-45%
Le deal à ne pas rater :
PC Portable LG Gram 17″ Intel Evo Core i7 32 Go /1 To
1099.99 € 1999.99 €
Voir le deal

Partagez|



Pride, ardour and prejudice

Linelleray
Linelleray

Expié de talent
Nombre de messages :
586
Date d'inscription :
15/07/2013

Pride, ardour and prejudice Empty
Sam 26 Déc - 22:43





La guerre d'Un jour n'a épargné personne.
Les Témériens célèbrent leur victoire dans les rues de Vivendale. Les guerriers entonnent des champs à n'en plus finir au tour des tentes et des feux de camps. Katharina a déserté les quartiers, sa fidèle amie s'est éclipsée du conseil. Aaron est présent avec tous ses sous-officiers. Les deux guerriers se lancent dans un jeu de regard passionné, mais aucun n'est prêt à céder.

Some roses have steel thorns Et si tout se jouait en une nuit ?
Revenir en haut Aller en bas
Linelleray
Linelleray

Expié de talent
Nombre de messages :
586
Date d'inscription :
15/07/2013

Pride, ardour and prejudice Empty
Sam 26 Déc - 23:39



Margaery
— I am a pride warrior —



La guerre d'Un jour avait tout changé, son intégrité était bouleversée. Ses poignets porteraient longtemps encore la marque de son supplice. Margaery détourna le regard, elle ne voulait plus y penser. Son esprit indomptable n'aspirait qu'à oublier, elle voulait avancer, s'élever : devenir puissante. Ce soir là, elle laissait libre cours à ses sens, ses instincts les plus primitifs prenaient le dessus. La jeune femme se glissait entre les tentes féline et imprenable, plusieurs regards se posaient sur elle dans son sillon. Elle ne laissait rien au hasard : Marga voulait le trouver, se débarrasser de ses mois de frustration, se lier et se fondre à nouveau en lui.Elle l'aperçut enfin, Aaron était entouré de ses sous-officiers et de ses amis. Leurs éclats de rires lui parvinrent, son regard croisa celui du garde. Il baissa les yeux, et le visage de la jeune femme se raffermit. Une somptueuse créature venait d'enrouler ses bras autour du jeune homme. Sa crinière brune chatouillait le cou du guerrier, il esquissa un sourire. Elle l'embrassait sauvagement ; un sombre désir remua chaque parcelle du corps de Margaery. Elle les fusilla du regard, à quel jeu se prêtait-il ? Elle était venue s'en remettre à lui, ne l'avait-il pas secourue, sauvée du bûcher ? Vengeresse, elle se hasarda à rejoindre la cohue témérienne. L'Eliaryen jeta son dévolu sur un capitaine, elle roucoula et gloussa à chacun de ses mots. Quelques instants avaient suffi : il était séduit. Le garçon enfouit son nez dans le décolleté de la jeune femme, elle resta froide, insensible : Au loin, elle vit Aaron s'éloigner, furieux. Sa partenaire était déjà au bras d'un autre.

Margaery s'élança à sa suite. Il s'enfonça dans les sombres allées du bosquet ; elle retroussa sa robe et se mit à courir. La jeune femme obliquait alternativement dans les couloirs du labyrinthe, tout son corps était à l'affut. Elle traitait son amant comme une proie. « Je te retrouverai toujours Aaron ! » Elle entendit à quelques mètres des bruissements de pas, suivant son ouïe affinée, elle se dirigea à l'Est. Sa course était plus vive, plus folle. Son coeur s'emballait à la seule perspective de prendre le dessus. Elle tourna une dernière fois, et se retrouva derrière lui à une dizaine de pas. Souple et gracieuse, elle flotta jusqu'à lui silencieuse et glissa sa main dans son dos. « Bonsoir. » Il se retourna brusquement, et ses magnifiques prunelles noires surprirent le prédateur. Margaery perdit pied, et l'espace d'un instant ses traits se déridèrent. Avait-il un jour été si beau, si puissant ? Si près... Ce qu'elle pouvait être faible, une femme aisément manipulable... Elle se fit à nouveau maîtresse de ses émotions, et arbora une moue provocatrice. « Quel mauvais garçon, délaisser une si délicieuse partenaire... » Un voile de colère sembla le traverser. « ...je suis sûre qu'elle se languit de toi. » Elle se mordilla la lèvre, leur jeu venait de reprendre et ses deux adversaires se connaissaient bien : il n'y avait ni répit ni pitié. Elle se hasarda à poser ses doigts élancés sur le torse du soldat, Margaery se rapprocha jusqu'à être si près qu'un simple murmure soit audible. « Toutes ses femmes plus belles les unes que les autres à tes pieds, ce doit être jouissant... » Elle descendit un peu plus sa main sur son corps de dieu. « ...Aaron, capitaine de la Reine ! Comme les autres soldats doivent t'envier... » La rouquine saisit à deux mains le visage ennemi, le contact de la barbe drue sur ses paumes de femme l'enchanta. « ...si seulement ils savaient que c'est par moi que tu t'es élevé. » Il lui saisit les mains, et les retira fermement. Elle se dégagea de son emprise avec rage.

