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Starting from the top ft. Vinciane & Roy

Alessandra de Marbrand
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Sam 22 Oct - 22:48





VINCIANE & ROY
— Starting from the top... now we're here —

D'or étaient leurs vies, pures, éclatantes, malgré quelques égratignures elles brillaient de milles feux aux yeux des autres. Aujourd'hui les choses sont différentes, depuis la Guerre tout à changé. Le métal qu'ils arboraient autrefois en colliers ou autres apparats; aujourd'hui ils cherchent à le serrer dans leurs mains sous la forme de quelques pièces sales et rouillées. Un peu comme eux. Leurs vies n'ont plus l'éclat de l'or pur, ce dernier s'est rouillé, tordu, modelé en quelque chose d'autre, de nouveau, quelque chose qu'ils n'avaient jamais connu : le besoin. Partis du sommet, là où la vie n'était que or, les voilà à présent ici, là où la vie est tout...sauf or.

Avec la Guerre d'Un Jour tout a changé, Vinciane a trouvé refuge au village depuis le début des affrontements et n'a jamais remis les pieds dans sa chère Enclave depuis, s'essayant à la précarité caractéristique du village, jusqu'à s'être trouvée un emploi pour gagner un peu d'argent et subvenir à ses maigres besoins. Bien loin de sa vie d'il y-a quelques mois donc... Pour Roy les choses aussi ont changé, même si ce n'est pas d'une façon aussi drastique. Après avoir perdu la guerre, et sa femme, le jeune noble a du se confronter à une énième perte, celle de sa famille, son père, dernier proche restant, ayant été arrêté pour marchandage d'esclave.

Partis d'en haut, voilà qu'ils sont là, voilà qu'ils se rencontrent là, la gueule par terre, après la chute.
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Alessandra de Marbrand
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Jeu 22 Déc - 0:00





ROY LARISSON
— Starting from the top... now we're here —

Larisson. Il fut un temps où ce nom évoquât admiration et puissance, voir même une pointe de jalousie dans les yeux de ceux qui les regardaient. Les Larisson étaient des gens honnêtes, fiers, et surtout, ils couvraient tous les fronts. Ses ancêtres y avaient bien veillé. Finance, art, politique, philosophie, il n'y eu un domaine où au moins des Larisson n'excella, même la guerre. Le sang de Leroy Larisson coulait dans ses veines, valeureux soldat ayant combattu aux côtés du grand Parsel. Le sang d'un héros... dans les veines d'un faible qui avait tant tremblé devant ses ennemis lors de la Guerre d'Un Jour. D'un faible qui ne savait que courber l'échine. Toute sa vie il n'avait fait que ça : face à son père, pour son mariage, face aux Témériens, même lorsque son père fut arrêté il ne riposta pas. En ces temps troubles, Roy avait cette impression d'avoir échoué, de ne pas mériter d'avoir été nommé d'après Leroy, ou même d'être un Larisson, cette petite famille qui a su se rendre indispensable au sein de l'Enclave. Ah ! Sa chère Enclave, bafouée, déchue, roulée dans la boue... tout comme ses nobles habitants. L'Enclave n'était plus. Ses bâtisses avaient beau se tenir fièrement debout, ce n'était plus qu'une ruine à présent, le vestige d'un temps révolu. Une révolution forcée, imposée à grands coups d'épées et de giclées de sang durant la Guerre d'Un Jour, d'un jour d'effroi ayant rappelé à tous cette vérité : on aura beau passer des années, voir des siècles, à construire quelque chose, il suffira d'un rien pour que tout cela soit détruit d'un revers de main. Tout est éphémère, même ce qui semblât la plus puissante des dynasties. Triste constat... Pourtant dans cette alarmante révélation il y-avait un espoir insoupçonné; un jour les usurpateurs tomberont eux aussi, et ce jour là, Roy comptait être aux premières loges, parmi les investigateurs de cette déchéance.

Mais avant que ce jour n'arrive, c'est à son propre déclin qu'il devait assister

Cognements d'épaules, hanches qui se heurtent... Il se retrouvait, malgré lui, trimbalé d'un corps contre un autre, embarqué par la foule. Il se sentait étouffé, oppressé parmi ces gens qui n'étaient pas comme lui, coincé dans un monde qui n'était pas le sien, le village. Contrée proche, mythe lointain. Il en avait entrevu des bribes, entendu quelques histoires, des railleries ci et là, mais jamais il n'avait imaginé qu'un jour il en foulerait le sol. Ici tout était plus sombre, plus sale, jusqu'à l'odeur qui planait sur les rues, entêtante odeur mêlant la misère des habitants et de leurs bétails. Les rues étaient sales, tout comme ses passants qui marchaient dans les eaux croupies et les excréments d'animaux. Terrible vision. La simple idée d'être là révoltait le jeune homme, l'idée d'y vivre... un cauchemar qui, il l'espérait, ne deviendrait jamais réalité. Non, il ne pourrait ce résoudre à vivre dans ce lieu malfamé et mal peuplé. On lui avait dit que les rebelles se cachaient dans ce trou, maintenant Roy comprenait mieux pourquoi ici, qui oserait chercher quelqu'un dans cet enfer ? C'était un endroit maudit cette autre Vivendale.

