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You want to be my family, so be useful ~ Lara & Clarence

Malbe
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Sam 28 Juin - 15:38


Lara & Clarence


You want to be my family, so be useful

Clarence vient de perdre son père. Même si elle le détestait, elle l'aimait tout autant. La blessure est grande ouverte et la peine ne peut s'atténuer qu'avec le temps. En ce moment, elle a besoin de compagnie. Le problème est que son père était sa seule famille et qu'elle a peu d'amis.
Lara, ombrageuse infiltrée, vient d'apprendre qu'elles sont cousines. Elle va tenter alors de se rapprocher d'elle, d'en faire son alliée. Un noblion peut toujours se rendre utile.

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Sam 28 Juin - 16:39


 

Lara O. Wheeler
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L
a cadence posée de sa monture lui permettait de prendre le temps d'observer les alentours. L'espace était baigné de lumière, entouré par de verdoyantes collines. Le sol était tapissé de fleurs colorées et l'air sentait bon le printemps. Lara aimait cette saison de l'année qui était des plus reposantes et revigorantes. Elle était en chemin pour rendre visite à Clarence Wellington, noblione orpheline qui s'était révélée être sa cousine. Drôle de coïncidence. Le père de la petite venait de mourir et elle avait eu vent qu'elle était désormais livrée à elle-même, ayant pour toute compagnie quelques serviteurs. Parfaite occasion pour s'incruster dans sa vie et la faire devenir son amie. Pour le bien de la Guilde, les infiltrés passaient leur temps à récolter des informations. Lara s'était tout de suite attelée à la tâche de se rapprocher des colporteurs et colporteuses des fameux ragots. Elle s'était mêlée à la foule et ainsi, pouvait tenir informer ses compagnons des dernières rumeurs. Elle savait toujours tout et était un atout précieux. Elle s'était créé un petit cercle des plus fiables bavardes et commères nobliones, comptant sur leur franc-parler et leur goût du partage mesquin. Elle avait commencé à apprécier ces confidences, se sentait comme porteuse de grandes nouvelles à chaque fois qu'elle rentrait chez elle.

Dernièrement elle avait appris que Clarence et elle possédaient les mêmes gènes mais elles ne pouvaient pas être des plus opposées. Elles ne se connaissaient pas, s'étaient croisées bien sûr mais Lara n'avait jamais pensé à lancer une conversation. Maintenant que la jeune fille était seule, elle aurait besoin de réconfort, quelqu'un à qui parler et se confier. Lara acceptait volontiers la mission. Non pas qu'elle eut envie de créer des liens avec sa cousine mais parce que celle-ci pouvait toujours se révéler utile. Et lorsque et si, les choses tournaient mal un jour, Clarence n'hésiterait pas à se rallier à sa cause quand elle lui avouerait leur lien familial. Parfait plan.

Moins d'une heure à cheval et elle était arrivée devant la demeure Wellington. Imposante bien sûr puisque les Wellington étaient réputés pour être des plus riches personnages. « Bonjour Madame. » Elle salua le garçon d'un signe de tête. Les écuries de la maison encerclaient la cour immense et on entendait les hennissements des bêtes clairement. L'infiltrée mit pied à terre et tendit les rênes de sa monture au garçon d'écurie. « Veillez à ce qu'il ne manque de rien. » « Certainement Madame. » L'homme s'éloigna et Lara partit de son côté, en soulevant les pans de sa robe. L'imposante porte en bois était ouverte et laissait passer les vas et viens des domestiques. Nettoyage de printemps? Tous paraissaient bien pressés. Elle arrêta une femme en levant sa paume de la main. « Pourriez-vous faire appeler Mademoiselle Clarence? »



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Clarence A. Wellington
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Dim 29 Juin - 22:40




Clarence A. Wellington
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J e dois tenter d’oublier.

Assise sur son lit, le dos appuyé contre le mur, et son carnet posé à plat sur ses genoux, Clarence raya violemment cette dernière ligne. La jeune femme broyait du noir. Depuis quelques jours, elle s’efforçait de ne pas se remémorer les événements récents. L’enterrement. Ce sentiment de solitude, et surtout …

L’impuissance.

Elle avait écrit le mot machinalement, à peine consciente de son geste, tant il devenait naturel ces derniers temps. Depuis sa disparition, elle griffonnait de plus en plus. Isolée dans sa tour d’ivoire, pour elle le temps semblait s’être suspendu. Depuis qu’il n’était plus là, elle avait l’impression que sa vie toute entière s’était figée, et que tous ses souvenirs commençaient peu à peu à cristalliser autour de ce jour funeste. Elle-même restait de marbre, ne laissant plus transparaitre autre chose de son émotion que ce masque d’impassibilité qu’elle s’était si durement forgé. Peu être était elle plus semblable à cette poupée de porcelaine qu’elle ne le pensait. Peu être que son départ l’avait réellement rendue friable. Mais il se pouvait qu’elle l’ait elle toujours été, et qu’être confrontée à sa mort n’ait fait qu’accroitre cette impression. Elle nageait en plein cauchemar. Cependant, elle savait qu’elle ne se réveillerait pas. Qu’il lui faudrait accepter cette réalité, aussi dure soit elle.
Ne pouvant plus supporter la vue de la page raturée, Clarence l’arracha et prit un malin plaisir à la froisser, la réduisant à une boule gondolée qu’elle déposa délicatement à cote d’elle, comme s’il s’agissait d’un objet précieux. Elle était maintenant face à une nouvelle page blanche, qu’elle ne tarderait pas, elle aussi, à noircir de son écriture. Mais pas maintenant.
La jeune femme referma son carnet d’un geste vif. Elle ne voulait pas laisser la nostalgie l’envahir. Pas encore. L’abandonnant près de la page froissée, elle se dirigea vers la fenêtre du balcon de sa chambre. Les rideaux, d’un blanc cassé, laissaient filtrer la lumière sans dévoiler le paysage extérieur. Depuis sa disparition, Clarence s’était repliée sur elle-même. Cela faisait maintenant plus d’une semaine qu’elle ne s’était aventurée dehors. « Depuis son enterrement. »
Saisissant les extrémités des rideaux, elle les ouvrit d’un coup sec, offrant son visage à la lumière du jour. Si sa conscience était un champ de bataille, le monde extérieur, lui, n’était que beauté. Elle s’approcha de la vitre et y plaqua la paume de sa main, appréciant la fraicheur de ce contact, aussi futile soit il. N’y tenant plus, elle ouvrit la fenêtre et sortit, bien qu’étant pieds nus, sur le balcon. Elle s’accouda à la balustrade et embrassa le paysage du regard. La matinée était déjà bien avancée, cependant elle sentait la fraicheur de la brise printanière sur sa peau, faisant voleter ses cheveux, et colorant son visage. Tandis qu’elle se perdait dans la contemplation de ses jardins particuliers, quelqu’un frappa à sa porte, la ramenant soudain à la réalité. Clarence rentra dans sa chambre et ferma la fenêtre. Cependant, elle n’eut pas le cœur à tirer les rideaux. « Entrez ! » La femme de chambre de Clarence ne se fit pas prier. « Mademoiselle a de la visite. »
Visite. Le mot en lui seul paraissait étranger à notre jeune noble. Inutile de préciser qu’elle n’en recevait pas souvent. Contrairement à son père, avant. Elle se hâta de chasser ce détail de sa mémoire, et tenta de se concentrer sur le présent. Une visite. Qui cela pouvait-il bien être ? Après avoir rectifié sa tenue, la jeune femme descendit dans le petit salon pour y retrouver son invitée surprise.



