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Injustice or justice ? #1 | Rouge

Alessandra de Marbrand
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Sam 2 Jan - 23:48





LOSING A BATTLE...STILL FIGHTING FOR THE WAR
— what did you instinct tell you ? - that it's time to go to war  —


Nos frères et nos sœurs sont là-bas, prisonniers. Comment pourrions-nous rester assis là et ne rien faire ? Nous devons agir, malgré le risque et malgré la riposte qui adviendra. L'heure est maintenant à la révolte, nous ne pouvons plus nous contenter d'attendre passivement tandis que des nôtres s'apprêtent à être condamnés ! Il est temps de suivre notre instinct. Et mon instinct me dit que nous partons en guerre. - membre de la guilde des ombres

C'est une page sombre de l'histoire qui s'écrit pour les membres de la Guilde des Ombres car, après une participation active dans la Guerre d'Un-Jour, un certain nombre d'entre eux ne sont jamais rentrés... Les rescapés imaginaient déjà leurs camarades morts au combat, dignement. Mais la vérité est tout autre... si certains de leurs disparus ont bien périt dans la bataille, les autres sont en vie, seulement ils ont été capturés par l'armée de la nouvelle reine, Katharina. Cette dernière annonce alors que sa première action en tant que détentrice du trône sera de juger ses détracteurs et de les punir en conséquences.
Le choix était simple : prêter allégeance à l'Eliare et en sa représentante ou bien être jugé et condamné pour ses actes. Si la plupart des prisonniers, appartenant à l'ancienne noblesse ainsi que quelques villageois, ont rapidement plié face à cette menace, d'irréductibles hommes et femmes refusent de lui prêter allégeance.

Aujourd'hui s'ouvrent les premiers procès : politiciens, villageois, nobles, ombrageux, la liste des accusés est longue. Refus d'allégeance, conspiration, trahison... ces hommes et ses femmes ne faisaient que défendre leur terre, il se pourrait qu'ils perdent aujourd'hui leur tête pour cet acte de bravoure et leur intégrité mémorable. Puissent-ils être un exemple pour les survivants, les martyrs d'une rébellion qui se prépare dans l'ombre.

PROCES #1 | PROCES DE ROUGE

Elizabeth P. Lucas alias Rouge
Trente-cinq ans / Ombrageuse
Arrêtée il y-a une semaine
Pour mutinerie et trahison
jugée par margaery lywell
témoin : serena L. scorts
Elizabeth Pearl Lucas a été arrêtée pour complicité de trahison avec Isabelle Hart, mais aussi de tentative de mutinerie et d'incitation à la rébellion du fait de son statut d'ombrageuse. Elle avoue sa volonté de faire tomber le régime en place mais nie toute complicité de trahison. Afin de juger des peines encourues par l'accusé c'est Margaery Lywell qui présidera ce procès en tant que déléguée de Katharina, la reine.

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Alessandra de Marbrand
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Dim 31 Jan - 0:09


INJUSTICE OR JUSTICE ?
peut être n'y a t-il plus de justice dans ce bas monde  

Etait-il le jour ? La nuit ? Combien de jours s'étaient écoulés ? Combien de jours, de minutes depuis qu'elle avait été faite prisonnière ? La jeune femme ne savait plus, elle avait perdu la notion du temps après seulement quelques heures. Il fallait dire que la situation s'y prêtait : enfermée derrière ses barreaux, seule. Agacée, elle tirait sur la chaîne qui enserrait sa cheville, sachant pertinemment qui lui était impossible de l'enlever sans la clé tenue soigneusement hors de sa portée, malgré tous ses doigts continuaient de tirer sur les chaînes. Garder les mains occupées, tenir son esprit hors des mauvaises pensées. Durant des années, elle n'avait jamais arrêté, toujours dans l'action, jamais dans la méditation. Mais à présent les choses étaient différentes, elle était coincée entre ses quatre murs, coincée et seule. Elle devait à présent affronter un ennemi auquel elle n'avait jamais osé faire face; elle même.

Toutes ces années elle avait fui, sa terre, ses origine, son identité. En passant la frontière elle avait décidé d'écrire une nouvelle page de son histoire et, jusqu'à aujourd'hui, elle n'avait jamais pensé qu'elle retournerait au même point. La vie avait un sacré sens de l'humour. Maintenant qu'elle avait enfin réussi à devenir quelqu'un, une personne dont elle pouvait être fière, la revoilà dans la même situation, enfermée, attendant pitoyablement que des inconnus décident si elle méritait de vivre ou bien de mourir.

Comment ai-je en arriver là à nouveau ? songea-t-elle. Tout était exactement comme la dernière fois et pourtant... tout avait changé depuis. Elle n'était plus cette adolescente naïve dont le seul rêve auquel elle pouvait s'accrocher était d'espérer qu'un jour, elle pourrait faire la différence; à présent elle faisait la différence. Et si, à l'époque, elle se regardait dans le miroir et voyait le reflet de celle qui n'avait pas réussi à protéger ceux qui ne pouvait pas se protéger eux-même, aujourd'hui elle pouvait voir le reflet de quelqu'un qui avait non seulement protéger, mais aussi sauver, des gens. Et pourtant..aujourd'hui elle serait jugée pour les mêmes actes dont elle était le plus fière. Où est la justice dans tout ça ?

“ Prisonnière, face au mur. ” intima un garde en ouvrant la porte de sa cellule. La jeune femme se releva. Trois gardes entrèrent, l'un d'entre eux tenant dans sa main la clé qui la libérerait de ses entraves, les deux autres étaient prêt à attaquer en qu'à de révolte. Réaliste, la jeune femme abandonne toute idée de révolte et obéit. Une fois face au mur l'un des gardes attrapa ses poignets pour les serrer dans une chaine derrière son dos avant de la libérer de celle qui entravait sa jambe depuis des jours.