Margaery recula de quelques pas. Vexée, elle n'aspirait qu'à le blesser lui. A nouveau, il s'était détourné ; elle détestait cela : ne pas pouvoir lui faire face, ne pas observer chacune de ses réactions. Joueuse, elle reprit leur fulgurante partie. « Ne devrais-tu pas retourner auprès de cette grande brune ? Je suis certaine que quelques mots suffiraient à la faire... céder ! » Elle lui lança un regard significatif, au fond d'elle-même, la guerrière était consumée par la jalousie.

Revenir en haut Aller en bas
Seyrane de Larant
Seyrane de Larant

Divine plume
Nombre de messages :
726
Date d'inscription :
18/08/2013

Pride, ardour and prejudice Empty
Dim 27 Déc - 20:05





aaron s. bushby
— You will stop it —


Après l’effort, le réconfort. Cet effort-là avait été plus coûteux que tous ceux qu’Aaron avait fourni dans sa vie de soldat. Le jeu en valait la chandelle, mais malgré l’ambiance festive et chaleureuse qui régnait en cette fraîche soirée d’automne, le brun ne parvenait pas à écarter de son esprit l’image des cadavres baignant dans un mélange de terre et de sang. L’armée Témérienne avait vaincu, certes, mais non sans de lourdes pertes ; et le jeune homme comptait de nombreux blessés et disparus dans les rangs de son régiment.
Avant de s’accorder un repos bien mérité, il était passé dans tous les hôpitaux provisoires installés sur le champ de bataille déserté pour saluer le courage de ses hommes. La perte de ses soldats l’affectait comme la perte de frères et sœurs, mais il savait qu’ils n’étaient pas morts en vain et que Katharina, dans le respect des coutumes Témériennes, rendrait hommage dès le lendemain à ceux qui avaient laissé leur vie aux portes de Vivendale.

Aaron savoura lentement une gorgée d’un vin ambré et sucré qu’ils avaient trouvé dans le cellier de l’immense tour qui semblait dominer l’Enclave. C’était apparemment le principal édifice de Vivendale, où se mêlaient pouvoir, richesse, complots et mensonges. Si le jeune homme comptait parmi les plus fins stratèges de l’armée, il ne s’intéressait pas du tout à la politique et laissait volontiers ces pratiques hypocrites aux conseillers de la reine. Un parfum de femme, curieusement familier, chatouilla ses narines ; il tourna la tête pour en identifier la propriétaire et croisa le regard brûlant de Margaery qui se tenait à quelques mètres de là. Le brun détourna les yeux ; sa présence n’était pas une surprise après ce qu’il s’était passé pendant la bataille. Soudain, une superbe inconnue brune glissa ses mains chaudes sur les épaules du guerrier et se pencha sur lui pour joindre ses lèvres aux siennes. Aaron se détacha rapidement et n’eut le temps que d’apercevoir la renarde, enlacée par un officier quelconque qu’elle avait probablement élu comme objet pour sa vengeance puérile. Le brun fronça les sourcils, excédé. Elle n’allait pas reprendre ce stupide jeu ! Il repoussa sans douceur la brunette qui s’alanguissait contre son épaule et s’éloigna dans les allées désertes du bosquet.

