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Tell me life is beautiful | Solo

Dezbaa
Dezbaa

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Sam 15 Sep - 19:20



Tell me life is beautiful
— Deep inside me, I'm fading to black, I'm fading. (Imagine Dragons, Natural) —

Dans un choc sourd, il s'effondra. Son corps n'avait plus la force de le soutenir. Le visage dans la poussière, il se sentait peu à peu perdre connaissance. Il avait essayé. Il avait essayé, lorsque ce dernier recours s'était présenté à lui. Il était entré dans Vivendale. Il avait remis les pieds dans la cité maudite, plutôt que de continuer à tourner en rond autour. Il avait pensé que, peut-être, on pourrait le soigner, ici. Une bonne partie des individus demeurait malade, mais on disait dans les rues que certains avaient trouvé un remède. Il espérait tomber sur l'un d'eux. Avouer sa faiblesse. Avouer son incapacité à trouver lui-même. Reconnaître son échec. Reconnaître qu'il voulait vivre. Il n'y avait pas de honte à cela, et il avait connu l'échec, auparavant, souvent ; pourtant, l'avouer lui demeurait difficile. Se mettre face à ses incapacités le rendait colérique. Mais il n'avait même plus la force de se mettre en colère. Et il allait mourir, ici, sur la terre battue, dans les rues désertes. Seul. Seul, comme il l'avait presque toujours été. Ce n'était pas une fin spectaculaire. Elle ne s'avérait même pas utile - tous ses projets demeuraient en suspens, et n'aboutiraient jamais. La frustration d'une vie inaccomplie finissait de lui broyer les tripes, et il avait plus encore envie de vomir - il n'avait plus rien à vomir, seule de la bile s'écoulait d'entre ses lèvres. Ce n'était même plus un jet ; tout son corps lâchait. Il ferma les yeux. Et il sombra.

Il les rouvrit. La mort n'était-elle donc qu'une continuité de la vie ? Il aurait préféré que tout s'arrêtât. C'eut été infiniment plus simple. Plus reposant. Avant même de distinguer avec acuité les formes et les couleurs, il soupira. « Déçu de me voir ? » asséna une voix. Qu'il connaissait si bien. Son cœur sursauta. Il la connaissait trop bien. Éthérée par le temps, mais jamais oubliée. Impossible. Néanmoins, la crinière rousse et les traits ciselés se firent plus précis, et elle apparut. Il en resta bouche-bée. Impossible. Pas elle, pas eux. Pas ici. Pas maintenant. C'était trop tard. Il ne voulait pas les voir. Il ne pouvait pas les voir. Sous l'effet de la claque qui s'écrasa contre sa joue, il se redressa vivement, prêt à riposter, mais le mouvement, trop abrupt, réveilla son organisme ; il eut à peine le temps de se pencher par-dessus le lit qu'il rejetait déjà le contenu de son estomac. Une remarque sarcastique fusa : « Bien visé. » Elle avait véritablement bien fait de poser un seau juste à côté. Elle le toisa. Elle n'avait pas besoin d'expliquer pourquoi il méritait cette gifle. Il le savait. Et s'il ne le savait pas, il finirait par le comprendre. Elle n'avait aucunement l'intention de lui faciliter la vie. Bien au contraire. « Quel abruti. » Elle sifflait entre ses dents. Il lui avait manqué, mais elle le détestait trop, pour le moment, pour lui témoigner la moindre once d'affection. Trop concentrée sur sa petite revanche, aussi. Il l'avait abandonnée. Il l'avait abandonnée. Si elle avait agi comme lui, elle l'aurait laissé mourir en pleine rue. Elle se leva du lit sur lequel elle s'était assise, attrapa un torchon humide posé sur une bassine et le lui jeta à la figure. « Essuie-toi. » Puis, la main appuyée sur la hanche, elle le dévisagea de toute sa hauteur. Il ne sut interpréter la lueur qui dansait dans ses yeux. « Et t'as le droit de te laver aussi, tu empestes. Et coupe-toi les cheveux, long ça te va pas. » Elle tourna les talons, prête à partir, avant de faire volte-face. Elle sembla hésiter, mais se ravisa. Elle sortit et claqua la porte avec une fougue dont il se rappelait bien. Un silence s'ensuivit, puis Aiden lâcha, pour lui-même : « Ravi de te revoir, Anya... »

