Il est d'une aisance inexpliquée de manipuler les gens avec quelques pièces, leur faire ce que l'on souhaite en glissant seulement une pièce d'or dans leur direction. Je n'avais qu'à payer pour avoir ce dont j'avais besoin. Isabelle m'avait demandé de l'attendre ici, loin des oreilles indiscrètes, il avait donc fallut que je paye un supplément à la gérante pour accéder au grenier du salon de thé. Je n'avais pas revu Isabelle depuis la Lune de Sang qui fut un désastre monumental, tous ces morts, c'était horrible. Et ça dans ma maison, ma demeure, le nom de Mikaelson allait être entâché par l'événement et ça durant des décennies. L'hôte du bain sanguinolent de la lune de sang. Je trouvais la coïncidence comique, même si c'était d'une tristesse déplorable. L'idée de quitter la maison m'était d'un grand soulagement, même si les traces du bain de sang avait été restauré l'idée de rester seul dans la demeure me rendais nerveux, même si seul n'était pas vraiment le cas, j'avais une ribambelle d'esclaves pour me servir. Isabelle elle n'avait quasiment aucun esclave mais son beau-père avait récemment veillé au grain pour que cela change et à présent son amie d'enfance faisait comme les autres et avait son esclave, Arianna. Esclave belle, revêche et manipulatrice. Je l'avouais j'étais tombé dans le filet de ses mensonges à notre première rencontre, elle s'était fait passé pour une noble. Puis Isabelle m'avait révélé la supercherie et avait dit que tout cela n'était qu'une blague imaginée par elle-même. Isabelle ne changera jamais, mais je n'en avais pas envie. Mais depuis la lune de sang et même un peu avant tout semblait se bousculer pour elle. Elle ne m'avait rien dit mais je le sentais, nous étions amis depuis notre tendre enfance, quelque chose n'allez pas. Et elle avait été une victime de la lune de sang, une des celles cibles encore vivantes. Je  craignais d'ailleurs que ces monstres retentent quelque chose contre elle. Cela fait bien dix minutes que je l'attends, son retard me fait presque peur, et si on l'avait attaqué alors qu'elle était en chemin ? Je secouais la tête, non elle allez arriver saine et sauve.

C'est essoufflée et en retard qu'Isabelle finit par se présenter au salon de thé. Encore une chose qu'elle n'aurait pas laissé arriver d'accoutumée... Seulement quitter son lit et se préparer n'avait pas été si facile : plusieurs jours de laisser aller en compagnie de l'alcool laissent forcément leurs traces. Et malgré le soin qu'elle avait pris pour paraître présentable à son entrevue avec Derek, elle affichait toujours de pitoyables cernes et une mine amaigrie. Derek la connaissait depuis toujours, il était comme son meilleur ami alors, nul doute qu'il remarquerait l'apparence négligée et inhabituelle de la jeune femme. Inquiet, il la questionnerait sûrement sur son désarroi, mais pour être franche elle ne savait pas ce qu'elle lui répondrait. Pourquoi avait-elle laissé tomber son masque ces derniers jours, pourquoi avait-elle sombré ? Isabelle était incapable d'y répondre, c'est pourquoi elle avait besoin de tout lui raconter, de se confier à lui... Il devait savoir pour Aria... pour sa sœur, il fallait  que le noble la rassure après tout elle avait été visée à la Lune de Sang, puis Isabelle désirait surtout qu'il l'aide à reconsidérer son père. Il n'était pas mort pendant toutes ces années, il l'avait abandonnée au milieu de toutes ces personnes qui lui voulaient du mal, et il avait refondé une famille sans elle.

Voilà ce à quoi, Isabelle songeait en prennent soin de ne pas trébucher dans les marches - l'effet de l'alcool se faisait toujours sentir. Mais en ouvrant la trappe du grenier, elle était loin de se douter qu'elle trouverait Derek de la sorte... Pas une seconde elle ne prêta attention au toiles d'araignées et à l'odeur de renfermé de la pièce, seule l'affliction de Derek importait.
Il portait comme toujours un costume impeccable, rien dans son apparence ne clochait du moins extérieurement. Car Derek, lui aussi semblait avoir cruellement manqué de sommeil, ses traits étaient assombris et il semblait plus pâle que jamais. La noble se sentit immédiatement égoïste, pas un seul instant, elle n'avait pensé au fait que Derek avait également pu être touché par les récents événements. Après tout, c'était chez lui qu'avait eu lieu  le drame. Et s'il lui en voulait ? Isabelle lui avait dit qu'elle avait fait passé Aria pour sa sœur, afin de faire une blague à tous... Ce mensonge... Tout ça à cause de Seyrane. Finalement, Isabelle ne savait plus quoi dire, par où commencer...

- Derek... Je suis désolée pour tout ce qui est arrivé, vraiment désolée... Je n'ai pas pensé, si j'avais su...

Elle passa nerveusement une main dans ses cheveux. Derek avait toujours été la pour elle, il l'avait soutenu à la "mort" de son père, l'avait soutenu lorsqu'elle avait décidé d'enquêter dans tout Vivendale afin de savoir pourquoi il avait été tué... Isabelle, elle, faisait une bien mauvaise amie...

A peine Isabelle franchit la porte qu'elle commençait déjà à s'excuser, mais elle n'avait pas à s'excuse ! Je savais bien que ce n'était pas sa faute, elle avait été une victime de ce fiasco. Elle avait faillit se faire tuer ce soir là ! Comment pouvait-elle s'excuser après ça ? Et depuis ce soir-là elle avait bien changée, qui n'aurait pas remarqué son apparence négligée ? Je la connaissais depuis longtemps et quelque chose n'allait pas, mais elle connaissait depuis longtemps les risques de son nom. Pas celui de son père, au contraire, celui de son beau-père. A la mort de son père biologique je l'avais aidé à enquêté dans tout Vivendale pour savoir ce qui était arrivé à son père, mais avec le mariage de sa mère avec son beau-père qui est très porche du gouvernement nous avions du ralentir nos recherches. Et je devais l'avouer depuis le meurtre de ma soeur et la disparition de mon frère je n'avais pas encouragé Isabelle autant qu'avant pour retrouver ce qui était arrivé à son père après qu'il est sauté de la haute-tour. Non si c'était une première elle savait que le nom de son beau-père la mettrait en danger tôt ou tard, et je la connaissais, quelque chose n'allait pas. Il y avait quelque chose d'autre.

- Isabelle ne t'excuses pas, tu n'y es pour rien....et regards-toi on voit bien que tu es seulement une victime. Dis-moi, comment vas-tu, tu as faillit être tué ce soir là, si lady Larisson ne t'avais pas sauvé...

Evidemment que je me sentais coupable, c'était chez moi que la lune de sang avait eu lieu. Et tous ces morts....ça allait me hanter toute ma vie, je le sentais. Une telle horreur...comment pouvais-je dormir seul chez moi en repensant à tout le sang coulé dans les pièces d'à côté ?