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Tell me sweet little lies ft. William et Arianna

Seyrane de Larant
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Divine plume
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Mer 13 Juil - 17:28





Tell me sweet little lies
— l'intermittence des passions  —


Le temps court et s'écoule, et notre mort seule arrive à le rattraper. Toute notre vie, nous nous dédions corps et âme à la recherche éperdue de cet absolu appelé bonheur. Nous ne réalisons que trop tard qu'il réside dans mille moments qui nous ont échappé et qui ne sont plus que des souvenirs gravés dans nos mémoires. Des fractions de vie précieusement capturées, autant d'instants qui jalonnent l'éternité.

Mais le bonheur est un fugitif, qui se fait plus remarquer par le vide qu'il laisse à son départ que par celui qu'il comble de sa présence. Il faut savoir le reconnaître et l'apprécier, car il est la plupart du temps de courte durée. Il peut se révéler un véritable cadeau empoisonné pour deux jeunes esprits encore à l'aube de leur vie, insolents et téméraires comme ceux-là. Ils pensent être maîtres de leur destin, s'exaltent de ce qu'ils croient être un plaisir durable et chutent de toute la hauteur vertigineuse de leur ivresse lorsqu'ils expérimentent son caractère éphémère.

Mais nous n'en sommes pas encore là, n'est-ce pas ? La paix est établie sur Vivendale, la célèbre Guilde des Ombres a été dissoute. Afin d'officialiser cette décision, la jeune reine Katharina a décidé d'unions entre d'anciens Ombrageux et des Nobles, nouant par la même occasion de solides alliances. William sait déjà qu'il est candidat à un tel mariage, il s'apprête à l'annoncer à Arianna avec qui tout s'est enfin apaisé. La jeune femme a également une nouvelle à lui apprendre et ils ont donc décidé de se retrouver dans l'appartement de l'esclave affranchie, qui loge à la Haute-Tour.

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Seyrane de Larant
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Mer 20 Juil - 15:11





William P. Thawerson
— To see you, it is worth all the risks i took to get here  —


Malgré la chaleur écrasante de cette fin d'après-midi ensoleillée, les rues de Vivendale fourmillaient de vie. Jusque dans le quartier central qui abritait la Haute-Tour, les passants déambulaient, rasant les murs à la recherche d'un peu d'ombre source de fraîcheur. De voluptueuses femmes aux épaules dénudées flânaient au bras d'hommes arborant d'élégants chapeaux d'été, des enfants couraient derrière une balle ou un cerceau. Dans cette foule qui se laissait bercer au rythme de la promenade, William marchait d'un pas rapide et assuré. La large cape qui couvrait ses épaules lui attirait des regards étonnés, mais les gens se désintéressaient bien vite de ce citoyen qui semblait pressé. Personne ne pensait à regarder un peu plus attentivement le visage dissimulé par les plis du tissu, sans quoi il eût été facile de reconnaître les traits de l'ex-Ombrageux, désormais méprisé par une large partie de la Noblesse. Une de ces brutes sanguinaires, qui s'apprêtait à épouser l'une des leurs ! Certains aspects de la paix imposée par Katharina n'étaient toujours pas acceptés par les Nobles les plus conservateurs, et l'union de William et Serena en faisait partie.

Aussitôt que l'occasion se présenta, le jeune homme emprunta une voie parallèle, plus étroite et moins fréquentée. Dans l'absolu, il était tout à fait en droit d'arpenter les rues de l'Enclave comme bon lui semblait. Même s'il n'appréciait pas la reine Témérienne, il devait bien admettre que son arrivée au pouvoir avait bouleversé les hiérarchies et les codes vivendalais. De plus, la Guilde étant dissoute il n'avait plus d'activité officielle ni de comptes à rendre à personne. Sa discrétion intervenait uniquement pour protéger le secret de sa destination. Une certaine tendance à la paranoïa le rendait d'autant plus prudent qu'il lui semblait être un agent double en se rendant ainsi à la Haute-Tour ; et s'il était aperçu par l'un de ses anciens compagnons, ce geste pourrait être mal interprété. Il continuait à voir les ex-Ombrageux régulièrement et les considérait toujours comme une unité indissoluble. Pour rien au monde, il ne se serait mis ses amis à dos malgré la divergence des opinions sur les récents évènements. D'aucuns lui avaient reproché un engagement précipité dans la paix proposée par Katharina, ce à quoi il ne pouvait répondre qu'en pointant son impuissance devant le choix que la reine laissait. Heureusement il avait également reçu des témoignages de soutien de la part d'autres membres. Il n'oublierait jamais que les Témériens les avaient envahis, et étaient responsables de la mort de ses camarades, des gens avec lesquels il avait grandi au Village. Et il fallait bien reconnaître que le régime Témérien était maintenant en place, quelle que soit l'amertume que ressentaient les Nordiens. Mais désormais, son esprit se tournait vers l'avenir et il se rappelait qu'un régime n'a jamais duré en l'absence d'opposition.