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Lun 30 Juin - 20:00


 

Lara O. Wheeler
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L
ara fut conduite dans un salon tout à fait charmant. On l'y installa, lui proposa une tasse de thé pendant qu'une bonne faisait appeler la dite cousine. L'Ombrageuse ne comptait pas lui révéler son identité, elle allait se présenter comme Lara Wheeler, noble de choix et oreille attentive à son chagrin. La petite n'allait pas résister à une amie et confidente. La jeune femme connaissait bien ces gamines fragiles et perdues. Clarence n'avait plus son père à ses côtés, elle devait être désorientée et extrêmement seule. Lara serait comme un cadeau inattendu et inespéré. Une amie par ces temps tristes serait parfaitement adapté et très apprécié.

Clarence apparut au seuil de porte et la salua. La blonde se leva du sofa brodé et approcha avec un sourire chaleureux. « Bonjour Clarence. Pardonnez mon intrusion et ma visite imprévue mais je passais par là et souhaitais prendre de vos nouvelles. » Elle lui prit la main d'un geste amical. Lara avait appris à se comporter telle une femme de la Haute bien que ces contacts la répugnaient. Elle avait toujours méprisé les nobles, si innocents et préservés de la dure réalité de la vie. Elle leur en voulait, peut être même était-elle jalouse de leur condition.
Clarence avait tout de l'enfant douce au grand coeur. Un visage d'ange, des cheveux dorés qui tombaient sur ses épaules, une tenue richement décorée. Cliché. Lara jugeait beaucoup sur l'apparence même si elle savait qu'il fallait s'en méfier. Mais souvent ses préjugés se révélaient exacts. « Je ne compte pas vous importuner bien longtemps. Comment allez-vous? » Prendre des nouvelles d'inconnus étaient fréquent à l'Enclave, c'était ainsi qu'ils tissaient des liens. Les Ombrageux n'étaient pas familiers avec cette technique et elle avait du apprendre à se montrait ouverte et cordiale. Être infiltré relevait du privilège et elle en était fière, bien entendu. Mais rester avec ces perfides personnages demandaient parfois beaucoup de maîtrise de soi. Elle s'était souvent retenue de se lever et d'injurier les pimbêches à sa table. Bien sûr tous les nobles n'étaient pas ainsi. Cependant le simple fait de leur rang irritait Lara même elle ne laissait jamais rien paraître.



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Clarence A. Wellington
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Jeu 3 Juil - 20:22


 

Clarence A. Wellington
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S
i Clarence avait eu son carnet sous la main, sa plume n’aurait cessé de danser sur le papier, immortalisant la scène à laquelle elle assistait en ce moment même. Car notre jeune noble ne voulait pas en perdre une seule miette.

Elle connaissait son invitée pour l’avoir croisée de nombreuses fois dans les rues de l’Enclave, cependant elle n’aurait jamais pensé la recevoir un jour dans ses appartements. Mais Lara Wheeler était bien là, assise dans l’un des deux sofas présents dans le petit salon, portant une tasse de thé à ses lèvres. Les deux jeunes femmes se saluèrent et l’invitée offrit à son hôte un sourire bienveillant, qui eut le don de rassurer cette dernière, en plus de la mettre à l’aise. C’est sans aucune pudeur que Clarence  dévisagea Lara, mettant un point d’honneur à graver dans sa mémoire le plus de détails possible la concernant, dans le but de les restituer à son précieux carnet lorsque l’heure viendrait. Sa robe, simple mais raffinée. Ses boucles blondes qui tombaient en cascade sur ses épaules. Son apparente détermination. Cette lueur de je ne sais quoi qui brillait dans son regard. Rien n'échappa à l'étude méthodique de la noble.
« Bonjour Clarence. Pardonnez mon intrusion et ma visite imprévue mais je passais par là et souhaitais prendre de vos nouvelles. »  avança Lara avant de lui serrer la main. La surprise du se lire sur le visage de la jeune blonde. Elle savait que rien n’obligeait son invitée à se montrer si amicale. Clarence esquissa alors un sourire timide, témoin de la sympathie que lui inspirait Mme Wheeler. C’était en effet la première fois, si l’on exceptait le personnel, que quelqu’un semblait se préoccuper de son état depuis la mort de son père, la plupart des visites qu’elle recevait en cette période difficile n’étant que formalité – Mr Wellington était un homme haut placé et respecté. Cependant, elle doutait que Lara ait été en contact avec le défunt, ce qui donnait à sa visite une tournure toute particulière aux yeux de Clarence.
« Je ne compte pas vous importuner bien longtemps. Comment allez-vous? »
Si la jeune femme s’attendait à ce que la question lui fut posée, elle buta légèrement sur sa réponse. Même si son invitée avait tout d’une oreille attentive, elle était réticente à l’idée de se confier à une femme qui portait jusqu’alors à ses yeux le titre de "parfaite inconnue". De plus, elle se refusait à montrer son trouble à quiconque, et Lara n’échappait pas à la règle. L’orpheline ne voulait pas qu’on la prenne en pitié. Elle plongea son regard dans celui de son invitée, et répondit sur un ton faussement détaché : « Je me porte aussi bien que l’on peut en de telles circonstances. »
« Si ce n’est mieux », ajouta-t-elle en ponctuant sa tirade d’un sourire.
Le mensonge était camouflé et l’illusion aurait pu être parfaite … si seulement Clarence ne tripotait pas l’ourlet de sa robe avec autant d’application.




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Lun 7 Juil - 13:42


 

Lara O. Wheeler
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L
a jeune fille la détailla et semblait étudier chaque parcelle de son corps. Elle avait l'habitude d'être dévisagée de la sorte à l'Enclave, les nobles se basaient beaucoup sur l'apparence. Bien que Clarence ne paraissait pas la juger elle détesta cet instant. A la Guilde elle avait souvent été observée voire contemplée par les grosses brutes. Il y avait peu de femmes parmi les ombrageux et elles étaient fortement appréciées. Aucune n'était de ces filles précieuses et délicates qu'il ne fallait pas blesser ou mettre en danger, bien au contraire. Les femmes de la Guilde étaient tout aussi agiles et douées que les hommes -si ce n'était même plus que certains d'entre eux- Lara était jolie, elle le savait et la séduction faisait partie de ses talents. Néanmoins être étudiée lui avait toujours parut déplacé et inconfortable. Elle ravala ses valeurs princières pour se focaliser sur sa mission. Elle était infiltrée et désirait plus que tout prouver à sa mère qu'elle était à la hauteur des exigences.