Les soldats l'escortèrent à travers les couloirs de la haute-tour jusqu'à l'endroit du jugement. Les gens se pressaient déjà, étrangers, anciens nobles, villageois, pour assister aux procès de la journée. Certains pour défendre un ennemi, d'autres pour faire tomber un rivale, et d'autres encore venaient juste pour assister au spectacle. On la fit asseoir sur une chaise, faisant face à un trône où siégeait une rousse à l'air solennel. Les deux jeunes femmes se jaugèrent le temps d'un instant, Margaery jaugeait la femme dont l'avenir reposait entre ses mains tandis que Rouge dévisageait celle qui choisirait si sa vie finirait aujourd'hui ou bien un autre jour.
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Linelleray
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Dim 14 Fév - 21:51



Margaery
— Queen's voice —



La jeune femme se drapa dans la cape noire. Son reflet était glaçant, céleste. Elle rejeta ses boucles cuivrées dans son dos ; la mâchoire serrée, les traits tirés. La Témérienne faisait face à son unique juge : son esprit. D'ici quelques heures, elle gravirait les marches du temple, maculées par le sang et la traîtrise. Elle prendrait place sur le bois froid et hostile du trône ; elle présiderait. Ses yeux gris s'obscurcirent, aujourd'hui elle allait décider du sort de centaines d'hommes et femmes. D'innocentes âmes perdues parmi une foule de bourreaux, des vierges dépitées mélangées à de vulgaires putains, des sages et des charlatans, des mestres et des empoisonneurs. Un seul mot et toutes ces vies cesseraient. Elle inspira profondément, ses choix feraient d'elle un être averti ou une entité faible. Katharina lui accordait une confiance aveugle, et Margaery s'en voulut de tant douter. Mais elle aurait mille fois préféré arracher elle-même la vie aux coupables que de remettre cette corvée à d'autres : il lui semblait devenir un tyran, exactement comme son père. Elle jaugea la silhouette dans le miroir : Impériale. La puissance se répandit dans ses membres, et elle s'accorda un mince sourire. Ses doigts sveltes effleurèrent les bleus autour de son poignet droit, l'affrontement avec Aaron la veille ne s'était finalement pas déroulé comme prévu... Soit, elle était incapable d'ordonner sa propre vie mais aujourd'hui elle allait tenter de mettre de l'ordre dans celles d'une montagne d'inconnus. Elle rabattit le pan de sa manche ocre sur son poignet et s'élança d'un pas félin vers les portes. Elle fit basculer les deux battants de bois et poussa sur les lourdes portes, elles s'ouvrirent et une bourrasque ébouriffa ses cheveux. Les gardes esquissèrent un salut militaire et elle se contenta de relever la tête fièrement. Elle était la pouliche royale après tout, une descendante de la divine Elia. Margaery se fondit dans la foule de dirigeants, de loin elle aperçut sa régente. La chevelure argentée de Katharina fouettait impitoyablement l'air, les yeux de la rousse brillèrent : l'Eliaryenne était splendide.

Le soleil avait d'ores et déjà atteint son zénith lorsque les portes du temple s'ouvrirent sur Vivendale. La renarde resserra sa prise sur le trône. Elle soupira longuement tandis que les badauds remplissaient la salle, ce n'était plus qu'une question de temps avant que la mascarade commence. Les Vivendalais s'inclinaient devant elle à leur passage. Mais était-ce réellement par choix ou par crainte ? Combien de villageois insoumis et d'Ombrageux traîtres alimentaient encore leurs rangs ? La conseillère le savait plus que tout autre : la guerre était loin d'être gagnée.

Les comparants défilèrent les uns après les autres et la jeune femme enchaîna les condamnations : Exécutions pour les meurtres, les attentats et la barbarie. Pendaisons pour les infidèles, les insurgés. Et tant d'enfants emprisonnées à cause de la foi paternelle. Mutilations pour les violeurs et les agresseurs. Il régnait désormais une atmosphère pesante dans le temple, quelques femmes pleuraient la perte d'un être cher - la rouquine évitait soigneusement leur regard.

La nouvelle arrivante progressait d'un pas résolu, mesuré. Elle semblait avoir conscience du sort qui l'attendait bien avant même d'avoir été jugée. Ses cheveux bruns flottaient dans son sillage se détachant de son air grave ; Margaery la reconnut comme une Ombrageuse ayant participé au complot de Hart. La guerrière n'avait plus le même aplomb, elle semblait éteinte comme brisée, affaiblie. Elle prit place face à la sous-régente.  Elles se jaugèrent longuement du regard ; ce fut le Mestre qui brisa le silence. “ En ce jour de l'expiation Katharina, Reine de l'Eliare et de la cité conquise Vivendale, a transféré son pouvoir à sa conseillère Lady Lywell. En raison de vos actions, vous êtes invitée à comparaître et à expier vos actions. Au quel cas... ” La jeune femme lui coupa la parole d'un geste sec, l'avoir entendu répéter ce même discours toute la journée l'avait lassée. Elle darda à nouveau son regard sur la prisonnière ; il ne s'agissait pas seulement de son jugement mais également d'un interrogatoire au sujet de l'affaire Hart. “ Je m'appelle Margaery, et je présiderai votre procès.  ” Un voile traversa les yeux de la brune et la Témérienne décela en elle une haine sombre. Soit, elle n'était pas là pour se lier d'amitié. “ Veuillez décliner votre identité. ” Elle attendit patiemment que l'Ombrageuse daigne répondre, scrutant chacun de ses faits et gestes. “ Elizabeth Lucas vous allez être jugée pour les accusations suivantes : tentatives de mutinerie, incitation de rébellion et complicité de trahison. Si vous n'avez pas d'objections nous allons débuter. ” Elle marqua une pause, la comparante accepterait-elle de coopérer aussi aisément ? “ Est-il vrai que vous étiez présente lors de l'insurrection de l'ex-conseillère Hart ? Reconnaissez-vous y avoir été arrêté par la garde témérienne pour complicité avec la personne précédemment citée ? ” Le regard de Margaery se durcit, elles allaient en venir aux choses sérieuses. “ Que faisiez-vous auprès de la traîtresse Hart ?  ”

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Lun 15 Fév - 16:11





ELIZABETH LUCAS
— it's an injustice —

Edevrait expier chaque châtiments, chaque souffrances qu'elle avait infligeait dans le passé. Après avoir fui la justice pendant des années, le jour de l'Expiation était arrivé et, cette fois ci, elle ne pourrait pas s'en sortir aussi facilement. La foule déjà, criait, l'insultant de tous les noms, de simple mécréant à traître. Ils avaient raison. Elle était, à leurs yeux, une conspiratrice, une traîtresse...une meurtrière, mais aux yeux d'autres, elle était le visage de l'espoir, incarnant le seul groupe de personne ayant encore le courage de se battre pour la liberté de tout un peuple.