Quoi qu'il en soit, ce n'était pas la politique qui mettait William sur le chemin de la Haute-Tour. Le motif de son déplacement était bien éloigné de tout cela, et prenait la forme d'une charmante jeune femme brune. En l'espace d'une quinzaine de jours, il se rendait déjà pour la troisième fois au logement d'Arianna qui habitait désormais aux côtés de sa demi-sœur. Cette seule évocation suffisait pour que son visage toujours sérieux s'éclaire un instant. La soudaine amélioration de leurs rapports le laissait souvent perplexe tant elle était inespérée. Les deux jeunes gens n'avaient jamais été aussi proches qu'aujourd'hui et l'absence de tension entre eux représentait une source d'apaisement pour quelqu'un d'aussi nerveux que l'ex-Ombrageux. Néanmoins, il redoutait quelque peu l'entrevue d'aujourd'hui car la nouvelle qu'il devait annoncer à la brunette ne lui plairait sûrement pas. Lui qui s'illustrait comme orateur mais qui se montrait souvent mal à l'aise dans les conversations en tête à tête, il devrait trouver les mots justes pour exposer la situation et cette perspective ne l'enchantait pas. Mais il dissipa bien vite son inquiétude car la principale entrée de la Haute-Tour se profilait déjà, encadrée par deux solides gardes. Découvrant son visage, il s'approcha et l'un des soldats lui jeta un coup d'œil peu aimable. « Je dois rencontrer la reine Katharina pour discuter du traité de paix. » déclara-t-il avec assurance. Sans un mot, le colosse ouvrit la porte et William pénétra dans l'enceinte du bâtiment.

Une fois traversé le hall principal, encombré de toutes sortes de gens, le jeune homme s'employa à choisir les corridors les moins fréquentés. Arianna lui avait indiqué un passage à travers les escaliers de service qui permettait d'accéder à ses appartements sans risquer de croiser qui que ce soit. Si les soldats qui gardaient l'entrée étaient trop stupides pour vérifier la véracité de l'alibi de Will auprès de leur reine, ce n'était sûrement pas le cas de tous les loyaux serviteurs qu'il pouvait croiser ici. Et une fois démasqué, il lui serait très difficile de justifier sa visite sans en dévoiler le véritable objet. Il se montrait en conséquence extrêmement prudent et jetait sans cesse des coups d'œil inquiets par-dessus son épaule. Les escaliers et les couloirs s'enfilaient, déserts et silencieux. Il parvint sans encombre jusqu'à l'étage où logeaient Isabelle et sa demi-sœur, quand le bruissement d'une robe sur le tapis qui couvrait la pierre l'arrêta. Des murmures étouffés résonnaient dans le couloir sur lequel débouchaient les quelques marches qu'il lui restait à gravir. Il retint son souffle et attendit quelques secondes, jusqu'à percevoir le son d'une porte qu'on ouvre et qu'on referme. Alors, il monta les derniers degrés de l'escalier et s'assura que le corridor était désert. Il se glissa silencieusement jusqu'à la porte d'Arianna, et au moment de frapper il réalisa que celle d'en face, qui donnait sur l'appartement d'Isabelle, était légèrement entrebâillée. Les battements de son cœur se firent plus pressants et ses muscles se crispèrent. Il fallait bien qu'il frappe, plutôt que de rester dans ce couloir où quelqu'un pouvait faire irruption à tout instant. Dans une inspiration, il leva la main et frappa trois légers coups sur la porte, selon le rythme qu'ils avaient fixé avec Arianna. Derrière l'épaisse paroi de bois, rien ne bougea. Il déglutit, la panique commençait à l'envahir. Enfin, après des secondes qui semblèrent des siècles, les gonds grincèrent et la brunette apparut dans l'encadrement. Il s'élança à l'intérieur en effleurant dans son mouvement le corps de la jeune femme et s'appuya contre la porte qui se refermait en expirant longuement, soulagé. Il s'apprêtait à maudire cette Tour immense et mal construite et à jurer contre les risques qu'il courait en venant, mais ses yeux rencontrent ceux d'Aria et il refoula ses protestations. L'étincelle de joie qui y pétillait lui arracha bien malgré lui un sourire, et il la suivit du regard pendant qu'elle traversait gracieusement la pièce vers un petit guéridon où se trouvait une bouteille et deux coupes. Les rayons du soleil filtraient à travers les rideaux blancs et répandaient une lumière dorée dans la pièce. Sans cesser de sourire, il s'approcha et et murmura d'un ton amusé tout en ôtant son manteau : « À quoi boit-on, aujourd'hui ? »
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Dim 24 Juil - 21:45





