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We want war | Episode 2.02

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The Evil Queen
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Sam 23 Mai - 16:38




Jasmine E. Casey
— « It's a disaster I don't wanna hurt anyone. » —

Jasmine avait réussi à pénétrer dans l'enceinte de Vivendale. Ils avaient réussi. Ce n'était qu'une question de temps avant que les Étrangers ne gagnent du terrain et écrasent tout sur leur passage. La guerre est arrivée et c'est trop tard pour la stopper. La jeune femme s'avançait lentement sur le terrain animé, triste et désastreux. Ô combien elle détestait regarder des gens se battre et le sang couler sans aucune émotion et sans pitié. C'était le seul moment où toutes les personnes confondues se transformaient en monstres, ceux de ses plus grands cauchemars, et s’entre-tuaient comme si la situation était naturelle et quotidienne. Tout était sur le point de changer. D'ici quelques heures on connaîtrait le vainqueur ultime de cette bataille ravageuse. Pour le moment, impossible de distinguer qui se défendait le mieux. Les deux camps avaient perdu déjà tant de combattants, et cela ne faisait que commencer. Personne n'allait être épargné parmi la foule déchaînée.  

L’Étrangère se tenait droite, la tête haute essayant de garder un regard constant. Ce n'était pas le moment de baisser les yeux par crainte d'observer la vue massacreuse et immonde devant elle. Un seul faux pas et quelqu'un découvrirait qu'elle était faible. Oui, faible est le mot. La jeune blonde ne pouvait pas se battre, elle était incapable de tuer quelqu'un de sang froid, incapable de faire du mal à qui que ce soit. C'était un grand problème quand on se retrouvait aux premières loges lors d'un champ de bataille. Cela dit, ce n'était pas elle qui allait faire le spectacle, Jasmine allait être celle qui jouerait la spectatrice. Celle qui allait observer ses compagnons s'effondrer un par un devant elle sans pouvoir rien faire. Malheureusement il n'y avait pas d'autres solutions, à ce moment là les Ombrageux et les Villageois étaient détestables malgré qu'ils ne faisaient que de se défendre face à l'attaque imminente et dangereuse que leur infligeaient l'armée venue de l'Autre Terre.

Jasmine Eliana Casey était bien l'une des seules à ne pas avoir revêtu sa plus belle tenue de combat. Aucune arme à part une pauvre lame qu'elle avait dans sa poche en cas d'extrême besoin, elle était inoffensive aux yeux de l'ennemi. Sûrement l'une des seules encore qui ressentait de la compassion et de la peine envers ceux qui n'allaient pas survivre aujourd'hui. Elle ne se voyait pas comme un animal froid et vide de sens qui voulait simplement faire souffrir son rival en guise de vengeance. La blonde se tourna vers un des soldats Étrangers qui était à ses côtés. « Puis-je arrêter cela ? » Il était évident que non. Mais poser une question aussi stupide et inutile la rassurait tout de même en un sens. Des cris retentissaient à travers les rues. Elle continuait d'avancer avec sa petit escorte jusqu'à une ruelle sombre et humide.

On pouvait sentir une odeur de rouillé et d'usure. Mais ils tombèrent nez à nez avec deux soldats Ombrageux. Jasmine se doutait qu'ils allaient être tués dans la seconde suivante, ils ne faisaient pas le poids face à la troupe d’Étrangers derrière elle qui était composée du double de combattants. Ils étaient nombreux qu'eux, les rivaux n'avaient aucune chance. Un de ses alliés s'approcha et leva son épée, prêt à transpercer l'ennemi. La jeune femme s'écria au denier moment. « Attendez. » Ils la regardèrent avec un air d'incompréhension. La petite blonde se positionna alors contre toutes attentes devant les deux Ombrageux. « Laissez-les partir. Je suis de votre côté mais je ne suis pas là pour blesser quelqu'un. Alors évitez de les massacrer devant mes yeux. Je vais m'occuper personnellement de ces deux là, pendant ce temps ramenez-nous des têtes ennemies servies sur un plateau d'argent. » Évidemment elle n'avait aucun rang pour se permettre de donner des ordres mais elle refusait catégoriquement de se salir les mains. Et ses alliés s'avaient qu'elle n'avait pas complètement tort, ils étaient seulement deux dans la ruelle alors qu'il y avait une centaine de rivaux à quelques pas.

Elle observa la troupe regagner le cœur de la bataille et se retourna vers ses deux ennemis potentiels. « Maintenant déguerpissez. Estimez-vous heureux d'avoir encore vos têtes d'imbéciles posées sur vos épaules. » Jasmine les laissa s'enfuir et s'engagea dans une autre ruelle.



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Sam 23 Mai - 18:19




Jade A. McGuire
— « Just a funny time with blood. » —

La jeune femme était sur le point de perdre, de sombrer, de tomber dans le néant et d'abandonner le combat. Elle rouvrait les yeux, en attendant presque que l'ennemi se dépêche d'en finir une bonne fois pour toute. Quand tout à coup, un homme brun débarqua de nulle part et planta brusquement son épée en plein dans le cœur de l'Etranger. Cet ange tombé du ciel venait de lui sauver la vie. Il l'aida à se relever et élimina les autres rivaux alentours. Dante lui lança ensuite son épée qu'elle rattrapa avec une agilité déconcertante. « Merci Superman. Ou devrais-je dire mon glorieux chevalier en armure étincelante. » Elle replaça une mèche brune derrière son oreille en riant et déguerpissait rapidement en adressant un large sourire à son allié. Pas de temps à perdre, le combat était encore actif.

Jade courait en hurlant et fonça de nouveau dans le tas. Elle massacra une dizaine d'ennemis les uns à la suite des autres. Le liquide rougeâtre giclait de tous les côtés. On aurait dit qu'elle se prenait pour une guerrière de pacotille qui s'amusait à détruire tous ceux qui avaient le malheur de croiser son chemin. La brune évita de justesse un Ombrageux qui se tenait un peu trop près. Il dût baisser la tête afin de ne pas recevoir la lame en pleine mâchoire. Elle haussa les épaules en lançant un simple « Oups désolée. » et repartit à l'attaque. La jeune Ombrageuse dévalait les ruelles à la poursuite de rivaux à abattre. Au bout de quelques minutes, la brune s'éloigna du cœur de l'Enclave et se retrouva seule dans une rue visiblement calme. Elle sursauta quand un bruit sourd se fît entendre. Un Etranger venait de massacrer un autre Villageois. Le corps inerte tomba brutalement sur le sol. En observant, elle put apercevoir une pure vision d'horreur. La pauvre femme avait les vêtements déchirés, des membres ôtés cruellement et des blessures sur chaque parcelle de peau. Jade Anastasia s'empressa d'aller se cacher derrière des fougères non loin. La place était pratiquement vide et il n'y avait qu'une seule maisonnette. Sûrement les Étrangers qui s'étaient déjà attribués un petit repère. Affolée, elle regardait les alentours. Où était passé le reste de la population ? Apparemment ils étaient tous regroupés au centre de Vivendale. Et peu s'était aventuré hors des ruelles principales, d'où son erreur.

La brune de tarda pas à se redresser et faire demi-tour avant qu'elle ne se fasse repérer. Mais trop tard... Une voix s'éleva juste derrière elle. « Maintenant c'est à ton tour. » Deux Étrangers l'attrapa par le bras et l'entraînèrent vers la maison en face. Ces deux-là semblaient s'amuser à torturer leurs victimes avant de les achever. Ils pénétrèrent dans la pièce. Elle s'attendait à voir une dizaine d'ennemis à l'intérieur, or il n'y en avait qu'un seul autre qui se basculait sur sa chaise avec une bouteille à la main. « Oh les gars, vous nous avez ramené une nouvelle proie ! » Franchement génial, il fallait qu'elle tombe sur des hommes à moitié bourrés entrain de faire leur pause pendant que leurs compagnons se battaient afin de récupérer le trône et le pouvoir. Un des trois gros balourds l'attacha et la déposa sur une table. Si elle voulait s'enfuir, la jeune femme devrait partir avec la table en même temps, raté pour une tentative d'évasion. Ils arrachèrent son haut, ramassèrent son épée et lui balancèrent le liquide contenu dans la bouteille en pleine figure. Un des hommes prit ensuite une lame et lui entailla la peau, traçant une ligne fine et droite tout le long de sa cuisse. Plus d'arme, un ruban sur la bouche pour l'empêcher de crier, on pouvait dire qu'elle avait le don de s'attirer dans des situations embarrassantes et périlleuses.

Ils la laissèrent un long moment comme cela, avant de décider d'inventer un nouveau jeu. Les trois hommes la détachèrent et la plaquèrent contre un mur, puis se mirent à un jeu de lancer de couteaux. Chacun leur tour, ils balançaient des lames qui passèrent à quelques millimètres de sa peau. Quand l'un réussi son lancé et l'objet tranchant vint se planter dans sa jambe, puis... « Je crois qu'on vient de la tuer. »

Jade se réveilla une heure plus tard. Plus de cordes lui serrant les poignets, mais simplement une fine lame planté dans l'estomac. La douleur était lancinante, insoutenable... La jeune femme retira l'objet d'un coup sec en hurlant et se força à se lever afin de sortir de la pièce. Les hommes n'étaient plus là. Où était-ils passés ? Repartis à l'attaque ailleurs ? Juste du sang coulant à flots. C'était d'ailleurs étonnant qu'elle soit encore consciente à ce stade. Elle fît quelques pas à l'extérieur mais s'écroula rapidement sur le sol.



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Seyrane de Larant
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Lun 25 Mai - 1:04




Aaron S. Bushby
— « que serait l'avenir ? un monde sans honneur » —

Tandis que sa monture employait toute sa puissance à fendre la foule se battant à pied et à se frayer un chemin sur le sol jonché de corps,  Aaron essayait de reprendre contact avec la réalité. Depuis combien de temps avaient-ils franchi les portes de Vivendale ? Il n’aurait su le dire. Des secondes comme des siècles avaient pu s’écouler depuis que le signal de l’assaut avait résonné dans le silence de la plaine et que l’armée s’était élancée sur la ville. Le guerrier se souvenait avoir galopé bride abattue vers la Porte Sud afin d’ouvrir le chemin à la Reine, qui devait s’introduire aussitôt dans l’Enclave. En arrivant aux portes, il avait remarqué Margaery à quelques dizaines de mètres et avait gardé un œil sur elle jusqu’à ce que la contre-attaque Ombrageuse riposte. Mus par une férocité sans égale, ils s’étaient abattus sur l’armée de Katharina et avaient causé de nombreux dégâts. Les corps tombaient comme des mouches à chaque instant, et désormais une lutte effroyable s’était engagée et elle ne s’arrêterait que lorsqu’il n’y aurait plus que des cadavres pour peupler les rues. La violence de ce combat dépassait les limites de l’entendement et ses protagonistes livraient leurs vies avec la même rapidité qu’ils l’avaient reçue. Le fragile équilibre entre vie et mort qui constitue l’essence même de l’humanité était définitivement, irrémédiablement rompu. Les enjeux de cette bataille dépassaient largement l’échelle d’une vie humaine ; mais à cet instant d’apocalypse l’unique chose qui importait était de tuer l’adversaire, avec un systématisme glaçant et de se servir de la rage inouïe qui coulait dans ses propres veines pour survivre une minute de plus.

« Cut off one head and two more shall take its place. »

Emporté par le flot de combattants, Aaron se dirigea tant bien que mal vers le quartier Est, où devait normalement se trouver Katharina. Il ne prêtait plus attention aux dizaines de corps qui s’amoncelaient sur les pavés et se contentait d’avancer, tranchant d’un geste sec et systématique la gorge de ceux qui s’opposaient à son passage.  Le bruit du combat était assourdissant, et son ouïe n’était pas l’unique de ses sens à être submergé. Le piétinement des chevaux et des hommes, la chute des cadavres soulevaient des nuages de poussière qui brouillaient sa vue tandis qu’il sentait déjà le goût âcre du sang et de la terre sur sa langue. Même le spectateur immobile de cette scène apocalyptique n’aurait pu déterminer lequel des deux camps avait l’avantage, mais si une chose était sûre c’était que les Étrangers était supérieurs en nombre aux Ombrageux. Et si le brun ne doutait pas de la valeur et de la force des membres de la redoutée Guilde des Ombres, il connaissait également mieux que quiconque la puissance de l’armée rassemblée par Katharina. Réaliste mais confiant, il cheminait donc vers son but sans se préoccuper d’autre chose, poignardant ça et là lorsqu’il en avait l’occasion.

« Ce devait être une ville aux voies larges, très vide et silencieuse. Une ville frappée d'un malheur. Quelque chose comme une défaite. Désertée. Une ville de pierre à parcourir la nuit sans croire à l'aube. On voyait des chiens s'enfuir derrière des colonnes, surpris à dépecer une charogne. Des épées abandonnées, des armures.
Les restes d'un combat sans honneur. »

Plus le guerrier s'approchait du quartier Est et plus nombreux étaient les cadavres Étrangers qui jonchaient le pavé. Soudain mu par une inquiétude pressante, Aaron éperonna son cheval. Les Ombrageux étaient partout, infligeant une cuisante défaite - qui se traduisait par la mort - aux Étrangers restants. Le brun engagea un corps-à-corps face à un membre de la Guilde enragé, dont l'agilité et la rapidité rendaient les coups difficiles. Il parvint à l'atteindre au flanc à plusieurs reprises et finit par le laisser inconscient sur le sol. Il perdait tant de sang que sa mort n'était qu'une affaire de minutes. Le guerrier remonta sur son étalon, désirant garder ce précieux atout et repartit de plus belle. Les adversaires se faisaient de plus en plus nombreux, et dans son imprudence le jeune homme essuya un sale coup d'épée dans la cuisse. La douleur se répandit dans tout son corps tel un éclair et l'ennemi profita de son inattention pour lui asséner un second coup, cette fois une estafilade profonde à l'épaule. Surmontant la souffrance cuisante des deux blessures, il reprit le dessus et planta sa propre épée dans le cœur de l'Ombrageux. Alors qu'il relevait la tête, profitant de courtes secondes de repos et tentant d'évaluer les dégâts, il entraperçut une chevelure blonde aux reflets roux qui dansait à quelques mètres de là. Il ne faisait pas de doute que c'était Margaery. Aaron ressentit soudain le désir pressant d'aller vers elle et de se battre à ses côtés. Seulement sa bonne volonté fut entravée par un nouvel adversaire qui se précipita sur lui et le désarçonna. Le corps de l'Étranger heurta lourdement le sol, et le soldat - car cette fois ce n'était pas un Ombrageux - en profita pour le bourrer de coups, malheureusement pour lui désarmé. Péniblement, il parvint à se relever et engagea alors un féroce combat aux poings. Quelques instants plus tard, l'homme gisait par terre et le brun récupérait à nouveau sa monture.