Les pas légers de la jeune femme le suivaient. Il aurait tout fait pour éviter la conversation qu’ils s’apprêtaient à avoir, mais Margaery le traquerait sans répit jusqu’à la fin de la nuit, et ainsi de suite le jour suivant s’il ne rendait pas les armes. Qu’est-ce qu’elle pouvait être insupportable quand elle agissait ainsi ! On aurait dit un enfant, incapable de se contenir, exigeante, impétueuse et dont il fallait satisfaire les désirs immédiatement sans quoi elle ne vous laissait plus de répit.  « Je te retrouverai toujours Aaron ! »
Le jeune homme poussa un lourd soupir et se prépara à affronter la rousse.  « Bonsoir. »
Il tressaillit. Malgré toute sa bonne volonté, cette voix doucereuse éveillait en lui des sentiments contraires. Non, il ne pouvait pas céder maintenant. Pas avant de lui avoir dit ce qu’elle devait entendre une bonne fois pour toutes. Il fit volte-face brusquement et se retrouva face à elle. « Quel mauvais garçon, délaisser une si délicieuse partenaire...je suis sûre qu'elle se languit de toi. » Aaron leva les yeux au ciel, qu’elle lui épargne son préambule ironique par pitié. Qu’on en finisse. Elle effleura son torse des doigts et se rapprocha, leurs corps se touchaient presque, leurs souffles se heurtaient mais il resta de marbre.  « Toutes ces femmes plus belles les unes que les autres à tes pieds, ce doit être jouissant... Aaron, capitaine de la Reine ! Comme les autres soldats doivent t'envier... » Elle posa ses mains autour de son visage, presque tendre tandis qu’il attendait patiemment qu’elle achève sa tirade dramatique, qu’elle porte le coup fatal, la mâchoire contractée et les dents serrées, accroché à ses prunelles comme à une bouée qui l’empêcherait de se noyer dans l’océan de ses iris pâles. « ...si seulement ils savaient que c'est par moi que tu t'es élevé. »

Il y avait déjà longtemps que les attaques verbales de Margaery avaient cessé de le blesser, mais la lassitude face à cette joute puérile demeurait. Il attrapa fermement les mains de la rousse et l’éloigna, ce qui ne fit qu’attiser sa rage. Elle se dégagea brutalement et recula de plusieurs mètres, contrariée. « Ne devrais-tu pas retourner auprès de cette grande brune ? Je suis certaine que quelques mots suffiraient à la faire... céder ! »
Aaron ferma un instant les yeux, harassé. Il était las de ce jeu enfantin, las de devoir toujours réparer les torts qu’il n’avait pas commis. Et il savait pertinemment que s’il cédait à Margaery ce soir, elle recommencerait dès le lendemain matin. Il lui attrapa fermement les poignets et l’attira à lui, bien décidé à mettre fin à la partie.
« Margaery, quand cesseras-tu tes caprices d’enfant gâtée ? » L’étincelle de défi qui luisait dans son regard excita son agacement, et il reprit avec colère : « Je n’en peux plus, de ce comportement futile, de ta jalousie, de ton goût démesuré pour les drames ! Tu m’asphyxies. Je ne t’appartiens pas et je n’ai aucun compte à te rendre ! » La jeune femme se raidit et son regard se durcit, mais peu lui importait. « Ce jeu du chat et de la souris m'exaspère. Tu ne peux pas t'amuser avec les gens comme ça, te délecter de les avoir à ta merci parce qu'ils veulent te faire plaisir. Avec tes coups d'un soir si tu veux, mais pas avec moi. Le flirt, la séduction, tu me connais assez bien pour savoir que j'adore ça mais là c'est autre chose. » Il marqua une pause, et reprit. « Regarde où tes enfantillages nous mènent ! Je ne peux pas être constamment à ta disposition, à satisfaire tes moindres désirs et à être éconduit dès que tu es lassée ! Je ne suis pas juste ton partenaire sexuel Marga, et si ce que j'ai fait aujourd'hui n'a pas suffit pour te le prouver ou bien que tu ne veux pas changer de point de vue, alors je n'ai plus rien à ajouter. » Il relâcha les poignets de la jeune femme et s'écarta légèrement, détournant le regard vers la petite place où les éclats de rire s'enchaînaient.