ARIANNA H. WADSON
— Nothing's gonna touch you in these golden years —

Fixant le fond de son verre d'un air pensif, son regard se baladait lentement sur la surface de son contenu qui se mouvait au gré des mouvements de sa main, suivant doucement les oscillations et vagues du liquide brunâtre, minuscule mer d'alcool. Alors que ses prunelles balayaient le mouvement du liquide, son esprit, lui, était ailleurs. Combien de temps cela durera-t-il songea-t-elle. D'habitude, elle émettait de telles pensées lors de temps sombres, se demandant quand verrait-elle la lumière au bout du tunnel, l'éclat de vie au milieu de tant de morts... La joie après tant de souffrances. Les commissures de ses lèvres se relevèrent dans un sourire triste. Elle avait connu la souffrance, comme une amie, cette dernière l'avait accompagnée partout avec elle pendant des années, marchant à ses côtés le jour, peuplant ses rêves la nuit. Mais toute sa peine était derrière elle à présent.. maintenant qu'elle était enfin heureuse. Petit à petit, la question qu'elle formulait désespérément dans son esprit depuis des années comme une lamentation s'était vu enfin accordée une réponse : ça ne durera plus. Maintenant tout allait bien, elle avait son père, elle avait Isabelle, elle avait William, et pour la première fois depuis longtemps, elle se sentait bien.

Alors, dans la crainte que tout cela ne s'en aille trop tôt, que cette joie dans son coeur ne s'enfuit avant qu'elle n'est le temps de la chérir suffisamment longtemps; elle tâchait de vivre au mieux ces jours dépourvus de souffrance. Elle passait la plupart de ses journées avec son père et sa soeur, à rattraper le temps perdu comme ils disaient, et les autres jours elle se serrait dans les bras de William. Ils roulaient dans les draps en jouant comme deux amants puis, le lendemain matin, elle souriait en voyant sur son corps les traces de ces rencontres secrètes. Mais là encore, elle songeait. Combien de temps cela durerait-il avant que ce bonheur éphémère ne cesse ? Eux qui avaient passé plus de temps à se détester qu'à s'aimer. Et même si les temps n'étaient plus aussi troubles, il restait des zones d'ombres. Entre deux étreintes, elle avait voulu se confier à lui et lui expliquer à quel point elle était heureuse que son père soit en vie, que sa famille soit à nouveau unie, mais elle ne pouvait pas, son père lui ayant fait promettre à elle comme à Isabelle de ne rien révéler sur sa survie.

Trois coups brefs la tirèrent de ses pensées. William. Elle reposa doucement le verre sur la table avant de se diriger d'un pas léger vers la porte. Lorsque le visage du jeune homme se dessina dans l'encadrement de la porte son cœur bondit dans sa poitrine, l'air anxieux, comme toujours chaque fois qu'il venait ici, il se faufila à l'intérieur à peine eut-elle entre-ouvert la porte. Camouflé des regards derrière la porte de bois, le visage du jeune homme s'apaisa. Arianna approcha du guéridon et y attrapa deux verres déjà remplis. « À quoi boit-on, aujourd'hui ? » demanda-t-il d'un ton amusé. La jeune femme esquissa un sourire enoué et s'approcha doucement. « A la liberté ! » entonna-t-elle. Elle lui tendit l'un des deux verres, lorsqu'il le saisit, et que leurs doigts s'effleurèrent, un frisson la traversa. William haussa un sourcil inquisiteur face à cette réponse sortie de nul part. La jeune femme reposa son verre sur la table la plus proche et se saisit d'un parchemin usé. On n'aurait su dire s'il était récent ou non tellement il avait été abîmé, soit par l'âge, soit par un mauvais traitement. Doucement, elle déroula une partie, dévoilant des lettres capitales, ancrées à l'encre noire sur le haut du papier : Certificat d'Asservissement. « Katharina me l'a donné hier matin. » commença-t-elle tout en déroulant le reste du parchemin. « Je savais bien qu'il n'y aurait plus de chaînes d'esclave maintenant mais... maintenant c'est officiel. » Son regard s'attarda sur le papier, ce papier qui avait scellé sa vie sans même le savoir, non pas en la condamnant à une pathétique vie d'esclave, mais en la livrant directement à son destin, et à sa soeur. Ce papier était le lien entre sa vie d'avant, et celle qu'elle avant maintenant, entre ses années passées de l'Autre Côté du Mur et ses mois ici. L'index de la jeune femme glissa sur les lignes noires, un sourire éclaira son visage lorsqu'elle lu les charges contre elle. « Vols à répétitions et violence physique envers l'autorité » murmura-t-elle tandis que ses yeux parcouraient les mots écrits. « Je dois admettre que j'étais pas innocente sur ce coup là. » fit-elle d'un ton joueur. Elle reposa le papier et reprit son verre. « Donc maintenant je ne suis plus une esclave, et bientôt, avec ce fameux traité dont tout le monde parle ici, tu ne seras plus un paria. Nous sommes des hommes et femmes libres. Alors buvons à ça. » Le choc des deux verres sonnait déjà la musique de leur liberté alors qu'ils trinquaient. « A la liberté ! » entonna-t-elle.