Lorsqu'il tourna la tête, Margaery si c'était bien elle avait disparu. Paniqué, il enfourcha l'étalon et s'élança dans une ruelle. Au bout, il tourna à droite et enchaîna ainsi les rues qui se désertaient. La ville se transformait, et prenait l'aspect d'une ville fantôme, désertée et silencieuse. On entendait au loin les cris de la bataille, mais elle semblait se dérouler à des kilomètres de là. Les sabots de sa monture résonnaient sur le pavé et l'écho s'amplifiait entre les murs rapprochés, créant un bruit de cavalcade qui ne faisait qu'ajouter à la terreur du guerrier. À ce roulement s'ajoutait le bruit de son propre souffle, une respiration saccadée qui paraissait avoir la force d'un ouragan. Le sang battait à ses tempes, sa vue était brouillée. À cet instant, Katharina n'avait plus aucune importance, tout comme la conquête de Vivendale ou encore la froideur de ses derniers échanges avec son ex-compagne. Il n'était mu que par une seule idée : la retrouver. Un instinct de protection primaire s'était emparé de lui et le poussait en avant, dans une course effrénée. La rousse avait surement été capturée par la Guilde, et qui savait ce qui pouvait advenir d'elle ?

Soudain, l'Étranger déboucha sur une place. Au centre était dressé un bûcher improvisé, fait de planches de bois probablement arrachées aux maisons les plus proches. Les flammes dévoraient le bois, et au sommet de ce tas de brindilles se trouvait... Margaery.
Margaery ligotée, se débattant comme une folle pour essayer de se dégager des liens qui lui entravaient les mains. Margaery décoiffée, ensanglantée, et qui paraissait sur le point d'être asphyxiée par la fumée. En dehors de cette scène d'horreur, la place était vide.
Aaron crut défaillir. Il hurla son nom. Le temps semblait s'être suspendu et son cerveau ne recevait plus aucun signal de ses muscles. Son corps semblait seulement une enveloppe charnelle qui n'abritait... rien. Le vide. Le néant.
Son centre nerveux ne tarda pas à le rappeler à la raison. Son absence avait duré dix secondes. Il sauta à bas de son cheval, qui terrifié par le feu détala ventre à terre et s'élança vers le bûcher. Malgré ses deux blessures qui le lançaient horriblement, il parcourut les trente mètres en un rien de temps et malgré les flammes qui attaquaient ses vêtements, il bondit au sommet du bûcher. Les mains tremblantes, la vue brouillée, il s'empressa de défaire les liens de Margaery. Elle avait perdu connaissance. La suie et la poussière se mêlaient et l'empêchait de voir précisément ses propres gestes. Il ne restait qu'un lien, mais le feu s'attaquaient déjà à eux. Sortant le poignard qu'il lui restait, il trancha la corde d'un coup sec, éraflant sans le vouloir le poignet de la rousse. Puis, la soulevant avec toute la délicatesse dont un homme exténué, blessé et sur le point de s'évanouir est capable, il sauta à bas du bûcher.

Il allongea le corps inconscient de sa bien-aimée sur le pavé frais et chercha désespérément une source d'eau quelconque. Par chance, à quelques mètres un vieux seau en fer rouillé destiné à recueillir l'eau de pluie contenait un fond de liquide plus ou moins clair. Il s'en saisit et humidifia le visage de la jeune femme, ses tempes en priant silencieusement pour qu'elle reprenne conscience. Son pouls était faible, mais battait malgré tout.
Après de longues minutes qui semblèrent des millénaires, l'Étrangère battit des paupières et ouvrit les yeux.


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Dezbaa
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Lun 25 Mai - 16:20




Caliel F. Hopkins

— « Sometimes, I remember. » —

Boum. Boum. Boum. Derrière le mur, les coups de bélier s’écrasaient contre les portes, propulsés par la force de dizaines d’hommes. Boum. Boum. Boum. Syf renâclait, impatient de se jeter dans la bataille, apeuré par les bruits qui agressaient ses oreilles. Boum. Boum. Boum. L’animal frappa le sol de ses antérieurs en poussant un petit hennissement ; Caliel tira sur les rênes et, dans le cliquetis du métal, rassura sa monture d’une caresse sur l’encolure. Lui aussi avait peur ; il devait bien se l’avouer. Son cœur, à l’abri de sa poitrine pour un temps encore incertain, s’emballait, partant dans une cavalcade déchaînée, frénétique, comme s’il cherchait à fuir avant que le pire n’advînt. Il essayait d’étourdir son hôte en faisant résonner ses hurlements sanguinolents dans son cerveau, battant le fer à ses tempes, mais rien n’y faisait. Parce que, certes, il avait peur – de la mort, de la perte, pour lui, parfois pour les autres – mais il ne pouvait se résoudre à se réfugier dans un recoin sombre, tel un lâche, un pleutre. Non, il devait combattre, cela relevait de son devoir. Il devait défendre ce en quoi il croyait : la liberté et la justice.

Sous la pression, la porte Sud céda, livrant ses protégés à l’avidité des mercenaires, qui poussaient vers le ciel leurs cris de liesse. Des éclats de bois furent projetés dans l’espace, cisaillant le temps. Le jeune homme leva un bras pour s’en protéger, quelques uns ricochèrent sur son armure métallique, tandis que Syf se dressait sur ses postérieurs, les yeux révulsés de terreur. Son cavalier ne perdit pas une seconde et pressa violemment ses flancs. L’animal s’élança en avant, se jetant dans la mêlée. Et la poussière, le sang, les cris, les pleurs ; tout explosa en un divin chaos. L’épée de Caliel s’abattit une fois, deux fois, trois fois… puis il arrêta de compter. Mieux valait ignorer le nombre de victimes que l’on faisait, à moins que l’on fût en mesure d’apprécier le fait de donner la mort. Il y était aujourd’hui indifférent, sur le moment, mais se rappelait des premières gouttes carmin qu’il avait vues s’écouler, et savait que les défunts n’hésiteraient pas à venir voguer sur le flot paisible de ses rêves.

Peu à peu, le ciel s’assombrit et de fines gouttes de pluie se mirent à glisser sur les toits et les armures. Le pelage de Syf, qui avait pour habitude d’étinceler, avait été terni consécutivement par la poussière et le sang, qui sous l’injonction du ciel orageux, s’enlaçaient pour couvrir tout son corps. Il asséna un coup fatal à son assaillant, qui glissa de son destrier pour s’écraser sur les pavés souillés. Levant furtivement la tête vers les nuages menaçants, il aperçut soudain une épaisse tour de fumée qui s’élevait inéluctablement. Du feu. Et la pluie, trop légère, ne trouverait pas la force de l’éteindre. Peut-être y avait-il des gens prisonniers des flammes ? Des dizaines de visage défilèrent devant ses yeux ; il craignait le pire. Et s’il en connaissait certains ? Sans plus attendre, il fit faire volte-face à l’étalon, et l’encouragea à s’enfoncer dans la ville.

C’était la place centrale. Ni les maisons, ni les boutiques, ni les habitants n’étaient touchés. Il n’y avait qu’un seul et unique piquet. Long, droit, strict, enflammé. Il se reflétait dans les yeux de Caliel, et renvoyait à son esprit une autre image, à la fois différente et similaire. Deux piquets. Et deux personnes. Il frissonna violemment, les pupilles dilatées à l’extrême. Il se souvenait avec une exactitude effrayante du jour où tout avait vraiment commencé. Ce jour qui, de fil en aiguille, l’avait mené jusqu’ici. Ici, à ce bûcher où, cette fois, n’était liée qu’une seule personne. Une jeune femme dont les cheveux se distinguaient à peine des flammes écarquillait les yeux de terreur.

De la rue où il se trouvait, il demeurait à l'abri des regards. L'hésitation fit palpiter son cœur. Devait-il délivrer cette étrangère des flammes avides de sa chaire ? C'était une ennemie. Devait-il pour autant la laisser périr dans d'atroces souffrances ? Il pourrait lui trancher la gorge pour abréger son supplice. Était-ce juste ? Son étalon frappa le sol de son antérieur droit. Il allait s'engager, lorsqu'un homme se précipita vers le feu et, tranchant les liens, sauva la rousse. Il l'étendit sur le sol, attentif à son souffle. Le jeune homme aurait aimé pouvoir réaliser le même exploit face à ses parents. Mais, à neuf ans, il avait simplement regardé les corps se consumer, se désagréger peu à peu, les dents serrés pour ne pas crier, les yeux inondés et le corps brûlant. Il ferma les yeux un instant. N'y pense pas.

Ce fut l'instant de trop. Une masse vint percuter ses côtes avec force. Il chuta ; Syf s'enfuit en poussant un hennissement de détresse. Le souffle coupé, il était à terre, tâtonnant pour ramasser son épée. L'arme de son adversaire s'abaissa à nouveau sur lui. Il la retint d'un coup justement placé. Essayant de se relever, il suffoqua, s'appuya contre un mur, retomba à genoux. Le thorax compressé, broyé, il cracha du sang, toussant. Roulant sur le côté, il évita de justesse la rage de son ennemi. Sa vue, cependant, s'altérait, et la douleur achevait de parer ses réflexes. La massue se leva une nouvelle fois... et fut déviée par le trajet d'une lourde épée.


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Linelleray
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Mar 26 Mai - 22:18




we want war
— « Marga, little fox » —

L

e feu gronda voracement et le bois siffla sous l'effet de la chaleur - à croire que lui-même hurlait face à la peur d'être consumé. En un rien de temps, la place devint noire. Les flammes léchaient goulument le piédestal de leur victime, s'empressant de plus en plus, l'envie grandissante d'embrasser la peau d'ivoire de Margaery. L'Etrangère hurlait à s'en rompre les cordes, à la fois spectatrice et protagoniste du drame qui se déroulait. La fumée lui tirait des larmes de sang traçant des sillons sur ses joues noircies. Il y avait des morts plus enviables, plus propres. L'humiliation n'importait plus, la terreur gagnait du terrain sur tout. Elle était persuadé de l'avoir vu. Aaron. En cet instant, s'élancer à son secours n'avait pas été une question : c'était impératif. Mais la perspective de mourir remettait tout en cause, ne regrettait-elle pas à présent de s'être élancée dans la mêlée... Son supplice la brisa. Vulnérable et impuissante, Margaery implora. Les rires sourds des Sauvages résonnèrent au-delà du crépitement du brasier. Elle était sans échappatoire. Son esprit ivre lui imposait nombre de visions. Etait-cela s'en aller ? Voir sa vie défiler devant soi ? Son coeur battait à tout rompre, elle s'élançait, chutait mais toujours se relevait. Elle devait fuir pour vivre. Si elle poussait un peu plus sur ses jambes amochées d'enfant, elle parviendrait à l'égarer dans le dédale des jardins. L'étau se referma sur son mollet et elle s'affala de tout son long contre la terre sèche. La jeune môme bloqua instantanément sa respiration. Le chat miaula toute sa perversion sur sa souris tétanisée. Il suffisait de ne pas bouger et de le laisser tirer tout son soûl, après elle connaîtrait le répit... Du moins jusqu'à la prochaine tyrannie des passions paternelles. Cette fois elle ne lui accorderait pas l'immense plaisir de pleurer, elle serait digne. Mais alors qu'il déchirait son âme innocente, une tête couronnée de tresses blondes était apparue. L'ange, à peine plus haut qu'un cerisier naissant, lui avait commandé impérieusement de se retirer. Les colosses de l'ange l'avaient emporté et dans l'esprit de l'enfant, seul substituait le souvenir de la chair de son père se consumant. Elle avait toujours su qu'elle finirait elle-même cendres, née de la terre et morte en elle. A présent elle se remémorait l'image de la chair se calcinant, la progressive décoloration, puis le noir total qui laisse place à de disgracieux vides dans le corps humain. Toussotant jusqu'à ensanglanté sa gorge, elle cria une dernière fois qu'on l'aide. La Guilde des Ombres avait disparu, abandonnant à son funeste sort celle qu'il avait désigné comme un avertissement, les Ombrageux étaient retournés à la riposte. Maudissant Elia de l'avoir abandonnée, elle poussa un long soupir puis sa tête roula sur son épaule. Ses larmes s'étaient asséchées et elle sombrait dans un profond sommeil. Les braises ardentes tiraillaient la plante de ses pieds, au demeurant ce n'était plus suffisant pour la tirer de ses vapes.