Revenir en haut Aller en bas
Linelleray
Linelleray

Expié de talent
Nombre de messages :
586
Date d'inscription :
15/07/2013

Pride, ardour and prejudice Empty
Dim 27 Déc - 21:45



Margaery
— Becoming your lover —



La violence d'Aaron la fit reculer promptement. Le savoir était bien plus douloureux que l'ignorance. De simples mots poignants avaient suffit à atteindre la guerrière. Un sombre voile passa dans ses iris d'opale ; elle était à lui et il l'avait rejetée. Le guerrier lui saisit les poignets et la maintint fermement. Sous les paumes chaudes, la douleur des cordes et du bûcher se réveilla ; le visage de la rouquine se raffermit. Mais ce n'était rien comparé à la souffrance provoquée par cette vérité. « Margaery, quand cesseras-tu tes caprices d’enfant gâtée ? » Ses yeux brillèrent, elle masqua sa douleur et repoussa son amant de toutes ses forces. Aaron l'ignorait mais il venait de passer un cap de non-retour, comment avait-il pu la désigner ainsi ? Elle qui de l'enfance ne retenait que la violence et les coups, une peur monstrueuse et ce constant désir de mourir. Marga se sentait trahie et abandonnée à nouveau. Compulsivement, elle rabattit ses bras sur sa poitrine comme pour se protéger d'un quelconque assaut. Déstabilisée, elle tournait en rond comme un prédateur dans sa cage. « Je n’en peux plus, de ce comportement futile, de ta jalousie, de ton goût démesuré pour les drames ! Tu m’asphyxies. Je ne t’appartiens pas et je n’ai aucun compte à te rendre ! » L'accusation l'atteignit en pleine poitrine, un instant elle vacilla. Aaron réveillait en elle un sombre désespoir, des souvenirs auxquels elle ne voulait pas penser. Il voulait la détruire, mais elle était déjà brisée : l'enfant ne s'était jamais reconstruite. « Tu ne peux pas t'amuser avec les gens comme ça, te délecter de les avoir à ta merci parce qu'ils veulent te faire plaisir. » Pourquoi n'en aurait-elle pas eu le droit alors que tous ne voyaient en elle que ce joli minois ? Elle avait pensé Aaron différent, elle s'en était remise à lui, avait lâchement cru qu'il comprendrait ce vide en elle.

