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The invisible wounds | Hildr & Noah

Dezbaa
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Lun 31 Oct - 10:44



Hildr Kwentrick & Noah Kverân
— The invisible wounds. —

La journée s'achève et les activités, fatiguées, s'assoupissent. Les rues trouvent, brièvement, un calme soudain. Dans quelques heures, elles se délecteront d'une effervescence nouvelle, rythmée par le claquement des pièces sur les comptoirs et le ricochet des rires dans les gorges. L'intimité éphémère est une occasion à saisir ; dans la tranquillité précaire du jour qui tombe, Hildr a donné rendez-vous à Noah, ici, au détour de cette ruelle. Ils ont des choses à discuter. Leur dernière entrevue, succincte et plutôt virulente, les a laissés avec des doutes et des appréhensions. Tout n'est que zones d'ombre à éclaircir. Que faire de cet enfant qu'elle porte ? Quel rôle Noah pourra-t-il jouer pour lui ? Il paraît déterminé à être un père, un vrai père, comme il a pu l'être par le passé, avant que tout ne lui soit arraché. Mais la future mère l'acceptera-t-elle ? Voudra-t-elle mettre de côté cette inimitié teintée de remords et de regrets ? Pourra-t-elle se séparer de l'image d'un Torstein père de son enfant ? Ce même homme que Noah a achevé, sur le champ de bataille, sans que quiconque sache si l'on pouvait le sauver, ou si tout espoir était perdu. Il semblerait que ce soit la soirée idéale pour dévoiler les invisibles blessures...
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Dezbaa
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Lun 31 Oct - 11:12

Noah Kverân
— First steps. —

Noah avait, malgré toute sa volonté de rester en vie, pensé la sienne finie. Il croyait avoir assisté à son ultime tournant, le jour de la mort de sa femme et de son fils. Sa vengeance avait clôt un chapitre. Par la suite, il s’était dit qu’il devait « recommencer ». Mais il n’avait jamais vraiment recommencé.
Il avait continué : il était resté lui-même. Il n’avait rien accompli de plus. Il s’était laissé aller au gré des occasions, il avait attendu quelque chose – sans doute la mort, parce que c’était tellement la fin, la mort. Oui, au fond, il avait attendu sa fin. Il l’avait attendue en se faisant croire qu’il voulait vivre. En réalité, il n’avait plus goût à rien. Tout lui semblait faux et insipide. Tout et rien le révoltait, sans qu’il prît jamais la peine de se rebeller. Il avait patienté. Et c’est tout. Il avait pensé : Ce sera comme ça jusqu’à la fin. Il ne romprait plus la ligne qu’il suivait depuis si longtemps. Il vieillirait en la poursuivant, et puis il mourrait, provoquant par la même sa propre fin.

Il s’était trompé. Il avait oublié qu’on ne peut pas échapper à l’Autre. Qu’aurait-il fait, sans tous ces autres ? Il était tombé sur Hildr. Littéralement, en fait. Ils étaient saouls comme jamais – chacun pour une raison différente. Ils devaient être pitoyables – on est toujours un peu pitoyable dès lors qu’on ne se contrôle plus. Ce choc avait un peu été comme celui de deux silex qui se frappent. Il y avait eu des étincelles… Les étincelles, c’est toujours trompeur. Doit-on avoir peur ou s’émerveiller ? N’est-ce qu’une chaleureuse lueur ou le signe d’un brasier ? Une passion soudaine, brutale, stupéfiante, enflammée, les avait consumés.
L’acte – le crime ? – avait été commis. Crime, parce que la culpabilité s’était précipitée dans le cœur d’Hildr et avait commencé à le grignoter, à le ronger, à le bouffer. Torstein avait été trompé, pour quelques gouttes d’éthanol en trop. Noah, à l’époque, ignorait la place qu’il tenait auprès de la jolie blonde. Aussi, il ne pouvait s’en vouloir. Son quotidien n’avait pas changé, il avait conservé le même comportement vis-à-vis d’Hildr, et vis-à-vis de Torstein – après tout, leurs problèmes ne le concernaient pas. Non, le véritable tournant, il l’avait renversé le jour où la guerrière était venue lui annoncer qu’elle portait son enfant. Elle en était certaine. Pourquoi lui dire ? Coup de tête ? Volonté d’être honnête ? Impossible à savoir. Mais elle le lui avait confessé, et cela avait tout changé.