La lame trancha sèchement le dernier des liens l'entravant, et entailla son poignet. Un mince filet de sang s'écoula, mêlant le noir des ténèbres et le rouge passionné. Margaery n'était plus, tout du moins, son corps battait si faiblement que l'on doutait que la vie l'anima encore. Mais la fauve rousse suçait toute once de vie - d'énergie en elle - la jeune femme s'accrochait, inconsciente elle œuvrait toujours pour survivre puisant là où elle le pouvait encore. Elia pourrait en témoigner sa descendante était une sangsue acharnée, se refusant à quitter la terre mère et à gagner l'autre monde. Son sauveur la souleva. L'étreinte charnelle la ranimait peu à peu, et lorsqu'il la déposa sur le sol froid elle fut incapable de protester. Elle n'aspirait qu'à regagner les bras protecteurs. L'éveil était non seulement l'étape cruciale entre la vie et la mort, mais également la plus douloureuse. Margaery s'agita, il lui fallait quitter l'inertie, peu importe les souffrances et les pertes en résultant. Elle perçut tout d'abord le sang irradiant follement son corps, les parois contenant tant bien que mal tout ce liquide bouillant. Sa tête s'alourdit comme sous l'effet d'un choc et tout son être trembla, des fractions de secondes qui lui semblèrent une éternité, elle craignit d'être rappelée par le néant hostile. Enfin son corps entier s'incendia et lorsqu'elle inspira le feu redoubla en elle. Néanmoins son sauveur ne l'avait pas quittée, elle percevait son ombre au dessus d'elle, il la touchait avec une douceur infinie de crainte de la casser comme on ébrèche la porcelaine. Il aspergea délicatement ses tempes, Margaery battit furieusement des paupières. Elle ouvrit enfin les yeux, et fut aveuglée par le Soleil royal. Lorsqu'elle retrouva la vue, la rouquine le vit pencher sur elle : Aaron. Était-ce seulement possible ? Son esprit rationnel n'eut pas le loisir d'y répondre, la jeune guerrière se fondait déjà corps et âme en lui, l'étreignant outre mesure. La peur de ses derniers instants se déversait à flots, et pour ne pas être emportée et couler, elle s'accrochait fermement à son pilier. Lui. Son étincelle de vie. L'unique personne capable de la ramener d'entre les morts... La voix de l'Eliaryenne s'était brisée. Il emplit ses paumes d'eau et les porta à la bouche ternie de la condamnée. Elle trempa prudemment les lèvres avant de boire une longue gorgée, elle recracha simultanément. Raclant sa gorge dans une torture épouvantable, elle parvint à articuler.

“Aaron...” Son nom sonnait comme un hymne à vivre. “La crainte m'a gagnée quand j'ai cru... J'ai cru... Il la fixait de ses immenses yeux bruns. “J'étais persuadée que c'était toi. J'étais aveuglée et je me suis élancée.” Elle enfonça ses longs doigts dans la peau de l’Étranger. “Lorsque la feu s'est répandu, je pensais mon heure venue... Et tout m'a assaillie. Les souvenirs ont refait surface... Toi... Sans toi...”



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Mar 2 Juin - 23:43


roy larisson
— « all this bad blood here » —

Le vacarme devint assourdissant. Étourdi par le chaos régnant en maître, Roy sentait son corps battre à tout rompre dans sa poitrine. Jamais il n'avait senti une telle euphorie, mêlée à la peur ce sentiment nouveau prenait alors l'image d'une véritable aventure. Il brûlait d'envie de se jeter dans l'ignoble bataille, de se libérer des chaînes de sa caste, de se sentir vivant. Car jamais avant aujourd'hui Roy Larisson ne s'était senti aussi entier.

Les épées s'entrechoquèrent, les cris s'échangèrent tandis que des masses inertes s'écrasèrent sur le sol comme des sacs vides. Le spectacle qui s'offrait devant lui était effarant, jamais il n'aurait cru assister à un tel chaos, tout n'était que mort, peur et agonie. Pétrifié le jeune homme perdit toute euphorie, la mort était omniprésente et la peur le rongeait jusqu'au sang. Il eut envie de faire demi-tour, de confier son destin aux dieux, qu'il juge de sa lâcheté plus tard du moment qu'il est la vie sauve face à ces sauvages.

Il secoua la tête, pensant aussitôt à son ex-épouse Caitlin, elle, n'était pas une lâche. Chassant les préjugés d'une main et les règles de l'autre seule une chose comptait à ses yeux, l'égalité, et pour l'obtenir jamais elle ne s'arrêterait, la peur ne ferait que la gêner tout au plus, mais jamais cela ne l'arrêterait, jamais. Sur ces pensées le jeune homme s'élança dans la bataille. Il se saisit d'une épée jonchant le sol, la lame souillée par le sang de ses semblables. Son poignet sembla se charger d'un poids immense tandis qu'il manipulait l'arme gauchement.

Saisissant l'épée de ses deux mains, il parvint à mieux manier l'outil. Il maintenait difficilement sa garde lorsque les lames s'entrechoquèrent, un témérien lui faisait face, un sourire cruel sur le visage. Guidé par l'instinct Roy porta un coup vers son adversaire mais son épée se planta dans le bouclier qu'il avait aussitôt abaissé pour se protéger. Les deux hommes s'affrontèrent du regard une seconde, suspendus dans le temps, s'attendant à un coup de l'autre, prêt à parer, ou attaquer. Roy lui décocha un violent coup de pied, le guerrier manqua de s'écrouler et son bouclier lui échappa. Tirant d'un coup sec le jeune homme libéra son épée, jamais elle ne lui avait semblé aussi légère qu'à cet instant où elle se détacha du bloc.  Sans perdre un instant il transperça l'homme de sa lame.

Un frisson d'horreur le parcouru, qu'était-il en train de faire ? L'homme s'écroula sur le sol dans un gémissement de douleur. Le brun s'éloigna à la course, quittant l'artère principale, qui s'était transformée en véritable cimetière, pour rejoindre une rue où l'assaut était tout aussi violent. Une colonne de fumée s'élevait dans le ciel, Roy ne s'attarda pas longtemps sur ce détail, manquant de se faire renverser par un cheval affolé, la robe blanche de l'équidé ne fut bientôt qu'un lointain souvenir. Se retournant vers la ruelle il aperçut le duel de deux hommes qui était sur le point de terminer en assassinat. Il reconnu aussitôt l'armure de Vivendale sur l'un des hommes, sur le condamné.

Sans réfléchir il s'élança vers le deux guerriers, le bourreau brandit sa massue, prêt à l'abattre sur sa victime. Il abaissa alors son épée sur le manche de l'arme, le contre-coup dans ses poignets fut douloureux, lui échappant un rictus de douleur. Il serra les dents et maintint plus fort la garde de son épée. La massue s'écrasa sur le sol, à quelques centimètres du vivendalais. Lorsque l'arme s'abattit par terre, Roy empoigna son épée et la dirigea contre le témérien, lui transperçant l'abdomen.

L'homme hurla de douleur, lâchant sa massue, il envoya alors son poing dans la mâchoire de son agresseur dans un cri de rage. Roy manqua de tomber, trouvant appui contre le mur. Étourdi par le choc il ne remarquait plus que le sang qui emplissait sa bouche, titillant sa langue d'un goût métallique et écœurant. Serrant la garde de son épée avec colère, il riposta. Trop près de son adversaire pour lui planter son épée dans la poitrine il fit contre mauvaise fortune bon cœur en rendant à son agresseur un coup de la même violence. L'homme recula d'un pas, portant une main à sa joue écorchée vive il ne fit qu'étaler le sang coulant de sa blessure. Il le poignarda pour la seconde fois, lui ôtant tout souffle de vie. L'homme s'écroula sur le sol, sans vie.

Le jeune noble se retourna vers celui qu'il avait maladroitement sauver en abattant cet homme, il lui tendit la main, lui offrant une aide pour se relever. Le vivendalais était visiblement encore étourdit par les violents chocs que lui avaient offert son agresseur. « C'était un vrai coriace celui-là » conclut-il en observant le jeune homme. Il ne devait pas être plus vieux que lui, ni beaucoup plus jeune, pourtant on devinait à son apparence lequel des deux était un vrai combattant et lequel maniait une épée pour la première fois.  
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Ven 12 Juin - 20:55



arianna h. wadson
— « it might all be gone tomorrow » —

Elle tremblait, ses doigts se refermèrent un peu plus sur le manche de sa dague, mais cela ne la fit que trembler encore plus. Elle tentait de faire taire ce spasme qui l'agitait, de calmer son esprit. Le chagrin, la perte, la tristesse, elle était supposée traverser tout ça, mais au lieu d'avancer dans la douleur elle avait choisi la fuite. C'est ce qu'elle avait toujours fait. Elle prenait toujours la fuite, dès qu'il existait dans sa vie une once de bonheur, ou de peine, elle fuyait, elle fuyait toujours, elle fuit encore. Peut être était-ce ça son plus grand démon. Elle avait toujours pensé qu'il s'incarnait dans la mort, mais peut être était-ce le problème. Elle n'avait pas peur de mourir, elle avait peur de survivre, peur de vivre.

Même les flammes vigoureuses semblaient pâles à présent, la vie semblait fade. Le vide, le néant, voilà ce qu'était sa vie maintenant, un énorme vide qui jamais ne serait comblé. Les larmes roulèrent sur ses joues, glissant jusqu'à son cou. La fillette perdait son regard dans les flammes devant elle, assise devant la cheminée , le dernier endroit où elle avait vu sa mère... L'enfant tendit sa main vers le feu, « Arianna non ! » cria un homme en s'interposant brusquement entre le feu et la fillette qui sursauta, effrayée. Un nouveau lot de larmes montèrent tandis qu'elle regardait l'homme avec méfiance et colère. « Arianna je... je suis désolé, je ne voulais pas. Je ne voulais pas te faire peur. » Il lui tendit sa main, mais l'enfant ne bougea pas un cil « Je sais que tu ne me fais pas confiance mais maintenant qu'elle est partie tu dois faire un effort, je suis ta famille maintenant Aria. »

Lente et sinueuse, une larme roula autour de son poignet, sur sa main, filant entre ses doigts, teintant sa peau porcelaine de vermeil. Du sang, répéta-t-elle Ce n'est que de sang. Ces mots s'ancrèrent dans son esprit, s'immisçant dans les moindres de ses pensées. Elle tentait de s'en convaincre...ce fut surement la pire fantaisie qu'elle puisse s'imaginer. Ce n'était pas que du sang, c'était une augure, une augure de mort. Elle détourna le regard, levant ses prunelles vers le ciel. Une pluie cristalline s'écrasait sur les soldats des deux armées, à croire que les dieux du Trisal pleuraient déjà leur défaite. L'eau vint se mêler au sang, la lavant de ses pêchés, la purifiant de ses crimes. Elle ferma les yeux, peut-être était-ce un signe pensa-t-elle. Peut être les dieux me pardonnent-ils.

Elle ne se reconnaissait plus. Elle qui avait toujours eu foi en l'humanité, elle qui avait toujours cru en un idéal, en un monde plus juste. Une larme coula sur sa joue. Je suis un monstre. Ses doigts tremblants se desserrèrent autour du manche et l'arme tomba sur le sol. Le tintement métallique la ramena au présent, la réalité la frappa de plein fouet. Elle vacilla. Jamais le combat ne lui parut aussi ardent qu'à cet instant, les hommes se battaient avec une ferveur déconcertante. Les uns se battant pour le pouvoir, les autres pour la liberté. La liberté... elle qui s'était tant battu pour la liberté n'avait plus foi en cet idéal aujourd'hui. Elle ramassa sa dague et récupéra une épée sur le sol, n'accordant pas même un regard vers l'homme auquel elle avait appartenu, un étranger, l'étranger qu'elle avait achevée avec la froideur d'une bête.

Elle n'arrivait pas à détacher son regard sur corps inerte, absorbée par les remords elle n'entendit pas les pas derrière elle jusqu'à qu'on lui assène une tape amicale sur l'épaule, « Je l'ai tué... » murmura-t-elle, « Incroyable ! Mais n'est-ce pas ce qui arrive normalement quand on poignarde un homme ? » ironisa Teresa avec sa flegme naturelle. Arianna ne répondit pas, la sicaire s'approcha alors de son élève « Tu as fait du bon travail » ajouta-t-elle avec une douceur insoupçonnée, venant de l'assassine cela semblait comme le plus beau compliment, venu apaiser le pire des actes.

A peine se releva-t-elle qu'un groupe de trois hommes s'engagea dans la ruelle. Reconnaissant les armures étrangères elle prit la fuite. Elle arrivait presque à les semer, retrouvant cette sensation familière. Son coeur était sur le point d'imploser dans sa poitrine, ses membres n'étaient qu'une délicieuse souffrance.
 
Elle se retourna sur elle-même, elle était cernée. Elle n'avait plus aucune issue, plus aucun échappatoire. Ses jambes vacillèrent, menaçant de ne plus pouvoir supporter leur propre poids, mais malgré l'épuisement elle tenait encore debout, à croire que l'adrénaline pouvait la porter jusqu'au sommet. Le cercle autour d'elle se resserra, un des hommes lui attrapa les poignets, scellant son destin de captive. L'instinct primant sur la raison, elle décocha coup sur coup, ignorant ses phalanges ensanglantées. Elle avait son issue, profitant de l'effet de surprise elle força un passage dans la foule, courant à toute allure. Ses jambes ne lui obéissaient plus, ses poumons menaçaient de défaillir à chaque inspiration... Elle jeta un regard en arrière, elle était assez rapide. Brusquement un poids l'empêche d'avancer, elle avait beau tenter d'avancer quelque chose la retenait en arrière, ou plutôt quelqu'un.