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Sam 13 Aoû - 0:04





William P. Thawerson
— the great escape —


Arianna paraissait particulièrement heureuse aujourd'hui, et son enthousiasme était communicatif. Lors de ses précédentes visites, quelque chose semblait la troubler mais il n'avait pas réussi à mettre le doigt dessus. Ni l'un, ni l'autre ne s'épanchaient d'ordinaire sur leurs états d'âme respectifs et cela n'avait pas changé depuis qu'ils étaient amants ; les confidences sur l'oreiller ne faisaient pas vraiment partie de leurs usages. William aurait aimé se prévaloir de la confiance de la brunette, mais désormais il ne pouvait prétendre la mériter. Sa décision était prise depuis l'instant où il avait lu une joie inhabituelle dans ces yeux bruns, si familiers. Il ne pouvait pas annoncer la nouvelle de son mariage aujourd'hui ; ce serait tout ruiner, gâcher des instants rares et précieux qui le seraient de toutes façons, qu'elle le sache de lui ou de quelqu'un d'autre, immédiatement ou la veille de la cérémonie. Carpe Diem. Autant profiter du moment présent, apprécier le calme qui précède la tempête. L'ex-esclave serait folle de rage, quoi qu'il fasse, et il n'avait pas le choix. L'un comme l'autre avaient perçu leur lot d'épreuves, et ils avaient bien mérité quelques heures d'insouciance. Le prix ne pouvait pas être si élevé, n'est-ce pas ?

« A la liberté ! » s'exclama la jeune femme en lui tendant un verre de cristal. Elle posa le sien et attrapa un manuscrit abîmé par les années, sur lequel s'inscrivait la preuve de son asservissement, ou plutôt de sa liberté désormais. « Katharina me l'a donné hier matin. Je savais bien qu'il n'y aurait plus de chaînes d'esclave maintenant mais... maintenant c'est officiel. » Elle esquissa un sourire en parcourant le document des yeux, tandis que le blond ne la quittait pas du regard. Comme l'allégresse lui seyait bien. « Vols à répétitions et violence physique envers l'autorité. Je dois admettre que j'étais pas innocente sur ce coup là. » ajouta-t-elle avec malice. « Je ne te félicite pas. » répondit-il d'un ton faussement réprobateur. Elle laissa l'objet de côté et saisit son verre pour trinquer. « Donc maintenant je ne suis plus une esclave, et bientôt, avec ce fameux traité dont tout le monde parle ici, tu ne seras plus un paria. Nous sommes des hommes et femmes libres. Alors buvons à ça. A la liberté ! » William hésita une fraction de seconde : l'occasion se présentait, il suffisait de tendre la main et de la saisir. Elle serait sûrement sidérée, probablement courroucée mais au moins il aurait la possibilité de s'expliquer, d'employer tous les moyens nécessaires pour justifier son accord. Et il était peu vraisemblable que cette occasion se présente de nouveau. Néanmoins, ce scrupule n'intervint qu'une fraction de seconde ; un sourire creusa ses joues et le tintement des verres qui se choquent scella définitivement son mensonge.

L'ex-Ombrageux prit place dans un confortable fauteuil et savoura une gorgée d'âcre liqueur, pensif. « Tu sais, je ne pense pas que le traité me rende plus libre qu'auparavant. C'est même plutôt l'inverse. » ajouta-t-il avec une pointe d'amertume. « Certes, j'étais en marge de la société vivendalaise par mon appartenance à la Guilde, et ma vie était constamment menacée. Mais désormais nous sommes sous la coupe de Katharina, impuissants, et je n'aime pas ça. » Il esquissa un geste vague de sa main libre. « Enfin, cela n'a pas beaucoup d'importance. L'objectif de pacification est réalisé, et c'est ce qui compte. Et puis, on ne peut que se féliciter de l'abolition de l'esclavage. » dit-il en posant son verre sur une petite table à son côté. Il leva les yeux sur Arianna et l'étincelle qui flambait dans ses iris ralluma le désir qu'il avait ressenti à son entrée dans l'appartement, vite absorbé par ses réflexions. Mais l'alcool occultait déjà l'optique de son union avec une parfaite inconnue, et pour l'heure c'était bien la brune qui se tenait devant lui avec une mine enjouée. « Tu me vois plus que ravi de te savoir enfin libre de toute chaîne » reprit-il en se levant pour s'approcher de la fenêtre. Quelques minutes de silence s'écoulèrent, durant lesquelles il observa l'extérieur. Le soleil entamait sa fusion sanglante avec l'horizon et un léger courant d'air agitait le tissu des rideaux. Une agréable soirée en perspective. Il se retourna vers la jeune femme, dont la silhouette engageante était élégamment soulignée par les rayons lumineux. Il s'apprêtait à reprendre la conversation mais se tut, subjugué. Elle n'était jamais aussi belle que dans l'inconscience du regard d'autrui. Il brûlait d'envie de mettre un terme à leur discussion, abandonnant les mots pour d'autres moyens de célébrer cet affranchissement nouveau. Mais il n'en fit rien. L'attente éveillait le désir, et le moment de l'abdication n'en était que plus savoureux. Il voulait voir qui d'entre eux cèderait en premier et se délectait de l'idée d'éprouver la résistance de sa partenaire. Sa voix rompit alors le calme, plus grave et plus vibrante que d'ordinaire ; et ce timbre singulier sembla frapper Aria, qui tourna la tête. « Alors jeune femme, quels sont vos premiers projets de citoyenne libre ? » souffla-t-il d'un ton provocateur, renforcé par l'éclat charmeur de ses iris.
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Mar 30 Aoû - 10:40