“ Je m'appelle Margaery, et je présiderai votre procès. ” L'accusée lui jeta un regard sombre, rempli de ressentiments. Je déciderai de votre mort... corrigea-t-elle mentalement. “ Veuillez décliner votre identité. ” La jeune femme jeta un regard vers la foule, contrairement aux autres accusés cherchant désespérément à croiser les yeux d'un proche pour y trouver du réconfort, elle voulait s'assurer de ne reconnaître aucun visage familier. Savoir qu'aucun d'eux ne s'étaient aventurés ici malgré les risques constituait déjà un grand réconfort. Au moins ses amis était sains et saufs, ou du moins une partie d'entre eux... « Je m'appelle Elizabeth, Elizabeth Pearl Lucas. Je suis née dans les Basses-Terres. » Aussitôt, dans la foule, quelqu'un cria : « C'est une étrangère ! Renvoyez la là-bas ! » Un rire bref sorti de la gorge de la brune. « On pourrait dire ça à d'autres... » murmura-t-elle entre ses dents.

“ Elizabeth Lucas vous allez être jugée pour les accusations suivantes : tentatives de mutinerie, incitation de rébellion et complicité de trahison. ”
Au fur et à mesure que la rousse énumérait ses crimes, l'accusée les répétait mentalement, y ajoutant les autres délits qui aurait pu être ajoutés à cette liste et que, contrairement à certaines de ses accusations, étaient vrais et légitimes.  “ Si vous n'avez pas d'objections nous allons débuter. ” Elle aurait bien voulu élever la voix, crier à l'injustice. Mais elle savait que cela ne ferait qu'aggraver son cas alors elle garda le silence. “ Est-il vrai que vous étiez présente lors de l'insurrection de l'ex-conseillère Hart ? Reconnaissez-vous y avoir été arrêté par la garde témérienne pour complicité avec la personne précédemment citée ? ” La jeune femme hocha lentement la tête. « Tout à fait. J'ai bien été arrêtée à ce moment là et pour les mêmes accusations que vous avez citées. »

“ Que faisiez-vous auprès de la traîtresse Hart ? ” La jeune femme baissa la tête, cachant un sourire nerveux. Ce qu'elle faisait là ? Elle l'avait répétée milles fois et, à chaque fois, on l'avait considéré comme une menteuse. Et malgré tout, cette fois ci, elle le répéterait encore. « Ce que je faisais ce soir là... » Elle releva la tête, plantant son regard dans celui de la rousse. « Et bien c'est simple, je faisais ce que nous, les traîtres et les mécréants ombrageux faisons, nous protégeons ceux qui ne peuvent pas se protéger eux même. » Cette révélation fut aussitôt accueillie par les cris d'une foule en colère. « Oh ne vous méprenez pas, je ne parle pas de votre ex-conseillère, la traîtresse qui n'a pourtant trahi personne. Elle peut très bien se défendre toute seule. » Elle jeta un regard vers la foule avant de revenir planter ses prunelles froides dans celles de la rousse. « Et oui, j'ai aidé mademoiselle Hart. Appelez moi sa complice ou son alliée si vous le souhaitez mais ça ne pourra pas criminaliser le fait que ce que nous avons fait n'était en aucun cas une trahison, mais une aide envers quelqu'un qui en avait besoin, et à qui vous avez refusé de porter assistance. » Elle refusait d'être expiée pour un crime qui n'en était pas un. « Si vous laissez vos citoyens en danger, très bien c'est votre choix, mais ne venez pas nous incriminer pour les aider par la suite. »

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Mar 16 Fév - 17:56


Margaery
Some roses have steel thorns

Vérité. Un mot si pur, ou tout du moins en apparence. La vérité d'un être commence lorsque celle d'un autre s'achève. Alors a-t-elle vraiment un sens ? Une quelconque valeur ? L'extirper revenait à plonger la main dans un bouquet de roses blanches, sans maculer de sang les précieuses fleurs. Impossible. Et pourtant c'est le rôle que tient un juge, le rôle que Margaery devait tenir. La jolie rousse fronça les sourcils, dardant ses prunelles bleues sur l'accusée. Le procès n'était rien de plus qu'une mise en scène ; tous les prisonniers étaient coupables. Qui pourrait prétendre ne jamais voir pêché ? Liaisons dangereuses, secrets bien gardés, mutineries et crimes prémédités. Oh qui n'a jamais souhaité passer ses mains autour du cou d'un tyran ? La jeune femme réprima un sourire à l'unique pensée de son entrevue avec Aaron, elle aussi était loin d'être un ange. Mais personne ne tenait réellement à savoir la vérité, on espérait lâchement que chaque être soit une parfaite petite marionnette et énonce les mots attendus. Rouge en avait décidé autrement et cet affront pourrait sceller son destin.  

L'écho des voix reprit quand elle émergea de l'eau. Elle aurait voulu crier mais ses poumons s'enflammèrent. Elle implora du regard son agresseur, le châtiment était trop dur, elle n'en ressortirait pas. Il abattit son poing sur sa poitrine et elle replongea. Il n'y a que les ténèbres sous la surface. Un, deux, trois... Un, deux... Une multitude de bulles d'air s'échappa de sa gorge et ses larmes se mélangèrent au liquide meurtrier. Ses bras décrivaient d'amples cercles, elle luttait en vain. Il semblait à l'enfant que le poids de l'eau l'écraserait d'un instant à l'autre ; le sang battait furieusement à ses tempes. Le néant l'aspirait et elle se débattit une ultime fois. Les mains de brute se refermèrent sur elle et la soulevèrent hors de l'eau. « Ne me mens plus jamais, Margaery. Ce sera bien pire si tu réitères. » Elle se releva chancelante et opina. Jamais plus, elle ne le défierait. Un sourire perfide se dessina sur le visage paternel, et les larmes de la fillette redoublèrent.