Lorsqu'elle se présenta et s'excusa de sa visite improvisée, Clarence se figea presque de suprise. Elle ne devait pas être habituée à la chaleur des présentations. Sûrement une de ces filles à papa enfermées dans leur chambre et ne sortant que pour rencontrer des prétendants. Son hôte lui sourit timidement pour lui montrer qu'elle appréciait cet élan amical et cette compassion quant à la mort de son père. L'engrenage était enclenché, le tour était joué. Lara Wheeler était infiltrée dans la famille Wellington! Elle se renseigna alors sur état. Clarence réfléchit quelques secondes comme si elle ne s'attendait pas à une telle question. L'infiltrée feignait de s'intéresser et donc s'encombrait de banalités mais la noble elle, devait avoir pourtant en avoir l'habitude. Elle fut donc étonnée à son tour que la jeune fille le soit. « Je me porte aussi bien que l’on peut en de telles circonstances. Si ce n’est mieux. » Lara pencha la tête sur le côté, un air faussement compréhensif sur le visage. « Vous faîtes preuve de retenue mais vous verrez que vous pourrez vous adresser à moi comme à une amie. » Elle lui tapota la main. « Je ne dis pas que je comprends votre chagrin, je n'ai rien vécu de tel. Perdre un être cher est douloureux mais je ne me base pas sur l'expérience. » Elle s'humecta les lèvres. Lara n'avait en effet que sa mère. Elle n'avait jamais connu le deuil et inventer ce genre chose ne se faisait pas. Etre espion à l'Enclave signifiait mentir toute la journée mais il fallait un minimum de cohérence, on ne pouvait pas imaginer un sentiment non expérimenté.

L'Ombrageuse guida sa nouvelle proie vers les sofas. « Asseyons-nous et parlez moi un peu de vous. »



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Clarence A. Wellington
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Mar 8 Juil - 15:42


 

Clarence A. Wellington
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M
entir était chose tellement simple ! Quelques palabres décalées, et hop, votre phrase devenait plus fictive que réelle. A cela s’ajoutait une mise en scène corporelle, mêlant apparente détermination à sourires convaincus, le tout appuyé par quelques regards profonds. Clarence en avait l’habitude. Elle aimait jouer sur les mots, nuancer ses propos. C’était par le mensonge qu’elle arrivait à garder la tête haute devant son entourage - même s’il ne s’agissait que du personnel employé – se voilant la face par la même occasion. Peut être un jour finirait elle par croire elle-même à ses mensonges, tellement plus doux que la dure réalité …

Cependant, l’invitée semblait lire en elle comme dans un livre ouvert. « Vous faîtes preuve de retenue mais vous verrez que vous pourrez vous adresser à moi comme à une amie. Je ne dis pas que je comprends votre chagrin, je n'ai rien vécu de tel. Perdre un être cher est douloureux mais je ne me base pas sur l'expérience. »
L’orpheline voyait à présent la blonde sous un jour nouveau. Sous un angle de vue qu’elle n’avait jamais envisagé jusqu’alors. Lara disait ne pas comprendre, et elle avait raison sur ce point - seule une personne ayant vécu sa situation pourrait dire la comprendre … et seulement le dire, car jamais personne ne la comprendrait. Jamais. Notre jeune noble détestait l’air qu’affichait le visage de l’invitée … un air de compassion. Bien trop proche de la pitié à son gout. Car elle avait des amis. Elle avait évidemment une famille, des gens sur qui compter, des proches qui l’entouraient. A l’heure actuelle, jamais elle ne pourrait comprendre, elle le savait … et pourtant, malgré ses paroles pleines de compassion, c’est un sentiment de colère qui s’emparait de Clarence. La colère montait peu à peu, envahissant tout son être. Colère teintée de jalousie. Jalousie à l’égard de la blonde aux cheveux magnifiques qui était au moins aussi déterminée à l’intérieur qu’elle ne le paraissait à l’extérieur. Tout le contraire de l’orpheline.

Clarence serrait les dents, et aurait aussi bien voulu serrer les poings, seulement Lara tenait toujours sa main entre les siennes. Elle aurait voulu la lui reprendre violemment, la lui arracher et tourner les talons, retourner s’enfermer dans sa chambre … mais elle n’en fit rien. Il y avait quelque chose d’autre dans le regard de l’inconnue. Cette lueur de je ne sais quoi qui maintenait Clarence ici, à ses côtés. La jeune femme était intriguée. Inondée par la jalousie, repoussée par son comportement trop amical, habitée par le désir de fuite, mais aussi intriguée par la lueur valsant dans les yeux de Lara.
Aussi, lorsqu’elle la dirigea vers les sofas, la jeune femme se laissa faire. Sa raison lui criait de s’enfuir, mais ses jambes refusaient de lui obéir. Tiraillée par ces émotions contradictoires, elle se laissa guider par l’inconnue, marionnette dont on aurait coupé tous les fils directeurs, incapable d’esquisser le moindre mouvement seule.

« Asseyons-nous et parlez moi un peu de vous. »
Elle avait le souffle court, les battements de son cœur étaient précipités, désordonnés, à l’image de ses pensées voguant en tout sens. Parler. Clarence aurait bien tout accepté, mais parler était au dessus de ses forces. Elle voulait s’enfuir. Courir. S’enfermer dans sa chambre. Ne plus jamais en sortir. Rester ici.

Concentrant toute sa volonté dans ce but précis, l’orpheline arracha sa main à celle de Lara, et croisa les bras sur sa poitrine. Elle s’effondra sur le sofa le plus proche, mais n’osait plus croiser le regard de l’inconnue. Elle savait déjà ce qu’elle lirait dans ses yeux. De l’incompréhension. Et de la pitié, cette fois. Elle aurait pitié de cette gamine abandonnée qui se murait sans cesse dans son mutisme, qui s’enfermait dans ses mensonges et tentait d’en faire, si ce n’est une réalité, sa réalité. Car c’est ce qu’elle était, après tout … rien qu’une pauvre gamine ! Lara le savait sans doute déjà.

" C’est faux. Je suis plus qu’ils ne croient. Je suis plus qu’elle ne croit. J’ai toujours été plus qu’il ne le croyait.
Tire parti de tes faiblesses.
Gamine !
Apprend à affronter tes peurs.
Gamine !
Je ne suis pas une gamine ! "

L’orpheline releva tout d’un coup la tête et dévisagea la blonde, plaçant dans son regard toute la détermination et toute la force dont elle était capable. Ses yeux étaient noyés de larmes.

C’était un combat de l'esprit contre l’esprit, et Clarence Wellington venait de déposer les armes.





