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You're lucky we're friends ft. Will, Lorna, Aria, Teresa

Alessandra de Marbrand
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Dim 22 Fév - 23:26




teresa, aria, william & lorna
— « you're lucky we're friends » —

William n'a jamais été aussi proche de venger son mentor, Gray, assassiné des années plus tôt par une criminelle renommée... Alors qu'il est à deux doigts de confronter celle qui l'a tué, Teresa intervient et s'attaque à William afin de protéger son propre mentor d'antan, Lorna. Assassins confirmés la confrontation s'annonce de taille. Face à Lorna et Teresa, Will arrivera-t-il à faire face ? Mais c'est sans compter sur Arianna qui découvrant son ex-mentor, Teresa, et son ennemi intime, William, face l'un contre l'autre dans une bagarre de rue se décide à prendre position et aider l'un, s'opposant alors à l'autre. Jamais la Guilde et le Cercle furent autant liés et opposés à la fois.

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Seyrane de Larant
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Mar 24 Fév - 0:18




William P. Thawerson
— « revenge is a dish best savoured cold » —

La nuit étendait encore sa chape de plomb sur le camp lorsque William se glissa hors de sa tente. Le silence qui régnait était parfois entrecoupé de paisibles ronflements. Il était si tôt que même les Ombrageux les plus matinaux profitaient encore du confort de leur lit. Le jeune homme fouilla dans le garde-manger et s'assit près des braises muni de pain, de gibier froid et de fruits. La journée s'annonçait longue et éprouvante, il lui fallait donc un solide petit-déjeuner. Une fois ce repas avalé il entreprit d'affûter méticuleusement ses deux dagues ainsi qu'un couteau plus long dont il se servait d'ordinaire pour achever ses proies. Ce travail soigné nécessita un bon quart d'heure, après quoi il décida également de nettoyer son arc et de tailler des flèches. À l'instant le temps ne pressait pas mais au moment décisif de sa mission il faudrait être rapide et efficace ; or même si le tir à l'arc n'était pas sa discipline préférée, il s'en sortait suffisamment bien pour abattre sa cible à une quinzaine de mètres. Et quelle cible ! La tâche ne serait pas aisée moyennant quoi une préparation irréprochable s'imposait.

Lorsque le blond se hissa souplement en selle, la pâle lumière de l'aube laissait place à l'aurore et au ciel incendié des premiers rayons du soleil. Après quelques foulées de trot le temps de s'éloigner du campement il poussa sa monture dans un galop régulier et atteint l'orée de la forêt en quelques minutes. À son grand soulagement, il n'avait croisé aucun de ses compagnons avant de quitter la Guilde. Et pourtant, cette journée s'annonçait bien remplie pour tous. Les rumeurs couraient sur l'assaut des armées étrangères. Malgré son ébriété de la veille, il avait vite saisi en entendant des bribes de conversations que les Ombrageux se prépareraient à combattre et ce du côté du Haut-Gouvernement. L'idée lui déplaisait mais partisan de leur unité il ne s'y opposerait pas. Le destin en avait décidé ainsi, et après tout mieux valait régler les conflits extérieurs en premier. Néanmoins pour l'heure ce n'était pas la guerre qui menait William vers l'Enclave au rythme du galop de son cheval, c'était une mission bien plus personnelle. L'Ombrageux allait enfin accomplir une vengeance préparée et mûrie depuis des années, une vengeance dont la rage sauvage bien dissimulée ne s'était toutefois pas éteinte depuis ce temps. Le blond s'élançait à la suite d'une des meurtrières bien connues des cercles clandestins du Village, une tueuse à gages si l'on veut oui une car c'était une femme qui avait abattu son mentor Grey de sang-froid il y a plusieurs années de cela. Cette assassine qu'il pouvait traiter de tous les noms et injurier en pensée jusqu'à sa tombe ne se doutait probablement pas de ce qui allait lui tomber dessus. Après une absence prolongée de Vivendale, un informateur l'avait signalée de retour dans l'Enclave deux jours auparavant. Dans la minute suivant cette nouvelle, la décision du jeune homme était prise. Vengeance serait faite.

Le mur cintrant l'Enclave se dessina dans la lumière dorée. Cela promettait d'être une journée superbe, une de ces derniers moments de l'automne où le soleil paraissait faire ses adieux pour l'hiver d'une manière spectaculaire. Les feuilles des arbres encore en place rougeoyaient et celles tombées crissaient sous les sabots de sa monture. Bien vite il arriva devant la Porte Sud qui était hermétiquement close. Et pourtant sa cible était de l'autre côté et ce n'était pas un stupide mur qui l'arrêterait. Prenant la direction de l'est à nouveau, il trouva après quelques minutes l'endroit qu'on lui avait indiqué. En bas du mur, quelques pierres descellées pouvaient être aisément déplacées et permettaient le passage à un humain accroupi. Il attacha son étalon à une branche, ôta les pierres, se glissa dans l'orifice et les replaça derrière lui. Jetant un coup d'œil alentours il s'assura que personne ne l'avait aperçu, mais le quartier était bien trop endormi pour se soucier d'histoires de vengeance matinale. Quand les nobles se réveilleraient dans leurs peignoirs de soie, tout cela serait achevé. William s'était donné la matinée pour réussir, après quoi il devrait rejoindre le reste de la Guilde pour combattre à leurs côtés. Mais avec les jours, semaines, mois voir même années qui s'annonçaient et le trouble qui s'était abattu sur Vivendale, il ne pouvait laisser échapper l'objet d'un courroux maîtrisé pendant tout ce temps.
Le gong de sa revanche avait sonné.