Elle ne réalisa pas ce qu'il se passait, la seconde d'avant elle fuyait les trois soldats et l'instant suivant elle se retrouvait au sol, sous la lame d'un d'eux. Elle tenta de se dégager, en vain. L'étranger brandit sa dague tandis que ses deux compagnons repartirent plonger dans la mêlée. Elle ferma les yeux, redoutant l'instant fatal, quand soudain une masse s'abattit sur elle. Ouvrant les yeux elle découvrit le corps de son bourreau l'écrasant de tout son poids, un poids inerte, mort. Elle se dégagea rapidement, jetant un coup d'oeil dans la rue quasiment déserte, à l'exception d'une silhouette encapuchonnée, ne laissant paraître qu'un sourire en coin reconnaissable entre mille. « Teresa... »

Elle voulu la rejoindre mais elle s'entrava sur un corps en se relevant, tombant en avant. A quatre pattes sur le pavé elle leva la tête un instant, la sicaire avait disparu, comme toujours. Elle se mit à genoux et essuya les larmes qui coulaient sur son visage, étalant le sang de ses mains sur ses joues. Elle aurait pu mourir, ici, de la main de ce soldat. La brune inspira longuement puis releva les yeux. Face à elle se dessinait une silhouette masculine. L'homme l'empoigna par le col, la relevant de force, pour ensuite la remettre à terre d'un coup violent. Tombant face contre terre, la jeune femme était paralysée par la peur. Je ne peux pas mourir maintenant pensa-t-elle entre deux sanglots. Son agresseur s'accroupit pour ramasser son glaive, percevant dans un éclair la chance de s'en sortir elle lui décocha un coup de pied en plein visage, renversant son adversaire dont l'épée voltigea un peu plus loin sur le pavé. Elle se releva aussitôt, l'homme rampait alors jusqu'à son arme, prenant la direction opposée la jeune femme s'enfuit comme si sa vie en dépendait, car c'était le cas.

Jetant un coup d'oeil par dessus son épaule Arianna aperçut qu'il était à ses trousses, il était rapide, en quelques foulées il la rattraperait. Puisant dans ses dernières forces elle accéléra et tourna sans crier garde dans une ruelle adjacente. Apercevant une issue elle se réfugia dans la bâtisse, elle verrouilla la porte et s'y adossa. Elle souffla, tentant de rétablir son souffle et de calmer son coeur battant à tout rompre. Je n'ai pas peur murmura-t-elle, Il ne faut pas que j'ai peur...

Elle s'appuya contre la porte, lassée de tambouriner en vain contre le bois, « Isabelle ! » cria-t-elle une dernière fois. Aucune réponse. La jeune femme se laissa glisser vers le sol, « Isabelle ouvres-moi s'il te plaît. » Elle espérait une réponse, n'importe quelle réponse, mais seul le silence lui répondit. Elle étouffa un sanglot, enfouissant sa tête entre ses genoux « Je suis désolée. S'il te plaît, ne me laisses pas... » Quelques larmes roulèrent sur ses joues « ...je t'en prie ! » Relevant la tête, elle crut percevoir un bruit de l'autre côté de la porte, collant son oreille contre la porte elle l'entendit à nouveau. Quelqu'un pleurait, elle pleurait.

Elle étouffa ses pleurs, se collant contre la porte à deux doigts de céder, elle ne tiendrait plus longtemps sous les coups du soldat. L'homme abattu un nouveau coup sur le bois, la jeune femme se précipita à l'étage, s'entravant dans les marches de l'escalier. La porte céda derrière elle, s'ouvrant sur le visage enragé de son ennemi. Elle atteignit la mezzanine et se précipita contre la fenêtre, sa dernière issue. Bataillant contre le verrou elle n'arrivait pas à l'ouvrir, elle s'acharnait tellement qu'elle en oublia un instant l'homme à ses trousses. Il l'attrapa par les cheveux et la jeta dans l'escalier. Elle dégringola les escaliers, son crâne percuta violemment le sol, elle en eut le souffle coupé. Un bourdonnement lancinant la prit en étau, brouillant ses sens. Elle voulut se relever, en vain. Je ne peux pas, je n'y arrive pas. Elle ne sentait plus que la douleur, sa jambe la lançait terriblement, des larmes de douleur lui monta aux yeux. Je ne peux pas pensa-t-elle à nouveau...mais je le dois. Je ne peux pas mourir, pas maintenant.

Elle finit par se relever, manquant de tomber à nouveau elle se rattrapa au mur à côté d'elle. Elle baissa les yeux vers sa jambe, elle était salement amochée, s'ouvrant sur une grande entaille. Elle se précipita vers la porte, vacillante. Chaque pas était douleur, mais chaque pas était liberté. Un éclat de rire retentit derrière elle « Tu ne peux pas m'échapper » ricana-t-il. Elle atteignit la sortie mais s'étala aussitôt sur le sol, à bout de forces, elle inspira longuement entre deux sanglots, crachant le sang qui emplissait sa bouche. Il fallait qu'elle se relève, pour Max, pour Isabelle, pour Talisa, et Charlie, et surtout pour elle. Je ne peux pas mourir...

« Vaincre ou mourir, Arianna, il n'y a pas d'autre alternative. » ses mots résonnaient dans son esprit, ouvrant les yeux la brune vit la silhouette de l'ombrageux se dessinait au dessus d'elle. « Will ? » murmura-t-elle, sonnée. Sa vue se brouillait dû à sa chute mais elle aurait juré que c'était lui. Et pour la première fois depuis le début du combat, elle se sentit en sécurité. Sa vision devint plus nette, et les contours floues se dessinèrent sur un véritable visage. Et c'est en voyant le visage cynique du soldat qui marchait droit sur elle que la réalité la frappa de plein fouet.

Ignorant la douleur, oubliant la peine, guidée par l'adrénaline elle se releva et prit la fuite. Elle se précipita vers l'artère principale où le combat faisait rage, et elle fondit dans la mêlée. L'effluve de la bataille lui noua l'estomac et étourdit sa conscience, elle était totalement perdue, désorientée. Elle ne savait pas où aller, ni quoi faire. Elle traversait la foule sans but ni direction, elle devait juste fuir. Elle finit par quitter la mêlée et tomba aussitôt à genoux sur le sol. Je ne peux plus... Elle ferma les yeux. Je ne peux plus fuir. Les pas dans son dos se rapprochèrent. Il la retrouverait toujours, il l'avait dit. Elle lutta pour ne pas ouvrir les yeux, pour ne pas faire face à son funèbre destin. Je ne veux pas mourir ! cria-t-elle intérieurement, à ces mots dit elle explosa en sanglots. C'était la fin, sa fin. Je ne peux pas abandonner, pas comme ça. Elle rouvrit ses paupières et se releva, je vais me battre pensa-t-elle Je peux le battre acheva-t-elle pour se rassurer. Elle resserra les doigts autour de sa dague, ses jointures blanches sous la pression collaient au manche poisseux par le sang, elle serrait l'arme contre elle. Vaincre ou mourir, il n'y a pas d'autre alternative... Elle se releva d'un bond et se retourna vers son adversaire, son arme fendit l'air, le vide. Où est-il ?!

Elle reçut le coup de plein fouet, son corps heurta violemment le sol. Son cadavre se perdit parmi les autres, abandonné à tout jamais dans les ténèbres des morts si bien que nul être aimé ne pourrait jamais lui faire ses adieux, jamais.

N'importe lequel d'entre nous peut être détruit, nous le savons tous. Le moins évident à comprendre est que ce qui est brisé peut être réparé, que ce qui est blessé peut être guéri. Et peu importe à quel point il fait sombre, la lumière brillera à nouveau.


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Dezbaa
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Ven 14 Aoû - 23:46




Caliel F. Hopkins

— « Face to face. » —

L'épée s'enfonça dans la chaire tendre du combattant témérien qui, poussant un cri de douleur, réussit néanmoins à décocher un coup de poing dans la mâchoire de son assaillant. Celui-ci riposta de la même manière avant de lui asséner le coup fatal : l'homme gisait désormais dans la mer de cadavres. Caliel visualisait la scène comme si elle se passait sous la surface ridée d'un lac, comme si un voile flou s'était abattu tel la brume sur le théâtre sanglant. Son sauveur s'approcha de lui. Il cligna des yeux ; il le vit à peine mieux, mais il distingua sa main tendue. Après quelques instants d'étourdissement, il la saisit maladroitement et s'aida de la force de l'homme pour se relever. La lâchant, il laissa le poids de son corps reposer sur le mur derrière lui afin de recouvrer pleine conscience. « C'était un vrai coriace celui-là. » Il hocha la tête avant de prendre le temps de détailler son interlocuteur. L'ombrageux le dépassait d'une petite dizaine de centimètres. Blond, il avait le regard et la poigne hésitante de ceux qui connaissent les premiers tourments de la guerre. Les phrases et l'attitude aussi, qui cherchaient à excuser sa maladresse de néophyte. Inutile d'observer la manière dont il était vêtu pour deviner qu'il s'agissait d'un noble qui faisait ses premiers pas sur le terrain des adultes barbares, bien loin des coquetteries fantasques et de la soie de l'hypocrisie. « Merci. » souffla le jeune homme, encore légèrement troublé, mais réellement reconnaissant ; il saisissait toute l'ampleur du geste. En dépit de son inexpérience, cet inconnu lui avait sauvé la vie. Si son orgueil en était répugné, le soulagement qui le saisissait mesurait et remerciait l'action. Il se pencha pour ramasser son épée, en tentant de maîtriser les tremblements émotionnels qui secouaient ses membres. Il se redressa, croisa le regard du blond. « Je m'appelle Caliel d'Erëstz. »

La scène se drapait du voile de l'irréalisme et de l'absurdité. Ils s'en rendaient partiellement compte, certainement, parce que la situation était bien trop grotesque, et parce qu'il n'était pas commun de s'arrêter en plein combat pour procéder à des présentations. Pourtant, ils n'apercevaient qu'une infime partie de la toile qui les mêlait intimement. Ni l'un ni l'autre ne se doutait de l'identité véritable de la personne qui se tenait face à lui. Roy pensait probablement à un jeune noble aguerri au combat ; Caliel à un nobliaux parmi tant d'autres. La réalité s'avérait tout autre : Caliel n'était qu'un mensonge bien servi par sa langue et son esprit ; Roy un meurtrier par délation, un faiseur d'orphelins.

Ils ne saisissaient pas le sens, encore, de la scène qui venait de se jouer et dont ils étaient les protagonistes. Ils ne comprenaient pas, ne pouvaient pas comprendre, que cet acte signait peut-être l'impossibilité d'accomplir une vengeance en toute sérénité et la possibilité de vivre quelques années de plus ; qu'il dévoilerait la face cachée de chacun et remuerait des souvenirs trop savamment gardés sous le sceau du secret. Il était même probable que le glaive de la vengeance se retournât contre l'ombrageux et le menaçât de sa présence dans tous les regards, tous les gestes, tous les mots.

La comédie divine, jeu du destin dont les dieux tiraient les ficelles, se jouait dans l'ombre, tandis qu'ils ne voyaient que la face éclatante et lumineuse de la pièce.

« On ne devrait pas rester ici. » La ruelle, à l'écart, assez étroite, n'avait rien d'un point stratégique pour qui n'était pas l'assaillant. Si le brun avait su, il n'aurait probablement jamais fait cette remarque. Il l'aurait déjà tué, en fait. Dans le capharnaüm de la bataille, on ne se serait jamais rendu compte de son crime. Roy aurait été ajouté aux victimes des Témériens, aurait été une raison de plus de leur en vouloir. Il se serait délecté paisiblement de sa vengeance, comme on goûte à un met rare et exotique, qui excite les papilles et vivifie les sens.

Le jeune homme regarda autour de lui. Syf avait fui vers d'autres zones de combat ; il lui faudrait marcher seul jusqu'à ce qu'il le retrouvât. Il se pivota vers Roy et glissa : « Encore merci. » Puis, sans plus de cérémonie, il s'en alla, la main serrée autour de l'épée, prêt à combattre à nouveau malgré les douleurs. C'était peut-être inconscient.

Mais de toute manière, sa destinée était déjà scellée.


© Fiche par Hailey J. Kingston pour Expiation exclusivement
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Malbe
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Mar 15 Sep - 19:45


 

James C. O'Kinnley
— « Oh.. it's getting a little bit personal » —

Son envie de vengeance ne faisait qu'enfler. La traînée de cadavres derrière lui aussi. D'une soif d'intarissable, James embrochait tous ceux qui lui tombaient sur la main. Il ne faisait aucune distinction. Colosses, maigrelets, guerriers en armure, ceux sans bouclier, les désarmés, les jeunots et les femmes aussi.  Tuer une femme, vous imaginez ? Pour certains, c'était purement inconcevable, un manque total de bon sens et de raison. Pensez par là, aux hommes d'éducation, aux hommes d'honneur et aux nobles de coeur. Aucun des trois, jamais, ne s'abaisserait à un tel acte. Mais pour James c'était régalant. Car lui, n'avait ni éducation, ni honneur, ni coeur.

Il avait beau être un éternel séducteur, il avait beau les aimer, les charmer tous les jours; ôter la vie d'une de ces charmantes créatures ne lui procurait que du plaisir. Aucun complexe, vraiment. Particulièrement pour ces femelles barbares, qui n'avaient rien de charmant. La tâche en était d'autant plus facile. Trancher les jugulaires, surtout féminines, avait quelque chose de .. céleste. Un geste gracieux, d'une beauté complexe ... que seul James pouvait comprendre. Délicieuses monstresses aux longues mèches inondées du sang de leur victime, terribles assassines aux jupes indigènes, infâmes merveilles aux bustiers abondants. Les raisons de son excitation devenaient multiples et de plus en plus floues. Il était provoqué par l'adrénaline de la bataille, et lorsque son épée tranchait une poitrine ronde, il jubilait. L'enragé. La folie le submergeait, guidait son bras, projetait son épée, à droite, en bas, à gauche puis à droite. Ses sens étaient démultipliés, il se sentait fort, il se sentait vainqueur. Chaque côté était défendu, protégé par un instinct de survie. Et même ... par son talent d'immortel.

