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On the road and on the lam | Eleanor & Vinciane

Dezbaa
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03/04/2015

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Dim 5 Juin - 22:15



Eleanor Sayan & Vinciane de Habstône
— On the road and on the lam —

L'une cherche la source de son courage, l'autre fuit l'objet de ses craintes. Deux routes, chacune promise à un tracé tortueux et semé d'embûches. Deux routes en sens inverse ; deux routes destinées à se croiser. Eleanor est une villageoise ; Vinciane est une noble. Sans l'ombre d'un doute, l'arrivée de Katharina a renversé le cours de leurs vies. La petite villageoise peut désormais entrer dans l'Enclave et tenter de trouver son meilleur ami, Thomas. La petite noble doit maintenant rejoindre le Village et essayer de se faire oublier des ennemis, les Témériens. Et c'est au milieu de nulle part que leurs intérêts vont se croiser ; beauté du hasard.
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Dezbaa
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Mar 7 Juin - 22:28

Vinciane de Habstône
— Meeting a stranger. —

La brise fraîche la saisit comme un vent de liberté. Elle frissonna, et jeta aussitôt la couette sur ses épaules, avant de récupérer son arme. La liberté, c'était dangereux. C'était nouveau. Avec précaution, elle se remit sur ses jambes. Au loin, le soleil commençait à poindre. Il fallait qu'elle rejoignît le Village. Elle n'avait absolument aucune idée de la direction à prendre. Il ne s'agissait plus que de mettre un pied devant l'autre, en priant que le destin jouât en sa faveur. Il s'agissait de confier sa vie au hasard... quelle drôle d'idée.

Vinciane avançait. C'était sa seule chance de survie. Avancer. Pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir une peur grandissante à mesure qu'elle s'éloignait de son foyer. Les chemins qu'elle parcourait, elle ne les connaissait pas. Si elle y était déjà passé, elle les avait marqués de deux traits réguliers ; ceux des roues d'un carrosse. Elle appréhendait la nature d'une façon tout à fait nouvelle et inédite : pour la première fois, elle était seule et vulnérable.
Elle ramena la couverture sur ses épaules et déglutit. Heureusement, le jour prenait déjà soin de chasser les ombres. Elle n'osait pas s'imaginer devoir s'échapper en pleine nuit. Sans doute le noir l'effrayait-il un peu... Elle frissonna. Elle n'aimait pas ne pas reconnaître ce qui l'entourait. Voir, c'était déjà maîtriser la situation. Au moins un petit peu : avec la vue, on pouvait crier pour une bonne raison...

Tandis qu'elle marchait, elle ne cessait d'observer son environnement. Si elle n'avait pas été sur le point de s'évanouir de terreur, peut-être aurait-elle pris le temps d'admirer la verdure luxuriante et le reflet du soleil sur les feuilles couvertes de rosée, d'écouter le chant cristallin des oiseaux et le murmure tendre du vent. Au lieu de quoi, elle vérifiait que personne ne la suivait. Chose idiote ; si quelqu'un voulait la tuer, elle mourrait — à moins d'avoir une chance soudaine et inouïe, mais les événements récents ne semblaient pas être le signe que le destin jouait en sa faveur. Elle ne savait pas se battre et en avait conscience. Quiconque désirerait l'assassiner exécuterait la tâche avec succès.
Au sein de l'Enclave, elle se sentait en sécurité. Savoir se défendre était bien loin des priorités de la petite noble. Désormais, elle allait devoir envisager d'apprendre à se protéger par ses propres moyens. Beaucoup de choses allaient changer... Rien qu'à cette pensée, sa gorge se nouait. Elle n'aimait pas les changements brutaux. Celui-ci, encore moins. Brutal, et irrévocable. Sûrement. Elle n'avait pas beaucoup d'espoir quant à l'avenir des nobles. Le peuple prenait le pouvoir ; on lui avait toujours raconté que ce moment signait la fin des privilèges et de leurs détenteurs. Sa fin. Qu'allait-elle devenir ? Allait-elle devoir travailler ? Bien sûr, quelle question stupide... Mais que pourrait-elle bien faire ? Elle n'avait aucune aptitude. Elle se figurait à peu près le type de métiers qu'on pouvait trouver au Village ; rien qu'elle sût faire. Finalement, le problème résidait en un point : apprendre à se débrouiller.