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Ven 11 Juil - 11:32


 

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L
a noblionne était plutôt réticente et Lara sentit une pression de sa main dans le sens contraire. Elle était allée trop vite. Lui lâcher la main revenait à lâcher sa proie et même pour un seul instant, elle ne le souhaitait pas. Si elle la laissait c'était comme un retour en arrière et il faudrait recommencer. Lara pouvait être patiente, c'était d'ailleurs une de ses grandes qualités qu'elle avait acquise grace à l'entraînement. Elle n'était pas née patiente, elle avait dû l'apprendre et le travailler. Clarence se laissa faire en fin de compte et elle réussit à la diriger vers les fauteuils. Dans son regard passa un éclair  d'incompréhension mêlé de peur. L'Ombrageuse connaissait bien cette lueur, non pas pour l'avoir expérimentée elle-même mais pour l'avoir vu maintes fois dans les yeux de ses victimes. Clarence se sentait agressée, on violait son espace, sa sphère privée. Apparemment elle n'était pas encore prête à accueillir des visiteurs. Le deuil était une phase étrange, difficile à vivre pour l'endeuillé mais aussi pour les personnes autour. Le chagrin devait la ronger, elle était comme un animal apeuré qu'il fallait calmer. La noble retira vivement sa paume et croisa les bras sur sa poitrine comme un enfant boudeur. C'était un geste de protection et les soupçons de Lara furent confirmés. La jeune fille baissa la tête et évita de croiser son regard qui la cherchait. Alors avec une infinie douceur, elle déclara: « Je ne vous veux aucun mal Clarence. »

Tout à coup, la triste enfant releva le menton et ses yeux étaient baignés de larmes. L'ombrageuse qu'elle était, était tout à fait exaspérée. Elle avait été comme cela elle aussi: sensible. Maintenant c'était du passé et elle avait une force en elle dont elle ne pouvait plus se passer. Voir Clarence dans cet état lui rappela ses chagrins d'amour et ses blessures aujourd'hui bien refermées. Qu'elle misérable elle avait été, qu'elle misérable Clarence était aujourd'hui. Plus rien ne pourrait l'abaisser à un tel acte désormais, la noblionne était comme la part d'elle-même qu'elle avait délaissé et abandonné. Elle se sentit fière d'avoir passé ce cap, firère de ne plus être si fragile, si instable, si faible. Effectivement, montrer ses émotions à de parfaits inconnus était purement un signe de faiblesse. Comment la jeune fille pouvait-elle se montrer ainsi? Plus jamais Lara ne se montrerait vulnérable. Clarence devrait apprendre. Ses joues trempées la dégoûtaient, cet air de détresse ne lui inspirait plus aucune sympathie. Elle détesta la noble en cet instant pour lui faire revivre le passé. Mais au lieu de montrer sa répugnance, elle ne laissa rien paraître: elle était formée pour cela. Bien au contraire: elle eut un air amical et elle sortit de sa poche un mouchoir de tissu qu'elle tendit à la jeune fille. « Si ma présence vous importune, je devrais m'en aller. »



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Clarence A. Wellington
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Lun 14 Juil - 17:22


 

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C
Clarence était dos au mur, et faisait face à l’abime. Impossible de reculer ; elle était prise au piège. Elle se sentait seule, abandonnée devant la profondeur de sa souffrance. Le gouffre l’appelait, lui tendait les bras. Il lui suffisait d’un pas en avant pour qu’il ne l’engloutisse. Soudain, la jeune femme vacilla, et perdit l’équilibre. La chute était inévitable, et la violence de sa douleur lui coupa le souffle. Les larmes, témoins de la détresse de l’orpheline, étaient arrivées sans crier gare, et désormais leur source paraissait intarissable. Clarence avait trop souvent retenu ses émotions, il était maintenant temps de leur laisser libre court. La jeune femme, à fleur de peau, avait conscience d’exposer sa faiblesse à son invitée, mais en ce moment même, rien ne lui paraissait plus insignifiant. A ses côtés, Lara redoublait de politesses, ce qui avait le don de l’agacer au plus haut point. Elle voyait bien que la blonde prenait des pincettes pour ne pas la froisser. Au fond, elle ne la considérait que comme une petite chose fragile. Tout comme lui. L’orpheline ne pouvait repousser le flot de souvenirs l’assaillant. Elle se laissa sombrer dans les méandres de sa mémoire.

Le bal avait eu lieu il y a de cela quelques mois. Avant. Une simple soirée organisée dans la demeure des Wellington. Cependant, Clarence savait qu’elle avait aux yeux de son père une valeur toute particulière. Que c’était la première d’une longue série. Que ce bal n’était qu’un prétexte pour qu’elle y rencontre ses prétendants. Son père, dont la bonté n’avait d’égale que l’avarice, avait eu la générosité de lui laisser le choix entre une trentaine de riches héritiers. L’argent faisait tourner le monde, ça, il en était convaincu.
La blonde avait pour devoir de se montrer souriante, et c’est ce qu’elle fit. Souriante, et ironique. Car jamais il ne pourrait la faire taire. Elle prit un malin plaisir à appuyer là ou cela faisait le plus mal, discréditant les uns et les autres – la perfection n’existe pas, et chaque famille possède sa part d’ombre. A chaque pique qu’elle lançait, le regard de son père se durcissait, et Clarence le soutenait sans problème, affichant une détermination sans faille. Elle avait conscience de se montrer comme la pire des ingrates aux yeux d’hommes n’ayant rien fait pour, mais elle n’en avait que faire. Elle voulait qu’ils reviennent sur leurs positions, que leurs familles abandonnent l’idée d’un mariage. Et, au vu des regards courroucés qu’elle recevait d’une mère, ou d’un oncle, elle savait que le mécanisme s’enclenchait déjà.
Son père, dont les yeux lançaient des éclairs dans sa direction, n’attendit pas l’heure du départ des convives pour lui exposer son point de vue sur sa conduite. Prétextant une indisposition de la part de sa fille, il l’entraina dans une salle vide, où la dispute éclata. Clarence lui avait toujours tenu tête, mais il était au moins aussi tenace qu’elle. Si la jeune femme avait lutté contre les larmes face à son paternel, elle s’y était abandonnée une fois seule dans sa chambre. Encore.

Le geste que fit Lara en sa direction ramena Clarence à la réalité. Elle aurait bien voulu lui faire avaler son mouchoir. Cependant, sa main se tendit toute seule pour le saisir. Elle essuya ses larmes, et tenta de recomposer son visage. Cependant, elle savait bien qu’elle n’arriverait à rien. Pas avant plusieurs heures et d’autres pleurs.
« Si ma présence vous importune, je devrais m'en aller. »
A vrai dire, ce n’était pas tellement la présence de Lara qui exaspérait l’orpheline, mais plutôt sa joie de vivre. Tout chez elle semblait parfait. Dire que Clarence était simplement jalouse de sa situation relevait de l’euphémisme. Elle tenta alors de s’imaginer à la place de l’invitée. Comment aurait elle réagi, elle, face à une jeune femme en deuil ? Surement aurait-elle, elle aussi redoublé de prudence pour ne pas la blesser … La blonde chassa cette idée, et tenta de répondre à Lara sur un ton léger. « Excusez moi, je ne suis pas vraiment de bonne compagnie en ce moment. » Clarence fit même l’effort de ponctuer sa tirade d’un sourire.