Sa lame vint encore se loger dans une cuisse. Le son du muscle déchiré le rendit euphorique. Il était comme fou. James, appuyé de tout son poids sur le pommeau de l'épée, se pencha doucement vers sa victime. Il s'était approché lentement, comme si il savourait chaque seconde. Il susurra d'une voix des plus terrifiantes : « Un dernier mot ? » On aurait pu le croire heureux. Mais ses lèvres tirées en un rictus fallacieusement et diaboliquement guilleret rendait perplexe. Son visage était à quelque centimètre de celui du barbare. Ce dernier, blanc comme la mort, pouvait parfaitement et avec horreur, discerner les pupilles de son meurtrier. Le regard océan était devenu translucide, aussi clair que la lune. Le blanc de ses yeux, était parsemé de vaisseaux rouges, éclatés, qui lui donnait un air de démon. Et son rire. Effroyable et insupportable. Sur sa bouche, sur ses dents, l'Etranger crut voir du sang. Mais c'était certainement la panique des derniers instants qui le faisait délirer. Le silence du malheureux scella son destin. James arracha joyeusement son épée de la cuisse ... pour la planter dans le bras. Il écouta avec délice le cri de douleur. Ravi, il enleva encore la lame. Mais au lieu de venir se figer dans le crâne du barbare, un autre métal l'arrêta.

« Va t'en ! » Il était surpris d'être interrompu. Légèrement intrigué aussi. Il laissa le condamné s'échapper. L’atrophié n'irait pas bien loin de toute façon, avec son bras ballant et sa jambe à traîner. Mais James ne se souciait déjà plus de lui. C'était plutôt sa nouvelle proie qui occupait toutes ses pensées. Cette garce était à lui. Oh oui, il allait la réduire en bouillie. Elle croyait l'impressionner avec ses tresses blondes et les trois gouttes de sang sur ses pommettes roses ? Elle croyait pouvoir le défier sans conséquence ? Et pire, elle croyait pouvoir le battre ? De toute évidence, cette audacieuse insolente avait beaucoup d’espérance car déjà, elle dégainait sa lame. Il se lécha les lèvres en riant. Ses bras tombèrent mollement le long de ses hanches, l'épée dans la poussière. « Vraiment ? » Il riait d'elle. La situation était tout de même comique. Cette barbare avait du cran d'interrompre une exécution, mais en plus, l'exécution de James. Tous ceux qui avait tenté une telle chose  avaient subit de charmantes représailles. L'Ombrageux se gratta le nez et craqua ses doigts. L'asticoter la motiverait. Soit à se lancer, soit à déguerpir. Dans les deux cas, elle était finie. Mais elle restait plantée là, aucunement terrifiée à cette idée. Elle avait même un petit air méprisant. « Oh je vois. » Il haussa les épaules. C'était son choix. « Un dernier mot ? » Le sourire horrifique s'effaça subitement. Le rouge de ses yeux finit d'envahir le sclère et l'épée en l'air, le démon se jeta sur celle qui avait osé le défier.



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Cody D. Everglade
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Dim 4 Oct - 21:55




Maximilian K. Ainsworth
— « The world seems to be fading » —

Honnêtement, Max aurait pu savoir ce qui allait se passer. Ce n'était pas comme si ce n'était jamais arrivé. Derrière chaque pas d'Aria se cachait une tragédie, un drame encore méconnu qui n'attendait que de se faire connaitre. Il avait pu en rire, de ses petites catastrophes, ses inattentions qui finalement se dénouaient sans problèmes, ses situations improbables d'où elle arrivait à s'en sortir en deux trois mouvements. Il avait pu en rire, et parfois même accepter ce fait inévitable. Il avait pu en rire parce qu'il n'était jamais loin pour l'aider, jamais trop loin pour garder un oeil sur elle et surtout jamais loin pour la protéger. Les dieux ont un sens de l'humour tordu. Ou peut-être en avaient-ils assez de voir leur victime passer entre les mailles du filet, désespérés d'ajouter cet ange à leur collection qui n'en finit pas. Oh, pour ça, ils en auront eu de nouvelles têtes aujourd'hui.

Après avoir ramasser sa lame jetée au sol après l'annonce, Max leva les yeux au ciel, essayant de communiquer toute sa rage vers ces voleurs de vies. Les bruits de bataille avaient cessé, laissant planer un silence sourd, interrompu par les râles de quelques survivants et le crépitement des braises sur le sol. Une fine bruine répondit à son regard, moqueuse. Le visage mouillé, Max sentit ses épaules s'affaisser. Toute l'énergie qui l'avait mené vers la bataille s'était évaporée, laissant une coquille vide hagarde, se demandant ce qu'elle avait fait pour mériter une telle punition. Son coeur s'était pratiquement arrêté, battant à une lenteur mortelle. Le temps paraissait suspendu, et ce n'est qu'après dix bonnes minutes qu'il reprit petit à petit conscience du monde qui l'entourait. Des guerriers et autres soigneurs commençaient à ramasser les morts, se frayant un chemin entre les débris. Un tout autre spectacle se déroulait sur la place, en face d'où il se tenait. Les Trois, enchainés, défilaient, encadrés par les gardes envahisseurs. Des images qui hier l'auraient rempli de joie, mais qui aujourd'hui ne lui faisait ni chaud ni froid. Tournant lentement sur ses talons, Max vit la dernière personne qu'il aurait souhaité voir. Isabelle.

L'air désespérée, elle parcourait la foule du regard, cherchant quelqu'un. Le jeune homme sentit sa gorge se serrer encore plus. Il ne voulait pas être le porteur de mauvaises nouvelles. Il ne voulait pas voir le visage d'Isabelle se figer, puis se tordre de douleur. Il ne le supporterait pas. Pourtant, ses pieds refusaient de lui obéir. Il resta donc la, bêtement, attendant l'inévitable. Des yeux furtifs s'arrêtèrent sur lui. Des bras fermes se refermèrent sur lui. Une voix d'où perçait l'espoir retentirent dans ses oreilles. “ - Oh Max, mon cher Maximilian comme c'est bon de te voir ! ”  

Il n'osa pas répliquer. "-Maximilian?" Un bref regard vers le sol. La pression sur sa poitrine disparut, laissant place à un vide douloureux. Elle le sait. "-Où est Arianna?" Sa voix devenait insistante, limite hystérique. L'ancien forgeron refusait toujours de répondre. A quoi bon? Lui même ne le savait pas, son emplacement précis. Un autre monde, sûrement.  Il sentit Isabelle s'éloigner. D'instinct, il s'avança, mais elle recula. “ - Non, non... Où est-t-elle ? Tu dois me le dire. Tu le dois Max. Où est ma soeur ?!  Elle enchaina. “ - Je dois le savoir, allez. Et ne mens pas ! Dis-le ! ”Max refoula un sanglot. S'il se mettait à parler maintenant, il ne pourrait plus retenir ses larmes, encore moins ses hoquets de souffrance. Il voyait Isabelle, ses yeux rouges inondés,  une expression de désespoir sur son visage. Le jeune homme l'attira de nouveau contre elle, mais elle le repoussa, soudainement dotée d'une force supérieure. Il essaya tant bien que mal de la calmer. "Je suis désolé..." Sa réaction fut plus violente. “ - Comment oses-tu ? Ne dis pas que tu es désolé, tu n'en as pas le droit ! Tu ne peux pas être désolé... Tu ne le penses pas !"
Ne sachant que faire, Max répéta ses excuses, tel un mantra. Il ne savait plus ce qu'il se passait. La bouche d'Isabelle remuait, mais il ne comprenait plus ce qu'elle disait. “ - Je t'avais confié ma soeur, tu étais supposé la protéger et l'aider. Et maintenant Arianna est morte ! Arrête de dire que tu es désolé ! ”

Une claque le fit taire, le ramenant sur terre. Sa joue droite le lançait, mais ce n'était pas ce qui lui faisait le plus mal. Isabelle avait mis le doigt sur le sujet qu'il avait évité jusqu'ici. Il sentit ses genoux flancher, priant pour que la terre s'ouvre sous lui, pour fuir le regard accusateur d'Isabelle. Celle-ci s'était effondrée, le corps secoué par les sanglots. Doucement, il l'a releva, la laissant pleurer sur son blouson. Quelques larmes finirent par rejoindre celles de la jeune femme, et ils pleurèrent en silence pendant quelques minutes. Isabelle chuchota. “ - Aria ! Aria, non... C'est tellement injuste. Elle m'a sauvée ! Pourquoi ont-ils pris sa vie et pas la mienne ? ”
Max se demandait la même chose. Il aurait préférer quitter ce monde en sachant qu'elle était saine et sauve. Mais ce n'était pas ce qu'Isabelle avait besoin d'entendre maintenant. "Parfois, des questions restent sans réponses. La haine, la malchance, le courage, tellement de choses qui peuvent influencer le cours d'une vie..." Isabelle releva la tête. “ - Pardonne-moi, Max. Toi aussi tu l'as perdue. ”
D'un bref hochement de tête, il accepta ses excuses. Il l'a soutenait, mais elle avait raison. C'était sa faute. Il n'avait pas été la. Au lieu d'aller combattre avec les autres, il avait agi comme un enfant, boudant dans son coin. Il avait condamné sa complice des premiers jours tout simplement parce qu'il n'avait rien fait. Ce qui était pire. Berçant Isabelle, Max se fit la promesse de venger Aria, même s'il savait qu'on fond, c'était lui le meurtrier.





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Alessandra de Marbrand
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Dim 4 Oct - 22:25



hildr m. kenthrick
— « this is war » —

Attendre la fin de l'attaque de la première ligne pour entrer dans la cité et s'infiltrer à leur suite. Les ordres étaient simple, seulement la pratique, elle, ne serait pas si aisée à réaliser. Hildr passa en revue ses recrues, c'était un groupe plutôt hétérogène, des guerriers de tous les âges : des jeunots comme des hommes mûrs et, voire même, pour certains, proches de la vieillesse. Et puis il y-avait quelques femmes : certaines déguisées en homme tentaient au mieux de se dissimuler, d'autres, elles, les cheveux détachés, sans casque, embrassaient la destinée qui leur était offerte.  

Hildr n'avait qu'une seule pensée : la bataille. Sa tête se vidait peu à peu. Elle n'avait plus peur, elle n'était plus émue, ni impatiente. Elle ne songeait qu'à remplir son devoir : mener ses hommes au mieux dans cette guerre. Et bientôt elle accomplirait cette tâche. Elle aperçut les guerriers de la première ligne se lançait corps et âmes dans la bataille, offrant leurs corps aux flèches et sacrifiant leurs vies pour leurs dieux. Hildr resta à son poste, contrainte d'observer les silhouettes lointaines tomber comme des mouches sous une salve de flèches et autres projectiles lancés par leurs ennemis depuis les remparts. C'était un véritable massacre.

Enfin, l'ordre arriva, accompagné de cris d'enthousiasme. Les portes avaient cédées. Sur un cri, leur troupe se lança à l'attaque, Hildr en première. A leur côté, d'autres escadrons similaires. Elle entama une course folle jusqu'aux portes. Elle aperçut confusément une centaine de soldats pressés devant les remparts de la cité, tentant de se frayer un chemin tout en évitant les projectiles ou l'huile bouillante qui était déversé depuis le haut des remparts. Elle atteignit bientôt la masse de soldats qui commençait déjà à se fluidifier de telle sorte qu'elle réussi à passer rapidement.

Elle y était, elle était à l'intérieur de la cité. Hildr avançait pas à pas, frappant ennemi après ennemi, jetant quelques regards vers ses hommes dès qu'elle le pouvait. C'était une mêlée infernale, des hommes se jetaient sur d'autres hommes, des centaines de corps gisaient sur le sol, entravant les soldats encore debout. Des flots d sang vermeil ruisselaient par terre, rendant le pavé poisseux et teinté de rouge. Pourtant, elle n'était pas horrifiée par cette vision, ni par la mort omniprésente, ni par la souffrance des blessés. Elle pensait seulement à combattre, et à gagner du terrain, mètre après mètre, menant ses soldats toujours plus loin à l'intérieur de la ville. Elle avançait, fendant l'air de son épée, abattant ses ennemis, réalisant le souhait des dieux : rien d'autre n'avait d'importance.

Elle était fatiguée, couverte de blessures, mais elle n'en ressentait aucune douleur. Un soldat se jeta sur elle, la jeune femme se protégea avec son bouclier et le repoussa d'un coup sec. L'épée du guerrier déchira le cuir et la blessa au niveau d'une côte. Après un gémissement de douleur la guerrière empoigna son épée et riposta, elle frappait de son glaive mais aussi avec son bouclier jusqu'à ce que son épée transperce la poitrine du soldat. L'homme s'effondra sur le sol, inerte, accompagné du cri satisfait d'Hildr.

La jeune femme releva la tête, elle cherchait des yeux ses hommes lorsque son regard se posa sur un homme en particulier. Rien d'autre que cette bataille ne devait avoir d'importance... seulement ce n'était pas le cas. Elle aurait voulu l'oublier, effacer son erreur du tableau et faire comme si de rien n'était, mais jamais les dieux ne laissent de telle erreur sans punition. Elle s'apprêtait à détourner le regard tant qu'il ne l'avait pas vu, l'ignorer et retourner se fondre dans la masse de combattant. La jeune femme suivit le regard de l'homme, elle aperçut alors une guerrière ennemie, acharnée, s'en prendre à un des leur. Un scénario inévitable dans cette bataille et pourtant...