Margaery était dans une incompréhension entière, elle qui dominait chaque mouvement du jeu était dos au mur. «  Avec tes coups d'un soir si tu veux, mais pas avec moi... » Elle le fusilla sauvagement du regard, son coeur balançant entre haine et passion. « ...je ne suis pas ton partenaire sexuel ! » Sa main s'éleva mais resta suspendue en l'air, comment osait-il ! Aaron l'avait-il toujours considérée comme une vulgaire traînée ? L'écharde s'enfonçait un peu plus dans son être ; la guerrière avait réprimé ses sentiments et ne parvenait à s'arracher à cette déception grandissante. Elle le désirait. A sa manière certes, mais en quoi était-ce différent de l'amour ? N'était-ce pas suffisant ? La jeune femme demeurait incapable de mettre des mots sur ses émotions, le jeu et la séduction étaient ses uniques parades pour se défendre de toute attache, de tout danger. Elle ne pouvait paraître faible plus longtemps, le laisser gagner de la sorte... Elle se rapprocha aussi piquante qu'une rose, sulfureuse. « Il y a un temps où tu faisais une éloge plus glorieuse de moi... » Sa main effleura délicatement l'arc de son cou, descendit entre ses seins et retomba enfin. Sa poitrine se soulevait au rythme de sa respiration, elle reprenait l'avantage, niait sa douleur passée pour simplement tyranniser l'adversaire. « ...j'étais à tes yeux une sublime déesse. Tu me le répétais inlassablement et j'en riais, te souviens-tu ? » Son venin s'écoulait lentement, prudemment. Chaque coup porté l'élevait à nouveau, la protégeait de ses sentiments refoulés. « Et tu m'étreignais passionnément, tu te fondais toujours plus en moi... » Il plaqua sa main sur la bouche de sa maîtresse : Aaron tremblait - était-ce de la colère ? - une veine saillait sur son cou, marquant allègrement chacun de ses battements de coeur. Elle déchira sa robe jusqu'aux cuisses, « A cette époque, il t'était égal que je ne sois qu'une partenaire sexuelle, un simple animal ! » Le vent froid la fit frissonner, le soldat se dégagea et soutint fermement son regard de femme. « Si ce que j'ai fait aujourd'hui n'a pas suffit pour te le prouver ou bien que tu ne veux pas changer de point de vue, alors je n'ai plus rien à ajouter. » Margaery fronça les sourcils, son esprit était traversé d'idées inverses et opposées en tout sens. Aaron tenait-il réellement à elle ? C'était idiot de ne pas le voir, il l'avait sauvée. Mais il la méprisait, il venait de l'affirmer... Incapable de formuler ses interrogations, elle regardait le beau soldat impuissante. La peur la consumait : Cette frayeur d'être rejetée, de connaître la désillusion. Elle était prise au piège sauf si... Elle fondit sur lui, et leurs lèvres se rencontrèrent. Aaron parut surpris, Marga perçut son hésitation et craignit qu'il ne la repousse encore. Elle fit passer dans ce baiser toute sa passion, sa fougue et son désir. Ses lèvres chaudes pressaient la la bouche révoltée du témérien, elle les glissait entre les siennes. Elle descendit davantage embrassa l'os de sa mâchoire, humecta sa douce peau sucrée. « Tu es bien plus qu'un partenaire sexuel... » murmura-t-elle. Puis, elle s'en détacha et recula. Ses prunelles de glace se posèrent sur lui une nouvelle fois. Il semblait déboussolé, et elle ne parvenait à déterminer son ressenti. Elle soupira légèrement ; c'était désormais à Aaron de décider.



Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Seyrane de Larant
Seyrane de Larant

Divine plume
Nombre de messages :
726
Date d'inscription :
18/08/2013

Pride, ardour and prejudice Empty
Jeu 25 Fév - 17:50



aaron s. bushby
— « time is over  » —

Plusieurs secondes, longues comme des années, s’écoulèrent entre l’ultimatum du brun et le moment où Margaery prit la parole pour répondre. Il eut le temps de voir l’impact brutal de ses mots sur la jeune femme, et surtout d’observer son passage du statut de victime, qui lui convenait bien mal, à celui d’attaquante. La rousse ne supportait pas de paraître faible, devant qui que ce soit. Cela blessait Aaron qu’après tant d’années, elle s’entoure toujours d’épines pour protéger son stupide amour-propre. Il avait essayé de lui faire comprendre, mais elle semblait sourde à tout. Et ripostait par une violente contre-attaque, dont le seul but était de piquer au vif, tandis qu’il aurait voulu avoir une discussion d’adultes sensés et responsables…

« Il y a un temps où tu faisais une éloge plus glorieuse de moi… J'étais à tes yeux une sublime déesse.
Tu me le répétais inlassablement et j'en riais, te souviens-tu ? Et tu m'étreignais passionnément, tu te fondais toujours plus en moi... A cette époque, il t'était égal que je ne sois qu'une partenaire sexuelle, un simple animal ! »


La jeune femme, dans un élan dramatique, déchira sa robe jusqu’aux cuisses, laissant entrevoir une silhouette parfaitement esquissée qui en toute autre occasion aurait pu attirer l’œil du guerrier. Mais ce soir, il était décidément trop las de ces enfantillages. Si Margaery n’était toujours pas prête à se comporter comme une adulte, quel avenir leur restait-il ? Il ne savait même plus quoi répondre à ses accusations. Elle évoquait le passé, une époque révolue où il était plus ensorcelé qu’amoureux et où leurs parties de jambes en l’air constituaient le plus important de leur relation. Les choses avaient changé, telles qu’elle le voulait, n’est-ce pas ? Aaron ne répondit rien et se contenta de la regarder tristement en essayant de comprendre cet esprit troublé qui passait d’un extrême à l’autre en une fraction de seconde.