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Dezbaa
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Mar 18 Sep - 19:07

Tell me life is beautiful
— We never learned, we been here before. (Harry Styles, Sign of the Times) —

Il se sentait mieux. Il détestait devoir admettre qu'elle lui avait sauvé la vie - il n'aimait pas avoir de dette, surtout pas envers une Anya remontée -, pourtant... elle l'avait très certainement fait. Quelques heures ou quelques jours de plus, et on aurait retrouvé son cadavre vautré dans sa propre fange. Pour le plus grand plaisir de la reine témérienne. Un indésirable de moins. Cependant, il ne voulait pas mourir - il l'avait souhaité, par moments, malade ou torturé par ses sentiments, maintenant ou des années auparavant. Il s'était trouvé un nouveau but, et il n'aurait de cesse de vivre tant qu'il ne l'aurait pas achevé. Il y voyait la nouvelle clé de sa délivrance. A tort, à raison, peu importait : tout son corps, toute son âme, tout son cœur, lui criaient l'urgence d'agir. Il allait y avoir du nouveau - un renouveau, pour lui. Et la surprise sur les visages serait sa première victoire. Il en avait fini, de jouer au chien tenu en laisse. Cela ne l'amusait plus - ne l'avait jamais amusé. Il en avait assez. Il voulait vivre pour lui-même, puisque tous les autres agissaient ainsi. Ils avaient raison, tous ces égoïstes ! Et égoïste, il acceptait de l'être un peu plus. Pour lui. C'était une résolution de plus, qu'il ne tarderait sans doute pas à briser. Sa volonté fondait toujours devant les grands yeux sombres, se broyait sous les crocs acérés ou trébuchait sur ce qu'il croyait être des montagnes d'impossibilité.
Le génie s'était lavé, avait coupé ses cheveux, rasé sa barbe, changé ses vêtements. Désormais, il observait le paysage qui, depuis la fenêtre, s'offrait à lui. C'était une petite cour pavée. Son pourtour était décoré de parterres de fleurs, et dans chaque coin s'élevait un arbuste joliment entretenu. En son centre, une fontaine sifflotait des jets d'eau depuis la bouche d'élégants poissons de marbre. Il les scrutait, lorsqu'il sentit un regard appuyé sur lui. Ses yeux glissèrent jusqu'à l'extrémité nord-ouest de la cour : Anya venait de passer l'une des portes de bois et le fixait. Elle soutint l'échange avant de se détourner avec désinvolture et de traverser la petite place d'un pas vif. Elle disparut. Il soupira. Il ignorait pourquoi, mais il sentait qu'il allait devoir se répandre en explications.