Des souvenirs douloureux s’étaient réveillés. Il s’était toujours senti allongé sur une planche recouverte de pointes acérées qui menaçaient de le transpercer à tout instant. Ce jour-là, elles l’avaient fait. Il avait été poignardé de toutes parts, toutes les plaies s’étaient rouvertes, et il n’avait pas su se réjouir de la nouvelle. Il avait dû y réfléchir un long moment, avant de s’admettre que c’était une bonne chose – tout du moins, l’enfant en lui-même. Le fait qu’il fût fruit d’un adultère était un réel problème : il voyait Torstein tenir le rôle du père, qu’on lui avait déjà volé une fois. Et si le gamin ressemblait trop à Noah ? Quelle vie, pour lui ? Quelle vie, pour Hildr, la fautive aux yeux de tous ? Quelle vie, pour Torstein, l’amant trompé ? Et quelle vie, pour Noah, l’inconnu d’une nuit ?
Peut-être était-ce pour cela qu’il n’avait pas hésité un seul instant à abréger les souffrances du guerrier blond. Oui, sûrement. Si jamais la culpabilité tentait de le happer, il se remémorait son visage, la souffrance sur ses traits, et elle s’en allait aussitôt. Cependant, elle se faisait rare. Tuer était son métier : il avait fait pire. Plus encore, il avait été éduqué pour ne pas craindre la mort, sous toutes les formes qu’elle peut revêtir. Non, les appréhensions s’invitaient lorsqu’il pensait à Freyja et à Hildr. L’espionne – il en était certain – finirait par cracher le morceau. Il devait le faire avant elle, et pourtant… malgré son éducation, malgré son activité, malgré sa vie toute entière, il avait peur de le lui avouer. Cette peur lui venait sûrement de sa propre expérience : il avait contemplé la rage qui l’avait habitée lorsqu’il avait trouvé Lyvia, et leur fils, mort. La rage, et puis tout le reste ; cette douleur indicible, cette peine incommensurable, cette terrible impression d’infinité.

C’était sa blessure invisible, la sienne et seulement la sienne, celle qu’il gardait secrète, farouchement.

Comme il marchait, il était auréolé par le soleil, qui jetait un dernier regard rasant à la ville : sa lumière frappait les façades, et quoi que moins lumineuse, semblait plus belle qu'en plein jour. Noah ne prêtait pas très souvent attention aux petits détails de la nature qui enjolivaient la journée de bien des gens mais, lorsqu’il le faisait, c’était avec minutie. Les rayons se miraient contre les fenêtres, renvoyant des éclats de jour éblouissants. Le monde s’était peint d’un jaune réconfortant, qui sonnait comme une promesse avant l’arrivée de la nuit noire.
Le guerrier libre s’enfonça dans une ruelle, puis bifurqua dans une autre, plus large. En son milieu, un petit banc patientait. Il s’agissait du point de rendez-vous. Il s’en approcha, et commença à faire les cent pas autour. Il n’aimait pas l’inactivité ; attendre assis l’aurait rendu fou.
Quelques minutes passèrent – il était en avance – avant qu’il n’entendît un bruit de pas. Il se retourna. Elle était là. Sa robe en tissu beige tombait sur ses hanches et enveloppait délicatement son ventre déjà rond. Ses yeux verts le scrutaient intensément. L’un d’eux semblait avoir encore du mal à s’ouvrir, et sa joue était déchirée par la cicatrice. Elle s’était enlaidie, depuis le premier soir, c’était certain. Néanmoins, il n’eût aucun mouvement de recul, aucune grimace surprise ou écœurée. Encore une fois, il avait vu pire ; et Hildr avait autre chose, pour plaire, que son corps. Elle avait cette détermination sauvage, féroce, brutale même, qu’il avait remarquée dès le premier regard. « Salut. » lança-t-il. Elle s’approcha et s’assit sur le banc. Aussi, il fit de même. Il l’observa, sans trop savoir quoi lui dire. Ils avaient l’air de deux adolescents gênés, tandis qu’ils n’étaient que deux adultes empêtrés dans une situation délicate. Comme le silence s’éternisait trop pour lui, il demanda : « Tu voulais me dire quoi ? » Aussitôt, il regretta sa question : il avait le sentiment de s’être jeté seul dans la gueule du loup.

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Alessandra de Marbrand
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Lun 16 Jan - 10:54






