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Ça va et ça vient | solo avec Aria

Alessandra de Marbrand
Alessandra de Marbrand

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24/10/2012

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Mar 16 Aoû - 15:38





ARIANNA H. WADSON
—  It comes and goes in waves —

Ca va et ça vient par vagues. Elle était venu à croire que c'était ainsi, par vagues, frappant le rivage de plein fouet et s'effaçant aussitôt, laissant place à une vague suivante, tout aussi violente. La vie était une mer, les hommes avaient beau tenter de la dominer, elle n'avait et n'aura toujours qu'une seule maîtresse, les vagues. A la fois part d'elle et entité différente, sortant de son sein mais crées par des événements extérieurs. La houle était sienne, mais pourtant elle lui était insaisissable. Calme et déchaînée, neutre et passionnée, la vie est une mer, une mer faîte d'instants, passés, présents et à venir, une mer dont les vagues d'émotions frappent de plein fouet ceux qui ont encore la tête hors de l'eau dans l'espoir de les faire couler, les traînant vers le fond, là bas, dans le monde submergé, dans les abysses sombres, là où le soleil ne brille plus et où la vie à la fois perd et prend tout son sens : la mort. Les vivants, eux, tentent encore de s'émerger de l'eau. Portés par les vagues d'allégresse et de joie, ils se croient invincibles puis une autre vague les frappe, cruelle, vile, diabolique, elle les accable de tristesse, de chagrin et de détresse et les tire vers le bas, dans l'espoir qu'ils lâchent prise et se laissent aller vers le fond. Ça va et ça vient par vagues, et une fois que l'on est remis du choc d'une vague, que l'on pense que tout va bien, que tout est enfin pour le mieux, que tout ira bien, une autre vague nous frappe.

This one's for the lonely, the one's that seek and find, only to be let down time after time

Ses doigts se serrèrent autour du papier et le froissèrent d'un coup sec, déformant les mots écrits à l'encre noir dont l'on ne distinguait plus que quelques bribes ci et là entre les plis du papier qui vola à l'autre bout de la pièce, ricochant sur le mur avant de s'écraser sur le sol. La jeune femme jeta un regard noir vers le papier froissé entre ses larmes naissantes. Pour ces quelques lignes écrites à l'intérieur, elle le haïssait, mais plus que tout elle haïssait celui dont le nom était écrit à la fin. Celui qui l'avait trompé, qui s'était joué d'elle, encore, et naïve elle s'était laissé faire, encore. N'avait-il pas eu l'occasion de lui dire, n'avait-il pas eu l'opportunité de la prévenir lorsqu'ils étaient ensemble oh le vil avait du rire en voyant combien elle s'attachait à lui, sachant que ces intimes moments de tendresse lui seraient bientôt arrachés par une autre femme. Elle se sentait trahie dans l'affection qu'elle lui avait accordé, dans la confiance qu'elle lui avait aveuglément donné, dans l'intimité qu'ils avaient partagés. Noyés dans son coeur sous une vague de colère, tout ces moments semblaient faux à présent, morts, comme des cadavres tombant vers le fond de l'océan.

This one's for the torn down, the experts at the fall

Finalement, elle ramassa le bout de papier et le défroissa. Elle parcouru rapidement les quelques mots éclairés par la bougie, elle les connaissait par cœur. Il disait vouloir la voir, s'expliquer, elle n'en croyait pas un mot, il voulait l'a tromper, encore une fois, comme il l'avait déjà fait. Elle porta le papier au dessus de la flamme envoûtante qui embrasa le coin inférieur puis, lentement remonta vers le reste du papier, effaçant les lettres et les mots sous un tapis de cendres grandissant. Ses yeux suivaient la victoire du feu sur le papier, déjà la flamme avait atteint le haut du papier, faisant disparaître le premier mot qu'il y eut écrit, le dernier qu'elle y lira, son nom, Arianna. Envoûtée, elle regardait le feu consumer la feuille comme l'étincelle de colère dans son cœur brûlant les derniers restes d'amour qu'elle lui portait. Soudain, dans un geste de surprise, elle lâcha le reste de papier. Sur ses doigts de petites marques rouges étaient apparues sous l'effet de la flamme. Sous le charme du feu destructeur, elle n'avait pas vu que, ayant déjà détruit le reste du papier, la flamme s'était attaqué au dernier morceau qu'elle tenait entre ses doigts. Jetant un regard vers la bougie elle souffla sur sa flamme, se plongeant dans le noir, puis, s'éloignant du bureau, elle se dirigea vers son lit et se faufila entre les draps.