Face à elle, Rouge jouait la carte de l'innocence. Elle révoquait les accusations avec mordant et mépris. « Ce que je faisais ce soir là... Et bien c'est simple, je faisais ce que nous, les traîtres et les mécréants ombrageux faisons, nous protégeons ceux qui ne peuvent pas se protéger eux même. » La témérienne fronça les sourcils, elle pressentait le danger. Elizabeth Lucas était bien trop maline pour se laisser avoir si aisément. L'affrontement verbal allait pouvoir débuter. « Et oui, j'ai aidé mademoiselle Hart. Appelez moi sa complice ou son alliée si vous le souhaitez mais ça ne pourra pas criminaliser le fait que ce que nous avons fait n'était en aucun cas une trahison, mais une aide envers quelqu'un qui en avait besoin, et à qui vous avez refusé de porter assistance. Si vous laissez vos citoyens en danger, très bien c'est votre choix, mais ne venez pas nous incriminer pour les aider par la suite. » La jeune femme se redressa brusquement et abattit son poing sur la table. « Assez !  » Une expression indéchiffrable se dessina sur le visage de Rouge. La colère de Margaery redoubla. « Vous ne servez que votre cause ! Vous prétendez remettre en question notre gouvernement, mais vous ne savez rien de la régence.  » Elle s'approcha de la prisonnière jusqu'à se tenir face à elle. « Une reine se doit de préserver la majorité et non quelques cas isolés. » Elle se détourna et s'éloigna de sa démarche de chat. « Soyons franches, vous nous détestez car nous avons réussi ce à quoi vous avez toujours échoué : Reprendre le pouvoir.  » Margaery reprit position sur le trône et croisa les bras sur sa poitrine. « Mais pour vous prouver que les Témériens sont conciliants, je vais vous laisser la chance de vous défendre. Allez-y, racontez moi tous les faits en détails, et ensuite nous jugerons ensemble de votre "innocence". Pourquoi avoir aidé Isabelle Hart, une noble ? Qui secouriez-vous ? » Le canari allait se diriger tout droit dans les griffes du chat.



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Sam 20 Fév - 22:56





ELIZABETH LUCAS
— it's an injustice —

Cruel destin, sombre destinée, grands espoirs... Elle n'aspirait qu'à rendre ce monde meilleur, aussi utopique soit-il ce rêve était la seule chose à quoi elle s'accrochait. Vivendale avait toujours été la proie dans un cercle vicieux de pouvoir, les prédateurs de ce monde se la disputait, l'utilisait, la pillait elle et ses habitants, la vidant de toutes ressources, ne laissant rien d'autres qu'une bande de rapaces vivant sur l'or et le sang de ceux qui crevaient en leur nom au delà du mur, suant de leur labeur pour une bouchée de pain alors que les vautours jetaient l'or par les fenêtres. Où était la justice là dedans ? Depuis des années, des décennies, peut être même des siècles, régnait une vraie reine, les dirigeants montaient au pouvoir puis étaient déchus, mais elle demeurait : l'inégalité. Elle était le seul véritable maître de cette chaotique cité faîte d'or et de sang; écrasant certains pour élever les autres.

La jeune femme serra les poings. Où qu'elle aille et peu importe ce qu'elle fasse... elle serait vue comme une hors la loi, pourtant ses desseins n'avaient rien de criminels, elle souhaitait juste le bien du peuple. Ce même peuple qui, à présent, la huait, l'insultant de tous les noms. « Assez ! » Margaery se redressa et abattit un poing sur la table face à elle. Surprise, mais non insatisfaite, l'accusée observa le masque de colère qui traversait le visage de la rousse. « Vous ne servez que votre cause ! Vous prétendez remettre en question notre gouvernement, mais vous ne savez rien de la régence. » L'accusée avait touché un point sensible. « Une reine se doit de préserver la majorité et non quelques cas isolés. » Peu à peu, la témérienne reprenait son calme, reprenant le masque de la diplomate. La jeune femme l'observa s'éloignait, enregistrant le moindre de ses faits et de ses réactions. « Soyons franches, vous nous détestez car nous avons réussi ce à quoi vous avez toujours échoué : Reprendre le pouvoir. » Touché. Les rôles de cette joute verbale venaient de s'inverser. L'étrangère tirait sur une corde sensible. « Mais pour vous prouver que les Témériens sont conciliants, je vais vous laisser la chance de vous défendre. Allez-y, racontez moi tous les faits en détails, et ensuite nous jugerons ensemble de votre "innocence". Pourquoi avoir aidé Isabelle Hart, une noble ? Qui secouriez-vous ? » Elle esquissa un sourire. Il était temps de passer au chose sérieuse, la vérité allait éclaté, et pas seulement sur elle, sur Isabelle aussi. « Tous les faits en détails...Mettez vous à votre aise car ça risque d'être long. »

L'accusée s'éclaircit la gorge, prête à entamer un récit détaillé des récents événements. S'ils voulaient la vérité, ils l'auraient. Elle ne mentirait pas. Elle n'avait pas honte de ce qu'elle avait fait, et si elle pouvait revenir en arrière, elle referait les mêmes choix. « Quelques jours auparavant votre ex-conseillère est venue à nous, elle était...désespérée. Le fait est qu'on la faisait chanter, et devinez qui était le maître chanteur dans cette histoire...Jason Airwer. » Les derniers murmures dans la salle s'interrompirent à l'évocation de son nom. Jetant un regard vers la foule, elle réalisa alors que tous l'écoutaient avec attention. « Ce traître avait un moyen de pression sur elle; une fille. Sa demi-soeur. » La surprise fut générale. Isabelle...une demi soeur ? C'était impossible ! Isabelle était, pour beaucoup, fille unique. « C'est la personne que nous avons sauvé ce fameux soir. Elle s'appelle Arianna, vous ne la connaissez surement pas, comme la plupart des gens ici mais... sa vie compte. Alors quand Isabelle est venu vers nous pour demander de l'aider à la secourir, nous l'avons suivi. Il se peut bien que ce qu'on dit est vrai, qu'elle vous a trahi, mais je vous dis ce que je sais, ce soir là, ce n'était pas en rapport avec votre reine ou un quelconque complot, nous étions là pour Arianna et elle seule. » Le silence régnait, même sur la foule. « Je dois avouer que ce n'est pas une histoire facile à suivre, mais c'est ce qu'il s'est passé. »