ARIANNA H. WADSON
— why don't you ask him, what's going on ? —

Nombreux moments de doutes, rares instants de bonheur. Il faut être capable de laisser de côté ses préoccupations pour pouvoir saisir l'éphémère bonheur avant qu'il ne s'envole. Ils semblaient tout deux préoccupés par autre chose, tout deux avaient leurs lots de secrets et de doutes. Parfois, même, ils auraient voulu alléger le poids de ses non-dits en les dévoilant. La jeune femme était enfermée dans sa propre promesse, elle aurait voulu lui dire, lui raconter comment son père, fantôme du passé, lumière du présent, était réapparu dans sa vie. Elle était à la fois heureuse et méfiante quand à cette réapparition soudaine. Pourquoi maintenant ? Où avait-il était tout ce temps ? Pourquoi gardait-il si précieusement le secret de sa survie, même à ses ex compagnons d'armes ? Combien de temps avant qu'il ne disparaisse à nouveau ? William, quand à lui, elle ne savait pas ce qui le préoccupait mais elle s'imaginait bien que cela avait à voir avec la dissolution de la guilde, elle pour qui il avait servi durant des années.

Le jeune homme s'installa sur un fauteuil et bu une gorgée de son verre. « Tu sais, je ne pense pas que le traité me rende plus libre qu'auparavant. C'est même plutôt l'inverse. » déclara-t-il. La jeune femme haussa un sourcil interrogateur. Elle ne voyait pas les choses ainsi. « Certes, j'étais en marge de la société vivendalaise par mon appartenance à la Guilde, et ma vie était constamment menacée. Mais désormais nous sommes sous la coupe de Katharina, impuissants, et je n'aime pas ça. Enfin, cela n'a pas beaucoup d'importance. L'objectif de pacification est réalisé, et c'est ce qui compte. Et puis, on ne peut que se féliciter de l'abolition de l'esclavage. » enchaîna-t-il avec une pointe d'amertume. « Tu me vois plus que ravi de te savoir enfin libre de toute chaîne » reprit-il en se levant. Esquissant un sourire, la jeune femme le suivit des yeux tandis qu'il s'approchait de la fenêtre. « Katharina n'est pas si mauvaise qu'on le prétend, ça ne devrait pas être si terrible d'être sous sa coupe. » hasarda-t-elle, mais il ne répondit rien, observant l'extérieur en silence. Elle ne dit rien de plus et le laissa faire, préservant ce moment de calme et de simplicité, jusqu'à qu'il rompe l'enchantement. « Alors jeune femme, quels sont vos premiers projets de citoyenne libre ? » souffla t-il d'un ton grave et un tantinet provocateur. La jeune femme haussa un sourcil, surprise par cette question et par le ton qu'il avait employé. Prise au jeu, elle s'approcha doucement, haussa les épaules avec nonchalance. « Je ne sais pas, j'aurais bien une ou deux idées... » Lentement, un sourire releva le coin de ses lèvres qui, déjà, n'était plus qu'à quelques centimètres de son visage. « ... peut-être même que tu en fais partie. » chuchota-t-elle à son oreille avant de se détacher, un sourire espiègle figé sur ses lèvres encore intouchées. Elle s'amusait de ce jeu du chat et de la souris, elle venait vers lui, prête à se laisser faire, puis filait au dernier moment.

Non loin, un bruit s'éleva, d'abord étouffé, puis plus distinct, une mélodie. Surpris, William ouvrit la bouche, prêt à demander qu'est-ce que c'était mais aussitôt elle fondit sur lui, posant un doigt sur ses lèvres pour le faire taire. « Shht, écoute. » souffla-t-elle. Il y-eu d'abord un instrument seul, puis un second s'ajouta, puis bientôt, une dizaine d'instruments jouaient dans une pièce à proximité. « Les appartements d'à côté sont occupés par une des musiciennes de la coure, la troupe s'entraîne toujours ici. » expliqua-t-elle à voix basse. Esquissant alors un sourire elle attrapa le bras du jeune homme et l'entraîna avec elle au rythme de la mélodie étouffée qui leur parvenait jusque ici, simple, joyeuse, la mélodie du bonheur. Mais combien de temps cela durerait-il ?




