Arianna se sentit soudain soulagée d'un poids après avoir fini de parler, puis elle fut envahie par un sentiment de mal-aise. Elle avait prit sur elle et avait enfoui sa fierté profondément pour avoir avouer toute sa culpabilité. Il n'était pas tâche aisée de se confier ainsi pour elle, certes elle était parfois d'une honnêteté quasi gênante mais quand on commençait à évoquer le côté émotif elle préférait contourner le sujet. Se refermant derrière un sourire et quelques répliques arrogantes. La mort d'Edwin ne faisait que remettre sur le tapis cette facette d'elle, jouant entre un côté sombre et l'autre insouciant. Les accusations de Max l'avait contrainte à s'ouvrir et ça malgré la présence de William dont elle n'aurait pas forcément voulu qu'il l'entende. Mais maintenant qu'il était déjà repartit Arianna ne pensait plus à tout ça. Elle n'avait en tête qu'une chose : sa vengeance. La mort d'un proche amène à chaque fois son lot d'émotions, le désir et vengeance et la rappel de l'instabilité de la vie revenait souvent pour elle, et chaque fois elle se partageait entre ces deux points. Si William l'aidait dans son désir de vengeance ça ne changeait rien au fait qu'elle gardait une certaine appréhension envers lui, il n'était pas facile à cerner et lui même l'avait avoué : il pouvait agir de façon imprévisible. Et la dernière fois Aria en avait fait les frais, et elle n'avait pas envie d'en refaire les frais, mais elle n'était pas vraiment douée pour prendre les gens avec des pincettes.

Lorsque Maximilian disparu de l'horizon Arianna se retourna vers l'ombrageux, les deux étaient indéniablement mal à l'aise, William avait avouer certains sentiments assez surprenant envers l'esclave alors que tous croyaient qu'il la détestait, elle la première, et Arianna avait évoqué certaines périodes plutôt personnelles que ni William ni aucun autre n'aurait du avoir eu écho. Elle n'aimait pas avouer ses faiblesses, car elle en avait un paquet. Et surtout qu'elle avait du mal à cerner William, et ceux qui n'était pas prévisible ne devait pas connaître une quelconque faiblesse chez elle, une base fondamentale de la survie. Et ça elle avait connu la survie, elle avait apprit avec les meilleurs : les autres fugitifs et sur le terrain. Le malaise qui planait fut rompue par l'ombrageux « Je crois que nous ne pouvons rien faire pour l'instant. » commença-t-il en évoquant Maximilian. Elle ne répondit rien et hocha la tête, de toutes façons elle ne comptait pas passer sa vie à se justifier auprès de Max, il avait accepter bien qu'à contre-coeur, voilà tout ce qui comptait. « Souhaites-tu que nous continuions le maniement des armes ? »  finit-il. Elle pencha la tête sur le côté, malgré la gêne entre eux il proposait une continuation, étonnant. L'esclave elle n'hésita pas à accepter, l'idée d'obtenir enfin vengeance était trop tentante « Continuons » se contenta-t-elle de répondre. Elle reprit alors l'arc et commença à viser.

Le reste continua dans un silence, la gêne était palpable mais impossible à cacher, le seul moyen de camoufler ça aurait été que chacun s'éloigne de l'autre mais pour l'instant Aria avait besoin des connaissances de Wiliam. Elle rata son tir et lorsqu'il s'approcha pour la corriger elle ne pouvait plus cacher à quel point elle était mal à l'aise. Elle se détourna d'un pas « Non, on ne peut plus continuer, c'était plus facile quand j'ignorais tes motivations » Elle reposa l'arc au sol, ça allait finir là. Son sérieux ne la conversation avec Max l'avait vite abandonnée et elle parlait sans trop vraiment penser à comment aller le prendre Will « Vouloir se racheter est vraiment gentil, mais honnêtement j'avais aucun mal avec le fait que tu sois une brute sanguinaire ou peut importe, au contraire ça valait mieux. Si je savais à l'avance que tu accepterais pour te racheter et me prouver que tu n'étais pas une brute sanguinaire je n'aurais même pas proposée, j'ai besoin que tu sois le tueur, le vrai » Elle parlait avec neutralité, comme si c'était le plus banal de parler de son interlocuteur comme d'un tueur sanguinaire et même que c'était ce qui était attendu. Elle termina « Visiblement j'avais tort à ton sujet, tu n'es pas le tueur impassible attendu. Sur ce, merci et aurevoir Will » finit-elle et après l'avoir salué d'un geste théâtral elle s'éloigna avec un large sourire. Elle réalisa qu'il était temps de prendre son destin entre ses propres mains et retourner à ses bases fondamentales. Elle aurait sa vengeance, ça oui mais elle n'en oublierait pas que la vie défile vite, et qu'il ne faut pas se morfondre dans des affaires personnelles. L'amitié entre Max et William était un frein dans ses désirs de vengeance, et le malaise entre l'ombrageux et l'esclave n'avait fait qu'accélérer la décision d'Aria de repartir seule.