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Mer 16 Juil - 14:30


 

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L
a a jeune noble avait de toute évidence un tas de problèmes et tiraillements intérieurs. Lara s'attendait à ce qu'elle soit fragile mais pas à ce point. Un mot, un geste de travers et elle pouvait ruiner ses chances d'en faire sa petite espionne. En soit ce n'était pas vraiment important mais l'ombrageuse s'était fixé un but, elle devait s'y tenir, plus pour son auto-satisfaction que l'avis de ses compagnons.

Clarence eut une vague d'absence, le regard perdu dans le vide, les yeux baignés de larmes. Jamais elle n'aurait osé se montrer comme cela désormais. Si Clarence n'avait pas été noble et que Lara n'avait pas été en mission, elle ne se serait pas gênée de lui faire ravaler ses larmes et de la mettre sur pied en deux secondes d'un coup de pied aux fesses. Elle avait besoin d'être secouée et de revenir à la réalité. Mais un tel comportement pourrait bien ruiner sa mission. Ce n'était pas parce qu'elles étaient liées par le sang qu'elle devait se comporter comme tel. Elle devait même agir à l'opposé. Si Lara pouvait se montrer sous son vrai jour la blondinette ne se traînerait plus telle une larve chagrinée ou comme si sa vie était terminée. Clarence était sur son sofa, les mains jointes et un rictus triste sur la figure. Lara se contentait de l'observer en cachant son exaspération.

La noblionne revint à elle quand Lara lui tendit le tissu. « Excusez moi, je ne suis pas vraiment de bonne compagnie en ce moment. » C'était certain, elle avait juste envie de rentrer chez elle et de laisser la misérable sur place. Au lieu de cela elle haussa les épaules souplement en la regardant essuyer les lignes salées sur ses joues. Elle s'approcha d'elle.

« Sottises. Je ne vous connais pas Clarence et j'ai certainement mal choisi mon moment pour faire irruption dans votre vie... » Elle eut une moue désolée puis un air malicieux. « ...Mais j'ai l'impression que vous devriez sortir un peu. Vous avez certainement besoin de prendre l'air. »

La bonne humeur de Lara avait toujours été contagieuse et même si à cet instant elle faisait semblant, elle avait quand même envie de sortir d'ici. La noble serait du même avis. Pourquoi vouloir rester dans cet environnement morne à longueur de journée? Les employés de la maison faisaient des vas et viens dans le couloir et la lumière de l'extérieur ne dépassait pas le seuil de porte.

La jeune fille devait être restée enfermée depuis la mort de son père. L'infiltrée avait appris que les gens en deuil sortaient peu. Peut-être que la lumière du jour les incommodait et les rendait encore plus tristes. Le soleil devait leur rappeler que leur monde était plus noir.

Clarence avait néanmoins besoin de sortir. Son visage était aussi blanc que le mouchoir avec lequel elle s'essuyait. Elle entretenait toujours sa tenue et sa coiffure mais elle avait une lueur dans le regard difficile à définir. Une faible étincelle en deuil qui ne demandait que du temps. Pourquoi Clarence était-elle si triste? Selon les rumeurs elle n'aimait pas spécialement son père, ils étaient même souvent en conflit. Décidément cette jeune fille ne lui apportait que des surprises.



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Ven 18 Juil - 20:22


 

Clarence A. Wellington
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L
a jeune noble n’aurait jamais cru qu’un simple sourire lui couterait tant d’efforts. Si le geste en lui-même lui paraissait simple, l’intention n’y était pas, et elle du se faire violence pour relever harmonieusement les coins de sa bouche. Clarence s’était attendue à tout quant au comportement de la blonde, mais une fois encore, elle fut surprise par sa réaction. Lara semblait dotée une patience infinie, inouïe ; et au lieu de quitter la demeure en lui promettant de revenir bientôt comme l’orpheline s’y attendait, elle haussa les épaules. « Sottises. Je ne vous connais pas Clarence et j'ai certainement mal choisi mon moment pour faire irruption dans votre vie... » La noble ne put retenir un petit rire nerveux, non dénué d’ironie. Décidemment, la blonde ne pouvait pas mieux dire ! « ...Mais j'ai l'impression que vous devriez sortir un peu. Vous avez certainement besoin de prendre l'air. » Une lueur de malice brillait dans les yeux de Lara. La perspective d’une sortie, aussi courte soit elle, semblait la réjouir.

Clarence se ressaisit, chassant de son visage toute trace d’amertume et de sarcasme – sans réussir à en déloger un chagrin apparent. Elle repensa au court instant qu’elle avait passé accoudée à son balcon, plus tôt dans la matinée. Elle avait besoin de sortir, de voir une nouvelle fois le Soleil, d’apprécier son doux contact sur sa peau d’ivoire … de vivre, tout simplement. Durant près d’une semaine elle s’était repliée sur elle-même, enfermée dans sa chambre dans un silence quasi constant, seulement troublé par le va et vient du personnel. Les rideaux tirés, elle s’était laissée dépérir dans la pénombre, cherchant inconsciemment à se rapprocher de son père, qui lui ne reverrait plus jamais la lumière. Le choix de Clarence semblait déjà arrêté. Cependant, si la raison la poussait à accepter, son esprit de contradiction lui hurlait de refuser – et seul Malsa savait à quel point il était développé.
La jeune femme toisa Lara avec un mélange de reconnaissance et d’exaspération. Reconnaissance à l’égard de la blonde qui semblait avoir cerné ses problèmes et paraissait y chercher une solution ; Exaspération envers ses manières trop polies, trop joyeuses pour les circonstances. Egoïste, Clarence aurait préféré la voir souffrir, elle aurait ainsi mieux cadré avec le décor sinistre et l’ambiance morose régnant dans le lieu. Ainsi qu’avec son humeur massacrante.
La raison l’emportant sur tout le reste, l’orpheline fit taire ses pensées négatives et se leva avec peut être un peu plus d’entrain que ne l’exigeaient les circonstances. « Bien. Que diriez-vous d’une courte promenade dans les jardins ? »

A peine ces paroles furent elles prononcées, Clarence réalisa que son besoin de sortir, tout comme son entrain retrouvé à cette idée, était bien plus grand qu’elle ne l’imaginait jusqu’alors.