Elle ne l'avait pas reconnue aux premiers abords mais, l'homme qui s'effondrait sous les coups de la guerrière, c'était Torstein. Hildr hurla son nom et s'élança vers eux. La combattante leva son glaive, prête à abattre toute sa colère dans un coup fatal... lorsque Hildr se jeta sur elle.



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Dezbaa
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Dim 4 Oct - 22:59




Freyja E. Shestën
— « The devil in the eyes. » —

Le rire de son ennemi éclata lorsqu'elle dégaina son épée. Il laissa la pointe de la sienne se fondre dans la poussière, se servant de la garde comme d'un appui, comme d'une canne. « Vraiment ? » Elle arqua un sourcil. Les remarques sexistes, machistes et acerbes, elle en avaient essuyé des centaines. Dans le pire des cas, si ça n'occasionnait pas son indifférence, elle s'en trouvait agacée. Les gens n'évolueraient jamais d'eux-mêmes ; Katharina aurait encore beaucoup de travail à accomplir sur les mentalités de ce bas-peuple. « Oh je vois. » lâcha-t-il avant d'ajouter : « Un dernier mot ? » Mais, déjà, elle avait levé son arme et engageait le combat. Les gestes en disaient tellement plus.

Le Nordien s'avérait être un adversaire méritant. Quoi qu'il ne se montrât aucunement digne de son respect, juché sur la fragile montagne de son arrogance et sur l'illusoire piédestal de sa supériorité masculine, elle devait admettre qu'il savait se battre, mieux que certains Témériens. Le métal s'entrechoquait au rythme de leurs mouvements rapides et habiles. Ils tournoyaient, tels deux oiseaux se livrant à une parade nuptiale déchaînée qui faisait flamboyer leurs teintes chatoyantes. Leur danse mortelle s'enchaînait. C'était comme une chorégraphie qu'ils connaissaient par cœur, qu'ils avaient répétée des milliers de fois, comme s'ils devinaient chaque coup à porter, chaque parade à exécuter. Le monde extérieur n'avait plus de sens ; seul importait la bulle dans laquelle ils évoluaient. Cette bulle qui n'aurait lieu et droit d'exploser que lorsque l'un des deux partis serait à terre, mort et baignant dans son propre sang.

« Ah ! » La lame tomba sur sa hanche et déchira sa peau. Elle porta sa main au côté, exerçant une légère pression tandis que le brun affichait une expression narquoise. Elle serra les dents, inspira, et reprit la garde de son épée à deux mains, couvrant de son sang la seconde. Elle se rua sur son adversaire, qui esquiva son coup avec justesse et facilité. Non, il fallait être calme. La colère n'apportait rien d'autre que la perdition ; en ce cas la mort. Elle fit volte-face et affronta un instant son regard vaniteux. Elle revint à la charge avec plus de souplesse et de tranquillité, plus de détermination et de précision. Les combattants s'infligèrent des blessures qui demeuraient minimes, parce qu'ils ne parvenaient pas, tant l'un que l'autre, à prendre le dessus. Cependant, cumulées les unes aux autres, elles les affaiblissaient, extrayant sans scrupule le sang de leurs corps meurtris, qui roulaient sur le sol ou voltigeaient dans l'air.

Le duel aurait pu durer une éternité, ou jusqu'à ce qu'ils s'entretuassent mutuellement, si Freyja n'avait pas saisi cette occasion, si elle n'avait pas vu cette brèche qui s'ouvrait pour qu'elle frappât la jambe de l'Ombrageux. Elle abattit son arme et le fit tomber à genoux dans la poussière. D'un coup de pied rapide et sec, elle le désarma, puis poussa l'épée plus loin. Elle saisit la sienne afin de lui porter le coup fatal, de lui transpercer la chaire, de lui pourfendre les boyaux, lorsqu'elle se sentit soulevée de terre. La pointe de sa lame glissa sur le torse de l'homme, et ne fit qu'ouvrir une large balafre sanguinolente. Un cavalier l'avait saisie par la taille, dans la tentative de sauver son allié. Elle se débattit farouchement ; il la lâcha, et elle tomba sur le sol cadavérique. Exténuée et souffrante, elle releva la tête pour chercher l'inconnu du regard. Elle espérait que la plaie était au moins profonde.

***

Les rangs ennemis se faisaient éparses et diminuaient grandement. Nul doute qu'ils avaient déjà gagné cette bataille. Bientôt, ils pénétreraient dans leur forteresse et s'empareraient du trône. Maculé de sang, le guerrier traçait son chemin mortuaire dans la foule débridée. Il avait laissé ses pensées préoccupantes derrière lui, et désormais rien ne l'arrêterait dans sa course. Rien, sauf ça. Levant le visage de son oeuvre funèbre, il aperçut un jeune homme aux prises avec une guerrière ennemie. C'était Torstein. Et la femme avait largement l'avantage. Le combattant s'arrêta. Il passa une lourde main sur son front trempé du rouge et de l'eau. Et il observa. Que faire ? Mais il n'eut le temps de rien ; une jeune femme blonde fondit sur l'adversaire. Qu'ils s'arrêtent !


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Linelleray
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Lun 5 Oct - 19:59



isabelle hart
— « stop saying you're sorry » —


Isabelle fut pris de vertiges et plaqua un linge contre sa bouche. Ses entrailles se tordaient violemment, et la seule envie de vomir la gagnait. Ce n'était qu'épouvante et désastre, la mort était partout. Elle fit un tour sur elle-même à la recherche de visages familiers. Du haut de son étalon blanc, Katharina de l'Autre Terre la toisait, jugeant de chacun de ses gestes. Les soldats Témériens tiraient un à un les cadavres vers le centre de la cité. La montagne de corps s'élevait toujours plus, c'étaient des hommes et des femmes qu'on empilait ici, des enfants et des vieillard, des nobles et des esclaves, des Vivendalais et des Témériens. L'Enfer n'avait pas de camps, nul n'était jamais épargné.

Le ciel n'était plus que ténèbres. La lumière percerait-elle jamais à nouveau sur le monde des Hommes...? Le nuage noir de corbeau fondit sur la montagne sanglante de vies humaines, à chaque nouvelle percée, ils déchiraient un peu plus la chair de ce qui reposaient désormais dans l'au-delà. Les Témériens décochèrent une volée de flèches sur les volatiles. La rescapée jugea toutes ses vies volées, il ne resterait bientôt plus rien d'eux. Le feu les consumerait tous, et leur cendre recouvrait Vivendale. Isabelle frissonna à cette seule idée que cela aurait pu être elle. Mais Elia en avait décidé autrement, le Trisäl avait depuis longtemps abandonnée la jeune femme et elle trouvait une foi nouvelle auprès de la déesse. La Lady Hart, héritière du pouvoir des Trois et du Haut-Gouvernement, n'était plus l'enfant rebelle et alarmée d'autrefois. Isabelle était devenue la femme d'une guerre, un être rangé et juste. La reine eliaryenne lui avait fait entrevoir un nouveau monde. Un monde lavé de péchés et où l'on pourrait tout recommencer.

Arianna. C'est à elle qu'Isabelle pensait. Elles recommenceraient tout, la vie les avait privées l'une de l'autre. Mais aujourd'hui elles prendraient un nouveau départ. Les erreurs de leurs parents n'auraient plus à les affecter. Chacune se libéreraient de ses meurtrissures passées. La seule hâte de revoir sa soeur la faisait avancer parmi l'hécatombe. La jeune femme la prendrait dans ses bras et lui dirait à quel point elle l'aime, qu'elle était le seul être qu'elle n'est jamais su aimer.

L'escorte de prisonniers passa au centre de la place. La garde royale marqua l'arrêt et leur imposa la vue des centaines de dépouilles. La Hart croisa un instant le regard de la lionne Médicis. Julianne était impassible et pourtant, elle serait jugée et rendue coupable de trahison dans quelques heures. Non loin d'elle, Alan - les mains liées - serrait avec ferveur une effigie de la divine Malsa et murmurait sans répit d'incompréhensibles psaumes. Isabelle eut pitié de cet homme. Le Trisäl s'éteindrait bientôt, et Elia prendrait la place qui lui était du dans les temples. Nul ne contredirait alors la légitimité du règne de Katharina. Parmi les anciens dirigeants et profanateurs de Vivendale elle ne parvint à retrouver son beau-père. La foule de prisonniers était bien trop massive, mais elle ne douta pas un instant que Jason se trouvait quelque part les mains entravées par des chaînes. Les ligotés reprirent leur marche et furent guidés jusqu'à l'intérieur de l'ancien temple trisälin : le nouveau Palais de Justice.

Les rescapés s'engouffrèrent dans les rues. La tumulte passée avait laissé place à un mutisme partagé. Les Témériens les avaient libérés de la dictature du Haut-Gouvernement, mais ne restaient-ils pas des envahisseurs...?

Isabelle entraperçut une crinière brune et un visage familier. Elle s'élança dans la foule. En un moins de temps, la jeune femme avait parcouru la distance la séparant de Maximilian, et sauta dans les bras du forgeron.

“ - Oh Max, mon cher Maximilian comme c'est bon de te voir ! ” Elle relâcha son étreinte et plongea son regard sauvage dans les doux yeux de l'Ombrageux. Mais son visage était éprouvé, ses yeux torturés. La chaleur qui l'habitait auparavant l'avait déserté. “ - Maximilian ? ” Il détourna le regard une infime seconde. Mais ce laps de temps avait été suffisant. Le pressentiment, ce pressentiment, avait envahi les pensées d'Isabelle. Elle recula brusquement. “ - Où est Arianna ? ” La jeune femme s'agitait de plus en plus, elle abattit ses mains sur sa poitrine déchirée par une douleur sourde. “ - Non, non... Où est-t-elle ? Tu dois me le dire. Tu le dois Max. Où est ma soeur ?! ” Elle recula davantage encore quand il tenta de s'approcher. “ - Je dois le savoir, allez. Et ne mens pas ! Dis-le !


— « you were supposed to save her » —



Non ! Ce ne pouvait être possible. Arianna n'était pas... Non. Ce n'était pas vrai, on se jouait d'elle. Sa soeur était en vie. Le forgeron mentait, il voulait simplement la blesser pour se venger de les avoir abandonnés à la Lune de Sang. La jeune Wadson allait débarquer d'une seconde à l'autre et passer les bras autour du cou d'Isabelle. Elles s'embrasseraient avec la ferveur de deux soeurs et tout irait bien. Il le fallait, car jamais Isabelle ne tiendrait un tel choc. Mais le géant Ainsworth n'avait plus l'allure d'antan, il tremblait et tenait à peine debout. Alors elle comprit que c'était vrai. Arianna était morte. Isabelle hurla de désespoir.

Les larmes inondaient ses joues. Elle criait encore et encore, maudissait l'univers pour lui avoir arraché l'être le plus cher à son coeur. Le jeune homme passa ses bras autour de ses épaules, mais elle le repoussa violemment. Elle n'arrivait plus à respirer, le poids de la vérité pesait sur ses poumons et un étau toujours plus fort écrasait son coeur. Il était responsable de sa mort. “ - Comment oses-tu ? Ne dis pas que tu es désolé, tu n'en as pas le droit ! Tu ne peux pas être désolé... Tu ne le penses pas ! ” Elle serrait ses mains contre ses tempes, tentant vainement d'échapper à la douleur qui se répandait dans tout son corps.  “ - Je t'avais confié ma soeur, tu étais supposé la protéger et l'aider. Et maintenant Arianna est morte ! Arrête de dire que tu es désolé ! ” Elle frappa rageusement le forgeron au visage. Le sang empourprait sa figure.  Mais Isabelle ne gagna aucune satisfaction à voir le contour de ses doigts apparaître sur la joue de Maximilian.

Elle tomba à genoux. Le souffle lui manquait et elle suffoquait toujours plus de minutes en minutes. Tout son corps tremblait, - elle rabattit ses bras contre sa poitrine - elle se balançait d'avant en arrière. Isabelle avait froid, tellement froid. La chaleur la désertait et avec elle son énergie. Elle sentit des bras puissants l'attraper, et la serrer fort. Elle s'y agrippa comme à une bouée de sauvetage, comme à un dernier recours pour s'en sortir. Les larmes coulaient inlassablement sur ses joues. Isabelle aurait voulu éteindre sa peine, s'en défaire, mais elle ne le pouvait. C'était un poids de plus, un nouveau fardeau, à porter. Comment était-on sensé continuer à avancer ? On la soutenait totalement désormais, les bras la soulevait et elle se sentit étreinte. Elle répandait maintenant ses larmes sur le blouson en cuir de Maximilian. Pourquoi ne la détestait-il pas ? Son amie était morte par sa faute.  “ - Aria ! Aria, non... C'est tellement injuste. Elle m'a sauvée ! Pourquoi ont-ils pris sa vie et pas la mienne ? ”  Elle se laissait bercer par la voix du jeune homme. Elle ne saisissait que quelques bribes de ce qu'il lui disait, plus rien ne semblait avoir d'importance maintenant. Elle entoura de ses bras le cou du grand brun. “ - Pardonne-moi, Max. Toi aussi tu l'as perdue.
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Seyrane de Larant
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Dim 18 Oct - 23:56



rebecca e. habberline
— « so you think you can beat me ?  » —

La bataille faisait rage autour d’elle, mais Rebecca n’y prêtait guère attention. Couverte d’un sang qui n’était pas le sien, la jeune femme ne tendait qu’à un seul objectif : anéantir. Les combattants qui l’entouraient, les flots de sang qui jaillissaient à ses pieds, les corps qui s’effondraient dans la poussière, rien ne lui importait d’autre que son adversaire. Elle tuait avec un systématisme glaçant, abattait ses ennemis les uns après les autres, infatigable et inatteignable.