© Fiche par Hailey J. Kingston pour Expiation exclusivement

L'esclave acquiesça d'un « Continuons. » et reprit son arc. Elle encocha une flèche, porta l'armature de métal et de bois à son épaule et banda la corde, le tout dans un silence religieux. William l'observait attentivement, et elle lorsqu'elle tira ses yeux vifs suivirent la flèche qui alla s'enfoncer dans la terre meuble à quelques dizaines de centimètres à gauche de la cible. Il hocha la tête avec l'expression de quelqu'un qui sait où est l'erreur et s'approcha d'Arianna pour corriger sa position. Alors qu'il arrivait à quelques centimètres d'elle, il y eut un déclic qu'ils ressentirent tous les deux et elle se détourna d'un pas.

« Non, on ne peut plus continuer, c'était plus facile quand j'ignorais tes motivations » déclara-t-elle en reposant l'arc au sol. Lui resta parfaitement immobile, les mains croisés sur le torse, la fixant d'un air impassible. « Vouloir se racheter est vraiment gentil, mais honnêtement j'avais aucun mal avec le fait que tu sois une brute sanguinaire ou peut importe, au contraire ça valait mieux. Si je savais à l'avance que tu accepterais pour te racheter et me prouver que tu n'étais pas une brute sanguinaire je n'aurais même pas proposée, j'ai besoin que tu sois le tueur, le vrai »

La jeune femme parlait avec une neutralité naturelle, comme si elle menait une conversation tout à fait banale et qu'elle n'était pas en train de parler de lui comme une brute sanguinaire. L'Ombrageux ne savait plus où il en était, mais n'en laissa rien paraître. Que devait-il faire ? Lorsqu'elle était venue le voir, refoulant ses larmes, désespérée, il avait cru bon de l'aider. Et puis elle l'avait convaincu, ce n'était pas comme si il avait accepté dès sa première phrase. Et bien sûr, il avait fallu que Maximilian arrive et casse son affaire ! Que, l'un comme l'autre, ils soient obligés d'ôter leurs masques pour calmer leur ami, et qu'il doive avouer qu'il était ici pour se racheter auprès de la brune. Et puis voilà que cela ne plaisait plus à Mademoiselle ! Oh non, elle le préférait en tueur psychopathe !

« Visiblement j'avais tort à ton sujet, tu n'es pas le tueur impassible attendu. Sur ce, merci et au revoir Will »s'exclama-t-elle avec un grand sourire, avant de tourner les talons avec un large geste de la main.

Le blond resta interloqué. C'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Mais pour qui se prenait-elle ? Personne, je dis bien personne, n'était autorisé à disposer de lui comme ça, au gré de ses humeurs, et encore moins à le planter au milieu des sous-bois en disant qu'on y arriverait seule. Toutes ses inquiétudes pour Arianna, toutes ses promesses de la soutenir s'étaient envolées. Il ne ressentait plus qu'un profond agacement et une fort désir de rattraper la silhouette fine de la jeune femme, de la plaquer contre un mur poignard sous la gorge et de lui faire passer définitivement l'envie de contester son statut de tueur respecté. Mais il n'en fit rien et resta simplement à la regarder s'éloigner, jusqu'à ce qu'elle ne devienne qu'un point noir à l'horizon. Après quoi il fit volte-face, ramassa son arc et émit un léger grognement : cette cruche était partie avec sa dague de secours. Ce qui n'était peut-être pas idiot, car William savait pertinemment que l'esclave ne s'arrêterait pas pour autant dans ses projets de vengeance.

Passant outre la perte de son arme, il partit à grands pas vers la forêt histoire de retrouver le reste de la Guilde. Tout en marchant, il méditait sur sa prochaine rencontre avec la jolie brune. Sans réfléchir à une vengeance sanglante, il comptait bien ne pas la laisser s'en tirer comme ça. Énervé contre lui-même et contre Maximilian - mais qu'est-ce qui lui avait pris de se dévoiler comme ça ?! - il se promit que la prochaine fois qu'il apercevrait les yeux moqueurs d'Arianna, il lui ferait payer cette affront et lui prouverait que s'il pouvait être un gentil Ombrageux qui regrettait certains gestes, il pouvait tout aussi bien être sans scrupules et parfaitement indifférent à certaines souffrances.

© Fiche par Hailey J. Kingston pour Expiation exclusivement