La tête sur l'oreiller, elle jeta un coup d’œil vers l'espace vide à côté d'elle puis songea aux fois où cet espace fut comblé, à toutes ces fois où il aurait pu lui dire et où il ne l'avait pas fait, à toutes ces fois où elle l'avait aimé et où il l'avait trompé. Pourquoi lui aurait-il dit après tout ? Une trahison n'est que plus violente lorsqu'elle est découverte ainsi, de la bouche d'un autre et lorsqu'on ne se doute de rien. Détournant le regard avec dédain elle fixa l'obscurité. Déjà, son esprit était ailleurs, loin de la trahison du cœur, alors que ses yeux s'attardait sur l'immense tableau noir autour d'elle, elle se demandait si c'était réel. Thenaar, la Guilde, son père, ils lui avaient tous promis que sa place était auprès d'eux, qu'elle appartenait à leur cause, qu'elle était importante, qu'ils étaient ce qu'elle avait cherché pendant des années. Elle se demandait si c'était vrai, d'abord septique, puis enthousiaste, à présent elle appréhendait l'excitation qui montait en elle chaque fois qu'elle pensait à eux. Elle voulait que ce soit vrai, et c'est peut être ce qui lui faisait le plus peur.

This one's fo the faithless, the ones that are surprised.
They're only where they are now regardless of their fight

Au début ils avaient passé du temps ensemble, il disait vouloir tout savoir de ce qu'il s'était passé durant son absence. C'est avec allégresse et tristesse qu'elle lui avait raconté tout depuis sa mort : son arrestation, son interrogatoire, sa libération, la mort de sa soeur, sa fuite, son expérience de voleuse, sa rencontre avec Charlie, Talisa, Maximilian, elle passa sous silence une partie de ses aventures avec Teresa, encore honteuse de ce qu'il s'était passé, elle lui raconta comment elle avait rencontré Isabelle, leurs débuts difficiles, puis l'affection qui était née entre elles. Le père écoutait sa fille en silence, une fois il s'excusa de ne pas avoir été là pour la protéger, de l'avoir abandonné ainsi. Cependant chaque fois qu'elle lui demandait ce qu'il avait fait toutes ces années, il restait évasif, disant qu'il raconterait tout en temps voulu. Jusqu'au jour où ce temps fut venu.

Ils se retrouvaient toujours hors de la ville, mais pas ce jour là, cette fois-ci il l'attendait dans une ruelle de la ville, il l'avait alors mené vers une porte de bois pourri encastrée entre deux maisons. Excitée, elle se demandait ce qui se cachait derrière cette porte. « Tu es prête ? » s'assura-t-il. La jeune femme hocha la tête, déterminée. « Je suis prête. » La porte s'ouvrit doucement sur un long corridor, vide. Arianna lança un regard interrogateur vers son père, ce dernier lui sourit d'un air qui se voulait rassurant. « Allez viens » dit-il en s'engouffrant dans le couloir. Elle lui emboîta le pas, hésitante, elle était soudainement moins excitée à l'idée de lever le voile sombre de ce secret si bien gardé. L'obscurité de l'étroit couloir l'oppressait, elle avançait dans le noir, tâtonnant les murs de chaque côté de ses mains  espérant croiser une porte, un flambeau, quoi que se soit, mais il n'y avait rien. Les murs étaient lisses, vides, parfaits pour accueillir cette obscurité éternelle. Peu à peu, le sol sous leurs pieds se déroba dans une pente légère qui, au fil des pas, devenait un peu plus pentue. C'est à ce moment là qu'elle réalisa qu'ils entraient dans les souterrains. Le sang de la jeune femme ne fit qu'un tour, elle s'imaginait Lorna et Teresa, parcourant ce royaume souterrain, prêtes à se jeter sur eux. Leur marche fut interrompu par une grille, celle ci barrait le chemin. Elle entendit un cliquetis de clés, puis le bruit d'une serrure qui s'ouvre, et finalement dans un bruit de gonds métalliques, la porte de fer s'ouvrit sur un escalier. Avec prudence, elle descendit les marches, prenant garde de ne pas tomber dans cette obscurité quasi totale. Le bruit de leurs pas fut alors couvert par des chants, au loin, des voix s'élevaient, leurs échos leur venait jusque ici, lugubres. La jeune femme s'arrêta, inquiète, mais son père lui prit la main et l'invita à avancer. Peu à peu, une lumière perçait au bout du tunnel sombre. Lorsqu'ils arrivèrent jusqu'à celle-ci, Arianna n'en crut pas ses yeux.

