Eskander | Tout le monde est un monstre aux yeux de quelqu'un d'autre
Alessandra de Marbrand
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24/10/2012
Mer 1 Avr - 23:19
ESKANDER / ALTAÏR
Everyone's a monster to someone
Cela faisait des heures qu'ils étaient là, à parler, et tous avaient quelque chose à dire, des on-dit entendus ci et là scellés de lèvres commères pour être ensuite délivrés à la première occasion venue. « Et vous savez c'qu'on dit sur lui, que c'serait le fils de quelqu'un d'important là-bas, d'un conseiller. » - « T'en as d'autres toi, l'est né dans un village de pêcheurs, comme nous tous, c'pas parce qu'il est capt'aine maintenant qu'faut aller lui inventer une vie qu'existe pas ! » Tu ne dois rien leur dire, promets le moi Eskander. Il ferma les yeux, le temps de quelques instants, il était onze ans en arrière. Et sur ses lèvres silencieuses il répéta ce qu'avait alors répondit l'enfant : promis. « T'as tout faux, moi j'me souviens de lui, qu'un gosse qu'il était alors, mais il causait bien, trop bien, moi j't'le dis, l'autre dit vrai, il était quelqu'un d'important. » - « Ah ! » Promis, se répéta-t-il, c'est promis. « Et puis, après son arrivée l'vieux Caracci, jamais il a plus voulu qu'on rejette l'ancre vers Portya et pourquoi ? Parce qu'il avait juste peur de perdre son protégé, si jamais on r'tournait là-bas, et l'petit il est notre capt'aine depuis quoi, un jour, qu'on met voile vers ses terres d'origines, c'est louche. » - « Ca sent pas bon pour nous ça. » - « Comment ça ? » - « Il va nous vendre ! » - « Et négocier nos vies pour un pardon, on aura les menottes et lui il... » « Vous avez fini ? » Et là, silence. Plus personne ne dit rien, n'ajouta ou ne nia quoi que ce soit. Le jeune capitaine savoura ces quelques instants de silence, les premiers depuis plusieurs heures, avant de reprendre. « Vous savez, si vous m'aviez juste demandé ça vous aurez épargné bien de la salive » Pas un bruit, les autres l'observent en silence, attendant la suite, mais pourtant il entend quelque chose. Promets le moi. Il tenta de s'éclaircir la gorge, faire taire cette voix par un autre son. Promets le moi. Echec. « Onze ans de cela, ce navire était sur ces mêmes eaux, allant droit vers les terres, comme ici, vers Portya. Et pourquoi ça ? Pour assouvir son rêve de vengeance. Il n'avait pas réussi. Mais nous tous, aujourd'hui, nous allons réaliser ce rêve, nous allons l'assouvir cette vengeance. »
Selon vous, qui a le plus de légitimité pour diriger le Nord et ses habitants ? De vents contraires, on ne peut pas en tirer grand chose, et il n'ait rien de pire au monde. Lui qui eut grandit dans une ville conquise, il sait. Rien de bon n'en viendra, rien de bon.
En quels dieux avaient vous foi ? Quelle est la religion que vous pratiquez ? Il en a foulé des terres, et il en a vu des pratiques et des fois, jamais les mêmes, pourtant ils sont tous pareils, des hommes. Abstraites et concrètes, il ne sait trop en quoi croire, ou s'il doit croire, tout simplement. Car si certaines fois lui paraissent d'une magnificience singulière, d'autres lui semblent ridicules. Alors en quoi faut-il croire, en la Mère, en la Terre, en la Racanātamaka, le Gā'īḍa, en Lì, en Thol, en Elia....
Que pensez-vous des réformes apportées par la nouvelle monarchie (destruction du Mur, abolition de l'esclavage, mise en place d'une armée, ouverture d'une arène...) ? Mauvaises pour les affaires...
A votre avis, comment les relations hors-terre vont-elles évoluer à présent (terres du continent, Afern, sept îles) ? Serait-ce comme à Portya ? Vingt deux ans avant que la ville ne soit reconquise, avec des alliés fluctuant, certains restèrent du début à la fin, d'autres n'arrivèrent qu'après, d'autres encore partirent en cours de route et d'autres ne s'en mêlèrent jamais. Oui, pensa-t-il, ce sera pareil.
MAI 1258 - Naissance d'Eskander (44 ans) AOU 1265 - Eskander a sept ans lorsqu'il est enlevé par Caracci, un flibustier, mais ses parents refusent de céder au chantage exercé sur eux et abandonne leur fils aîné. Caracci n'a pas cœur de tuer le gamin et le garde auprès de lui. Altaïr est né. DEC 1276 - A la mort de Caracci, il est élu capitaine. FEV 1277 - Le Sac de Portya. Plusieurs équipages de pirates participant au rikavarī (une reconquête des terres volées) prennent la cité-état de Portya. La ville est mise à sac jusqu'au départ des envahisseurs puis laissée à ses habitants légitimes.