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Mer 21 Déc - 23:56





William P. Thawerson
— Any vision of reality  —


Un instant auparavant, l'atmosphère échauffée invitait encore à une paresse langoureuse. Dans les rues, les passants flânaient, s'attardaient entre les étalages des boutiques. À l'intérieur des logements, dans la fraîcheur des alcôves, on s'alanguissait sur de luxueux sofas en attendant l'éveil de la vie nocturne. Mais déjà la lumière du soleil rougissait et ses rayons obliques projetaient des reflets de braise sur les meubles de la pièce. La tiédeur de l'air laissait place à un souffle frais qui annonçait le crépuscule. Les corps sortaient de l'engourdissement propre à l'après-midi et s'animaient fébrilement. L'incendie qui enflammait le ciel se propageait aux esprits ; l'heure était au mouvement, brusque, spontané, passionné.

Justement, Arianna s'approchait à pas lents, un léger sourire aux lèvres. « Je ne sais pas, j'aurais bien une ou deux idées... » William eut un léger frisson tandis que la jeune femme se soulevait légèrement vers son oreille. « ... peut-être même que tu en fais partie. » acheva-t-elle dans un murmure. Son pouls battait à tout rompre. Il se savait sur le point de céder, un funambule en équilibre au-dessus du vide, et l'attraction du gouffre était grande. Mais la brunette ne lui laissa pas le loisir d'y réfléchir plus, et s'écarta avec une mine narquoise. Il se mordit les lèvres, frustré, et la suivit du regard. Elle ne perdait rien pour attendre.

Soudain, il lui sembla percevoir la vibration feutrée d'un instrument, non loin de là, quelque chose comme un bois, relativement grave. Bientôt, le son déchirant de cordes caressées par un archet le rejoignit, et en l'espace de quelques instants un véritable orchestre de chambre avait commencé à jouer. William jeta un coup d'œil interrogatif à la brunette et s'apprêta à la questionner, mais déjà elle se trouvait en face de lui, un doigt sur ses lèvres. « Les appartements d'à côté sont occupés par une des musiciennes de la cour, la troupe s'entraîne toujours ici. » murmura-t-elle sur un ton de confidence. Le jeune homme la considérait sans un mot mais son regard perçant en disait long. Elle attrapa son bras et l'attira à elle en esquissant quelques pas de danse. Il se laissa entraîner sans opposer de résistance, et bientôt sa main trouva la sienne.

La danse est un mouvement fascinant. Quel autre élan dispose les corps de telle sorte qu'ils paraissent graviter l'un autour de l'autre, si proches que leurs orbites pourraient être une seule, mais sans jamais se confondre ? Leurs visages n'étaient séparés que par quelques centimètres. Son regard détailla le haut du visage, la ligne des cheveux qui définissait le front et encadrait les tempes. Il descendit alors sur la frange d'épais cils noirs qui lui dérobait les prunelles dorées d'Arianna - elle gardait les yeux ostensiblement baissés. Un instant, il s'attarda sur le nez, la courbe délicate de l'arc de Cupidon, la bouche ourlée, à peine entrouverte. Quelques millimètres à peine auraient suffi pour la cueillir. Mais il tint bon. Il voulait affronter à nouveau cette œillade moqueuse, pleine de défi. Elle n'attendait que ça, qu'il capitule. Son amour-propre s'insurgeait contre ce piège béant ; il ne pouvait pas décemment s'y abandonner sans s'être débattu. Il attendit patiemment quelques secondes, bercé par le rythme de l'orchestre. Mais la jeune femme s'obstinait et il se sentait faiblir. Sans cesser de danser, il se dégagea de l'emprise qu'elle maintenant sur son bras et glissa sa main désormais libre de l'omoplate jusqu'au creux de ses reins. Ce geste eut l'effet escompté et un sourire amusé éclaira son visage lorsqu'Aria leva finalement les yeux.