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Dim 20 Juil - 21:26




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C
larence la dévisagea quelques temps comme si elle essayait de comprendre ses réelles intentions. Le visage de Lara était totalement inoffensif, sans une once de ce qu'elle était vraiment. Etre infiltrée n'était pas donné, c'était des années d'entraînement. Lara ne s'était pas montrée douée pour cela, elle avait dû travailler encore plus pour cacher ses émotions. Elle ne pouvait même plus compter le nombre de fois où son visage devait rester sérieux et qu'elle avait explosé de rire. Les réprimandes, les sermons et les menaces ne sa mère n'étaient pas pour rien dans ce qu'elle était devenu: un masque.

La jeune fille semblait s'être ressaisie et fixait Lara avec un regard curieusement paradoxal. Généralement l'infiltrée était assez bonne pour lire les émotions, comprendre les comportements. Mais Clarence était à la fois étrange et contradictoire. Elle se demanda même si ses talents ne lui jouaient pas des tours.

La gamine se leva et montra un enthousiasme un peu trop profond « Bien. Que diriez-vous d’une courte promenade dans les jardins ? » Lara lui sourit. « Cela me semble parfait. » Elle se redressa sur le sofa, et se leva avec un entrain moindre mais certain.

Lara n'était pas faite pour vivre enfermée, rester dans ces salons était une véritable plaie. La blonde était faite pour vivre à l'extérieur et respirer le grand air. Une visite des jardins de Clarence ne semblait pas être une mauvaise idée, bien au contraire. L'ombrageuse appréciait l'enchantement des jardins de l'Enclave. Elle aimait la nature, les plantes sauvages mais ces fleurs, ces parterres si bien agencés étaient un régal pour les yeux et un délice d'odeurs mélangées. Elle avait un faible pour les promenades dans les parcs qui l'éloignaient un instant de ces grands salons trop décorés.

Elles sortirent de la pièce sombre et longèrent un long couloir. Quelques peintures étaient accrochées au mur et Lara les observa à la volée. L'art n'était pas vraiment quelque chose qu'elle appréciait. Elle feignait de s'intéresser mais ces toiles et ces sculptures n'étaient vraiment pas faites pour elle. Elle aimait beaucoup les tableaux représentatifs de scènes, ces couleurs et ces ombres. Mais les taches, les gribouillis appelés "art", elle n'avait jamais compris.

Elles arrivèrent dans une seconde pièce où une dizaine de domestiques époussetaient chaque recoin de la salle et nettoyaient les cheminées. Les nobles avaient toujours plusieurs salons, plusieurs cheminées et ça non plus, Lara n'en avait jamais compris l'utilité.

Elle passèrent ensuite une grande porte en bois blanc et atterrirent sur une charmante terrasse pavée entourée de grandes vitres qui formaient une agréable véranda. L’atmosphère était plus légère que celle dans le salon et Lara détailla l'endroit. Clarence ouvrit alors une porte et elles arrivèrent finalement dans une jolie allée ombragée qui débouchait sur les jardins. « Oh, c'est tout à fait ravissant. »




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Ven 8 Aoû - 21:55


 

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A
peine eut elle poussé la porte du salon, Clarence se demanda si son choix était le bon. Elle se trouvait maintenant dans l’un de ces longs couloirs que comptait la demeure, Lara sur ses talons. Couloir bordé de quelques œuvres d’art, dont la grande majorité relevait du choix paternel. Elle laissa son regard voguer sur les nombreuses aquarelles suspendues aux parois de ce sombre tunnel dont elle ne voyait pas le bout. Derrière chacune d’elles se cachait – en plus d’un prix exorbitant – un souvenir du défunt. La jeune femme avait l’impression que les murs se refermaient peu à peu sur elle, la saisissaient, l’emprisonnaient. Elle suffoquait. Ses vieux démons revenaient la hanter à toute heure de la journée. N’obtiendrait-elle donc jamais la paix ?

Ne voulant pas une nouvelle fois se laisser emporter par une vague de nostalgie, Clarence détourna la tête, préférant faire face au parquet d’acajou qu’à ses pensées morbides. Cependant, il y avait une œuvre qu’elle ne pouvait – ne pourrait jamais – éviter. Ses yeux revenaient tous seuls à cette huile sur toile aux dimensions honorables, dont la hauteur égalait celle du mur. Il s’agissait d’une peinture abstraite, que l’orpheline chérissait par-dessus toutes. Les coups de pinceau de l’artiste, assemblage en apparence mal construit, sans queue ni tête, semblaient se mouvoir gracieusement au gré de ses humeurs, représentant à chaque vue un paysage différent. Clarence aurait pu contempler le tableau des heures durant, tentant d’analyser chaque détail pour y déloger un éventuel message caché par l’auteur, ou encore décoder les émotions qu’il avait voulu transmettre par le biais de son art. Fantaisiste, les possibilités lui semblaient infinies. La toile lui arracha un sourire douloureux.

Arrivée au bout du couloir, la jeune femme ouvrit la porte d’un salon, qu’il fallait obligatoirement traverser pour avoir accès au dehors. Des domestiques étaient présents, accomplissant leurs taches quotidiennes. Sur le pas de la porte, Clarence hésita un instant, avant de s’aventurer rapidement dans la pièce, cherchant à mettre le plus de distance entre les employés et elle. La blonde fuyait leurs regards, qu’elle savait ébahis à la vue de son éminente sortie de la propriété. Les habitudes avaient la vie dure, mais la jeune femme était bien décidée à les malmener à sa guise. Poussée par cette pensée révolutionnaire, elle s’arrêta alors qu’elle s’apprêtait à passer la porte de sortie – qui aurait assuré son salut, la préservant de tous ces regards mêlant curiosité à inquiétude – avant de se retourner et de faire face à ses domestiques.
« Mlle Wheeler et moi-même allons nous promener dans les jardins. Je vous prie de continuer vos activités sans plus vous préoccuper de notre passage. Et ouvrez les rideaux de toutes les pièces de la demeure. Il fait un peu sombre, ces jours ci. » Clarence ponctua sa tirade d’un sourire assuré, et, suivie de Lara, quitta la pièce d’une démarche altière, en parfaite maitresse des lieux.

La pénombre intérieure contrastait avec la vivacité de la lumière du jour, que les vitres de la véranda laissaient filtrer en abondance. Arrivée dans cette pièce, l’orpheline se détendit. Ravie d’avoir fait bonne figure devant ses employés, elle avait recouvré son autorité auprès d’eux. Car elle savait que ses paroles se rependraient comme une trainée de poudre, et ne laisseraient personne indifférent. La maitresse de maison qu’ils attendaient tous avait cessé de pleurer dans sa chambre était enfin de retour.
Seul un portillon les séparait de la fraicheur des jardins. La blonde en déverrouilla le loquet, et invita Lara à passer la première. C’était pour elle une ouverture sur un autre monde, un monde dans lequel ses problèmes semblaient dérisoires. Clarence se sentait insignifiante, petite - face à l’immensité de ses  jardins bien sur, mais aussi, et surtout, au vue de toute cette vie qui l’entourait. Car si Lara voyait ce moment comme une simple promenade anodine, c’était aux yeux de Clarence un nouveau départ. Elle reprenait enfin contact avec le monde qui l’entourait. Et cela n’avait pas de prix. L’air frais semblait balayer ses idées noires. Elle s’abandonna à cette caresse. C’est tout se dont elle avait besoin pour le moment. Lâcher prise. Savourer les plaisirs simples. Et arrêter de se poser des questions sur l’avenir. Le temps, trop longtemps suspendu, semblait de nouveau avoir repris son cours.