            HILDR KWENTRICK
— visible scar and invisible wound —

L'épée s'abattit d'un coup sec, Hildr sursauta malgré elle, le souvenir encore brûlant de cette lame qui s'était abattu sur son visage. Le jour, le claquement des armes lui rappelait cette image, la nuit, elle revivait ce cauchemar, d'abord elle sentait ses poignets se tordre sous la force de son adversaire, chacune bloquant la lame de l'autre, elle croisait à nouveau le regard de la guerrière puis, dans un éclair, la lame s'abattait sur elle. Elle se réveillait brutalement à ce moment, assise dans son lit, en sueur, elle se réconfortait en touchant sa plaie, sentant que les bords de sa peau étaient refermées sur une horrible balafre presque ancienne à présent. Il n'y avait plus de sang, presque plus de douleur... si ce n'est celle de cet écorchant souvenir qui la hantait, encore et encore. « Encore ! » cria-t-elle. Ses doigts se serrèrent sur la garde de son épée, lui procurant ce sentiment d'excitation propre aux combattants, l'épée adversaire fendit l'air, aussitôt réceptionné par son bouclier, la jeune femme serra les dents lorsque la force du coup heurta sa défense, elle n'avait plus la même force ou la même résistance qu'avant. Elle tenta quelques coups elle aussi, mais ces derniers ne recevaient que bouclier ou lame, et jamais elle n'approchait de sa cible. Alors que sa lame s'abattait sur le bouclier de son adversaire, l'épée de ce dernier se brandit vers elle, s'arrêtant à quelques centimètres seulement. Le combat était fini. Elle avait perdu.

Après avoir salué son adversaire la jeune femme se retira. Non déçue par cet échec, elle y voyait une victoire, après sa blessure personne n'avait pensé la revoir une arme à la main, elle même n'y avait pas cru, et pourtant aujourd'hui c'était le cas. Elle n'avait plus le même niveau qu'avant et perdait chaque duel qu'elle entreprenait, mais chaque face à face durait un peu plus longtemps, devenait plus complexe. Sa vision lui faisait défaut, du côté de sa cicatrice son oeil avait été touché, non par l'épée elle même mais quelque chose avait du être atteint à proximité, si bien que, de cet oeil, elle ne saisissait qu'un monde sombre, une nuit éternelle, éclairée seulement par la vision intacte de son autre oeil. Régulièrement donc, elle s’entraînait pour palier le défaut de sa vision, apprendre à sentir son adversaire, à saisir ses mouvements sans les voir. Mais bientôt elle devrait renoncer à tout ça, pour un temps seulement, son ventre s'était arrondi et trahissait le secret qui grandissait en elle depuis un moment déjà, on lui avait assuré que quelques entraînements ne ferait pas de mal au bébé, mais qu'une fois sa grossesse au point culminant elle serait trop fatiguée pour continuer.

Alors qu'elle rangeait son épée et se rhabillait, elle jeta un coup d'oeil vers le ciel, le soleil, déjà, descendait lentement dans le ciel, lui rappelant que le temps avançait, et qu'à présent, il était temps. L'heure de faire face à ses responsabilités, après les avoir lâchement oublié, aveuglée par autre chose que la raison. Elle se pressa dans les rues, vérifiant le nom de chacune d'elles, de peur de se perdre dans ce lieu encore étranger, pourtant leur foyer à présent. Vivendale était tout ce qu'on leur avait promis, grande, prospère, et avec une vraie richesse, leur terre, fertile et jamais sèche, bénie par les larmes des dieux régulièrement. Les paysans n'en avaient pas cru leurs yeux quand ils étaient arrivés, se répartissant dans les différentes fermes de tout le Nord, on ne recevait d'eux que des remerciements et les échos de leur satisfaction lorsqu'ils vendaient le fruit de leur labeur sur le marché. Elle arriva enfin au point de rendez vous. Il était déjà là, faisant les cents pas autour du banc qui scellait le lieu où ils devaient se retrouver. Lorsqu'il l'a vit il n'eut aucune réaction, ni recul ni dégoût ne se peignit sur son visage, pourtant, la jeune femme tourna la tête et détourna le regard, comme gênée de sa blessure, ligne d'échec écarlate qui barrait son visage pour montrer à tous qu'elle avait fauté. Ils s'assirent tous deux sur le banc, en silence, Hildr ne savait par où commencer; s'excuser d'abord ou lui expliquer ses intentions avant ? " Je suis désolée " lui semblait un bon début, mais elle ne savait pas comment le dire, là, maintenant. L'intention y était, mais elle se sentait comme pétrifiée dans une gêne qui lui était étrangère, c'était la première fois qu'elle était dans une telle situation, et elle ne savait pas trop comment faire, elle ne savait pas comment lui parler. Parler n'avaient jamais été leur fort dans leur courte mais non sans conséquence histoire, leurs seules discussions se résumant à lorsqu'elle lui avait annoncé sa grossesse et cette fois, après avoir été blessée, quand elle s'était énervée sur lui alors qu'il n'avait rien fait de mal. « Tu voulais me dire quoi ?  » demanda-t-il, interrompant le fil de ses pensées. A présent plus de retour en arrière, il fallait qu'elle parle.