La porte s'ouvrit à la volée et elle apparut. Elle avait mis à peine trois minutes. Elle portait une ample chemise blanche et un pantalon brun, serré autour de la taille. Il songea qu'elle n'aurait pas survécu deux heures parmi les nobles de Vivendale. Ou même ailleurs. Ce qui posait une question fondamentale : comment avait-elle fait pour vivre jusque-là ? Elle le toisa, revêche - avait-elle deviné ses pensées ? Comme s'il lui en coûtait, elle finit par demander du bout des lèvres : « Ça va mieux ? » - « Oui. » Silence pesant, durant lequel les yeux bleus d'Anya ne quittèrent pas les iris verts d'Aiden. « Merci. » souffla-t-il enfin. « Hum. » Elle s'avança dans la chambre pour aller ouvrir la fenêtre. « Je vois que tu as adopté les habitudes des gens du Nord. » - « Quoi ? » - « Je les trouve hygiéniquement questionnables. » Il arqua un sourcil. « Quand on reste enfermé dans une pièce pendant des jours, on ouvre pour aérer un peu. » - « Et pourquoi tu n'avais pas ouvert, toi ? » rétorqua-t-il aussitôt. Elle fit volte-face et le fusilla du regard. « Parce que tu étais malade, crétin. » Il serra les dents. Crétin. « Enfin, c'est peut-être simplement parce que tu es un garçon, que tu es répugnant. » Le blond savait pertinemment qu'elle n'en croyait pas un mot - ou l'espérait-il seulement ? la rouquine avait peut-être changé -, et qu'elle ne disait cela que pour le provoquer ; cependant, il fallait admettre qu'elle réussissait bien, et ce, depuis toujours, à le mettre hors de lui. De loin, il préférait lorsque c'était lui qui l'embêtait. Ils finissaient parfois par se battre à mains nues. Autrefois, il gagnait souvent. Cependant, à la vue de sa silhouette actuelle, il doutait de pouvoir faire le poids - elle avait dû suivre un entraînement, comme ses parents, tandis que lui était resté cloîtré dans son monde fait d'intellect. Elle le dévisageait aussi. Sans la barbe et avec les cheveux courts qu'elle avait toujours connus, son faciès se révélait. Il avait vieilli. Il n'avait pas vieilli comme tout le monde, sous la force des années qui passent. Non. Autrement. Les responsabilités - quoi qu'elle ne l'imaginât pas s'encombrant de cela. Les sentiments - ils attrapaient tous les Hommes, même ceux qui se prétendaient sans attache, surtout ceux qui se prétendaient sans attache. Les épreuves - mais avait-il seulement souffert, coincé dans sa tour d'ivoire ? Souffert d'un manque de liberté, peut-être. Cette liberté qui le lui avait arraché. Cette liberté qu'il voyait plus grande qu'elle ne l'était. Finalement, elle lâcha : « Mon père est là. Il t'attend. Dans la cour. » Puisqu'il ne bougeait pas, elle insista, les sourcils froncés : « Maintenant. » Il leva les yeux au ciel et se dirigea vers la porte.

Les pensées d'Anya filaient à vive allure. « Attends. » Il s'arrêta et pivota vers elle, furibond. « Quoi ? Je croyais qu'il fallait que j'y aille maintenant ? » Elle inspira profondément pour s'empêcher de lui renvoyer son agressivité à la figure. Ce qu'elle voulait savoir, c'était plus important. Elle ne voulait pas l'entendre de la bouche de son père. Elle voulait lui extirper la vérité, à lui, le traître, le menteur, le manipulateur. Face à lui, ses prunelles rivées aux siennes, adoucies par des souvenirs qu'elle essayait d'écarter, elle le questionna : « Pourquoi n'as tu jamais demandé de nos nouvelles ? » Comme il ne réagissait pas assez vite à son goût, elle continua : « Tu aurais pu nous écrire. Tu ne l'as pas fait. Rien du tout. Rien pendant dix ans. » Le regard d'Aiden fuit. Il haussa les épaules. Elle saurait. Elle aurait la vérité, elle la lui arracherait. « C'est à cause de cette femme ? » Elle le vit tressaillir. « Tout le monde raconte que tu avais une relation avec une noble. C'est à cause d'elle ? Tu l'as rencontrée, tu es tombé amoureux, et plus rien d'autre n'avait d'importance ? » Elle ne croyait pas qu'une seule personne avait le pouvoir de dissoudre près de vingt années ; néanmoins, elle savait comment était le jeune Ruthendell. A l'instant, elle sentait que la carapace se fendillait. Il n'avait pas tant changé. Il était resté un gamin. « Juliet Perkins, c'est ça ? » - « Ne prononce pas ce nom devant moi. » Elle haussa les sourcils. « Pourquoi ? C'est fini depuis longtemps, mais personne ne le sait, et tu as déjà trouvé une remplaçante ? Parce que c'est ce que tu fais, non ? Tu remplaces les gens, le rôle qu'ils tiennent. Ils sont importants pendant un temps, ou tu les fais se sentir importants, puis ils t'indiffèrent et tu les jettes comme de vulgaires mouchoirs. C'est cela, non ? » Elle s'était laissée déborder. Son âme portait trop de rancune, trop de colère et trop de silences. Trop de silences au sujet des secrets de l'esprit de l'Inventeur. « J'espère que la nouvelle Anya que tu as trouvée a pris le soin délicat de te remettre convenablement à ta place. »

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Dezbaa
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Jeu 23 Mai - 22:15

Tell me life is beautiful
— There's so much you have to know. (Cat Stevens/Yusuf, Father and son) —

