais su trouver quand et comment lui annoncer. Son amie refit irruption dans la pièce, une assiette à la main et lui tendit tout en s'asseyant par terre. « J'ai demandé la meilleure part. » dit-elle. « Je t'ai promis que je serais là. Alors, si tu veux en parler, on peut. Sinon... je ne demanderai rien. » Compréhensive, Freyja ne la forcerait pas à quoique ce soit. Si elle voulait parler, elle parlerait. Si elle refusait, son amie ne l'a jugerait pas pour cela. « Je sais pas... je sais pas comment j'en suis arrivée là. Tout allait bien, j'étais heureuse, et  pourtant malgré ça, j'ai commis cette...stupide erreur et voilà où j'en suis maintenant... Je ne comprends pas comment j'en suis arrivée là, ni pourquoi, je ne comprends pas pourquoi les dieux me font ça. Je ne sais pas... » Derrière le voile de sa blessure, la jeune femme se tourna vers la silhouette encore floue mais pourtant familière de son amie. « Je pense que c'est pour ça que je ne t'ai rien dit. J'espérais qu'il y-ai une raison à tout ça.... mais je n'en trouve aucune. C'est juste que...ça n'aurait pas du se passer ainsi. Pas comme ça. Pas avec lui. » Non, rien n'aurait du se passer ainsi. « J'ai vraiment foiré Freyja. »

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Dezbaa
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Jeu 12 Mai - 21:50

Freyja Shestën
— Our mistakes aren't always so bad that we can't fix them. —

Finalement, Hildr fit le choix de s'exprimer. Freyja n'en fut pas plus étonnée que cela. En ce point, elles étaient extrêmement différentes. Elle, elle ne s'ouvrait pas ; peut-être parce qu'elle n'osait pas, peut-être parce qu'elle avait peur, peut-être parce qu'elle refusait d'admettre ses faiblesses. Elle était de ceux qui gardaient, sinon tout, beaucoup trop de choses pour eux. Sur ses épaules reposait un monument de peines, de douleurs, de colères, d'incompréhensions ; des petites et des grandes, mais qui ensemble formaient un géant colossal de sentiments enterrés. D'aussi loin qu'elle se souvenait, elle avait toujours été comme cela, à essayer de tout encaisser, de tout retenir, à faire barrage aux eaux grondantes qui tourbillonnaient en elle. Ses années de solitude n'avaient rien arrangé. Elle avait dû prendre sur elle à chaque fois, ne comptait que sur elle à chaque fois. Elle était devenue sa propre confidente. Parfois, elle s'écroulait ; cependant, aussitôt, elle se secouait et bondissait vers l'avant. Un pas en arrière, deux devant. Elle était possédée par cet esprit, cet esprit guerrier qui n'acceptait de faillir que devant la mort. Il n'écoutait pas ses souffrances, mais il était prêt à s'arrêter sur celle des autres, et surtout sur celles de ses camarades.
Tandis que son amie parlait, elle ne la quittait pas des yeux. « Je sais pas... je sais pas comment j'en suis arrivée là. Tout allait bien, j'étais heureuse, et  pourtant malgré ça, j'ai commis cette... stupide erreur et voilà où j'en suis maintenant... Je ne comprends pas comment j'en suis arrivée là, ni pourquoi, je ne comprends pas pourquoi les dieux me font ça. Je ne sais pas... » Étrangement, les propos d'Hildr éveillait en Freyja d'autres souvenirs. Elle avait commis une stupide erreur, elle aussi, lorsqu'elle avait décidé de fuguer de chez elle. Elle ne le reconnaîtrait probablement jamais, à la fois trop fière et trop honteuse, et pourtant... il avait été stupide de s'enfuir. A cause de cette décision, elle avait tout perdu. Sa maison avait été ravagée par un incendie, ses parents étaient morts, et son frère avait disparu... Elle le croyait vivant, elle voulait le croire vivant, sans pour autant avoir ne serait-ce qu'une minuscule preuve de ses impressions et volontés. Quant aux Dieux... elle ne savait plus si elle devait encore leur donner du crédit, ou s'ils avaient décidé de la punir, ou de la soumettre à des épreuves dans l'optique de faire d'elle une nouvelle personne. Elle était perdue, alors elle comprenait parfaitement la situation dans laquelle Hildr tentait de ne pas se noyer. « Je pense que c'est pour ça que je ne t'ai rien dit. J'espérais qu'il y-ai une raison à tout ça.... mais je n'en trouve aucune. C'est juste que... ça n'aurait pas du se passer ainsi. Pas comme ça. Pas avec lui. » Freyja la dévisagea, les lèvres plissées. Elle partageait ce sentiment. Elle avait aussi l'impression que les choses s'étaient déroulées trop rapidement, s'étaient succédé dans un chaos désordonné et incompréhensible. Elles auraient peut-être dû advenir d'une autre manière. Pourquoi cet enfant ? Pourquoi Noah ? Pourquoi Torstein ? Les Dieux se riaient d'eux. « J'ai vraiment foiré Freyja. » Elle baissa légèrement la tête.