« Je... » Elle baissa le regard sur ses mains qui s'entrelaçaient avec gêne « Je voulais m'excuser pour la dernière fois, je... je n'aurais pas du te parler ainsi. »  La jeune femme releva son regard et jeta un bref coup d'oeil vers le mercenaire pour y voir un quelconque signe sur son visage disant qu'il acceptait ses excuses, qu'il ne lui en voulait pas. « Et j'ai aussi beaucoup réfléchi à la situation, notre situation. » commença-t-elle. « Je ne veux pas que cet enfant vive séparé de ses parents, ce ne serait pas juste, ni pour lui, ni pour toi. J'ai eu tort à vouloir t'écarter, tu... tu es son père, et je pense que tu devrais l'être aux yeux de tous. »



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Dezbaa
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Mer 24 Mai - 23:55

Noah Kverân
— Will I be good enough ? —

La plupart des cicatrices sont en réalité des blessures qui ne se voient pas. Elles dorment sous les chairs, qui maquillent les tuméfactions susceptibles de se trahir. On les cache, comme si elles étaient inénarrables, comme si elles étaient une grande honte, absolument inavouables. Indicibles au reste du monde, elles enlacent l'humiliation, et avec elle, martèlent la confiance, jusqu'à percer un trou vers l'âme. Y pénétrer, pour lentement la grignoter. Avoir honte, c'est ne pas être libre. C'est ne pas exprimer ouvertement son ressenti. C'est tout enfermer, tout sceller, tout sanctifier. C'est vouloir contrôler l'émotion à laquelle on l'assigne. C'est sacrifier une part de son âme.
Comme si souffrir était une honte... Comme si les autres ne souffraient pas ! Comme si les autres ne mouraient pas ! Comme si on ne souffrait pas soi-même, comme si on n'allait pas mourir soi-même ! Le grand orchestre universel avait décidé qu'il fallait être invincible. Noah n'échappait pas à l'inviolable règle. Il arpentait le monde tel un intouchable. Un intouché.

Il mentait ; il se mentait.

Il voulait se protéger, aussi.

L'ours léchait ses plaies à l'abri des regards. Il ne fallait pas que d'autres les découvrissent, car ils auraient alors le pouvoir de s'en emparer et de les empirer. Ce n'était pas souhaitable. L'ours entier était imprégné de ce puissant instinct de survie, celui qui le portait depuis toujours, et celui qui le soutiendrait jusqu'au bout. Les poils recouvraient la peau déchirée, et l'épiderme même tentait de recouvrir la chair à vif. Cycle de la vie ; pudeur salvatrice.
Mais, finalement, on en revenait toujours au même point : la honte de se retrouver nu. Sans carapace, sans voile, sans masque. Le dénuement. Quelle pensée atroce ! S'imaginer exposé, pour ainsi dire livré en pâture, à tous ces chiens qui ne demandaient que ça, ou à tous ces grands yeux qui l'observeraient avec intérêt. Et quel intérêt, justement, de remuer le passé ? Aucun ; il valait mieux l'enfermer. A double tour, pour être sûr qu'il ne s'échappât pas sur un coup de folie.

Alors, il gardait ses secrètes plaies. Il attendait. Un jour, peut-être. A une personne de confiance. A quelqu'un qui le comprendrait, parce qu'il pourrait savoir, parce qu'il saurait. Cependant, pour le moment, il demeurait le solitaire, le grand solitaire. Il parcourait les chemins sans vraiment s'arrêter. Les différentes villes étaient autant de foyers éphémères. Il ne connaissait ni loi ni maître ; il était seul gardien de ces choses-là. En un mot, il était libre.
Pourtant, sa vie, doucement, prenait un nouveau tournant. Elle le ramenait sur des terres connues - et qui n'étaient plus qu'une hantise. Il y avait cet enfant à naître, cet enfant d'Hildr. Il ne pouvait pas reprendre la route. Il devait être là pour ce fils ou cette fille qui viendrait jeter sur sa vie un nouvel éclat de lumière. Il devait entendre ses premiers gazouillements, son premier rire, ses premiers pleurs, son premiers mot, le voir apprendre à se déplacer, à marcher, à tomber, à se relever. Non. Il ne le devait pas. C'était plus fort que cela, c'était déjà l'amour naissant d'un père : il le voulait.