Ce n'était pas comme les souterrains qu'elle avait déjà visité, lugubres, vides, sales. Non, ce lieu là était comme sorti de nul part. L'entrée était une vaste salle où les flambeaux s'alignaient sur les murs décorés de fresque assurant une lumière constante sur les décors et sur les gens. Au centre de la pièce, une statue de marbre à taille humaine dominait la pièce. Elle représentait un homme à l'air grave, le poing sur la poitrine, tenant dans sa main libre une lance. « Qui est-ce ? » demanda-t-elle à son père. L'homme esquissa un sourire, et s'approcha de la statue, dans son regard brillait une lueur qu'elle n'avait jamais vu auparavant. « C'est mon seigneur, mon sauveur... » commença-t-il. « C'est notre père à tous, Dieu Noir, Maître des Ténèbres et de la Lumière. Thenaar. »

This one's for believing if only for it's sake

L'incompréhension la gagna, « Je croyais que les dieux n'existaient pas. » hasarda-t-elle. Son père détacha son regard de la statue vers sa fille. « C'est ce que je t'ai dis pour que tu ne crois pas aux tissus de mensonges qu'ils t'inculquaient, pour que tu ne pries pas les dieux traîtres. Aryn, Malsa, Thol, Thenaar, ils existent tous mais ils ne devraient pas, seul Thenaar mérite sa place dans les cieux. Seul lui peut vraiment guider les hommes, les vrais hommes, les vainqueurs. » Hésitante, la jeune femme ne pipa mot. Elle repensa à ces jeunes années où il lui disait toujours que les dieux n'existaient pas, que c'était une invention des hommes pour contrôler le peuple, que si les dieux existaient, ce ne seraient pas des dieux comme ceux du Trisal. « Je sais que ça peut paraître soudain, mais crois-moi, les dieux sont réels. A l'époque tu n'étais pas prête à savoir ce qu'il se tramait réellement, tu n'étais qu'une enfant, mais maintenant tu es prête, je le sais, je le sens. Tu es prête à connaître la vérité. » dit-il, saisissant le visage de son enfant entre ses mains et lui caressa la joue. « Dis moi tout. »