Que pouvait-elle lui répondre ? « Oui... » Elle n'était pas douée pour les longs discours ; du moins, elle n'aimait pas ça. Bouillonnante d'impatience, elle avait du mal à préférer la parole à l'action. Et, encore une fois, ses mois en solitaire n'avait pas amélioré sa capacité à discuter avec les autres. Elle avait fait de grands progrès ! Elle avait eu le temps d'en faire, depuis. Néanmoins, elle avait toujours cette appréhension lorsqu'il lui fallait parler. Elle réfléchissait à des stratégies et donnait des ordres parfaitement bien, là n'était pas le problème. Non ; le problème résidait dans le fait qu'on plongeait dans quelque chose de privé, et qu'il fallait mener un discours très personnel. Elle devait s'ouvrir, livrer un fond de pensée, et même devant Hildr, c'était ardu. Elle aurait pu l'écouter toute la nuit sans broncher, et elle aurait sûrement trouvé cette situation préférable. Mais son amie s'était arrêtée, et elle avait besoin de conseils. Elle avait besoin d'elle.
Freyja se redressa un peu et réajusta sa position assise. « Tu sais... » Tu sais quoi ? Qu'y avait-il à dire qui n'était pas évident ou qui n'avait pas déjà été dit ? Y avait-il même quelque chose à dire, finalement ? Elle poussa un petit soupir. Elle avait promis ; d'être là, de discuter si besoin. Elle avait promis, et elle tiendrait sa promesse. En fin de compte, peu importait qu'elles dérivassent du premier sujet. Elles pouvaient en dire trois mots, puis passer à autre chose. Elle pouvait essayer de lui changer les idées. « Nos erreurs ne sont pas toujours mauvaises au point qu'on ne puisse rien arranger. » Elle piqua son regard océan dans l’œil ciel de son amie. « Je veux dire... c'est fait, et tant pis. Mais ça ne veut pas dire que tu dois te sentir forcer de quoi que ce soit. Tu n'es pas obligée de dire à tout le monde de qui il est l'enfant, si tu ne le souhaites pas. Et si on te fait des remarques, tu n'as pas à avoir honte. Tout le monde fait des erreurs, et chacun ferait probablement mieux de balayer devant sa porte avant de venir te juger. Et même si ça arrive... quelle importance ? Tu n'auras qu'à les manger tout crus, si c'est insupportable. » Elle eut un petit sourire encourageant. « Et même, hum, tu n'es pas obligée de le garder. Je veux dire, si tu ne te sens pas d'élever un enfant, surtout celui-là... je suis certaine qu'on peut trouver quelqu'un qui voudrait bien l'adopter. Peut-être même que Noah saurait s'en occuper. » Elle n'avait pas beaucoup d'estime pour lui, mais elle avait cru comprendre qu'il tenait à sa progéniture, et qu'il était prêt à assumer son rôle de père. « Puis si tu préfères le garder, tu peux aussi. C'est un choix qui n'appartient qu'à toi. Et je pense que si tu le gardes... tu découvriras plein de choses, des belles choses sûrement. » Freyja avait du mal à s'imaginer avec un nourrisson dans les bras, ou même avec un fœtus dans le ventre, mais elle ne doutait pas qu'Hildr ferait une excellente mère. Elle était ferme et tenace sur le champ de bataille, comme elle le serait lorsqu'il faudrait éduquer l'enfant, et elle savait se montrer douce et à l'écoute avec les autres, comme elle le serait avec lui lorsqu'il aurait besoin d'amour. Elle allait s'arrêter, mais elle finit par ajouter, presque sur le ton de la confession : « Tu es une personne forte, Hildr. Je suis sûre que tu y arriveras. »
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Dim 12 Juin - 12:55