Aussi, quand Hildr prit la parole, il était tendu. Ses nerfs crispés excitaient son cerveau ; des scènes, anciennes, défilaient à une vitesse déroutante, et de possibles scénarios se glissaient entre elles, comme une tentative de réponse à cette hésitation qui durait, qui durait trop.
Enfin ! un son pour briser le silence. « Je voulais m'excuser pour la dernière fois, je... je n'aurais pas du te parler ainsi. » Noah inclina doucement la tête. Il acceptait ses excuses, évidemment. Sur le moment, sa réaction l'avait énervé, mais rétrospectivement, il avait compris. Parfois, les événements nous échappent, et il n'est rien de plus frustrant. « Je n'aurais pas dû m'emporter non plus. » avoua-t-il. Elle n'était pas seule à blâmer. C'était à la fois étrange et amusant de voir comme leur relation, depuis le début, n'était jonchée que de faux pas et de ratés. Elle était le fruit de leur bêtise respective ; pourquoi changer ? Il se frotta doucement les mains, commença à se triturer un doigt, puis releva les yeux vers la jeune femme, interpellé par cette phrase qu'il craignait autant qu'il l'attendait. « Et j'ai aussi beaucoup réfléchi à la situation, notre situation. Je ne veux pas que cet enfant vive séparé de ses parents, ce ne serait pas juste, ni pour lui, ni pour toi. J'ai eu tort à vouloir t'écarter, tu... tu es son père, et je pense que tu devrais l'être aux yeux de tous. » Il eut le sentiment de recevoir un coup de poing en pleine poitrine. Le souffle coupé, il se contenta de la scruter quelques secondes avant de pouvoir lâcher, dans un souffle : « Je... merci. » Il n'avait jamais osé envisager pleinement cette alternative parce qu'il ne pensait pas qu'elle y serait prête - ce qu'il comprenait, car un deuil ne meurt pas aussi facilement que la personne dont il est la conséquence. Il s'était dit qu'au mieux, elle l'autoriserait à passer un peu de temps avec, parfois, à l'abri des regards. Qu'il resterait à jamais l'enfant d'un autre, et que lui ne serait qu'un ami de la famille, un parrain peut-être, une sorte d'oncle. « Tu n'imagines pas ce que ça représente pour moi. » Un maigre sourire tira le coin de sa bouche, tandis que le poids qui écrasait son cœur coulait jusqu'au sol. « Et si c'est ce que tu souhaites, j'en suis ravi. Je resterai, et je serai là pour l'enfant. Pour l'enfant, et pour toi. Je t'aiderai. » C'était une promesse. Elle n'avait pas à traverser cela seule. Car on avait beau dire : être parent n'était pas une simple partie de plaisir. C'était beaucoup de d'incertitudes, de peurs, de lassitudes, d'erreurs...

Soudain, la pensée qu'il pût ne plus être un bon père - ou ne l'avoir jamais été ? après tout, il était mort... - le percuta. Serait-il à la hauteur ? Pourrait-il une deuxième fois ? Ne verrait-il pas dans cet enfant son fils perdu ? Ne revivrait-il pas sans cesse cette douleur inextricable ? Ne la lui transmettrait-il pas ? Il frémit et, pour chasser ce troublant hasard de l'esprit, demanda : « Et ça... ça va ? Tu t'en sors ? » Pour l'avoir vécu avec Lyvia, il savait qu'être enceinte n'était pas forcément reluisant ; que l'état avait certainement plus d'inconvénients que d'avantages. Et qu'être mère n'avait rien d'inné...


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Alessandra de Marbrand
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Mer 27 Déc - 22:26



HILDR KWENTRICK
— what if ? —

Elle se demandait parfois, ce que serait sa vie aujourd'hui, si elle n'avait pas fait cette erreur. Et si elle n'avait pas couché avec Noah ce soir là ? Et si l'enfant n'était pas de lui ? Et si Torstein n'était pas mort ? Serait-elle heureuse ? La réponse évident aurait été que oui. Pourtant, elle n'arrivait pas à s'en convaincre. Ils avaient connus des bas, surtout sur la fin, sinon jamais elle n'aurait fini dans la couche de Noah. Une dispute, c'était partie d'une violente dispute, sur la famille, ce que ça signifiait pour eux. Ils voulaient des choses différentes, elle voulait fonder une famille, comme celle dont elle venait, elle voulait des enfants, lui...il ne savait pas. Après cette dispute, Hildr était partie à la guerre pour la reine contre un de leurs voisins qui tentaient de voler certaines de leur terre en envahissant les villages à la frontière. C'est à la libération d'un d'eux, lors d'une fête pour célébrer leur victoire, que l'erreur fut commise. Elle était en colère, ivre, et cela avait suffit. Suffit pour commettre ce faux pas, suffit pour donner un enfant.

Elle reprenait cette pièce d'histoire et la remodelait dans sa tête, explorant toutes les possibilités qui seraient survenues si tel ou tel événement avait été différent. Parfois, la dispute n'avait jamais lieu, et l'erreur n'était jamais commise, et elle se mariait avec Torstein, parfois il mourrait quand même au combat. D'autres fois, l'erreur était commise, et l'enfant...était une fois de son fiancé, une fois de Noah, et quand il était du mercenaire, une fois elle l'avouait à Torstein, et l'autre fois, elle mentait, lui faisant croire qu'il était de lui, le faisant croire à tous. Parfois elle se demandait comment tous ces événements isolés avaient pu changer radicalement sa vie en si peu de temps. Une dispute, un verre de trop, un enfant avec un autre, des fiançailles, un mariage remplacé par des funérailles. On aurait dit que les dieux s'étaient emmêlés en traçant la ligne du destin, faisant un nœud à cet endroit de sa vie.