A son tour de claquer la porte. Ses mains, de rage, tremblaient. Ses jambes, aussi. Son corps. Son cœur. Des larmes de colère et de peine embuaient ses yeux ; car les mots d'Anya avaient résonné dans le creux de toutes ses souffrances et les avaient vivifiées. Durant sa convalescence, son esprit les avait étouffées pour que le physique obtînt toute l'attention nécessaire. Désormais, elles remontaient à la surface, puissantes et douloureuses. Il traversa le couloir, le pas à la fois fébrile et fort, les joues humides de sa haine et de sa tristesse. L'hiver régnait dans sa poitrine. Des flammes de glace perçaient son palpitant soumis au calvaire de l'impuissance. Ne prononce pas ce nom devant moi. Il voulait l'arracher à sa mémoire. Il voulait remonter dix ans plus tôt et faire un choix différent. Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Quel imbécile ! Non, les imbéciles sont heureux, soufflait une petite voix sarcastique. Il se détestait. Il se haïssait d'être celui qu'il était. Derrière ses airs charmeurs et assurés, il n'aimait pas la profondeur fade de son être.
Aiden, chancelant, posa son avant-bras contre un mur pour se soutenir. Puis, il y colla son dos et se laissa lentement glisser au sol, jusqu'à pouvoir ramener ses genoux contre lui et les entourer de ses bras. Sa tête enfouie, cachée, ruminait les scènes comme un musicien fou fredonne toujours le même air. Avec une frénésie insoutenable. Dix années qui tournoyaient sous l'impulsion de la trahison. Et il pleura, pleura, pleura. Sanglota comme un enfant — comme cet enfant qui vivait en lui et qu'il n'avait pas su protéger, ou qu'il avait banni. Il n'avait pas la force de descendre voir Hans maintenant. Il n'était animé par rien d'autre qu'une étincelle de vie morne, sur laquelle soufflaient ire et abattement. La maladie d'amour lui rongeait les poumons plus efficacement que cet ardent mal qui gangrenait Vivendale. Le temps fila ; il demeurait en sa sombre compagnie.