Durant un court instant, la jeune femme, enfermée dans sa propre bulle de lumière, oublia jusqu’à la présence de son invitée qui se rappela à elle de manière agréable. « Oh, c'est tout à fait ravissant. »

Clarence avait conscience de la beauté de ses jardins, et la remarque de Lara ne put que flatter son orgueil. Elle lui sourit, avant de l’entrainer le long de l’allée. Quelques mètres plus loin se trouvait une fontaine dont l’eau, cristalline, jouait sa douce mélodie.


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Sam 13 Sep - 13:12




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L
e silence de la nature l'enveloppait de sa douceur chaleureuse et l'accueillait telle une vieille amie des temps fleuris. Elle respira à pleins poumons cet air frais et pur, ces parfums aromatisés et sucrés des multiples fleurs des parterres. Les deux jeunes femmes longèrent l'allée ombragée pour déboucher sur de magnifiques jardins. La végétation parcourait chaque recoin et envahissait l'espace sans pour autant être désordonnée. Au contraire, chaque plante avait sa place, les roses avaient été posées volontairement à l'opposé des lilas et les tulipes rendaient plus gaie la terre noire en la contrastant avec leur magnifique andrinople. La blonde avait envie de sentir chaque bouton, de caresser chaque pétale, elle était submergée par une vague de bonheur devant un tel spectacle. Clarence la regardait du coin de l’œil, gorgée de fierté.

Elles marchèrent d'un pas léger jusqu'au point d'eau central. Le clapotis mélodieux sonnait comme une douce musique enchanteresse. Lara était habituée à la beauté de la forêt mais elle n'avait jamais rien vu de tel. Même les jardins des noblionnes les plus riches de son répertoires n'arrivaient pas à la cheville de ceux-ci. En silence, elles posèrent délicatement leurs séants sur le bord de marbre de la fontaine, savourant avec délice leur environnement propice à la rêverie. Elles se turent pendant longtemps, coupées du monde et de tout autre contact extérieur, profitant de leur relation avec ce parc magnifique. Lara perdait son regard dans les centaines touches de verts différents, elle s'abandonnait à observer à la volée les bouquets panachés et passait son attention des troncs les plus solides aux plus jeunes pousses. Pour la première fois, elle se sentit à L'Enclave comme chez elle. Imbibée dans ce jus de noblesse, elle n'avait jamais pensé en voir une part de beauté.

Elle se tourna vers sa cousine, déroutée. Elle se sentait perturbée de réagir, de penser ainsi. Pendant un instant elle en avait oublié sa mission, sa famille et son devoir. Elle dévisageait cette enfant qui semblait si angélique et en même temps si perdue, et se retrouva en elle. Peut-être avaient-elles plus en commun qu'elle n'aurait pu l'imaginer. Une personne en possession d'un si beau jardin ne pouvait être que pureté et simplicité. Une personne qui s'exprimait à travers la nature ne pouvait pas être mauvaise et imbue d'elle-même. Lara, qui pensait les nobles égoïstes et avares de richesses se trouva prise au dépourvu.

L'infiltrée la toisa. Elle guetta un signe, un mouvement ou un regard qui trahirait cet état de naïveté, cette clarté immaculée dont Clarence faisait part. Lara voulait déceler un semblant d'égoïsme, de vanité ou d'insuffisance qu'elle côtoyait au quotidien. Pourtant dans ces yeux clairs, Lara ne lut rien d'autre que ce qu'elle avait déjà compris et qu'elle évitait de reconnaître, de s'avouer.

Elle se fit violence pour quitter l'état de quiétude qui les entourait et se leva précipitamment. « Il serait judicieux que je ne tarde plus maintenant. » D'un geste posé, elle rabattit en arrière un pan de sa pesante robe. Elle venait de briser leur fine bulle tranquille et paisible pour rejoindre la réalité. « Vous devriez vous préparer à quitter votre demeure pour rejoindre le Temple. » Les nobles devaient tous se réunir et la demoiselle n'échappait pas à la règle. Elle la salua d'un signe de tête. « Merci de votre hospitalité chère Clarence. » Elle plia les genoux pour une courte révérence.



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Lun 20 Oct - 22:11




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L
a jeune femme n’éprouvait pas le besoin de parler, emmitouflée dans un nuage duveteux de silence. Réconfortant. A l’abri de ce cocon, rien ne semblait l’atteindre. Même les voix stridentes, confinées à l’intérieur d’elle-même, lui hurlant habituellement aux oreilles, s’étaient tues. L’assourdissante quiétude. Bénigne. Elle inspira longuement, savourant le moment d’insouciance qui lui était offert.

L’annonce de Lara sonna comme un coup de fouet, mettant un terme au mutisme s’étant peu à peu installé entre elles deux, et ramena brusquement la blonde à la réalité. Voguant librement, emporté par les effluves fruités émanant des différents écosystèmes régnant sur les lieux, son esprit remit pied à terre. Déjà, le microcosme que les deux jeunes femmes avaient partagé, ne serais-ce qu’un instant, commençait à s’évaporer. Le charme était rompu. L’ange ayant plané au dessus de leur bulle de sérénité semblait s’être envolé. A cet instant précis, Clarence aurait à peu près tout donné pour y retourner, pour s’y enfermer, et s’abandonner à la sensation d’allégresse, de plénitude qu’elle avait ressentie alors. Cependant, tandis que Lara se levait, ses belles illusions fondaient comme neige au soleil. Trop rapidement.

« Il serait judicieux que je ne tarde plus maintenant. Vous devriez vous préparer à quitter votre demeure pour rejoindre le Temple. Merci de votre hospitalité chère Clarence. »

Elle dévisagea l’invitée, et sourit timidement à l’évocation du lieu de prière. Quelle ironie ! Après s’être barricadée des jours durant dans sa chambre, en proie à de sombres pensées, la blonde devrait rester prisonnière du Temple, sur le souhait de l’opinion publique. Au final, n’y aurait-il pas toujours quelqu’un pour lui dicter sa conduite ? Elle qui juridiquement était libre comme l’air n’avait encore jamais eu l’occasion de voler de ses propres ailes. Elle se sentait entravée, retenue dans ses projets par de lourdes chaines la maintenant au sol, l’empêchant de s’enfuir. Captive.
Les quatre murs du lieu de culte n’avaient rien pour l’attirer. En temps normal déjà, elle ne s’y rendait que très peu souvent. Cependant, elle n’avait nulle part ou aller, et l’isolement n’était que peu recommandable en période de guerre. Jamais elle ne pourrait faire face seule. Physiquement, comme psychologiquement parlant. Elle était à bout.