Noah s'était retrouvé coincé dans ce nœud, avec elle, et leur enfant. Cet enfant qu'elle aimait malgré tout, malgré, qu'au fond d'elle, elle lui en voulait d'être là, en elle, à lui causer tant de torts. Elle était tiraillée entre cet amour naissant et ce rejet profond qu'il lui inspirait. Elle avait toujours voulu avoir un enfant, mais pas ici, pas maintenant, pas comme ça. Mais comment lui en vouloir ? On ne pouvait pas le tenir responsable de sa venue, il n'en avait aucun contrôle. Pourtant, au fond d'elle il y-avait cette petite voix qui lui en voulait, qui le jugeait responsable. Tu n'aurais pas dû être là. Et tous les jours, elle se haïssait pour avoir ce genre de pensées, elle se haïssait pour haïr quelque chose qu'elle aimait déjà. Elle devait juste apprendre à faire taire cette part d'elle qui continuait à lui en vouloir. Vivre avec ce qui s'était passé autour de cette grossesse. C'est ainsi qu'elle s'était décidée à voir Noah, elle voulait faire les choses bien, et ne plus en vouloir aux autres. Ce qui était fait était fait. Le temps n'était plus au blâme, mais à l'acceptation. « Je...merci » lâcha-t-il dans un souffle, visiblement surpris par la décision qu'elle avait prise. « Tu n'imagines pas ce que ça représente pour moi. Et si c'est ce que tu souhaites, j'en suis ravi. Je resterai, et je serai là pour l'enfant. Pour l'enfant, et pour toi. Je t'aiderai.» Je t'aiderai, ces deux mots suffirent à la soulager d'un poids dont elle avait ignoré jusque là qu'il pouvait s'alléger. Elle se l'était affublée seule, sans savoir qu'il pouvait simplement se partager. Ils avaient conçus cet enfant ensemble, ils s'en occuperaient ensemble. C'était aussi simple que ça. Soudainement, la complexité de leur situation si particulière semblait oubliée, morte, enterrée six pieds sous terre.

Elle aurait pu l'écarter, sauver sa réputation en prétendant que l'enfant était de son fiancé. Mais à quoi bon ? Noah aurait été privé de son enfant, et Torstein, le père aux yeux de tous, était mort... Au final, il complexifiait l'équation. Elle l'avait aimé, et pleurait encore sa mort, mais concernant l'enfant à naître, il n'avait pas sa place. « Et ça... ça va ? Tu t'en sors ? » demanda-t-il. La jeune femme esquissa un sourire. « Et bien...j'ai connu des jours meilleurs. Mais je vais bien. » Elle baissa les yeux sur ses mains qu'elle ne cessait de croiser et décroiser, jouant avec ses doigts, comme elle le faisait toujours quand elle était gênée ou que quelque chose lui tarauder l'esprit. « Et toi ? » demanda-t-elle avec une petite voix. « Les gens, ils parlent et... il parait que tu as perdu ta femme et ton fils et... » Elle s'arrêta un instant, se sentant idiote d'avoir posé la question. « J'imagine que ça ne doit pas être facile. »


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Lun 1 Jan - 19:36

Noah Kverân
— All my tears have been used on another love. —

Hildr le rassura sur son état. Il hocha la tête, puis détourna le regard. Tout était dit. Noah ne trouvait rien d'autre à exprimer ; oh, comme ces quelques mots avaient remué des sentiments enfouis ! Mais il cachait ses plaies. Il se demanda ce que deviendrait sa relation avec la jeune femme. A son goût, elle était trop bancale. Il ignorait sur quel pied danser, car la blonde semblait avoir adopté le comportement d'une bête sauvage, tant et si bien que rien de ce qu'elle allait dire ou faire ne lui paraissait prévisible. Peut-être que le lendemain, elle serait saisie d'une envie de le frapper ou de le voir mort. Qui pouvait savoir ? La mécanique de son cœur restait trouble aux yeux du guerrier.
En outre, il demeurait encore un secret. Un secret qu'ils étaient deux à partager. Freyja, l'espionne, l'avait vu trancher la gorge de Torstein qui agonisait. Elle avait planté son regard dans le sien. Secoué par ce souvenir, Noah jeta un regard en coin à Hildr. Il imaginait que son amie ne lui avait encore rien dit. Il se questionnait, souvent : pourquoi ne lui avouait-elle pas ? Que voulait-elle ? Qu'attendait-elle ? Et lui, qu'attendait-il ? Il n'y avait rien d'honnête à ses agissements. Il aurait dû expliquer à la mère de son enfant de quelle manière s'était achevée la vie de son fiancé. Il aurait dû, d'autant plus qu'il n'avait là rien à se reprocher en soi. Il n'avait fait qu'abréger les souffrances d'un mourant, et le rassurer sur sa destinée — la mort inquiète tous les Hommes. Néanmoins, il imaginait aisément que la guerrière ne le comprendrait pas ainsi. Elle verrait simplement qu'il était le dernier exécutant, celui qui avait poussé Torstein dans les bras d'un dieu avide, qui ce jour-là avait reçu assez de vies pour qu'on ne lui en offrit pas de supplémentaires, gratuitement. Alors, pour pouvoir se projeter avec cet enfant — car il ne songeait pas un instant qu'elle pût lui infliger une autre punition —, il se taisait. Plus tard, se disait-il, avec l'espoir de trouver le courage, et qu'elle n'eût, surtout, pas le cœur à séparer père et progéniture.