Elle joignit ses mains et les posa sur ses genoux « Et pour ce qui est de ne servir que notre cause... si vous écoutiez autre chose que les rumeurs colportées par des bourgeois n'ayant jamais mis le nez hors de l'Enclave, vous comprendriez que notre cause est une cause commune à beaucoup d'autres habitants de cette cité. » Elle marqua une pause, un sourire se dessinait lentement sur ses lèvres. « Je ne vous déteste pas, je dois d'ailleurs avouer que j'ai été impressionné, libérer les esclaves de leurs chaînes était un très beau geste. Mais ce n'est pas parce qu'un tyran fait un beau geste qu'il n'en est pas moins tyrannique. Il faut voir l'image dans son ensemble, le bon et le mauvais, et pour l'instant, vous avez plus causé de tort qu'autre chose dans cette cité. »

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Sam 5 Mar - 22:27



Serena
— today —



La mémoire humaine est complexe, chaque souvenir est conservé. Certains instants sont inhibés et d'autres nous hantent éternellement. L'Homme a beau vouloir oublier, cette faculté n'est pas de son ressort ; ses souvenirs et ses erreurs dessineront sa destinée à venir. Mais certains tentent d'échapper à la fatalité, ils dénient d'abord leur passé puis laissent éclater leur fureur, une fulgurante colère face à l'injustice. Après quoi les victimes tentent de revenir sur leur passé, d'annuler leurs préjudices. Bien sûr c'est impossible, et ces êtres brisés abandonnent. Les larmes coulent inlassablement ; il finissent par accepter ce qu'il leur est arrivé et réapprennent à vivre. La plupart tout du moins... certains ne parviennent tout simplement pas à tourner la page, et les démons du passé ne les quittent jamais...

La jeune femme observait la scène dans l'ombre de la foule. Son coeur battait à tout rompre et il lui semblait être animée par une sombre fièvre, un mélange de haine et d'appréhension. L'Ombrageuse paraissait impassible, comme épargnée par l'épée de Damoclès. La brune enragea, elle voulait la voir apeurée et implorante. La reine avait délégué le procès des Ombrageux à sa confidente : la dame Margaery. L'étrangère avait l'esprit vif et pragmatique, elle avait jusqu'alors retourné chacun des arguments de Rouge contre elle. Mais à présent, elle était intriguée, leurs débats plus mesurés et moins enflammées. Marga avait perçu l'intelligence de l'accusée et sa clémence augmentait d'instant en instant. Serena ne pouvait laisser sa geôlière s'en tirer si aisément, elle rompit les rangs des badauds et remonta la longue allée jusqu'au trône.

Elle avança d'un pas déterminé et s'immobilisa quelques mètres derrière l'accusée. Leurs regards se rencontrèrent et un sentiment immuable se raviva dans l'esprit de la noble. Elle allait anéantir son agresseuse. Elle s'inclina docilement devant Katharina de l'Autre Terre et éleva la voix de sorte que tous l'entendent. « Je suis Serena Scots, héritière de l'empire marchand de Vivendale. Je viens confronter et dénoncer la barbarie et l'inhumanité d'Elizabeth Lucas. » Les rumeurs se propagèrent à toute vitesse parmi les spectateurs. Quel avait été le sort de la dernière fille d'Henri Scots ? « Ses congénères la nomment Rouge, et vous ne pouvez imaginer à quel point ce sobriquet est juste. » L'heure de la justice était arrivé, Vivendale entier allait avoir connaissance des actes de l'Ombrageuse. Au demeurant, la frontière entre justice et vengeance est parfois mince... « Pendant soixante sept jours j'ai été retenue par cette femme, enfermée dans une cage comme un vulgaire animal. Injuriée, humiliée, frappée. » Ses mains tremblaient sous l'émotion, il fallait que Rouge souffre... qu'elle soit torturée, encore et encore... toujours plus ! Oh oui, elle voulait voir le désespoir tordre les traits de cette catin ! « Elle a commandité la Lune de Sang et j'ai tenté de fuir et de prévenir mon peuple... J'en ai amèrement payé le prix... » Serena évoqua ses préjudices, un à un, elle n'omit aucun tort, aucun châtiment. A mesure qu'elle s'exprimait, son ressenti s'exhaussait et elle finit par crier, hurler même ! La justice devait être rendue ! Elle tomba à genoux à bout de souffle. « Elle doit souffrir, je vous en prie... Punissez-la... »





Bash
— tomorrow —



Le consensus signe l'avenir du plus grand nombre. Les ennemis et les opposants s'accordent pour le bien commun de leurs peuples. Mais comment s'allier alors que le prix du sang doit être versé ? La paix peut-elle réellement souscrire à la vengeance ?

Sebastian Helias émergea de la foule et s'interposa. Le jeune prince avait toujours agi en diplomate et aujourd'hui encore il tiendrait ce rôle. La paix était son unique dessein et il lutterait jusqu'à son dernier souffle pour y parvenir. « Votre majesté... » Les gardes pointèrent instantanément leurs lances sur lui et il leva les mains en l'air pour signifier son intention pacifique. Serena se retourna et une lueur de panique embrasa son regard, l'Ombrageux incarnait à lui seul le vacillement de sa vengeance. « Mon nom est Sebastian Helias. » Un murmure ébahi parcourut la foule, ils étaient nombreux à avoir reconnu le prince disparu des Sept Iles. « Je souhaite me porter garant de l'accusée Elizabeth Lucas, en tant qu'adhérant à votre règne et ancien ombrageux. » Il avait réussi à gagner l'intérêt de la conseillère de la reine et du public témérien. Tout Vivendale était accroché à ses lèvres. « La Guilde des Ombres a commis nombre d'impairs inqualifiables... et impardonnables. » Rouge le fusilla du regard, mais il ne démunit pas de son courage. Sebastian était déterminé à la sauver, il ne l'abandonnerait pas. « Je ne défendrai pas leurs actes, mais je défendrai la volonté d'hommes et de femmes. Tout comme vous, ils tentaient de renverser un gouvernement et de vivre selon leurs principes. En cela, ils ne sont pas blâmables... » L'assistance s'enflamma et Serena saisit sa chance : « Parce qu'il est juste de m'avoir séquestrée et violentée ? » Le beau blond la détailla ; ses frères d'armes avaient brisé la jeune femme et il s'en sentait désormais responsable. Il serra les poings, chaque choix était décisif.
Sebastian jouait avec assurance une partie d'échec géante, mais à la différence des ses adversaires, il préférait le consensus pour gagner plutôt que le jeu agressif. Il décida de sacrifier son fou. La folle, l'être brisé. « Le passé est fixé, mais il nous appartient de faire de demain un jour meilleur. Tous ici nous avons fauté, mais en s'alliant nous pouvons guider cette cité vers la paix. » Il marqua un instant. « Je demande qu'Elizabeth Lucas soit graciée, au même titre que chacun des Ombrageux incriminés. Je m'engage à ce que chacun de vos gens capturés par les miens soient libérés, et rendus à leurs familles. » Serena hurla et se jeta sur lui, il ne résista pas et la laissa le frapper. La jeune femme le griffa au visage avant d'être repoussée par les gardes. Il se tourna bienveillant vers elle. « Que gagnes-tu à ce que nos peuples restent ennemis ? » Des larmes de fureur roulèrent sur les joues de la brune et elle se débattit comme un beau diable. Les gardes ne relâchèrent pas leur pression et elle hurla à plein poumons. « La justice ! »