Lorsque la rousse l’embrassa, il sut que ceci était plus vrai que jamais. Il ne se dégagea pas, parce qu’elle l’aurait extrêmement mal pris et en aurait à nouveau fait tout un drame, et puis parce que malgré son désir de discussion sérieuse il ne pouvait pas contenir toutes ses pulsions ; mais ce baiser ne le satisfaisait pas, tombait au mauvais moment. Si elle croyait pouvoir s’en tirer, comme toujours, grâces aux plaisirs charnels, cette fois-ci elle se trompait. Le brun était bien résolu à ne pas la laisser faire. Il éprouvait des sentiments trop profonds pour Margaery pour continuer dans une relation aussi instable. D’un autre côté, il savait que l’issue d’un tel dialogue ne serait peut-être pas celle qu’il désirait ; et si elle était plus douloureuse même que le fait de continuer la situation d’aujourd’hui ? Et bien, il prendrait le risque. Le jeu en valait la chandelle.

Aaron se détacha, doucement mais résolument, des lèvres de sa partenaire. Il plongea son regard brun, vaguement désorienté, dans les yeux clairs et froids de la jeune femme et reprit : « Ce que tu dis est faux, et tu le sais très bien. A cette époque, notre relation était bien différente. » Il hésita mais choisit de dire ce qu'il avait sur le cœur : « Ici encore, tu te places comme la victime alors qu'en vérité je t'étais entièrement dévoué, et que tu n'avais pas grand chose à faire de moi. Un admirateur parmi d'autres. » Un pli amer crispa son visage. Il détourna le regard et poursuivit d'un ton impatient : « Je ne te comprends pas ! Je ne peux pas te suivre. Tu es complètement lunatique. Toute à l'heure, j'étais ton sauveur, l'homme de ta vie, celui que tu avais toujours attendu. Maintenant, tu me reproches de vouloir avoir un échange raisonné et tu repars au combat avec des armes que je t'ai demandé de déposer. » Il marqua encore une pause, et reporta son regard sur la rousse. « Ça, ce n'est pas ce que je veux vivre. J'essaye de te le faire comprendre depuis le début de cette conversation. Mais regarde, tu as pris mal que je parle d'enfantillages, sauf que lorsque j'essaye de te parler de quelque chose qui te dérange, tu m'embrasses en espérant que j'abandonne, qu'on trouve juste une chambre et que demain matin tout soit oublié. Cette fois non ! »

Revenir en haut Aller en bas
Linelleray
Linelleray

Expié de talent
Nombre de messages :
586
Date d'inscription :
15/07/2013

Pride, ardour and prejudice Empty
Dim 3 Avr - 16:59


Margaery
Guilty

La défaite, l'échec, et la honte... Ils sont déjà établis, ancrés en nous et pourtant nous n'en prenons conscience que bien trop tard. Alors nous luttons, nous tentons de recoller les morceaux, de sauver ce qui peut l'être. Mais il ne subsiste que des êtres aliénés, des étrangers. Comment l'amour - le véritable amour - peut-il tourner en un impitoyable combat où nul ne ressort indemne ? Pourquoi avons-nous si mal, tellement mal, que l'on préférait s'arracher le cœur que de continuer à aimer ? Ô mon amour, mon chéri, pardonne-moi cette faiblesse. Mon coeur de femme est si lâche. Pardonne-moi... Aujourd'hui s'écrit la fin d'une ère.