Toute seule. Cela aussi, c'était nouveau. Elle avait toujours eu quelqu'un sur qui compter, sur qui délester ses soucis lorsqu'ils lui pesaient trop ; sa mère, sa gouvernante, son père, Andrew. Mais ils avaient tous disparus. Sa mère, malade, et sa gouvernante, âgée, avaient rejoint les milliers d'âmes qui les attendaient de l'autre côté. Quant à son père, il était parti en voyage d'affaire plusieurs mois auparavant. Les Dieux seuls savaient lorsqu'il rentrerait - s'il rentrait. Il ne donnait, comme à son habitude, aucun signe de vie. Vinciane doutait même qu'il eût connaissance de la situation que subissait Vivendale. Et s'il l'apprenait... rentrerait-il ? Risquerait-il sa vie pour aller chercher une fille qui avait toutes les chances d'être morte ? Elle voulait croire que oui, parce qu'elle connaissait son amour pour elle, mais elle ne pouvait s'empêcher de douter. L'instinct de survie n'allait clairement pas dans ce sens...
Et Andrew. Andrew. Elle serra les dents et raffermit son emprise sur la couverture. Probablement embroché sur le champ de bataille. Taillé en pièce. Strié de coup d'épée. Percé de pointes de flèches. Perclus par la cage solide et inviolable de la mort. La jeune femme ne voulait pas s'y résigner. Elle voulait encore espérer, mais tout accablait sa lueur d'espoir. Il l'aurait rejointe, s'il l'avait pu. Elle en était sûre.
Vinciane avait cette foi inébranlable en certaines choses. Elle n'avait pas nécessairement besoin de les voir, de les entendre, de les toucher, de les goûter ou de les sentir : elle les ressentait. Et pour cela, elle n'avait besoin d'aucune preuve : il lui suffisait d'y croire avec sa candeur d'enfant et sa ferveur d'adolescente. L'amour d'Andrew en faisait partie.

Crac. Sonore, sec, surprenant. La noble releva vivement la tête et la tourna de tous les côtés. Une biche ? Un loup ? Pire, un ours ? Ou un humain ? Une fois de plus saisie par la peur, elle recula dans les fourrés. Sa respiration, déjà, se faisait haletante, et ses grands yeux inquiets scrutaient les buissons environnants. Soudain, elle perçut un mouvement sur sa gauche, qui la fit sursauter. Sur ses gardes, elle ne bougeait plus, sans trop savoir si elle était pétrifiée par la terreur ou si sa raison, subtilement, lui intimait que fuir ne s'avérerait pas être la bonne solution, cette fois-ci.
Elle se pencha et tâta sa botte. La lame se trouvait toujours glissée dedans. D'un geste fébrile - qu'elle aurait voulu plus affirmé et plus vif -, elle la tira de son fourreau improvisé. Cependant, lorsqu'elle releva la tête, la forme masquée par les arbres se tenait à quelques mètres d'elle. Elle laissa échapper un petit cri de surprise. Mais, presque soulagée de voir qu'il ne s'agissait que d'une jeune femme, elle porta la main à sa poitrine et souffla doucement. Puis, elle sembla se rappeler d'une chose : les femmes qui ne vivaient pas dans l'Enclave se révélaient, souvent, bien moins inoffensives qu'elle. Aussitôt, elle fronça les sourcils, et reprit un air méfiant. « Q-qui êtes-vous ? » Elle tendait devant elle la dague, comme si la petite arme pouvait la protéger d'une quelconque façon ; grosse bêtise mais douce illusion. « Que voulez-vous ? » Le soleil miroitait sporadiquement sur la lame. Les jeux de lumière renvoyaient des taches claires sur le visage de Vinciane. Elles se mouvaient avec irrégularité : elle tremblait. Et elle ne pouvait pas s'en empêcher, cette pauvre petite créature si frêle.
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