Il l'a conduit dans une autre pièce, c'était une salle immense et spartiate, les seuls meubles étaient de longues tables et bancs en bois sombre, le tout éclairé par des flambeaux accrochés aux murs sans aucun décor, il l'invita à s'asseoir à l'une des tables et prit place sur le banc face à elle. Et alors il lui raconta tout. « Au tout début, lorsque Aryn, Malsa, Thol et Thenaar voulurent créer les hommes, les dieux se déchirèrent en deux. Thenaar voulait créer des hommes forts et bons, les Vainqueurs, mais, craignant que ces derniers ne les surpassent, les autres dieux refusèrent et créèrent des hommes faibles, manipulables et bourrés de vices, ce sont les Perdants. Thenaar, fou de rage, voulu détruire les Perdants mais les dieux traîtres l'arrêtèrent et l'enchaînèrent dans les entrailles de la terre, juste sous nos pieds, sous Vivendale. » commença-t-il, l'air grave. On sentait dans son ton le mépris qu'il portait envers les dieux du Trisal et ceux qu'il appelait " Perdants ", chaque fois qu'il prononçait leurs noms, son ton changeait sur une note grave et plus sombre. « Heureusement, Thenaar avait eu le temps de peupler la terre de quelques vainqueurs. Il insuffla alors dans nos cœurs une graine de violence afin de faire de nous des guerriers pour la Cause. Afin de débarrasser la terre des Perdants et de libérer notre père de ses chaînes. Ainsi, à chaque générations, depuis sa prison souterraine, Thenaar nous envoie des Enfants de la Mort. Ce sont des jeunes qui tuent hors de la guerre, ceux sont les mères meurent en couche, ou qui donnent la mort accidentellement. C'est ainsi que l'on peut reconnaître un Vainqueur d'un Perdant et lorsque nous trouvons un Enfant de la Mort nous l'emmenons ici. » La jeune femme se leva du banc, elle en avait assez entendu. « Alors quoi, tu veux juste éradiquer tous les hommes, c'est ça que tu faisais pendant tout ce temps, tu allais dehors et tu tuais des gens pour sauver ton dieu ? Tu as choisis Thenaar plutôt que tes filles ? » lança-t-elle avec rage. « Ça ne me fait pas plus plaisir qu'à toi mais c'est ainsi, et tu ne crois pas qu'ils font pareil avec nous ? Ne t'es tu jamais sentie comme maudite, toujours entourée par la mort, avec toujours quelque chose qui ne va pas ? N'as-tu pas ressenti ce poids qui te poussait vers le bas, qui t'empêchait de vivre pleinement ta vie ? » La jeune femme déglutie, si, elle ne ressentait que trop ce poids, elle subissait la vie et la mort chaque jour avec cette sensation d'être un être maudit, destiné à ne jamais vivre heureux. « Si » avoua-t-elle à demi-mot. « C'est parce que tu es une Victorieuse. Les dieux t'accablent car tu n'es pas l'une des leurs. Et tant que tu n'auras pas embrassée ta destinée, tu sentiras toujours cette malédiction. Ils nous attaquent directement alors que Thenaar, lui, se bat loyalement, en envoyant des hommes contre des hommes. En quoi est-ce plus mauvais que ce qu'ils nous font ? » La jeune femme hésita, il marquait un point, et s'il avait raison, alors tout s'expliquait. Seulement, même si son coeur lui criait de croire à ces mots, dans son esprit résistait une petite part de doute. « Mais je ne suis pas une Victorieuse... je ne suis pas un Enfant de la Mort. » L'homme se leva et contourna la table pour attraper sa fille par les épaules. « Tu n'as pas besoin d'être une Enfant de la Mort pour être une Enfant de Thenaar. Tu es ma fille, et cela fait de toi une Victorieuse. La marque au dos de ton épaule, c'est celle de Thenaar. Nous sommes ces descendants directs, ceux des premiers hommes qu'il a crée avant d'être emprisonné par les dieux traîtres. Tu es des nôtres par ton sang, car c'est celui de Thenaar qui coule dans tes veines. Tu es sa fille comme je suis son fils. Nous sommes nés pour accomplir de grandes choses Arianna. Nous allons restaurer le règne de Thenaar. » La jeune femme se détacha doucement. « Restaurer le règne de Thenaar... en tuant des personnes innocentes là dehors. Certaines personnes n'ont rien à voir avec tout ça. » commença-t-elle. Elle pensa alors à ses amis, là dehors, des Perdants comme dirait son père, mais pas pour elle. Ils n'avaient rien à voir avec tout ça, ils se fichaient des dieux, ils voulaient juste vivre tranquillement leurs vies, Charlie, Luke, Talisa, Maximilian, la gloire, le pouvoir, la luxure, ils n'en voulaient pas, ils voulaient juste survivre. Méritaient-ils de mourir à cause d'une rixe qui n'était pas la leur, simplement car ils n'étaient pas nés du souffle du Dieu Noir. « Et nous ne leur ferons aucun mal. Thenaar n'a pas besoin du sang de tous pour se libérer de ses chaînes, seulement de ceux qui alimentent la puissance du Trisal. Une fois Thenaar libre, ils prendra sa revanche sur les dieux traîtres, sur ceux qui nous tourmentent depuis des millénaires, et nous reprendrons notre dû, nous régnerons sur la terre qu'il a crée et quiconque ne se met pas sur notre chemin n'aura aucune raison de nous craindre. »

Come on friends, get up now, you're not alone at all

Après cela il lui avait montré la Guilde, certains l'appelait la Secte des Assassins. D'abord, comme lorsqu'on lui présenta Thenaar, elle fut réticente puis, au fil des paroles, elle saisissait mieux les enjeux et se laissait emporter par l'enthousiasme. Pour la première fois depuis longtemps, elle se sentit à sa place. Ici, tout le monde avait un rôle. Et d'après ce qu'elle entendait, le sien paraissait grand. Elle apprit rapidement que les descendants directs de Thenaar comme elle était destiné à diriger, ainsi celui que les assassins appelaient " Le Gardien Suprême " n'était autre que son père. Elle avait donc, pour la première fois de sa vie, une place privilégiée, elle qui avait toujours vécu comme une habitante du petit peuple. Lorsqu'ils passaient, les personnes présentes sur leurs chemins s'inclinaient. Au début, cela la mettait mal à l'aise, son père lui, disait qu'il fallait du temps pour s'habituer à une telle responsabilité.