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Alessandra de Marbrand
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Dim 13 Mar - 23:23





ELIZABETH LUCAS
— you spoiled bitch you wil be dead if it wasn't for me ! —

L'histoire... Aussi lointain vont nos souvenirs, notre histoire est semée d'embûches, d'erreurs et de moments douloureux qu'on préférait oublier. Malgré nos efforts pour aller de l'avant, le passé revient toujours nous botter les fesses quand on s'y attend le moins. Parfois notre histoire est quelque chose qu'on ne peut pas le lâcher et, parfois, le passé est quelque chose qu'on ferait tout pour oublier, mais, une part de nous s'en souviendra toujours. Car, comme l'histoire nous le montre encore et encore, ceux qui oublient le passé, sont condamnés à le répéter.

En voyant Serena L. Scots fendre la foule pour s'interposer, Elizabeth réalisa son erreur. L'histoire se répétait à nouveau, inlassablement, comme un serpent qui se mordait la queue; il en souffrait et pourtant il gardait ses dents serrées contre sa propre chaire, se blessant lui même. Comment avait-elle pu être aussi négligente ? N'avait-elle pas apprit de ses erreurs depuis ? Il semblait que ce n'était pas le cas.... « Je suis Serena Scots, héritière de l'empire marchand de Vivendale. Je viens confronter et dénoncer la barbarie et l'inhumanité d'Elizabeth Lucas. Ses congénères la nomment Rouge, et vous ne pouvez imaginer à quel point ce sobriquet est juste. » J'aurais du la tuer... j'aurais du les tuer. Ses pensées virevoltaient entre présent et passé, les deux étaient si similaires... Peu importe ce qu'elle faisait et pourquoi elle le faisait, elle finissait dans la même situation; assise face à un juge, contrainte de répondre de ses actes face à une personne qui ne voulait rien savoir, car persuadée que la mort de la jeune femme serait la fin de ses souffrances. Serena ne voulait qu'une chose; voir la tête de sa geôlière au bout d'une pic. « Pendant soixante sept jours j'ai été retenue par cette femme, enfermée dans une cage comme un vulgaire animal. Injuriée, humiliée, frappée.  Elle a commandité la Lune de Sang et j'ai tenté de fuir et de prévenir mon peuple... J'en ai amèrement payé le prix...Elle doit souffrir, je vous en prie... Punissez-la... » Sous les sursauts de l'émotion, la voix de la jeune femme frôla les hurlements avant de venir s'étouffer dans un murmure désespéré. Comment osait-elle ? Battue, humiliée, injuriée ? Certes, Elizabeth n'avait pas été d'une grande clémence, mais elle avait certainement était celle qui lui avait sauvé la vie. Ingrate... Non. Elle lui avait bien sauvé la vie, là où d'autres de ses frères d'armes auraient exécuté l'héritière sans aucune hésitation. Et c'était elle le monstre....

Soudain, Sebastian émergea à son tour de la foule. Le traître ! Comment ose-t-il ?! pensa-t-elle. Comment ose-t-il venir ici ? « Votre majesté... Mon nom est Sebastian Helias. Je souhaite me porter garant de l'accusée Elizabeth Lucas, en tant qu'adhérant à votre règne et ancien ombrageux. La Guilde des Ombres a commis nombre d'impairs inqualifiables... et impardonnables. » Elle le fusilla du regard. Comment pouvait-il se permettre de dire ça ? «  Je ne défendrai pas leurs actes, mais je défendrai la volonté d'hommes et de femmes. Tout comme vous, ils tentaient de renverser un gouvernement et de vivre selon leurs principes. En cela, ils ne sont pas blâmables... » « Parce qu'il est juste de m'avoir séquestrée et violentée ? » Devenue spectatrice de son propre procès, la jeune femme observait avec colère et mépris ces deux êtres malfamés se quereller sur son sort. Ils ne comprennent rien à rien... « Le passé est fixé, mais il nous appartient de faire de demain un jour meilleur. Tous ici nous avons fauté, mais en s'alliant nous pouvons guider cette cité vers la paix. Je demande qu'Elizabeth Lucas soit graciée, au même titre que chacun des Ombrageux incriminés. Je m'engage à ce que chacun de vos gens capturés par les miens soient libérés, et rendus à leurs familles. » Ah ! L'utopique ! Le rêveur ! Ca n'arriverait jamais. Pourtant, croyant que sa demande était valable, Serena se jeta sur lui en hurlant, folle de rage. « Que gagnes-tu à ce que nos peuples restent ennemis ? » demanda-t-il à la noble. Cette dernière répondit aussitôt, avec détermination : « La justice ! » Brusquement, l'accusée se leva de sa chaise. « Tu veux la justice, vas-y, prends la. Tues moi. Assouvis ta vengeance. Mais fais le ! »