Que puis-je vous dire à part que....j'ai craqué, encore, et encore. Mais bon peut on vraiment résister à un pirate avec la bouille de Toby Stephens ?
Ah et juste un petit détail, Eskander était son prénom de naissance, enfin c'est toujours son prénom puisqu'il l'a reprit y-a quelques temps mais il a passé des années à se faire appelé Altaïr, nom que lui avait donné son père adoptif, le bon vieux capitaine Caracci.
(en tout cas on va bien s'amuser)
raconte moi une histoire
2 août 1265. A peine sept ans, encore un enfant. Il avait beau se tourner et se retourner dans son lit, il n'arrivait pas à trouver le sommeil. Il attendait que ne passent ces heures interminables jusqu'au lever du soleil, minutes traînantes, heures lentes. Il avait beau fermer aussi fort qu'il le pouvait ses paupières, son esprit, lui, était tant en émoi qu'il ne pouvait s'apaiser, comment pourrait-il arrêter de penser au jour qui tardait tant à pointer le bout de son nez, lui qui promettait tant de belles choses. Athaleen, lui avait promis de lui donner un baiser. Ah Athaleen, pas l'une de ses filles prédestinées à la Cour, ne sachant que sourire et danser, non elle n'était ni douce ni élégante, elle elle criait et se battait avec les autres garçons de son quartier, toujours crottée et mal fagotée dans des pantalons trop grands pour elle. Ils n'étaient pas du même monde, c'était indéniable, mais depuis qu'il l'a connaissait jamais ne s'était-il senti aussi vivant. Elle l'avait amené partout avec elle, lui faisant découvrir toute la ville. Il avait vécu sept ans dans l'enceinte de Portya et jamais il n'avait mis les pieds dans les trois quarts des endroits qu'elle lui avait montré et... Qu'y a-t-il ? Quelqu'un ? Non, la chambre n'était que noir et silence. A peine entendait-il le souffle de son frère, Artuk, qui dormait dans un autre coin. Il balança les draps au pied du lit et se leva. Le silence. Rien. Eskander s'approcha de la fenêtre et l'ouvrit. Se hissant sur la pointe des pieds, il parcourut du regard les rues et le port, tous déserts, point d'alarme, pas une voix, seulement quelques bruits de pas. Sûrement un navire arrivait dans la nuit, pensa-t-il, ou quelques ivrognes revenant de la taverne. A moins que...une voix, oui, à peine perceptible mais elle se rapprochait et bientôt il pu en saisir le sens. Elle chantait.
Nous naviguons, et par ses pouvoirs Moi et mes frères vogueront. Yo ho sur l'heure Hissons nos couleurs. Hissez ho, l'âme des pirates Jamais ne mourra.
Bientôt plusieurs voix se joignirent à la première, des fenêtres et portes s'ouvrirent, des cris retentirent, des cloches se mirent à sonner, et le bruit d'un canon recouvrit tout ce bruit. « Eskander recule ! » avait crié sa mère en le tirant en arrière « Mère, qu'est-ce qui se passe ? » avait demandé Artuk, encore à moitié endormi, en se frottant les yeux. « Les garçons écoutez-moi bien. Vous restez ici et ne sortez sous aucun prétexte d'accord ? Et surtout, vous veillez l'un sur l'autre. » leur dit-elle, et puis elle leur avait embrassé le front et était partie. Sa voix, pensa-t-il, elle tremblait, elle avait peur.
Cela faisait des heures qu'ils attendaient, et l'attente lui devenait de plus en plus insupportable, son frère n'arrêtait pas de chouiner, et ses trois sœurs qu'on avait fait emmener dans leur chambre pleuraient et criaient en même temps, le tout entrecoupé de hoquets. Les premières heures, en bon aîné, il avait tenté de tous les rassurer, mais plus les heures passaient plus il avait lui même peur. Il l'avait entendu, ce chant, un chant de pirates. Nous sommes attaqués pensa-t-il. Mais tout ça n'avait pas de sens pour lui, on lui avait apprit que les pirates attaquaient en mer, jamais il n'eut entendu parler de la moindre attaque d'une ville comme la leur, jamais jusqu'à aujourd'hui. Des bruits s'élevèrent dans le couloir, d'abord des paroles, puis des cris, des bruits de choc, de métal, de guerre. De l'autre côté de la porte, on s'acharna sur la poignée. Eskander sentait son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine. Ils n'ont pas la clé se répétait-il, ils ne peuvent pas entrer sans la clé. Et la porte tomba.