Prêt à prendre maladroitement congé, il ne s'attendait pas à ce que la jeune femme ne relançât la conversation. Il releva la tête et posa ses iris sur elle. Sa question se noya dans le tourbillon d'émotions contradictoires qui surgirent de son âme. Pourtant, son visage demeura de marbre. C'était un masque d'impassibilité qu'il portait depuis si longtemps ! Il se l'était forgé, car des larmes ne découlait rien d'autre que souffrance ou pitié — mais avait-il encore des larmes à évacuer, tout n'était-il pas tari et asséché ? La couverture ne se craquelait pas, en grande partie parce que Noah ne parlait pas de ces choses-là. Les gens savaient, parce qu'ils l'avaient connu avant. Avant la mort de sa femme et son fils, avant la campagne vers le Nord. Il avait déjà été recruté par la famille de la reine témérienne, et rejoint leurs troupes. Il avait déjà travaillé aux côtés d'autres mercenaires. Au sein de l'armée qui avait déferlé sur Vivendale, les inconnus côtoyaient les visages familiers. Le guerrier passait rarement inaperçu ; haute et large, sa silhouette se découpait nettement dans le paysage. Il suscitait l'attention. Et, enfin, la nuit avait sur lui un tel ascendant qu'il semblait qu'il ne s'appartenait plus : il remuait, s'agitait, et parlait dans son sommeil. Alors, les rumeurs avaient sûrement glissé des bouches jusqu'aux oreilles, poursuivant leur course insidieuse de messagères du mystère. Rien d'étonnant ; les gens, ils parlent.
Dans son sillage, ils chuchotaient des bribes de son passé. Les esprits attentifs, toujours friands de quelques potins auréolés de mystère, s'inclinaient pour écouter. Parfois, on finissait même par l'apprendre sans l'avoir voulu. Il ne leur en voulait pas, tout comme il n'en voulait pas à Hildr de lui avoir posé la question. Il vivait avec chaque jour, veillait avec chaque nuit. Cette époque s'était ancrée en lui comme aucune autre, jusqu'à créer une partie de son identité, ou à pétrir ardemment l'une de ses facettes. Il n'avait jamais été un grand philanthrope, mais sans doute cette expérience avait-elle renforcé son côté solitaire. Et beaucoup d'autres choses, auxquelles il préférait ne pas songer, qu'il s'évertuait toujours à chasser...

Il sonda les iris clairs de la Témérienne pendant quelques secondes, muet, puis leva les yeux vers le ciel. Des nuages s'y déchiraient, sur lesquels des couleurs éclatantes se projetaient. Le soleil déclinait. Il avait presque disparu derrière les maisons, désormais. Finalement, il la regarda à nouveau, et lâcha : « Ils disent vrai. » Sa voix tremblait-elle ? L'impression subite d'avoir la gorge nouée l'avait traversé. « C'était il y a longtemps. Sept ans... » Longtemps, mais pas tant. Il lui semblait que c'était hier. Parfois, il avait le sentiment qu'ils ne l'avaient jamais quitté, qu'ils étaient toujours là, et évoluaient à ses côtés. Puis, la dure réalité revenait le frapper au rythme de ses cauchemars incessants. Son fils, Faolin, aurait eu onze ans. Lyvia et lui auraient probablement eu d'autres enfants. Ils les auraient entraînés et ils seraient devenus de valeureux combattants. Il repoussa cette pensée. Refaire le monde n'avait aucun sens. « Ça ne s'oublie pas, c'est sûr, mais il faut continuer de vivre avec. » S'épancherait-il ? L'idée le répugnait — l'apeurait —, toutefois, il pensait que Hildr avait le droit de savoir, au moins un peu. Il n'était pas forcé de lui détailler les événements et ses sentiments. Alors, ses lèvres s'ouvrir, et se mirent à bouger vite, très vite, comme si parler plus rapidement pouvait donner moins d'impact à l'énoncé : « Ils s'appelaient Lyvia et Faolin et ils ont été assassinés. » C'était, peut-être, la première fois qu'il le formulait aussi clairement. Il ne sut quoi en penser : se sentait-il soulagé, ou plus inquiet encore ? Un soupir lui échappa et il baissa la tête. Sans même qu'il ne s'en rendît compte, ses épaules s'étaient affaissées, et un air las s'était peint sur son visage. Les souvenirs remuaient les plaies. Sans doute un peu trop brusquement, il se redressa, et accrocha ses prunelles à celles de Hildr. Une flamme impétueuse y dansait. « Mais je te fais le serment qu'il n'arrivera rien à notre enfant. » Suspension. « Et à toi non plus. Jamais. » Il était un ours, et les ours protégeaient leur famille au prix de leur vie. Il ne perdrait pas celle-ci, pas une fois de plus, même si elle n'était pas parfaite, et qu'elle marchait sur un fil. Après tout, ils marchaient tous sur un fil fragile ; le fil de l'existence.
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Alessandra de Marbrand
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Ven 1 Mar - 15:57