N'était-ce pas l'endroit parfait pour commencer une résistance ? Dans ces quartiers pillés et brûlés lors de cette terrible guerre éclair, de cette attaque malhonnête. Où était donc la gloire ? L'honneur de la guerre ? Soldats contre soldats ? Armes contres armes ? La Guerre d'Un Jour n'avait été qu'une mascarade, une fausse guerre,  un coup de poignard dans le dos d'un adversaire qui saisissait à peine son épée. Où était l'honneur de guerres qui avaient bercé leur histoire comme l'honorable Grande Bataille d'Hiver ou bien la sévère riposte du Soulèvement ? Où était le combat loyal ? La possibilité, pour les attaqués, de se défendre ? Ils n'avaient rien eu de cela. Du jour au lendemain, l'attaquant s'était montré aux portes, une armée dix fois supérieure à la leur, et les dés furent définitivement tirés. Ils avaient commencé une guerre gagnée d'avance, et dans cela il n'y avait aucune gloire, que de la lâcheté.

Mais la guerre n'était pas finie pour Roy. Il riposterait, lui avec d'autres. Comme l'avait fait Parsel, ils réuniraient les différents réseaux de résistance pour former un seul bloc, une seule armée qui écraserait son ennemi et regagnerait le trône. Et, un jour prochain, les longues boucles d'argent de cette gamine brûleraient dans l'or des flammes de sa défaite. C'est pour cela qu'il était là, ici, dans cette rue surpeuplée et sale du village. Lui et quelques autres nobles mécontents et prêts à agir, avaient pris une décision, demander aux résistances villageoises de se rallier à eux pour former une rébellion unique et plus forte. Mais pour cela, il fallait trouver les rebelles. On lui avait murmuré une rumeur, un éleveur de porc des bas fonds ferait partie d'un réseau, lequel ? Roy n'en savait rien, il n'était même pas sûr que l'homme était un vrai résistant. Mais ça valait le coup d'essayer.

Après avoir traversé les rues bondées du centre du village, il se rapprochait de la ferme du dit rebelle, une bicoque légèrement excentrée du centre et à l'image du reste de cet endroit : complètement délabrée. Au moins peu de soldats témériens devaient fréquenter le coin, ce qui était à l'avantage de la future résistance. Frappant à la porte il n'eut aucune réponse. Il attendit un peu, recommença... et toujours rien. Il n'était surement pas là. Roy décida quand même de faire le tour de la bâtisse, peut être l'homme était-il avec ses bêtes. Il reconnu, en effet, une silhouette humaine parmi les cochons. Mais ce n'était pas un homme, à moins que ce dernier ne porte une jupe. Se rapprochant, la silhouette se confirma être celle d'une femme.  De dos, elle s'affairait parmi les bêtes. « Excusez moi mademoiselle je cherche quelques chose et... » commença-t-il, s'il n'avait pas encore rencontré celui qu'il cherchait il pouvait quand même tenter d'obtenir quelques révélations sur ce dernier, ou au moins où le trouver et quand. Mais c'est lorsque la jeune fille se retourna que Roy eut une révélation, il l'a connaissait; ce visage, malgré sa crasse, il lui était cruellement familier. « Vinciane de Habstone... c'est bien vous ? »

Que faisait-elle ici ? Vinciane était-elle devenue une villageoise ? Ou bien était-ce une villageoise qui ressemblait beaucoup à mademoiselle de Habstone ?



Spoiler:
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Dezbaa
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Expié de talent
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Ven 19 Mai - 19:54

Vinciane de Habstône
— I'm not myself anymore. —

Les jours, à mesure qu'ils défilaient, perdaient de leur éclat, si bien que désormais, c'était dans la pénombre qu'elle vivait. De l'aurore au crépuscule, elle pataugeait dans la boue. Elle aussi, avait perdu sa lumière ; cette lueur blanche, blanche d'innocence, qui la caractérisait tant. Par le passé, elle avait déjà cru la voir filer, mais elle avait découvert qu'il lui en restait ; et que l'univers semblait déterminé à la lui arracher. Le cygne blanc, lentement, voyait ses plumes se maculer de brun et de rouge ; et bientôt, le carmin dominerait, et tacherait ses ailes écartelées. Elle ne pouvait que choisir quel serait son dernier chant. Pourtant, il lui semblait qu'elle ne pourrait rien produire de beau dans ce monde noyé sous l'horreur. Doucement ! Il viendrait dans longtemps : elle avait encore du temps.
En attendant, le cygne avait fui le lac rougeoyant, et avait été jeté parmi les porcs. D'une main fébrile, Vinciane versait dans leur mangeoire les céréales qui feraient office de repas. Tout autour d'elle, ils grouillaient, grognaient, couinaient, et elle s'empressait d'accomplir sa tâche pour ne plus sentir ces groins effleurer ses mollets. La vie à la ferme n'avait rien de facile. Chaque jour, elle avait l'impression d'être brusquée dans son intimité. Le travail était harassant, les repas parfois maigres - et pourtant, elle n'avait jamais eu grande faim -, et les gens d'une familiarité qui la tétanisait. Elle s'écarta du récipient de pierre qui contenait l'orge, et se hâta vers les seaux d'eau qu'elle avait laissés près de l'entrée de l'enclos. Ses chaussures s'enfonçaient dans la boue avec des bruits de succion désagréables, et elle faisait de son mieux pour ne pas y prêter attention - en réalité, elle tentait d'ignorer beaucoup de choses, car plus elle y pensait, plus l'envie de vomir lui tordait les tripes. Elle se pencha, ramassa les deux seaux, et se dirigea vers l'abreuvoir.