Hildr Kwenthrick
— scars,  souvenirs and secrets —

Autrui regarde de travers, autrui juge mais autrui ne sait jamais la vraie histoire. Il l'imagine, il tire des conclusions hâtives, il marmonne ces dernières à d'autres, répandant ainsi le commérage comme une traînée de poudre, sans jamais savoir si ce qu'il dit est vrai ou faux, sans jamais se soucier s'il dit la vérité, ou bien colporte un mensonge. D'habitude, le regard des autres lui importait peu. Elle avait su vivre avec, elle avait apprit à en rire, à en faire une force plutôt qu'un poids, à surpasser les moqueries et les regards de travers pour mieux marcher la tête haute. Le regard des autres n'avaient pas pour habitude de l'écraser, bien au contraire, il avait pour coutume de l'élever, de la faire se surpasser, de la rendre meilleure. « Tu sais... » commença Freyja, « Nos erreurs ne sont pas toujours mauvaises au point qu'on ne puisse rien arranger. Je veux dire... c'est fait, et tant pis. Mais ça ne veut pas dire que tu dois te sentir forcer de quoi que ce soit. Tu n'es pas obligée de dire à tout le monde de qui il est l'enfant, si tu ne le souhaites pas. Et si on te fait des remarques, tu n'as pas à avoir honte. Tout le monde fait des erreurs, et chacun ferait probablement mieux de balayer devant sa porte avant de venir te juger. Et même si ça arrive... quelle importance ? Tu n'auras qu'à les manger tout crus, si c'est insupportable. » A ces mots, Hildr esquissa un sourire, en chœur avec son amie. Elles deux, mieux que quiconque, savaient ce qu'il était de vivre avec le regard d'autrui. Elles qui furent deux femmes entrant dans le cercle exclusivement masculin qu'est l'armée alors, qu'à l'époque, ils étaient encore régis par un roi, et non une reine. Freyja avait toujours su faire abstraction du regard des autres, elle, une femme parmi les hommes, l'enfant sauvage, sortie d'on ne sait où. Nombreuses furent les rumeurs au retour de la jeune femme, mais aussi nombreuses soient-elles, aucune ne l'atteignit. Freyja avait su vivre malgré le regard d'autrui, et Hildr ferait de même avec ceux qui jugeront sa grossesse.

« Et même, hum, tu n'es pas obligée de le garder. Je veux dire, si tu ne te sens pas d'élever un enfant, surtout celui-là... je suis certaine qu'on peut trouver quelqu'un qui voudrait bien l'adopter. Peut-être même que Noah saurait s'en occuper.  Puis si tu préfères le garder, tu peux aussi. C'est un choix qui n'appartient qu'à toi. Et je pense que si tu le gardes... tu découvriras plein de choses, des belles choses sûrement. » Hildr avait toujours voulu avoir un ou des enfants. Elle se souvenait de sa belle, douce et innocente vie d'enfant, de sa joie enfantine, du sourire de ses parents, du bonheur d'être une famille. Elle voulait construire une famille, elle avait d'ailleurs commencé à construire cette famille, avec son fiancé, et maintenant... il n'était plus. Telle une maison mal construite, sa famille rêvée s'était effondrée, ne lui laissant plus qu'un enfant à naître dont le père n'était pas celui qu'il aurait du être. « Tu es une personne forte, Hildr. Je suis sûre que tu y arriveras. » conclut Freyja. Hildr releva son regard vers son amie, et l'étreignit. Certains s'amusaient à dire que la guerrière ne savait manier que l'épée, et pas les mots, mais aujourd'hui, elle avait dit exactement ce qu'Hildr avait besoin d'entendre. « Merci. » souffla-t-elle à voix basse. A travers son regard trouble, les choses étaient plus claires à présent. Peu importait le regard des autres après tout, peu importait si Noah n'était pas Torstein, peu importait s'ils ne formeraient jamais une vraie famille, cet enfant serait heureux, elle y veillerait.

Elle se défit lentement de leur étreinte et détailla la silhouette floue. « Nous avons survécu aux regards des hommes à l'Académie... je pense pouvoir survivre à ceux qui jugeront la paternité de mon enfant. » Son enfant. Jusque là elle l'avait vu comme une erreur, un secret à cacher à tout prix, une honte grandissant à l'intérieur de son ventre, la dévorant de l'intérieur. A présent cette honte n'était plus, c'était son enfant, son bébé, son héritage. « Peu importe le regard des autres. Nous ne nous en sommes jamais souciées jusqu'à présent. Pourquoi commencer maintenant ? » conclut-elle. Elle avait fait une erreur, elle avait rompu ses vœux avant même de les avoir prononcé, mais le mal était fait et tout ce qu'elle pouvait faire, était de tirer le mieux de la situation, et ce mieux était cet enfant. « Peut-être que ce n'est pas une punition des dieux... peut être que cet enfant n'est pas une malédiction. Peut être que... peut-être est-ce un cadeau. » Elle leva son regard vers celui de son amie, et la fixa de son oeil encore valide. Elles étaient toutes deux très similaires mais aussi très différentes. Quand Hildr rêvait de fonder une famille, Freyja rêvait de dégainer son épée; mais, à la fin de la journée, malgré ses différences, elles étaient toujours là l'une pour l'autre. Et c'était ça qui comptait. « Tu sais, beaucoup de gens ont peur de toi, ils craignent tes réactions, ils te trouvent dure voir même sans cœur mais... ils ont tort. Tu es une personne merveilleuse, et une amie formidable. Et je sais que, si jamais j'ai besoin de toi, tu seras là, comme tu l'as été aujourd'hui. Et je ferais de même pour toi tu sais, si jamais tu as besoin de quelqu'un, je suis là. »
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Jeu 27 Avr - 18:40