Il semblait que ce procès s'était mué en scène digne d'une pièce de théâtre, un drame à l'état pur, et personne ne savait à l'avance ce qui allait se passer. « Arrêtes donc de te lamenter sur ton sort et agis. Fais quelque chose bon sang ! Après tout tu l'as dit toi même, je t'ai violentée, injuriée et...quel était l'autre mot ? Ah oui, je t'ai humiliée. Je devrais le mériter n'est-ce pas ? » Son regard se planta dans celui de la jeune effrontée. « Espèce de gamine pourrie gâtée, je t'ai maintenu en vie ! Avec d'autres, tu aurais déjà été morte depuis bien longtemps. Et pourtant te voilà... faisant des yeux de chiens battus et te lamentant sur ta misérable vie. Mais au moins tu en as une ! Tu es en vie, et tu devrais me remercier pour ça... » Elle tourna son regard colérique vers le traitre. « Et toi. Traître ! Je n'ai pas besoin qu'on se porte garant de mes actes ou de ma personne. Je peux très bien me débrouiller seule. Et même si quelqu'un devait se porter garant de moi ça ne serait certainement pas un traitre de ton espèce. Tu es avec eux, après tout ce qu'ils ont fait ! »

Les moments passé ne sont pas faciles à oublier, et c'est peut être une bonne chose après tout car ne pas oublier, nous permet d'apprendre de nos erreurs.

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Linelleray
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Sam 16 Avr - 18:06


Margaery, fille d'Elia
La décision

La décision d'un chef ne peut être équivoque, à sa seule évocation tous ses sujets doivent s'y soumettre. Il ne peut douter de son choix car s'il le fait, son peuple se révoltera. Décider c'est affirmer sa puissance, ou au contraire exposer sa faiblesse. Mais de quel droit, un chef décide-t-il de la vie et de la mort d'innombrables hommes et femmes ? Quelle différence y a-t-il entre le tueur et le bourreau ?

Diriger demande des sacrifices, il faut parfois aller au delà de son humanité.

Margaery n'aimait pas la tournure que prenait le procès, la conseillère eliaryenne savait pertinemment qu'un seul bouleversement dans l'ordre pouvait engendrer une marée humaine d'ennuis. Un écho sourd montait parmi les badauds, les gardes avaient resserrés leurs rangs, épées au bras, prêts à en découdre avec quiconque briserait les rangs. C'était à présent son rôle de désamorcer la menace qui grondait dans le temple. Elle se leva impérieuse, toute sa vie elle n'avait été préparée que pour cet unique instant la décision. La belle rousse descendait à présent les marches de marbre, son pas léger tintant contre la pierre. Les protagonistes de la querelle ne l'observaient pas, seul, le dénommé Sebastian attendait son intervention, dans une attitude et un zèle pacifiste. Marga plongea dans le tourbillon d'animosité et de haine, elle étendit les bras - figure d'un oiseau de paix - et sépara l'accusée de l'accusatrice. D'un regard autodidacte, elle intima le silence à la noble effrénée. Serena Scots acheva sa tirade solitaire par un cri de guerre "la justice !" Ce seul nom enflamma les foules, et les rangs armés se resserrèrent davantage. Partout fusaient des cris de colère, des incitations à la haine et des requêtes vengeresses. Les révolutionnaires les plus virulents encourageaient leurs voisins à les suivre. Le tonnerre de colère éclatait au sein du temple de justice, une fois, les furies libérées la retraite devenait impossible. Décider. Il n'y avait plus d'autre alternative. La sueur perla au coin des lèvres de la conseillère, à présent, elle devait apaiser les troupes ; s'imposer comme une dirigeante assurée et immuable. Sans le savoir, en lui confiant ce procès, Katharina avait envoyé sa plus fidèle amie dans la barque des Enfers. Rouge n'aurait plus droit à la rédemption, l'intervention de sa captive Serena l'avait poussée dans les bras de Rhadamante, Eaque et Minos - les plus impartiales juges. Le crime appelle la peine. Margaery desserra la mâchoire, relâchant ainsi les muscles endoloris de son visage. Il était temps de décider, de reprendre le contrôle et d'assouvir les soifs vengeresses. Mais la fille d'Elia ne se résolvait pas à l'idée de vendre une âme pour le salut général. Rouge ressemblait énormément à Kath : Féroce et douce. Indépendante mais soucieuse de ses prochains, et par dessus tout énigmatique. De quel droit punir par la mort, une femme si proche de son amie acclamée ? « Assez ! » Sa parole s'accompagna d'un geste furieux à l'encontre d'un vase de porcelaine qui vint s'écraser au sol. L'écho de la chute de l'objet, et l'étonnement général qui suivit, suffirent à rétablir un silence décent. D'un revers de la main, elle lissa les coutures de sa robe et s'avança davantage à la rencontre du public. Margaery était douée pour tyrannisée les hommes les plus indociles, et elle mit toute sa froideur dans son regard incendiaire, pour cette foule indomptée. « Moi, Margaery fille d'Elia, ait pris ma décision. » Elle s'aventura au bord des rangs, dardant ses prunelles féminines sur le plus grand nombre. « Vivendale a demandé justice, et Katharina de l'autre terre a promis de vous l'accordée. Je me tiens aujourd'hui devant vous - hommes et femmes, vivendalais, témériens et peuple des bois - afin de rendre justice. » Elle marqua un instant, il fallait que tous comprennent la portée de ses mots, les impriment dans leurs esprits. La guerrière rousse ne laisserait personne remettre en cause son jugement. « J'accorde justice à tous ! » L'approbation se mélangea à l'interrogation parmi les spectateurs les plus vifs. « A Vivendale, à ses nobles et à ses villageois, j'accorde la culpabilité d'Elizabeth Lucas pour ses actes ! » Des cris de joie explosèrent dans tout le temple, et Serena joignit les mains, reconnaissante envers l'étrangère. Au demeurant, elle n'avait pas fini. « A Rouge, membre de la guilde des ombres, j'accorde justice... » Des interjections dénonciatrices fusèrent mais elle y mit un terme avec l'appui de sa petite armée. « ...pour l'enclavement du Haut-Gouvernement, son exclusion et celle de ses frères d'armes de la cité. » Le visage de Sebastian Helias s'éclaira, un instant il avait cru à la condamnation irrémédiable de sa consœur, et la foule protesta - synchrone avec le jeune prince. « Toutefois, rien ne justifie le meurtre de masse et c'est pourquoi, Elizabeth Lucas, Rouge, membre de la guilde et soeur, est condamnée à l'exil ! » Le cri de désespoir de Serena dépassa l'unisson de toutes les voix dans le temple, Margaery ordonna qu'on la sorte et l'ancienne captive se débattit comme une forcenée dans les bras de son attaquant. Sebastian tomba à genoux devant le trône, reconnaissant envers ce nouveau peuple unifié. La fille d'Elia rencontra le regard de Rouge, stupéfaite et muette. J'épargne ta vie, tu es libre. Ne cesse jamais de te battre pour ce en quoi tu crois. Elle brisa le contact et fit volteface. Le plus improbable des procès prenait fin.
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Jeu 21 Avr - 23:58