Soudain, une voix. Elle sursauta, poussa une exclamation de surprise, et manqua de tout se renverser dessus. Elle avait toujours été de nature craintive, farouche du moins, et ce trait se renforçait soudainement, car elle ne s'attendait à voir personne : les fermiers étaient partis au marché. Toutefois, elle se reprit rapidement, reposa les seaux avec une précipitation maladroite, et fit volte-face.
Il y eut une hésitation, courte, qui valsa dans ses prunelles, avant que l'éclat de la reconnaissance ne vînt les frapper. C'était Roy Larisson. L'ancienne noble se figea, tétanisée à l'idée que lui aussi pût la reconnaître. Elle les avait souvent côtoyés, lui et sa femme, et l'on pouvait sûrement dire que c'était un ami d'Andrew - peut-être pas très proche, mais au moins quelqu'un qu'il appréciait. Elle savait - elle espérait - qu'il ne lui ferait aucun mal, mais... mais la honte l'accablait. Et il l'avait reconnue. Elle serra les dents. Elle aurait aimé avoir le courage de répondre par la négative. De lui faire croire qu'il se trompait. Mais elle n'avait pas de bravoure pour ces choses-là - en avait-elle seulement ? - et la vérité lui échappa immédiatement, dans un souffle : « Oui. » Déchue ! Elle songeait souvent à tous ces privilèges perdus. A cette vie belle et tranquille qu'elle avait perdue dans les décombres de Vivendale. Ces simples pensées la faisaient frissonner : à chaque fois, c'était comme si la Peur elle-même posait la main sur son épaule. Elle sentait ses doigts cadavériques serrer sa clavicule, puis remonter sur sa gorge, serrer, puis descendre vers son cœur, serrer.

Elle baissa les yeux vers ses pieds, et se rendit alors compte que ses mains tremblaient. Elle les joignit et enferma l'une dans les doigts de l'autre pour réprimer ces spasmes incontrôlés. Elle releva la tête, aussi honteuse qu'intimidée. « Je ne voulais pas... » Que ne voulait-elle pas ? Tout ça, tout. Le présent, mais aussi ce passé, cet ignoble passé qu'elle n'arrivait pas à oublier, dont elle cauchemardait la nuit, et qu'elle niait dans ses plus grands instants de folie. Pourtant... il était plus réel que jamais. Elle avait couru pour sa survie. Tout ce temps, elle s'était contentée de vivre, voire même de vivoter. Enfin, elle comprenait que les choses n'étaient pas aussi simples que ce qu'elle avait pu penser. Mais à quel prix ? « Je... j'ai fui. » Sous la terre, ses joues se coloraient. Elle n'était pas fière. C'était la décision la plus rationnelle, et ce dont ils avaient conclu avec Andrew, mais ce qu'elle était devenue... Elle n'en était pas répugnée : elle en était juste peinée, et n'arrivait pas à l'assumer face au regard de ceux qui l'avaient vue parée des artifices de la noblesse. Andrew... Son regard s'éclaira. « Est-ce que... est-ce que vous avez vu Andrew ? On devait se retrouver et il... » Il n'est jamais venu. Quelque part au fond d'elle, elle savait qu'il était mort. Cependant, une petite part continuait à espérer qu'il ne l'était pas ; qu'il avait été fait prisonnier, voire qu'il l'avait abandonnée. Ce n'était pas pire : c'était même mieux. Elle ne saurait même pas lui en tenir rigueur. Elle avait eu si peur... Elle scruta Roy. Il était bien habillé, bien apprêté, mais sa présence ici l'intriguait. Aussi, elle demanda : « Qu'est-ce que vous faites ici ? Vous... vous non plus ne vivez plus dans l'Enclave ? » Pouvait-on encore y vivre ? Et s'il y vivait, qu'était-il venu faire ici ? Katharina envoyait-elle des émissaires pour rappeler les nobles égarés, ou pire, pour les assassiner ? Elle eut un mouvement de recul, mais s'arrêta bien vite, et se réprimanda intérieurement. Cesse d'être paranoïaque. Ne sois pas sotte. C'est un ami. Comme elle devait ressembler à un chétif animal sauvage !
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