" Giuseppe ? Quelqu'un de bien ce bonhomme ! Il est parti de rien et maintenant il est l'un des plus puissants ! J'étais là quand il est arrivé à Vivendale, dans la vraie Vivendale je veux dire, avant il vivait parmi les autres, de l'Autre côté, mais contrairement à ces misérables, il ne s'en ait jamais contenté. Il aspirait à plus alors il a travaillé dur pour l'obtenir. C'est quelqu'un de fiable. " commença l'un. " Tant qu'on ne lui propose pas mieux à côté. " coupa un autre. " Comment ça? " " On sait tous que sa loyauté s'arrête là où il peut bénéficier de mieux ailleurs. " accusa-t-il. " Tu exagères, dois-je te rappeler qu'au moindre soucis d'argent il nous en prêtait ? " répliqua son interlocuteur. " Pour gagner des intérêts tiens ! " - " Comme tous les banquiers, c'est le propre de son métier " Le troisième homme, jusque là simple spectateur, intervint alors " Donc, je peux lui faire confiance ou pas ? " - " Oui " - " Faut voir " répliquèrent les deux hommes en même temps, laissant l'autre dans le doute . " Oui, tu peux lui faire confiance, il est un peu opportuniste, je l'accorde, un peu corrompu, c'est fort probable, mais si ton arrangement lui est bénéfique, tu n'as rien à craindre de lui. Et puis, sa petite Vinciane n'a hérité d'aucun de ces défauts, elle est vraiment charmante, je l'a connais depuis qu'elle est née, c'est une chouette gamine. Ton Andrew sera bien avec elle. " plaida l'homme. Il semblait sincère, pourtant sa fidélité envers les Scolas contrastait avec la prudence de son ami, laissant le Sir Habstone dans un fossé de doute encore plus profond qu'il ne l'était avant. " Je dois bien admettre que tu as raison sur ce point, sa Vinciane a hérité de la douceur de sa mère. Et puis... ce mariage te bénéficiera plus à toi qu'à lui " admis l'autre. " Vraiment ? " - " Evidemment, vous êtes certes une petite maison, mais vous avez toujours vécu ici, vous faîtes partie des racines de cette cité, le plus profonde noblesse de Vivendale, en devenant une de Habstone, Giuseppe renforcera l'appartenance des Scolas à la noblesse, mais toi, oh toi mon cher, si tu joints ton fils à cette fille, en plus d'une dote faramineuse, tu auras des yeux et des oreilles dans une des plus puissantes banques de ce continent. " - " Et on dit que c'est Giuseppe qui est opportuniste !"

Elle avait protesté, râlé, pleuré un peu même, et il n'avait rien fait. Il aurait pu la réconforter, mais qu'aurait-il dit ? Il était la cause de ses protestations. Il aurait pu tout annuler mais... si une part de lui le voulait, une autre se le refusait, il était temps pour elle d'entrer dans le vrai monde, elle ne pourrait pas être éternellement sa petite fille et, plus les années passaient, moindres devenaient ses chances de trouver un bon parti. Il aurait pu faire beaucoup de choses, mais aucune d'elles ne lui semblaient bien. Alors il n'avait rien fait, rien dit, se contentant de la regarder se morfondre en priant pour que sa colère se calme. Pourtant, il comprenait sa peine, lui aussi avait connu l'obligation, la sensation d'être forcée à se lier à quelqu'un trop tôt. Bien que les circonstances furent bien différentes. Quel âge avait-il déjà ? Dix huit, dix neuf peut être, il était ici depuis à peine un an. Mais tout ce temps dans l'Enclave ne lui avait pas permis de gagner réellement la confiance des nobles, il était riche oui, mais pas noble. Les titres de l'Ouest ne comptaient guère, ils lui avaient permis de se faire un nom, de passer de l'autre côté, mais il restait un étranger aux yeux des autres. Alors, se souvenant des conseils de ses parents, et écoutant les recommandations de ses amis, il s'était mit en tête d'entrer dans la noblesse, et si son nom ne lui permettait pas, son épouse oui. Il devait trouver quelqu'un prêt à se marier, et surtout à se marier à lui. Margareth s'était imposé comme l'évidence à ce moment là. Fauché, son père venait de perdre sa cargaison dans une tempête et bientôt plus rien ne pourrait rembourser ses dettes, sauf la dote de sa fille. C'est ainsi que tout commença, une transaction financière, un titre contre de l'argent. Il n'avait pas voulu ça, Margareth non plus, mais ils avaient tout les deux eu besoin de le faire pour assurer la survie de leur famille. De ce simple échange était né un grand amour, et il espérait qu'il en serait de même pour leur fille.

Et c'est ce qui était arrivé, pas aussi fort qu'avec son épouse certes, mais

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