ELIZABETH LUCAS
— this is the way it ends —

On naît, on vit, on meurt. Le schéma est le même pour tous; naître, vivre, mourir. Seulement, la vie, elle, est imprévisible. Nous savons qu'elle commence à la naissance, et se finit par la mort, mais pour ce qu'il se passe entre ces deux événements...personne ne peut le prévoir. La vie est la chose la plus fragile, instable et imprévisible qui soit. Dans la vie, on ne peut compter sur presque rien; rien n'est acquis, rien ne dure; en fait l'une des rares choses sur laquelle nous pouvons compter dans la vie : c'est la mort.

Debout, la jeune femme se tenait fière face à la foule. Son regard déviait de Sebastian à Serena, les traîtres. Imbéciles siffla-t-elle entre ses dents. L'une ne jurait que par la vengeance, l'autre ne rêvait que de paix, et pourtant, tous deux se berçaient d'illusions. Serena ne trouverait pas repos à ses tourments dans la mort de son ennemie, cela la calmerait un temps, mais le mal était fait, et sa souffrance resterait. Sebastian, lui, croyait en une unification de peuples qui se haïssaient. Que dire de plus à part que cela semblait impossible ? Pourtant, une petite part d'elle ne pouvait se résoudre à blâmer Sebastian pour ce rêve. Il fut un temps où, elle aussi, cru en une paix utopique, en l'espoir d'un monde meilleur, plus juste. Cette petite part d'elle espérait qu'il reste dans cette douce illusion, que ses rêves le bercent et le réconfortent, l'éloignant pendant quelques temps de l'inévitable et brutal retour à la réalité. Un jour ou l'autre, lointain ou prochain, il se rendrait compte que ses rêves étaient vains, et ce jour là, tout ce en quoi il avait cru s'effondrait; l'ayant vécu elle même, elle ne le souhaitait à personne. La première fois, elle avait cru en la justice et en l'amour; la seconde fois, elle avait cru en la générosité et, à chaque fois, elle s'était retrouvé dans la même position. Celle où elle n'avait aucune arme pour se défendre à part ses mots, et encore, elle savait bien que cela ne suffisait pas; cette position où sa vie était dans les mains d'un parfait inconnu devant jugé de sa culpabilité.

Aujourd'hui, c'était à Margaery que revenait la délicate tâche de choisir entre la vie et la mort. On naît, on vit, on meurt... Fallait-il interrompre la vie pour la mener directement à la finalité : la mort ? « Assez ! » cria la juge en faisait valser un vase d'un geste de la main. Le bruit du choc fut reçu par un silence surpris. Aussitôt, toutes les protestations se suspendirent, comme arrêtée en plein vol, et tous les visages se tournèrent vers les restes du vase éparpillées sur le sol. « Moi, Margaery fille d'Elia, ait pris ma décision. Vivendale a demandé justice, et Katharina de l'autre terre a promis de vous l'accordée. Je me tiens aujourd'hui devant vous - hommes et femmes, vivendalais, témériens et peuple des bois - afin de rendre justice. J'accorde justice à tous ! A Vivendale, à ses nobles et à ses villageois, j'accorde la culpabilité d'Elizabeth Lucas pour ses actes ! » Naître, vivre, mourir, elle y était. La mort. L'heure avait sonnée. Ici se terminait son parcours semé d’embûches. La jeune femme était pétrifiée, pourtant, ce n'était pas la mort qu'elle craignait. Non, elle avait vraiment vécu. Elle avait connu l'amour, le chagrin, la joie, la détresse, la victoire et la défaite. Si elle devait quitter ce monde, elle le faisait la tête haute. J'ai vraiment vécu, répéta-t-elle intérieurement tandis que la foule poussait des cris de joie à l'idée de sa mort. Si je meurs maintenant ce sera la fin d'un beau voyage...mais je n'ai pas envie de mourir. « A Rouge, membre de la guilde des ombres, j'accorde justice pour l'enclavement du Haut-Gouvernement, son exclusion et celle de ses frères d'armes de la cité. Toutefois, rien ne justifie le meurtre de masse et c'est pourquoi, Elizabeth Lucas, Rouge, membre de la guilde et soeur, est condamnée à l'exil ! » Pendant un instant, elle n'y cru pas. Elle qui avait toujours arnaqué la mort, qui l'avait toujours refusé, s'était pourtant réconfortée dans l'idée de mourir aujourd'hui. Et voilà que, comme on arrache un nouveau né à son berceau, on lui volait ce réconfort. Je vais vivre... Naître, vivre, mourir, ce n'était pas fini. Je vais vivre ! Un sourire se dessina sur ses lèvres, ses épaules s'affaissèrent, elle fut comme libérée d'un poids; ce n'était pas parce qu'elle avait accepté l'idée de la mort qu'elle ne la redoutait pas. Elle voulait vivre, elle allait vivre ! Vivre oui, mais loin d'ici... Son regard se posa sur une silhouette familière qui s'était avancée parmi la foule indignée, William. Elle lui adressa un sourire, un dernier sourire. Adieu mon ami. Puissions-nous nous retrouver un jour. C'était la dernière fois qu'elle le verrait, tout comme ses autres compagnons. Cela faisait des années qu'elle était l'une des leurs, et aujourd'hui, ce n'était plus le cas, sa vie d'ombrageuse était finie. Rouge était née ici, avait vécu ici, et était morte ce jour là, ici, dans ce tribunal. Quant à Elizabeth, elle n'avait jamais cessé de vivre, mais aujourd'hui était le jour de sa renaissance.

On naît, on vit, on meurt, mais pas nécessairement dans cet ordre là.


FIN
( dernier message avec rouge )

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