Il exerça une légère pression contre son dos pour l'amener à lui et s'inclina vers son oreille. « Tu ne m'avais jamais dit que tu dansais aussi bien » laissa-t-il échapper dans un souffle. La cadence régulière de la musique imprimait à leurs deux êtres une légère oscillation, une sorte de flottement au cours duquel leurs visages s'effleuraient, se touchaient presque. Arianna avait les nerfs à fleur de peau. Il le devinait à sa façon de se raidir à certains instants, au contact quasi électrique de sa peau. Son calme apparent dissimulait une certaine fébrilité. Lui-même se sentait presque fiévreux. Ils dansaient sur le fil du rasoir, un couple d'acrobates agiles qui ne se maintiennent que dans l'espoir d'assister à la chute de l'autre. Deux équilibristes gonflés d'orgueil, inconscients. Ils ne réalisent pas encore que leur stabilité n'existe qu'au prix de leur coopération. Que l'un d'entre eux tombe, et l'autre sera irrémédiablement entraîné à sa suite : c'est le principe du contrepoids. Mais la vanité les aveugle, ils voient dans cette résistance prolongée de quelques secondes une victoire incontestable. Amant et adversaire ne sont-ils pas les deux facettes d'une même pièce ?  Jouer l'un contre l'autre ne mènera qu'à leur destruction mutuelle. Le piège qu'ils auront créé se refermera lentement, inexorablement. But who cares ? À l'instant, seule une mélodie étouffée parvient à leurs oreilles. Le bruissement de la ville, le grondement de la révolte, l'effervescence qui précède un mariage : tout cela est si loin.  
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Mar 27 Déc - 21:12





ARIANNA H. WADSON
— all the temptations we created  —

Une plume virevoltant inlassablement dans les airs, lieu d'échappatoire, continuant de flotter encore et encore, jusqu'à finalement céder à l'appel irrépressible de la gravité et retourner au sol. Ils étaient comme deux plumes, dansant dans les airs comme pour oublier, oublier les problèmes, les petits tracas, les grosses préoccupations et autres ennuis, toutes ces choses qui les accablaient... oubliées, effacées. Enlevant ce poids de leurs épaules il avaient décidés que, ici, rien ne comptait. Leurs problèmes restaient au sol, les airs étaient leur échappatoire. Comme deux plumes ils virevoltaient ensemble dans l'air pour oublier le temps d'un instant, que la plume, aussi légère soit elle, retombe toujours au sol.

Se sentant tomber par terre, elle garda ses yeux rivés au sol, évitant de croiser les prunelles de son compagnon, et ainsi accélérer sa descente. Mais le bougre avait d'autres plans, dégageant son bras de son emprise il glissa sa main le long de sa colonne, descendant jusqu'aux creux de ses reins. Elle ferma les yeux alors qu'un frisson remontait le long de son dos, là où le contact de ses doigts descendaient. Ses lèvres s'étirèrent dans un sourire et elle releva son regard vers celui du jeune homme. Elle croisa les prunelles brûlantes d'un homme désireux de deux choses hélas contradictoires : il voulait continuer à voler dans ce lieu intemporel, mais aussi toucher le sol pour retourner aux passions archaïques propre à la terre nourricière. Tout comme elle.

Son bras la poussa un peu plus proche de lui, un peu plus proche de sa déchéance, elle qui avait fait la fière, pensant être la plume la plus légère, celle qui tiendrait le plus longtemps dans les airs, la voilà qui approchait de plus en plus du point de non retour tandis qu'ils se tournaient autour, au fur et à mesure que leurs corps se rapprochaient, elle sentait de plus en plus un poids sur ses épaules, le désir.  « Tu ne m'avais jamais dit que tu dansais aussi bien » souffla-t-il à son oreille. Mais elle n'entendait pas les mots, elle voyait la provocation de ses lèvres, si proches, qui avaient pourtant ignorées les siennes, la narguant, comme elle l'avait fait quelques instants plus tôt avec lui. Sauf que, contrairement à lui, elle était sur le poids de céder. Ployant sous le poids de ses propres manigances. Touché.

Elle arrêta de virevolter, la plume était tombée, et bientôt il tomberait à son tour. Bonne joueuse, mauvaise perdante, elle pourrait au moins l'entraîner dans sa chute... Brisant l'interdit, ses lèvres trouvèrent le chemin jusqu'aux siennes, fébriles, fiévreuses, elles s'étaient cherchées pendant un moment, rendant leurs retrouvailles plus passionnées qu'espéré. Ses mains se croisèrent derrière la nuque du jeune homme, elle le voulait plus proche de lui, elle ne voulait pas seulement sentir la douceur féroce de ses baisers, mais aussi la proximité de son être : sentir le contact électrique de sa peau, entendre son cœur accélérer dans sa poitrine en chœur avec le sien. Elle le voulait. Ses lèvres s'éternisaient sur les siennes, recommençant encore et encore la même danse, refusant de s'y éloigner de peur de ne pouvoir y goûter à nouveau. Ses mains descendirent de nuque vers son cou dans une caresse langoureuse qui descendit jusqu'à sa poitrine, ses doigts s'attardèrent sur les boutons de sa chemise dans une urgence non justifiée. Elle le voulait, maintenant. Elle avait peut être perdu à leur petit jeu, mais dans celui qui suivrait, il n'y aurait aucun perdant, que des vainqueurs. Maintenant ils jouaient ensemble, non l'un contre l'autre. « Je te veux » souffla-t-elle entre deux baisers. Un long chemin avait été fait, eux qui s'étaient détestés, jusqu'à ce moment.  Je te hais, je te tolère, je te désire, je t'apprécie... je te veux. Peut être la prochaine étape sera un je t'aime.