« Vous faîtes c'que j'dis ou je le tue votre môme ! » La lame était plaquée contre sa gorge, prête à la lui trancher. S'il vous plaît, s'il vous plaît, non, il pleurait, suppliait, mais rien n'y faisait, ces ravisseurs ne lui causait pas à lui mais à ses parents, là, en haut des remparts avec le reste de l'armée de la ville. « Et bien, qu'attendez-vous, tuez le si vous le voulez » Quoi ? « Quoi ? » Comment...elle... elle... sa propre mère. « Vous laisseriez mourir votre fils aîné pour une ville qui n'est même pas votre » - Là est votre erreur, Portya est à nous, et si quelques fils doivent mourir, ainsi soit-il. Vous voyez ceci, commença-t-elle, soulevant ses jupes, des fils, j'ai de quoi en faire d'autres. Jamais vous ne nous ferez céder ! » Et alors tout devint noir, froid, et mouillé.
« Alors ? Tes cartes t'ont parlé ? T'ont-elles prévenues de ma venue ? » La diseuse de bonne aventure releva la tête. L'homme indiqua les cartes éparpillées sur la table d'un mouvement de tête. « Alors ? »
son histoire résumée (spoiler !):
Le 2 août 1265, Eskander, fils aîné des Demiroğlu, est pris par un flibustier du nom de Caracci qui voulait l'utiliser comme chantage sur ses parents, régents de la ville conquise de Portya. A l'époque, la cité faisait partie des territoires hirriens qui avaient été volés plusieurs années auparavant par Atlinda. Le chantage de Caracci ne fonctionne pas, les parents d'Eskander refuse de rendre la cité et laisse leur fils aîné à son triste sort (dans une scène 100% inspirée par la légende de la Bataille de Forli que je prendrais le soin de réécrire comme il se doit bientôt) mais le vieux pirate n'a pas la force de tuer le gamin et en fait son protégé et Eskander prend alors le nom d'Altaïr.
Onze ans plus tard, Caracci meurt et Altaïr est nommé capitaine, sa première action en tant que capitaine est de retourner à Portya finir ce que Caracci avait commencé il y-a onze ans, mais cette fois-ci pas seul. Plutôt que quelques actions disparates, Altaïr préfère se mêler au mouvement du rikavarī (reconquête des terres hirriennes) et sera en première ligne lors du Sac de Portya. Lui et ses alliés attaquant par la mer, les armées hirriennes par les terres, la ville tomba en quelques semaines, mais non sans encombre. Lors de ces semaines il retrouva ses parents et les vit pendre, il réussit à faire gracier son frère, Artuk, et l'une de ses deux sœurs, l'autre ayant été tué durant les attaques et son navire, celui de Caracci, fut sérieusement endommagé et coula peu après, il récupéra alors le navire de sa famille et le renomma le Rikavarī.
Entre 1277 et 1302 il a continué sur sa lancée, fluctuant entre politiques aferniennes et une piraterie plus "pure" selon les années et les conflits en cours. Et maintenant, il a jeté l'ancre à Vivi. J'ai pas encore trouvé une raison pour son séjour là-bas, mais si vous avez un personnage traînant dans les bordels et tavernes, on a de quoi se faire un petit rp
Alessandra de Marbrand
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Ven 26 Juin - 23:20
Est-ce que j'ai décidé de terminer l'annexe sur Hirri que j'avais laissé en plan depuis un an en même temps que mes fiches en cours ? Evidemment, et voilà ce que ça donne, c'est le bordel je l'admets, on comprend quedal, je l'admets aussi, mais ça va s'éclaircir (sinon demandez moi carrément, j'expliquerais tout)
Bonne et mauvaise nouvelle, en tentant d'écrire son histoire je me rends bien compte d'une chose, il y-a beaucoup à dire, beaucoup trop pour une fiche, sur les huit parties que j'avais considéré importantes à résumer dans l'histoire je partais carrément sur un rp dès le premier point alors...comment dire, vu le nombre de fiches qui m'attend je vais calmer mes ardeurs et laisser ces points se développer en rp, surtout que pour lui ce sera facile, il est un homme dont les histoires et les légendes font le personnage en lui-même, ce qu'on dit sur lui, sur ce qu'il a fait, n'a pas fait mais qu'on pense qu'il a fait etc.
Seyrane de Larant
Divine plume
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Ven 28 Aoû - 11:55
damn me qui n'a pas posté de message pour saluer l'arrivée du futur bourreau des cœurs de Vivendale! j'ai trop hâte de le voir en action maintenant qu'on le connaît un peu plus