« Aiden ? » La silhouette recroquevillée contre le mur apparaissait presque noire, à revers de la lumière rasante de la fin de journée. Le silence nimbait le recoin dans lequel il s'était réfugié. Tout était immobile. Hans s'avança d'un pas leste. Arrivé devant l'enfant devenu homme, il s'accroupit. Et le silence s'étira, inlassablement. Il le détaillait ; il avait toujours les mêmes cheveux blonds rebelles, le même teint tanné, les mêmes mains longues et sèches. Et il aurait presque pu toujours être cet enfant, dans la pénombre de ses tourments. « Viens dehors. » fit-il d'une voix douce. D'abord, pas un mouvement. Puis, lentement, la figure émergea du creux des genoux. Ses iris verts brillaient contre ses blancs rougis. Ses sourcils froncés ombraient son regard. « Des reproches à me faire, comme ta fille ? Vas-y, c'est le moment. Même pas besoin d'aller dehors. » Sa voix grondait. « Non. Non, ce n'est pas le moment. » Le lion déchu défiait du regard son ancien mentor. Il attendait la première agression pour se lancer dans un combat sans but. Cependant, le quinquagénaire ne fit rien. Il se releva simplement. « Je ne t'en veux pas d'être parti, Aiden. Sans nous en rendre compte, nous faisons ou disons tous des choses qui blessent les autres. Des choses qui peuvent paraître insensées ou sont difficiles à accepter. Je comprends ça, et je ne t'en veux pas. » Il jeta un regard par la fenêtre, puis reporta son attention sur le jeune homme, dont le visage crispé semblait s'être détendu. « Anya le comprendra aussi, avec le temps et l'expérience. » Après une courte pause, il poursuivit : « Si tu veux descendre, j'y resterai jusqu'à ce que la nuit soit tombée. » Sans un mot de plus, il tourna les talons ; néanmoins, il s'arrêta dès les premiers mots d'Aiden. « Ce n'est pas qu'Anya. » Pour lui faire face, Hans pivota. Il resta silencieux ; il connaissait le Ruthendell comme s'il était de son propre sang, et savait pertinemment qu'une question ou un mot de travers pourraient conduire à son immédiate fermeture. « C'est tout. Tout ! » Il se prit la tête entre les mains, glissa ses doigts dans sa chevelure, serra ses phalanges autour des mèches. « Je suis fatigué. » Le silence accueillit les émotions flottantes des deux hommes. Enfin, l'ancien Inventeur se redressa et souffla, la voix tremblante : « Tellement fatigué de souffrir... » Hans ne quittait pas ses iris des yeux. Ils étaient nimbés d'un chaos percutant. Il ne disait rien, mais ne pensait pas moins. Puis, la haine s'implanta comme un étendard de guerre dans les prunelles de l'inconscient. « J'aimerais qu'ils meurent tous. » martela-t-il. « Qui ? » - « Tous ! Tous ! » Propulsé par sa colère, le génie s'était mis debout. « Tous ces imbéciles qui se croient tout permis ! » Il accompagnait ses paroles de grands gestes, comme pour évacuer les émotions qui menaçaient de l'engloutir. « Ils ont ruiné ma vie ! » Ses poings serrés tremblaient. Le soleil, dans son dos, projetait son ombre féroce sur le sol carrelé. « Ils ont tout détruit, tout ! En toute impunité ! Et ils s'en sortent tous pour ça ! » Il avança vers le grand homme. « Tu te rappelles de nos discussions sur la justice ? » Comment les oublier ? Il s'emportait si facilement face aux injustices du monde, autrefois... « S'il n'y a personne pour me la rendre, je la rendrai moi-même ! Elle mérite tellement de mourir ! Je la hais, je la hais, je la hais ! » Les larmes avaient repris leur cavalcade sur les joues du gamin. Hans, quoi qu'il essayait de rester calme et impassible, fronça les sourcils, et s'approcha. « Elle... elle... » Les souvenirs avaient repris leur danse infernale. Il bafouilla, bégaya, marmonna, grogna, marcha de long en large, tapa dans un mur, cria. Enfin, réussit : « J'ai mal. Elle m'a fait si mal. » Et tout retomba ; Hans eut juste le temps de le saisir dans ses bras. Aiden le serra contre lui. Dans le silence de l'étreinte, les convulsions de son corps diminuèrent, tandis que jamais ne faiblirent les bras de son second père.

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« La peine n'est pas éternelle. » Aiden, allongé dans son lit, les yeux fixés au plafond, ne dit mot. « Et le changement n'a pas à être une source de souffrance. » - « Ce n'est pas un changement, c'est un renversement. Mon monde est à l'envers. » Il voyait les joyaux de la grotte chatoyer sur ce ciel fermé. Il ne parvenait pas à chasser cette image. « Ne joue pas sur les mots. » - « Peu importe. Ça reste difficile. » Hans était assis à son chevet. Il l'avait raccompagné ici. Il l'avait presque porté, ce cadavre ambulant. Trop faible pour traîner sa propre carcasse. Il haïssait cet état, sans pouvoir rien y faire, sinon se révolter sur lui-même. « Ça vaut le coup. » L'ancien Inventeur claqua la langue. « Tu ne sais pas. » L'érudit ne s'offusqua pas, comme à son habitude. « Tous les changements sont nécessaires. Regarde la nature. Si elle n'était pas faite de changement, elle mourrait, ou serait inanimée. C'est le changement, le mouvement, qui nous impulse la vie. » - « Formidable. Est-ce que j'ai le droit d'avoir envie d'être un caillou ? » rétorqua l'insolent d'un ton morne. « Tu t'ennuierais. » Hans crut voir passer l'ombre d'un sourire sur les lèvres du jeune homme. « Chaque changement nous transforme. Ce sont les Dieux, le Destin ou l'Univers - comme tu préfères - qui nous guident sur notre chemin. Tout sert un but. » Une grimace tordit les traits d'Aiden, qui laissa échapper un rire narquois. « Loués soient-ils. » Le mentor n'ajouta rien ; l'élève ne voulait pas écouter. « Essaye de dormir. » conclut-il en posant une main apaisante sur son bras, tandis qu'il se levait. Aiden ferma les yeux. Il ne le vit pas sortir, mais lorsqu'il entendit le claquement de la porte, il sut que ses cauchemars étaient entrés.

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