La plupart des Étrangers étaient sans aucun doute des civils, des soldats entraînés depuis le début de la conquête qui se battaient avec une rage et une ferveur extraordinaire, mais qui pour certains manquaient cruellement de tactique. Ils faisaient pourtant face avec efficacité, et il était impossible d’évaluer quel était celui des deux camps qui prenait le dessus. La brune, en guerrière expérimentée, ne se prononcerait sur l’issue des combats que lorsque le dernier de ses adversaires serait à terre.

La jeune femme sortit sa lame du cadavre d’un Témérien et pensa pouvoir s’accorder un instant pour reprendre son souffle. Elle profita de ce court repos pour jeter un coup d’œil autour d’elle et repérer les membres de la Guilde dont elle se rappelait le visage. Il semblait que les Ombrageux tenaient bien le coup, mais ils étaient en large infériorité numérique et leurs talents ne suffiraient pas.

Soudain, une douleur cuisante dans la jambe interrompit son observation. Une sorte de colosse Témérien, deux fois plus haut et large qu’elle, lui avait infligé une brûlante estafilade dans la cuisse. La blessure, large et profonde, se mit à saigner abondamment et Becca riposta violemment, la mâchoire contractée par la souffrance. Seulement son adversaire était, sinon plus rapide et plus agile, du moins plus puissant qu’elle. La jeune femme parait vaillamment ses coups, mais elle perdait du terrain, obligée de reculer pour conserver la protection que formait son épée. Le bruit métallique des lames qui s’entrechoquent résonnait à ses oreilles de plus en plus fort, semblaient emplir tout son corps. Même son cœur paraissait battre à ce rythme, aussi régulier que celui d’un métronome. L’adrénaline coulait dans ses veines, et bientôt la pulsion frénétique du sang qui lui battait aux tempes remplaça le vacarme des combats.

Lorsque son dos buta contre le mur de pierres, la jeune femme eut un geste de panique. Elle était acculée comme une proie, piégée par la masse herculéenne de son adversaire qui rendait toute issue impossible. Si elle ne trouvait pas une solution, et très vite, elle serait embrochée comme une vulgaire volaille. Non, hors de question. Elle ne pouvait pas mourir de la main d'une sorte de bovin stupide comme celui-ci. Le-dit animal éleva son arme pour lui porter le coup fatal et Rebecca ferma les yeux instinctivement, priant pour que quelque chose, n'importe quoi, se mette entre la lame et elle. Mais la morsure glacée du glaive ne vint pas, et elle ouvrit les yeux. Son assaillant était figé dans son mouvement, une masque de souffrance sur le visage. Comme paralysé, il s'écroula et sa carcasse gigantesque aurait écrasé la brunette si elle n'avait pas bondi sur le côté.

Elle leva la tête, cherchant des yeux ce qui avait causé la mort subite du Témérien et vit un jeune homme au visage familier dégager son épée du cadavre. C'était un Ombrageux, elle en était sûre bien qu'elle ne pusse pas mettre un nom sur ces traits juvéniles et cette tignasse châtain. Elle le remercia d'un signe de tête, bénissant intérieurement les divinités qu'au moins un des membres de la Guilde l'ait identifiée comme alliée.
Puis, ne s'accordant pas un instant de repos supplémentaire, elle s'élança à nouveau dans la bataille.

Assoiffée de vengeance et de sang et mue par une fureur digne d'une guerrière se battant pour sa propre contrée, Becca bondit devant la monture d'un Témérien qui passait au galop, arrêta l'animal en l'attrapant au mors et désarçonna violemment le cavalier. Lui laissant à peine le temps de se relever, elle engagea le duel à l'épée, prise par une frénésie meurtrière. Ce n'était pas tant la mort des attaquants qu'elle désirait, mais plutôt une victoire incontestable, brillante, dans les règles de l'art. A vrai dire, Rebecca se souciait peu des cadavres qu'elle laissait derrière elle ; elle n'assassinait pas par plaisir mais par nécessité et ne se s'en formalisait pas. La souffrance de ses ennemis ne la satisfaisait pas plus ; non, ce qu'elle désirait et ce qui provoquait chez elle cette jouissance guerrière, c'était le triomphe. La consécration de ses efforts et de ses blessures, ce qui seul pouvait prouver sa valeur en tant que guerrière et même sa supériorité face aux hommes.
Tout le monde peut tuer. Tout le monde ne peut pas vaincre.

Son adversaire était en mauvaise position. C'était un bon soldat, mais il était probablement blessé et parait avec difficultés les coups qu'elle portait infatigablement. Exténué, il finit par s'effondrer. Becca éleva son arme et s'apprêta à lui porter le coup mortel, comme ce Témérien l'avait fait quelques minutes auparavant. La lame scintilla dans l'air et s'abattit sur le jeune homme. Mais, tout comme la brune l'avait fait, celui-ci avait du prier pour que quelque chose s'interpose entre l'épée et lui. Sauf que, contrairement à elle, son vœu avait été réalisé, et la lame ne rencontra pas la chair d'un humain mais le tranchant d'une sœur d'acier.  

La guerrière brune se rejeta en arrière, surprise, et découvrit son assaillant... ou plutôt son assaillante. Une Étrangère aux longs cheveux blonds dont les yeux soulignés de noir brillaient d'une lueur vengeresse. Becca sut immédiatement qu'elle faisait face à une adversaire de taille et décida de la laisser attaquer pour jauger de ses forces et de ses faiblesses. Campée sur ses appuis, elle banda chaque muscle de son corps affaibli et se prépara à riposter au premier coup. La blonde s'élança sur elle, sa lame menaçante pointée sur sa poitrine. Rebecca se contenta d'esquiver ce coup trop puissant, porté par la rage inouïe qu'exprimait le visage de la jeune femme et riposta aussitôt. Malgré sa fureur, la Témérienne était sur ses gardes et para sans difficulté. Leurs deux lames grincèrent sous le choc et chacune recula d'un pas. Les deux opposantes se jaugèrent du regard, les yeux plissés, la bouche tordue en une moue amère : deux femmes qui se battaient dans une société d'hommes, et qui étaient déterminées à y conquérir leur place, coûte que coûte.

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Alessandra de Marbrand
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Lun 19 Oct - 20:44


hildr m. kenthrick
— « love is the warrior's greatess weakness » —

Elle n'était plus elle même, muée par une rage qui lui était inconnue, portée par une colère animale qu'elle n'avait jamais éprouvée auparavant. Les deux lames s'interpellèrent dans un grincement métallique, obligeant les deux femmes à reculer d'un pas. La jeune femme jaugea son opposante d'un regard haineux. Au fond de son être bouillonnait une bête qui, tapie dans l'ombre, n'attendait plus qu'une petite étincelle pour embraser tout son corps. « Ah ! C'est tout ce que tu sais faire bâtarde ?! » cracha-t-elle avec mépris tout en s'élançant sur elle. Elle voulait du sang.

La jeune femme sentit l'arme l'effleurer d'un souffle d'air. Elle vit la peur l'envahir, elle avait esquivé ce coup de peu, seulement quelques centimètres l'avaient séparé d'une mort certaine. Qu'avait-elle fait ? Stupide, idiote, insouciante. Elle n'était que chaire et os, rien que quelques muscles partageant l'enveloppe d'un corps solide. Combats le bon combat repensa-t-elle dans son esprit. Ses paroles hantaient son esprit, lui rappelant le serment qu'elle avait prononcé il y-a quelques années déjà. Un serment qu'elle avait rompu en se laissant submerger par la rage.

Hildr reçu un coup violent à la mâchoire, elle sentit sa bouche se remplir d'un liquide chaud, de l'hémoglobine. Elle cracha sur le sol le sang qui obstruait sa bouche. Du sang, ce n'était que du sang, le sang d'une traîtresse, d'une femme qui avait failli à ses devoirs, qui avait agi sans penser aux conséquences, d'une femme qui avait tourné le dos à ses dieux.

La jeune guerrière para un coup avec souplesse, cependant elle peinait à maintenir un rythme soutenu. Ses muscles lui étaient douloureux sous l'effet de l'épuisement et bientôt ils refuseraient de la porter dans une nouvelle danse mortuaire. Le duel était plutôt équilibré, lorsque la guerrière aux cheveux blonds portait un coup, la brune parait, et vice-versa. Et lorsque l'une d'elle réussissait à toucher son opposante, celle-ci lui rendait la pareil aussitôt.

Ce cercle vicieux agaçait la jeune femme qui luttait pour ne pas être submergée par ses émotions. Intérieurement elle se forgeait une barrière, protégeant son esprit d'une folle inquiétude envers Torstein et d'une rage animale tournée vers la guerrière qui l'avait attaqué. La jeune femme se sentie perdue mais voulut refuser à son adversaire la satisfaction d'une victoire aussi facile. Malgré sa douleur au poignet elle serra la garde de son épée et frappa à nouveau, réussissant à faire un accro à travers l'armure de la combattante.

La jeune femme n'eut pas le loisir de se satisfaire car son adversaire riposta aussitôt. Elle attrapa les poignets de la guerrière, faisant de leurs deux épées des armes inutiles. Combats le bon combat, ne baisses pas les armes se répéta-t-elle tout en luttant contre la douleur qui remontait le long de ses bras alors que son adversaire tirait pour se dégager. Elles se jaugèrent un court instant, leurs visages striés de terre et de sang, leurs regards remplient de colère. « Finissons-en avec ce jeu stupide, » murmura-t-elle entre ses lèvres. N'abandonnes jamais, même s'il semble inévitable que tu es sur le point de perdre continua-t-elle de réciter dans son esprit. Elle serra les dents tandis que ses yeux se remplirent de larmes de douleur.

Elle sentait sa volonté rompre un peu plus à chaque instant, cependant si elle lâchait prise elle libérerait son adversaire, la laissant libre de ses mouvements, libre de la tuer. Elle devait tenir bon, elle ne devait pas céder. Soudain sa ravisseuse tira d'un coup sec et réussi à se libérer de son emprise. Le coup partit instantanément; de sa main libre son adversaire frappa de son épée sans crier gare, touchant la jeune femme au visage. Elle sentit une violente douleur à la tête alors qu'elle sombrait dans une obscurité dense et sans retour.

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Dezbaa
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Mer 21 Oct - 12:49




Caliel & Freyja
— « The war just begins. » —

Ses yeux parcoururent la masse. La masse molle, inerte, atterrée, morte. Il venait d'asséner un coup fatal à un dernier Témérien. Vainement. Son corps ne ferait que rejoindre la mer de cadavres. Le combat semblait fini. Les Nordiens avaient perdu. Des liens solides venaient déjà enserrer les poignets de certains, tandis que d'autres étaient achevés rapidement, leurs gémissements apparemment plus gênants que ceux des Témériens, aux oreilles de ces derniers. Caliel passa une main sur son visage couvert de sang, de sueur et de poussière. C'était terminé. Un souffle de colère et de rancœur étreignit l'ombrageux. Ils étaient trop désunis, trop éparses, trop désorganisés, trop faibles et voilà, voilà où cela les menait !

Il tira un coup de pied dans un heaume qui avait égaré sa tête et jeta son épée au sol dans un geste de rage. A quoi bon ? A quoi bon tous ces efforts, toutes ces pertes, si l'on n'aboutissait à rien ? Sa déception noyait sa honte et laissait immerger des îlots de haine qui s'illustraient comme le potentiel début d'une vaste péninsule meurtrière. Les Vivendalais s'étaient déchirés pendant des années... pour rien. Aucun des camps ne gagnait cette guerre. Ils la perdaient, ensemble. C'était là, peut-être, leur seul point d'unité. La défaite. Il serra les poings avant, finalement, de se baisser et de ramasser son arme. Et, sans plus tarder, il tourna les talons. Rester ici, c'était pire que de se jeter dans la gueule du loup. Il n'en avait pas seulement envie : il devait fuir. C'eut été folie de se rendre chez lui, ou même de rester dans l'Enclave. Il fallait courir vers l'extérieur, vers le seul pan de liberté auquel ils pouvaient s'accrocher... Pour la première fois depuis des années, Caliel retourna vers le campement de la Guilde.

***

Elle se débrouillait plutôt bien. Elle avait toujours été douée au combat. Rapide et habile, il n'était pas rare qu'elle eût l'avantage sur son adversaire. Cependant, celle-ci semblait tout aussi perfectionnée qu'elle. Les deux guerrières se rendaient coup pour coup leurs attaques respectives. Captivé par leurs échanges, il sortit de cette sorte de transe lorsqu'il entendit un cri de rage ; un des ultimes Nordiens se ruait sur lui. Avec souplesse, il souleva sa hache presque enterrée et riposta. Le duel s'engagea ; il perdit de vue Hildr et son ennemie. Le récidiviste était animé d'une haine révoltée qui décuplait la puissance de ses coups et amoindrissait leur justesse. Dans une danse tortueuse et mortelle, le Témérien parvint à prendre le dessus et à l'achever d'un coup de hache dans le crâne. Son adversaire s'écroula. Posant son pied sur sa tête, il tira sa lame pour l'en dégager. Lorsqu'il se redressa, il chercha Hildr. Elle n'était plus là. Elle n'était plus debout. Elle gisait, à terre, dans son propre sang. « Hildr ! » cria-t-il, comme si son appel l'obligerait à se relever. Le grand guerrier, arme au poing, s'élança vers la jeune femme. Il se jeta à genoux devant elle et posa aussitôt deux doigts sur sa jugulaire. Son cœur battait encore. « Elle est vivante ! »

Freyja abandonna la recherche de son adversaire. Il allait bien finir par mourir. Tous les hommes mouraient un jour. Maintenant, demain, ou dans quarante ans. Si elle ne l'avait pas de sa main, la Mort se chargerait de l'enlacer elle-même et de le traîner vers les limbes des défunts ; peut-être se montrerait-elle bien plus cruelle que la Témérienne ne pouvait l'être. Tout en se relevant, elle souffla. Elle passa une main sur ses habits sableux. Elle releva la tête et alors son regard glissa sur quelque chose qu'elle n'aurait jamais cru possible, ou tout au moins qu'elle n'aurait jamais voulu voir. Hildr. A terre. La guerrière ennemie était déjà repartie. Son cœur s'emballa et sans plus réfléchir, elle poussa sur ses jambes pour courir vers la blessée, écartant violemment plusieurs personnes qui gênaient sa trajectoire. Elle s'arrêta près d'elle en voyant le grand homme brun. Il leva vers elle un regard presque perdu, mais où la dureté dominait. Elle ne releva pas sa présence. « Va chercher de l'alcool et des linges propres. » ordonna-t-elle. Sans protester, il se releva et se précipita vers la première maison.