Hildr
— family —

Elle n'aurait pas dû lui poser cette question. Idiote se martela-t-elle tandis que ses doigts se croisaient et décroisaient avec nervosité. Elle n'aurait jamais dû l'interroger sur ce sujet, ce qui était ou non arrivé à Noah ne la concernait pas, au même titre que son passé à elle ne le concernait pas. Pourtant elle n'avait pu s'empêcher de prononcer ses mots, sans même savoir si elle était capable d'entendre sa réponse. S'il avait perdu une épouse et un enfant, comment devait-il la voir ? Elle qui venait faire affront à leur mémoire. Une catin l'affligeant du fruit de son infidélité, lui rappelant ce qu'il avait perdu et ce qu'il n'aurait jamais plus. Une vraie famille. Elle n'était pas sa femme, et cet enfant ne serait pas qu'un fils ou une fille mais un bâtard. Idiote. Elle n'aurait jamais dû déterrer ce sujet, le passé appartenait au passé et elle n'avait pas la légitimité de le profaner. Ils disent vrai. Ses mains retombèrent sur ces cuisses. Merde !

Sept ans. Il y-a sept ans elle n'était qu'une jeune fille, pas même encore soldate, dont la vie venait à peine de commencer. Noah voyait alors la sienne détruite. Lyvia et Faolin. Elle s'imagina alors à quoi ils ressemblaient. Des lignes imaginaires venaient dessiner les traits de personnages sensés les représenter. Elle se représentait ce à quoi ils avaient pu ressembler, leurs traits, leurs sourires, leurs voix, la famille qu'ils avaient formés tous les trois. La famille qui n'était plus. Son regard s'attarda sur son dernier survivant. Un sourire s'esquissa brièvement sur son visage avant d'être effacé par son air las. La jeune femme esquissa un sourire compatissant, ne sachant trop quoi dire. Elle savait bien que les mots n'avaient que peu de poids face à la peine, peu importe combien elle était désolée pour lui, le fardeau de sa peine resterait inchangé. Elle ne pouvait pas l'aider à le porter. Il était sien, et sien seulement. Pourtant, elle ouvrit la bouche, prête à dire qu'elle était désolée pour eux, quand l'ours se redressa d'un coup. « Mais je te fais le serment qu'il n'arrivera rien à notre enfant. Et à toi non plus. Jamais. »

Elle esquissa un sourire, touchée par la détermination qui l'habitait de les protéger, elle et son enfant, leur enfant. Elle réalisa alors quelque chose et baissa la tête. « Je suis désolée » souffla-t-elle. Sa voix semblait comme étouffée derrière sa tignasse blonde tombant devant son visage alors qu'elle fixait ses mains. « Tu as failli perdre un autre enfant à cause de moi » Elle aurait pu mourir de ses blessures, ou quand bien même elle avait survécu, elle aurait toujours pu avoir perdu l'enfant. Elle n'aurait jamais dû combattre. Pourtant, à l'époque, l'enfant qu'elle portait était une erreur, un fardeau, un rappel constant de ces fautes, une part d'elle avait même espéré qu'il périsse dans la bataille, un coup au ventre, une blessure trop profonde, un rien aurait pu le tuer. A présent elle y tenait avec férocité et réalisait alors ses erreurs passées. « Je ne t'ai pas facilité la tâche pour nous protéger » conclut-elle, un sourire pincé aux lèvres. Elle releva la tête vers le guerrier. « Je te promets que je ne ferais plus rien pour le mettre en danger. » Elle se releva à son tour et lui attrapa la main pour la poser sur son ventre. Le bébé était de plus en plus vif et passait la plupart de ses journées à donner des coups dans le ventre de sa mère. « Il est fort et vigoureux » Elle esquissa un sourire. « Comme son père. »



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