On lui expliqua tout, d'abord on lui fit faire le tour des lieux. La plupart des salles souterraines se ressemblaient dans leur ameublement sommaire, l'une d'elle se distinguait. C'était une large pièce circulaire, à son approche, une forte odeur s'en échappait. Lorsqu'elle pénétra à l'intérieur, l'odeur lui saisit aussitôt l'estomac et elle vomit les restes de son dernier repas. Conciliante, la prêtresse qui l'accompagnait, Theana, lui expliqua que cela arrivait toujours la première fois et qu'elle s'y habituerait, Thenaar s'en assurerait. Lorsque la jeune femme eut fini, il lui fallu lutter pour refréner la nausée qui, déjà, montait à elle à nouveau. Au centre de la pièce se trouvait un large bassin, seulement ce n'était pas de l'eau qui le composait, mais du sang. « Le sang des Perdants comme des Vainqueurs » précisa la prêtresse « C'est d'ici que Thenaar tire sa force, c'est de ce sang qui descend jusqu'à lui qu'il peut créer ses Enfants de la Mort et accumuler la force nécessaire pour se libérer de ses chaînes. » La jeune femme lança un regard vers le bassin mais détourna aussitôt les yeux. La prêtresse esquissa un sourire. « C'est ici qu'ont lieu les initiations et les funérailles de nos membres, c'est aussi ici que l'on prie et que l'on donne à Thenaar le sang de ceux que l'on tue à sa gloire. » Arianna attarda son regard vers les contours du bassin, quelques hommes y priaient, les genoux à terre, yeux fermés, seuls leurs lèvres semblaient bouger. Au centre du bassin se trouvait une statue de Thenaar, semblable à celle qu'elle avait vu la première fois qu'elle était venu mais cette fois-ci en bronze, elle était aussi beaucoup plus grande que la précédente, surplombant les hommes d'au moins deux fois leur taille. Theana continua de lui faire visiter les lieux, elle se disait charger des futurs initiés, elle tenta même de la taquiner en expliquant que normalement cela implique surtout de s'occuper d'enfants ou d'adolescents mais jamais d'adultes. Elles retournèrent là où son père lui avait tout expliqué la première fois, c'était en fait le réfectoire où tous les membres mangeaient ensemble. « Les premières tables au fond sont pour les Maîtres. Ceux qui dirigent après Son Excellence, je te les présenterais bientôt, les Maîtres ne sont pas supposés manger avec les simples initiés mais parfois, lors de l'arrivée d'une nouvelle recrue par exemple, ils peuvent venir à ta table. Toutes les autres tables sont pour les initiés, tu en feras bientôt partie.  » conclut la prêtresse avec un sourire. « En quoi consiste l'initiation ? » demanda-t-elle. « C'est simple. Tu devras d'abord purifier ton sang en en déversant une partie au dessus d'une flamme, c'est le Vivificato sanguis. Ensuite tu seras mené au grand bassin, là, tu devras t’agenouiller. Les autres invoqueront Thenaar pour qu'il t'accueilles. Le Maître Suprême te versera du sang du bassin sur les épaules, ainsi tu recevras la force de Thenaar. Après cela tu seras l'une des nôtres. »

This is for the ones who stand. For the ones who try again
For the ones who need a hand. For the ones who think they can

Allongée sur son lit, elle pensa au Dieu Noir. Etait-il vraiment sa destinée ? La simple évocation de cette idée l'a faisait trépigner d'impatience. Depuis qu'elle l'avait découvert, tout avait prit un sens, tout ce qu'elle n'avait jamais su expliquer jusqu'à aujourd'hui, à présent la poids de ce qu'elle avait longtemps cru être une malédiction s'était allégé, elle n'était plus seule, non, elle ne serait plus jamais seule maintenant qu'elle avait Thenaar. Elle n'attendait plus qu'une chose : être initiée. Elle avait voulu attendre, pour être sûre, mais maintenant qu'elle y repensait il n'y avait plus aucun doute. « Je suis prête » murmura-t-elle dans la nuit noire, à présent l'obscurité ne lui faisait plus peur, elle la réconfortait, comme si Thenaar était là à ses côtés, veillant sur elle pendant que les dieux traîtres sommeillaient.

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