Les deux amants se faisaient face, animés par les souvenirs et les ressentis. Cette fois Margaery était silencieuse, elle regardait cet homme qu'elle avait tant aimé et qu'elle avait brisé. De quel cruauté, de quel mal, était-elle la mère pour avoir ainsi joué avec Aaron ? « Ce que tu dis est faux, et tu le sais très bien. A cette époque, notre relation était bien différente. Ici encore, tu te places comme la victime alors qu'en vérité je t'étais entièrement dévoué, et que tu n'avais pas grand chose à faire de moi. Un admirateur parmi d'autres. » Tu as raison, tu m'étais dévoué et je t'ai rejeté. Mais Aaron, ô Aaron, tu n'as jamais été un simple admirateur. Tu as toujours été tellement plus ; et pendant un instant j'ai cru que pourrais me sauver... Ses traits s'étaient durcis, un pli soucieux barrait le front de son amant. Ils atteignaient simultanément un point de non retour, un axe de rupture, la chute d'une illusion. « Je ne te comprends pas ! Je ne peux pas te suivre. Tu es complètement lunatique. Toute à l'heure, j'étais ton sauveur, l'homme de ta vie, celui que tu avais toujours attendu. Maintenant, tu me reproches de vouloir avoir un échange raisonné et tu repars au combat avec des armes que je t'ai demandé de déposer. » Les mots la percutèrent de plein fouet, lui tailladèrent le cœur et s’immiscèrent dans chaque parcelle de son âme. Physiquement, elle ne broncha pas. Sa poitrine se souleva et retomba en signe de rédemption. Intérieurement, elle hurlait dévastée par l'ouragan de reproches. Aimer est un poison : il faut croire que les êtres humains aiment à souffrir. « Ça, ce n'est pas ce que je veux vivre. J'essaye de te le faire comprendre depuis le début de cette conversation. Mais regarde, tu as pris mal que je parle d'enfantillages, sauf que lorsque j'essaye de te parler de quelque chose qui te dérange, tu m'embrasses en espérant que j'abandonne, qu'on trouve juste une chambre et que demain matin tout soit oublié. » Elle hoqueta sous la violence des paroles. Elle ne répondit pas, Margaery était la seule fautive de cette tragédie.

Coupable.

Coupable d'orgueil et de présomption, d'ardeur et de mépris, et tellement seule face aux préjugés d'Aaron Bushby. Ils auraient pu être heureux dans d'autres circonstances : la rouquine aurait été une épouse et une mère aimante, bienveillant et généreuse mais... « Cette fois non ! » Elle opina. Ils ne pouvaient pas continuer comme cela, se faisant toujours un peu plus mal l'un et l'autre. Margaery recula, il lui sembla devoir s'éloigner pour qu'aucun d'eux ne reçoive encore une flèche en plein cœur, pour que les explosions les épargnent. « Tu as raison, je n'ai jamais été la victime mais plutôt l'initiatrice. » La jeune femme laissa retomber les pans de sa robe sur ses jambes, et elle entoura dans un geste protecteur ses bras autour de sa poitrine. « Je suis à l'origine de ce gâchis, de tant de crises, de souffrances... » Elle serrait compulsivement les mains sous l'étoffe, le froid ne lui faisait plus d'effet : seul persistait la douleur de l'instant présent. Elle allait devoir y mettre fin. « J'étais égoïste Aaron, je le suis toujours. » Je voulais que tu souffres comme je souffre, je voulais te détruire pour que tu vois l'étendue du désastre en moi... Pardonne-moi...

« Mais je suis d'accord : cette fois, nous ne pouvons pas continuer comme cela. » Elle darda ses prunelles d'ange dans les yeux autrefois aimants d'Aaron. Une fois les mots prononcés, il n'y aurait plus de retour en arrière. « Plus de souffrance, plus de mensonge, et plus de jeu. Tu as suffisamment souffert. » La lune éclairait faiblement les traits du beau brun, elle eut envie de caresser son visage du bout des doigts mais se retint. « C'est fini, Aaron. » Je te libère. Elle s'approcha assurément et déposa un long baiser sur la joue du soldat. Margaery rompit le charme et fit-volte face. Elle s'éloigna d'un pas mesuré sans le moindre regard en arrière. La renarde fit ce qu'elle avait toujours su faire : se fondre dans l'ombre. Et les larmes coulèrent sur ses joues d'albâtre. Elle devait s'éloigner pour l'épargner. Personne n'était suffisamment fort pour vaincre ses démons, nul n'en comprenait l'origine.
HRP:
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Pride, ardour and prejudice Empty

Revenir en haut Aller en bas

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
  :: 
- vivendale -
 :: 
quartiers riches
 :: 
les jardins
-