Freyja Shestën
— I'll stand by you. —

FFreyja avait toujours eu cette maladresse ; cette incertitude de la langue, qui hésite, fourche, se trompe, et finit souvent par blesser. Ce n’était pas un problème de formulation, mais de langage, d’utilisation du langage. C’était cette drôle de pudeur qui l’auréolait tout entière, et qui lui faisait redouter les fragilités de l’intimité ; toutes les failles qui, sous la lumière tamisée, apparaissaient plus éclatantes que jamais. Elle ne savait pas réagir correctement, elle en avait conscience, et le pire, c’était peut-être cela – parce qu’elle vacillait dès qu’elle sentait venir le moment fatidique de l’ouverture. C’était toujours difficile, mais avec Hildr, cette amie qui l’avait toujours soutenue… peut-être que leur confiance mutuelle la rassurait. Elle savait qu’elle ne serait pas jugée ou regardée de travers, parce que la blonde la connaissait, et avait compris depuis longtemps que tous ces mots sortis hasardeusement n’avaient pas pour but de blesser ou d’offusquer. Néanmoins, lorsqu’elle la prit dans ses bras, elle ne put retenir un mouvement de surprise – pas une réticence, juste de l’étonnement. La guerrière sourit au remerciement de son amie, et caressa doucement ses cheveux.

Lorsque l’étreinte cessa, elle regarda la Témérienne. Il y avait dans son regard une détermination accrue, qui lui arracha un nouveau sourire. Elle hocha la tête. « Exactement. » Pourquoi craindre le regard des autres ? Qu’allaient-ils faire, à part observer, avec cette lueur réprobatrice au fond de l’œil ? Cela pouvait-il seulement leur apporter quelque chose ? La réponse était non ; et la devise de Freyja était de ne pas s’attarder sur ce qui ne servait aucun intérêt. Elle était fière, trop fière, et le regard des autres, elle le laissait couler sur elle comme de l’eau claire : avec indifférence. Hildr lui ressemblait. Même avec ce ventre qui s’arrondirait de jour en jour, elle y arriverait. Elle arriverait à garder la tête haute. Parce qu’elle était une guerrière, une guerrière qui n’abandonne jamais. « Peut-être que ce n'est pas une punition des dieux... peut être que cet enfant n'est pas une malédiction. Peut être que... peut-être est-ce un cadeau. » L’espionne esquissa un petit sourire, presque tendre. Elle n’était pas quelqu’un de très optimiste : du moins, elle restait toujours sur ses gardes, méfiante à l’encontre de tout, toutes et tous. Cependant, elle avait fini par comprendre que ressasser le pire n’apporte rien de meilleur. Il faut continuer à avancer, parfois tête baissée, persévérer, coûte que coûte et vaille que vaille, parce que la vie n’attend personne, et le destin non plus : il faut savoir les attraper au tournant.

Le temps avait filé, et déjà, les derniers rayons plongeaient derrière la ville. Elle allait se redresser pour partir, lorsque Hildr prit à nouveau la parole. « Tu sais, beaucoup de gens ont peur de toi, ils craignent tes réactions, ils te trouvent dure voir même sans cœur mais... ils ont tort. Tu es une personne merveilleuse, et une amie formidable. Et je sais que, si jamais j'ai besoin de toi, tu seras là, comme tu l'as été aujourd'hui. Et je ferais de même pour toi tu sais, si jamais tu as besoin de quelqu'un, je suis là. » Freyja cligna des yeux, troublée, touchée, sans savoir quoi répondre. Elle n’avait jamais su répondre aux compliments ; pas à ceux qui la concernaient directement. La maladresse et l’incertitude, encore… Un vague sourire tenta de se former sur ses lèvres, puis elle lâcha, peut-être trop abruptement, mais non sans gêne : « Merci. Mais ça va. Je… je repasserai demain. Il se fait tard. » Elle lui fit un petit signe de la main en se relevant, et se faufila à l’extérieur. Un vent charriait la chaleur du Sud, et faisait danser les drapeaux témériens postés sur les tours. La guerrière blonde lança un dernier regard par-dessus son épaule, avec comme une lueur de reconnaissance au fond de la pupille, puis s’empressa de rejoindre ses quartiers.

FIN


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