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Seyrane de Larant
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Divine plume
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Mar 26 Déc - 2:30


William P. Thawerson
— the never ending games that we play  —


Le jeune homme savourait la chute. Depuis son entrée dans l'appartement, il n'attendait que d'être entraîné dans le vide, d'apprécier ce vertige né du désir et de l'alcool. Il suffit qu'elle l'embrasse pour faire tomber toutes ses barrières, celles qu'invariablement, il remettait en place après coup. Même s'ils avaient parcouru un long chemin, construit une confiance mutuelle, William demeurait méfiant. Il voulait croire que la jeune femme n'avait aucune emprise sur lui, qu'aucune attache ne le retenait auprès d'elle. Il ne supportait pas l'idée que quelqu'un détienne une arme, quelle qu'elle fut, qui puisse l'atteindre. Pour son esprit nerveux, sa confiance était le prix de sa liberté. Or comme chacun sait, il plaçait la liberté au-dessus de la vie même.  

Mais pour l'heure, il s'abandonnait aux caresses d'Arianna. Ils étaient passés d’une douce langueur à une fébrilité dévorante, une effervescence fiévreuse qui communiquaient à leurs corps enlacés une sorte d'urgence à vivre. Le jeune homme ressentait d'autant plus cet impératif qu'il savait pertinemment que cette soirée concluait plusieurs semaines de bonheur ; s'il avait pu se dérober devant ses responsabilités aujourd'hui, ce ne serait pas le cas lorsque la brunette recevrait l'invitation à la cérémonie. L'inquiétante proximité de l'évènement s'imposa à son esprit troublé et il redoubla d'ardeur. La jeune femme n'était pas en reste et réfréna son impatience en déboutonnant sa chemise. Ses mains brûlantes glissèrent contre sa peau mise à nu et elle n'interrompit leur étreinte que pour laisser échapper, dans un souffle : « Je te veux » Elle était déjà de retour à la charge mais il s'écarta à son tour, la respiration hachée. Il embrassa ce visage désormais familier d'un coup d'œil, comme pour l'imprimer au fond de sa rétine. Cet interlude aurait pu durer quelques secondes de plus s'il n'avait pas croisé le regard de sa partenaire, où brillait une étincelle particulière contre laquelle il se savait impuissant.

Jugeant le lit trop lointain pour satisfaire leur hâte, les deux amants se contentèrent de l'appui d'une porte qui barrait le chemin vers la chambre. Grâce à une légère impulsion, Arianna se souleva à hauteur du jeune homme et son dos heurta le bois du battant. Plus aucun obstacle ne se tenait entre les deux cœurs qui battaient à un rythme effréné, presque à l'unisson. Le plaisir charnel est souvent décrié à cause de sa contingence ; c'est une perversion qui détourne les humains de Dieu. Mais dans la projection sanglante du dernier rayon de soleil sur le mur ivoire, les deux jeunes gens inscrivaient leur passion dans une dimension intemporelle. Entre deux respirations rapides, tandis qu'Aria enfonçait ses ongles dans le dos du blond et que la porte grinçait sous l'effet de leur enthousiasme, ils côtoyaient la transcendance.

* * *

« Je t'aime ». Il l'avait pensé, mais pas prononcé. William était étendu sur le dos, sans pouvoir dormir. Son regard se perdait dans l'immensité noire du plafond. À côté de lui, Arianna bougea. Il se souleva légèrement pour voir son visage, mais elle s'était tourné vers le côté opposé. Il se leva précautionneusement et sortit de la chambre en prenant garde de ne pas faire de bruit. La fraîcheur du salon, où les fenêtres étaient restées ouvertes, l'enveloppa agréablement. Il s'en approcha et passa de l'autre côté du rideau pour contempler l'extérieur. Des derniers étages de la Haute-Tour, on voyait toute la ville. C'était une nuit sans lune, mais les étoiles parsemaient le ciel. Il resta là quelques minutes, les idées vagabondes, incapable de fixer véritablement son esprit sur quoi que ce soit.

Il rentra. La brunette n'avait pas bougé. Doucement, il se glissa contre elle. Son souffle régulier confirma ce qu’il pensait : elle dormait profondément. Il avança la main, dégagea le visage de la jeune femme des épaisses mèches brunes qui l’encombraient, et s’attarda au passage sur le front, les tempes, dans ses cheveux. Son bras retomba contre elle, et l'entoura davantage. La douce torpeur du sommeil l'envahit, et il se laissa aller dans les bras de Morphée avec l'assurance naïve que, quoi qu'il arrive, tout irait bien.



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Alessandra de Marbrand
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Mer 27 Déc - 17:15

Pitié pitié pitié
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Mer 27 Déc - 17:15

Le membre 'Hailey J. Kingston' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'Grossesse' : 5
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