L’invitée esquissa une révérence, que Clarence se hâta de lui renvoyer. Tout allait trop vite. La jeune femme lui en voulu presque de la quitter ainsi. De la laisser seule si subitement. Son désarroi soudain se lisait dans ses prunelles.

Cependant, Lara Wheeler repartait comme elle était venue : sans prévenir.




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Mer 29 Oct - 14:46




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— « Maybe i'm not as strong as i thought » —



L
ara avait été subjuguée par la beauté des jardins, elle avait dévoré du regard les parterres fleuris, elle avait dévoilé à cette lointaine cousine un état d'esprit, une part d'elle même qu'elle avait peu souvent partagé. Notre ombrageuse était quelqu'un de sensible, autant dans sa perception des choses que dans son caractère et dans la façon dont elle abordait un sujet, prenait en compte des remarques. Depuis son plus jeune âge elle avait été entraînée à se montrer mystérieuse, secrète et froide. Elle s'était exercée jour et nuit pendant des années, à refouler cette Lara qui décevait Susan, cette Lara trop frêle et trop fragile, celle qui pleurait ou disait aimer. Elle avait gardé pour elle ses émotions, elle s'en était débarrassé en les cachant dans les tréfonds de son être. Ses pensées de fillette, ses rêves et ses désirs, ceux qui ne correspondaient pas à ce que l'on attendait d'elle, elle les avait enfermés à double tour dans les donjons de son âme. Privée, séparée, déchirée, elle avait dû devenir tout autre. Elle avait érigé des murs aussi hauts que ceux de Vivendale pour entourer son cœur. Trop de blessures à panser, de désirs refoulés, d'amour du passé. Malgré son jeune âge, Lara était abîmée par la vie.

Quand elle avait appris pour Clarence, son monde s'était écroulé. Tout ce qu'elle avait cru savoir n'était basé que sur des mensonges, et Lara détestait les mensonges. La nouvelle l'avait laissée partagée, mitigée et totalement perdue par rapport à ce qu'elle devait ressentir. Elle ignorait tout de cette jeune fille, jamais le sujet n'avait été abordé et elle se sentait mise de côté. Etait-ce pour la protéger? Mais de quoi? En quoi cela aurait changé les choses si elle avait été au courant? Est-ce que l'amour aurait était moindre, les sentiments moins vrais? Les vies à l'Enclave des infiltrés étaient gardées secrètes à ceux qui n'en faisaient pas partie. Pourtant elle pensait qu'elle aurait du savoir, c'était son droit.
Elle avait donc décidé qu'elle haïrait Clarence quand elle la verrait.

A cet instant, dévisagée par les prunelles chaudes de celle qu'elle devait pourtant détester, elle se sentait pathétique.

Elle aurait du la jalouser pour leur complicité, la haïr pour sa chance. Elle aurait du avoir envie de la voir souffrir à cause de cette jalousie envahissante qui grandissait. Elle enviait le temps qu'elle avait eu, leurs moments passés ensemble alors que ça aurait du être avec elle. Lara voulait alors qu'elle sache à quel point Clarence vivait dans le mensonge, et qu'elle, savait la vérité. Elle voulait montrer qu'elle valait mille fois mieux que cette noblionne, qu'elle avait été plus aimée, plus désirée. Elle aurait du ressentir ce qu'elle avait anticipé. Elle s'était planifié une palette de sentiments mauvais qu'elle aurait pu éprouver en la voyant.

Sa mère lui avait affirmé que la rage primait sur l'amour, qu'elle pouvait le dominer. Mais Susan aussi était abîmée par la vie, et elle avait tord.

Dans le jardin, entourée de parfums et de fleurs qui reflétaient la personnalité de son hôte, Lara ne ressentait rien de tout cela.
Au contraire. Elle se sentit toute chose, déstabilisée par le fait qu'elle s'était trompée. Elle était presque complice avec sa cousine, elle se rendait compte qu'elle partageaient beaucoup plus qu'elle n'aurait pu croire. Et cette injustice qui les avait frappées ne faisait que les rapprocher. Elle avouait l'apprécier pour cette ressemblance frappante. Elle aurait pu la consoler, lui expliquer toute cette histoire pour qu'elle comprenne, soulever le voile qui cachait tant de mystères. Que faire? Que dire? Elle était compatissante pour cette enfant orpheline, pour cette jolie fille timide et triste. Ces yeux... elle avait le même regard peiné, la même bouche plissée et le nez droit légèrement retroussé des Wellington. Comment lui avouer..?

Alors elle se déroba et choisit la facilité. Elle prit congés.

Clarence en fut secouée. Son esprit embrumé chassa peu à peu la paix qui s'était installée. L'adolescente la dévisagea, cherchant une explication à son soudain empressement, comme s'il elle regrettait déjà leur proximité envolée. Son sourire pâle lui serra le cœur. Lara était malheureuse.

A vif, écorchée, elle voulu fuir cette embrassante situation. La complexité de leur relation était trop forte pour chercher à créer des liens.

A son tour, la jeune fille exécuta une brève révérence tel un automatisme. La situation était devenue aussi froide que précédemment, dans le salon. Le cœur lourd, la belle infiltrée lui donna les conseils polis d’usage. Après tout, elles ne se connaissaient pas. Elles étaient étroitement liées mais elles ignoraient tout de l’autre.

Les yeux lui piquaient et elle sentit les larmes monter.


L'Ombrageuse tourna les talons lentement. Dos à la jeune fille, le regard rivé sur un hortensia d'un bleu pervenche, Lara se demanda si c'était la chose à faire. Elle sentait dans son dos la confusion de sa cousine. La quitter sans rien avouer et laisser le mensonge planer sur leur famille? Elle n'avait pas la force de dévoiler une telle chose, elle-même en était blessée et mal à l'aise. Alors Clarence... ? Elle prit une inspiration profonde, résolue à ne rien admettre. En se retournant une dernière fois, elle croisa le regard perdu de la blonde. Son air indécis si familier lui arracha un triste sourire. « Nous nous reverrons. »
Sur le visage de Clarence passa une ombre de soulagement, mais elle semblait redouter la fausseté de cette déclaration. Lara ne mentait pas, elle prévoyait de lui rendre visite et peut-être qu'un jour, elle trouverait la force d'admettre la vérité et de dévoiler les noirs secrets autour de leur famille. Avec sincérité et le cœur lourd, elle ajouta: « J'en fais la promesse. »

Sur un arrière-goût d’inachevé, Lara quitta sa cousine. Elle sentit sur sa nuque le regard de Clarence, prostrée, qui resta quelques instants dans le jardin en observant son aînée s’en aller.



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