Tandis que la blonde essayait de stopper les premières hémorragies en faisant des garrots, il renversait tout sur son passage. Il ouvrit une grande armoire et en tira de grands draps blancs qu'il tâcha de ses mains sales, puis il accourut dans la cuisine et, parcourant rapidement les étagères, renversa plusieurs bouteilles qui s'éclatèrent sur le sol, répandant leur liquide précieux, avant d'en prendre deux à degré élevé. L'inventaire rempli, il retourna au plus vite à l'extérieur. Il posa les deux bouteilles et tendit les draps à Freyja. Elle les déchira d'un coup sec. Elle saisit l'un des bouchons entre ses dents et tira pour le sortir du goulot. Avec empressement, elle badigeonna le drap d'alcool puis, avec plus de douceur, elle essuya le visage de Hildr, tantôt en tamponnant, tantôt en glissant, pour en chasser le sang. « Torstein est là-bas. » fit-elle en l'indiquant d'un signe de tête. « Va voir ce qu'on peut faire. » L'homme y alla. Bientôt, elle put distinguer une large balafre qui déchirait le visage de son amie. Elle serra la mâchoire. « Tiens bon, Hildr. » D'une main tendre, elle souleva sa tête et enroula autour de celle-ci un lambeau de drap désinfecté.

Torstein gisait depuis plus longtemps. Ses yeux étaient fermés. Son visage se crispait de douleur. Son ventre s'ouvrait en une large fente qui laissait voir le tissu brillant de ses organes. Ses deux mains étaient posées dessus, comme s'il essayait de repousser la mort. Le Témérien s'agenouilla près de lui. Il prit son pouls. Les battements pulsaient encore, mais de manière extrêmement faible. A son contact, les paupières du combattant blond se soulevèrent. Ses lèvres bougèrent un peu. « Ne dépense pas ton énergie pour rien. » trancha-t-il. Mais, de toute manière, il fallait se rendre à l'évidence : il n'allait pas s'en sortir. Il avait perdu trop de sang, et la plaie principale était trop importante. On ne parviendrait pas à le soigner, pas ici, pas maintenant. Il devait être pris en charge par des professionnels, dans un lieu propice, spécialisé. Il n'avait pas le temps pour ça. Il n'avait plus le temps. C'était trop tard. Le guerrier dégaina un grand couteau. Il se pencha vers Torstein, et souffla à son oreille : « C'est fini, tout va bien se passer. Reste calme. » Les traits du mourant se détendirent. Sans trop savoir s'il était guidé par la clémence ou par ses intérêts personnels, il porta la lame à son cou, et trancha la carotide. Un jet de sang gicla sur son visage, et le corps de Torstein s'affaissa définitivement. Il poussa un soupir et demeura quelques instants immobile avant de se redresser lentement. Il se tourna vers Hildr, et croisa le regard de Freyja.


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Seyrane de Larant
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Mer 21 Oct - 19:49



rebecca e. habberline
— « the play comes at its end  » —

Le duel entre les deux jeunes femmes n’était désormais plus un simple combat ; c’était un ballet funèbre effectué dans un théâtre d’apocalypse, sur un plancher de cadavres et dans la lumière aveuglante du soleil qui se reflétait sur les lames. Les coups étaient échangés à un rythme régulier qui contrastait avec la violence inouïe avec laquelle ils étaient portés. Rebecca reçut un puissant choc dans le ventre, qui la laissa sans souffle quelques secondes. Les yeux brillant de haine, elle se précipita sur la blonde et lui asséna brutalement une droite dans la mâchoire avant de reculer aussitôt pour parer sa riposte.

Cet affrontement ne paraissait pas connaître de fin. Toutes deux à bout de forces, les guerrières continuaient pourtant à se battre avec une rage et une ferveur qui ne laissaient pas de doute quant à leur détermination. La brunette esquivait autant de coups qu’elle en recevait, et son corps affaibli commençait à donner de sérieux signes de fatigue. Elle savait que l’issue était proche, mais que son adversaire ne baisserait pas les bras avant que l’une d’entre elles soit hors d’état de nuire. Et si la dernière attaque devait être fatale pour qu’on puisse désigner un vainqueur, alors ainsi soit-il.

Les enjeux du triomphe n’étaient désormais plus ceux de la bataille en général ; il ne s’agissait plus de terres d’origine, de conquêtes, d’appartenance à un groupe, de défense de son peuple. Le seul motif pour Becca d’être encore debout malgré sa plaie à la cuisse qui continuait de saigner et malgré ses muscles qui la lançaient horriblement était une fierté des plus profondément enfouies, des plus enracinées au fondement de sa personnalité. Elle ne pouvait pas se laisser battre, elle qui avait triomphé des meilleurs guerriers. Son combat contre la gente masculine pour être considérée comme une égale avait été trop long, trop semé d’embûches pour qu’elle doive s’incliner devant cette femme. La surpasser serait l’ultime preuve de sa valeur, car sans aucun doute Hildr était meilleure soldate que la majorité des hommes.

Pénétrée de cette pensée, l’Étrangère s’élança une dernière fois sur son ennemie. Celle-ci l’attendait fermement et réussit à percer le métal de son armure, lui infligeant une blessure superficielle mais douloureuse. Profitant de la surprise de la brune, elle lui enserra brusquement les poignets, rendant son arme inutile. Le duel se finirait donc à mains nues. Les deux jeunes femmes se jaugèrent à nouveau du regard comme deux fauves, leurs souffles rauques se mêlant dans l’atmosphère poussiéreuse. Rebecca lut dans le regard de la blonde la même souffrance et la même lassitude qu’elle éprouvait elle-même ; mais une lueur furieuse subsistait au fond de ces prunelles sombres.
La guerrière parvint à se dégager de l’emprise de son adversaire et profita de sa surprise pour porter le coup final, l’atteignant au visage. La lame froide entailla le beau visage de la Témérienne, qui s’écroula en arrière.

Un instant, Becca crut qu’elle allait se relever ; mais Hildr avait plongé dans l’inconscience, et la bataille s’achevait. Elle contempla quelques instants le corps inconscient de la jeune femme, immobile, haletante. Son cœur affolé récupérait petit à petit un rythme correct ; ses muscles se détendaient un à un. Lorsque le corps de la blonde avait heurté le sable, il lui avait semblé que toute sa rage s’évaporait soudainement. Il n’en restait que de vagues relents qui disparaissaient à leur tour.
Tout ce que Rebecca voyait désormais, c’était l’acharnement bestial que les deux adversaires avaient mis dans leur combat. Un acharnement qui lui parut soudain idiot, mais c’était les règles du jeu. Elles pouvaient avoir le même âge ; la guerre n’épargnait personne. Seulement l’Étrangère prit conscience qu’elle avait terriblement besoin d’une solide cause pour laquelle se battre, sans quoi elle sombrerait vite dans une folie meurtrière. Sur cette réflexion, elle jeta un coup d’œil autour d’elle et s’éloigna d’un pas incertain du corps d’Hildr, profitant du nuage de poussière pour filer en solitaire. Elle ne souhaitait pas revoir les membres de la Guilde ; elle avait besoin de calme.
En partant, elle ne s’interrogea même pas sur l’issue des combats. Peu lui importait.
La pièce touchait à sa fin et par la même occasion, sa mission s’achevait. Rideau.
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Seyrane de Larant
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Mer 21 Oct - 22:44



william & aaron
— « end of the path  » —

Le jeune homme balaya la scène des yeux, immobile, hébété. On aurait dit un enfant perdu au milieu d’une ville, les yeux écarquillés, l’air inquiet et mélancolique. À cette différence que William avait le visage couvert de sang et de poussière, et qu’il n’était pas égaré. Au contraire, il connaissait si bien ces pavés inégaux, ces petites maisons de chaume, ces hautes murailles qu’on disait infranchissables. Mais aujourd’hui, tout paraissait irréel. Il évoluait comme dans un rêve, au ralenti ; des traces de poison subsistaient dans son sang et il se demandait par quel miracle il avait survécu aux combats. Ses muscles se contractaient brusquement par moments, occasionnant de douloureuses crampes. Il avait l’esprit occupé et ses yeux clairs erraient dans le vide, se posaient sur les cadavres sans vraiment les voir, tandis que ses pensées l’emmenaient ailleurs. Il se remémorait les différents moments de sa journée, qui avait été si longue et si éprouvante qu’il lui semblait que ces vingt-quatre heures étaient en fait des semaines.

Les traits ciselés de Lorna s’imposèrent subitement à sa vue et il ressentit un vif élancement dans l’épaule, où la plaie mal cicatrisée continuait de suinter un mélange de poison et de sang. Le visage haï de l’empoisonneuse s’estompa petit à petit et fut remplacé par celui d’Arianna, penchée sur lui et qui prononçait son nom. Il fut projeté hors de ses pensées à cette évocation : où était-elle ? Depuis qu’ils s’étaient séparés, et la connaissant, elle avait eu le temps de se fourrer dans mille embuscades, de s’attirer mille problèmes ! Il eut un mouvement comme pour partir à sa recherche, mais son corps exténué et bien trop affaibli refusa ce projet.  Il resta donc immobile, hésitant.

Soudain, une voix relativement lointaine cria son prénom : « William ! ». Sans même avoir besoin de tourner la tête, il reconnut la voix de James et sut que les Ombrageux se retiraient après une défaite cuisante. Il était temps pour tous de rentrer au campement et de se retrouver pour ressasser leur frustration, leur colère, leur rancœur. Ses yeux s’arrêtèrent au sol, sur le cadavre de sa dernière victime. Il se rappela le combat acharné dans lequel ils s’étaient affrontés et se fit à nouveau la réflexion qu’il avait été bien chanceux, pendant ces duels. Malgré le poison qui attaquait son système, il avait réussi à vaincre encore et encore, au prix de nombreuses blessures cependant. L’appel fut réitéré. Alors le blond mobilisa ses muscles ankylosés et rejoint ses compagnons d’un pas lent. Le fardeau de la défaite pesait sur ses épaules plus que toutes les morts qu’il avait causées en une journée.


Aaron parcourait les rues désertes de Vivendale d'un pas lourd, ses bras protecteurs refermés sur le corps meurtri de Margaery. Elle semblait si légère dans ses bras, malgré ses propres blessures et sa fatigue. Tout en cheminant en quête d'une monture pour la ramener au campement en-dehors de la ville, où ils avaient leurs guérisseurs, le brun se remémorait les mots de la jeune femme lorsqu'elle avait repris conscience. « Aaron... ». Rien que de l'entendre prononcer son prénom faisait rejaillir une foule de souvenirs à la fois doux et amers. « La crainte m'a gagnée quand j'ai cru... J'ai cru... J'étais persuadée que c'était toi. J'étais aveuglée et je me suis élancée. Lorsque la feu s'est répandu, je pensais mon heure venue... Et tout m'a assaillie. Les souvenirs ont refait surface... Toi... Sans toi... ». Sa gorge se noua lorsqu'il repensa à la vision d'horreur qu'il avait eu plus d'une vingtaine de minutes plus tôt, lorsqu'il était arrivé sur cette petite place et qu'il avait découvert la rousse au milieu des flammes. Il resserra son emprise sur la taille de Margaery dans un mouvement instinctif. Jamais plus il ne détacherait son regard d'elle dans de tels moments. Quoi qu'il arrive, quels que soient leurs situations respectives, il ne laisserait plus le spectre de la Mort étendre encore sa main sur la renarde.

Enfin, après avoir enjambé des dizaines de cadavres et traversé à peu près autant de rues, Aaron finit par trouver un cheval égaré. La bête paniquée était couverte d'écume ; ses veines se dessinaient nettement sur sa peau trempée et ses yeux exorbités laissaient entrevoir le blanc de l'orbite. Il parvint à calmer l'animal et hissa Margaery devant la selle, avant de monter à son tour. Enfin, après un dernier coup d'œil sur le Village désert, il tourna bride et emprunta le chemin qu'il avait déjà parcouru dans le sens inverse plusieurs heures auparavant. Beaucoup de choses s'étaient passées depuis, beaucoup de morts, des litres de sang, des combats acharnés. Mais les Témériens avaient triomphé ; et Katharina était probablement dans quelque haut lieu de l'Enclave, occupée à prendre les premières mesures de son règne sur Vivendale. Il importait peu au soldat brun d'être avec elle à ce moment ; elle avait ses conseillers, Eleanora, d'autres guerriers émérites et expérimentés. Avant tout, il voulait qu'on soigne Margaery. Ensuite, ils retourneraient ensemble pour saluer la nouvelle reine de Vivendale et se mettre à son service. Les désirs de conquête les plus fous étaient réalisés ; et Katharina étendait désormais son pouvoir sur l'une des plus belles cités de la région. Comme la fille aux cheveux d'argent avait mûri...



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