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Clarence A. Wellington
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Mer 25 Fév - 13:27


 

Lorna V. Hansen
— « Le poison est remède à tous les maux. » —


L
a brune poussa la porte du temple délabré. Vestige des temps passés, celui-ci avait résisté à de nombreuses guerres, tenant tête à l’impact des canons, à l’appel de la poudre, à la caresse des flammes ; au froid de l’Hiver ainsi qu’au poids des années. Le cours des saisons n’avait en apparence aucune emprise sur lui, si bien qu’il se révélait condamné à rester debout à perpétuité. Increvable, elle était à l’image de son clocher qui, telle une pointe acérée, transperçait la brume opaque d’un ciel endormi. Il serait à jamais son point d’ancrage, son port d’attache. Un nid à vipère, suintant le poison, dont les relents acres et putrides vous prenaient à la gorge, vous criblaient les poumons, vous trouaient l’estomac. Lorna inspira longuement. Elle était de retour en sa demeure.

Plongés dans la pénombre, les lieux n’avaient pas changé. La froideur nocturne s’engouffrait par le toit éventré. Les vitraux, fracassés, laissaient filtrer les rayons lunaires, les teintant de notes rougeâtres, sanglantes. Macabres. Encouragé par ces nombreuses ouvertures, le vent allait et venait à sa guise. Entre ces quatre murs, la température lui semblait avoir chuté de quelques degrés. La brune resserra sa cape autour de ses épaules, puis traversa la nef d’un pas vif et assuré, appréciant le claquement de ses talons contre le marbre brut, auxquels seul le vide faisait écho. Elle chérissait cet état d’isolement, s’y abandonnait dès que l’occasion s’en présentait. Mais aujourd’hui, étrangement, elle savait que ça ne durerait pas. Posant sa main sur l’autel, elle s’accroupit, faisant face à une sublime gravure ornementale. Le troisième pétale de la fleur centrale en partant de la gauche. Une simple pression de son index et le mécanisme s’enclencha, dans un tonnerre de pierre et d’acier. Elle s’empara de l’un des cierges trônant en ce lieu sacré, grilla une allumette et en enflamma la mèche ; le tout avant de descendre précipitamment les marches de l’escalier que le passage venait de révéler. Elle n’avait pas que ça à faire. Lorna s’enfonça dans les profondeurs de la terre.

Arrivée à terme, la vipère semblait nager en son élément. Comme flottant entre deux eaux, elle ondulait entre les corps, tantôt laissant glisser sa main sur quelque tombeau, tantôt dégageant de son passage un ossement jugé importun. Bercée par une vague d’allégresse, elle se laissa aller à un rire machiavélique haut perché, bientôt aspiré par les immenses galeries qu’elle arpentait. Les catacombes de Vivendale. Combien étaient-ils à en connaitre l’entrée ? Et combien étaient-ils à savoir s’y repérer ? Du plus loin qu’elle se souvienne, elle n’avait confié ce secret qu’à une seule personne. Une autre des disciples de la mort, de dix ans sa cadette.

Plus elle avançait, et plus les corps ensevelis étaient récents. Elle avait arpenté ce dédale des centaines de fois, et cette conclusion lui revenait sans cesse. Les habitants avaient du les creuser suivant le même schéma mortuaire, perpétuant l’œuvre de leurs ainés avec esthétique et minutie. La brune abordait maintenant le bout du tunnel. La terminaison de la dernière galerie. Seuls quelques mètres la séparaient encore de son objectif. Le sol était à présent recouvert d’une large couche de sang séché. Elle n’avait jamais été particulièrement douée pour faire le ménage. Peut être ne l’avait-elle même jamais réellement souhaité. Elle se saisit de la clef qui pendait à son cou, et la tourna dans la serrure qui lui faisait face. La porte métallique s’ouvrit avec fracas.

Sur les étagères vitrées lui faisant face s’alignaient des dizaines de petites fioles hermétiquement fermées, chacune contenant un liquide plus nocif, plus destructeur que sa voisine. Lorna se dirigea vers la gauche, en extase. L’alambic était en place, prêt à exaucer tous les souhaits de la sorcière. Tapissant les murs, des centaines de bocaux contenaient plantes diverses et variées, le matériel parfait pour toute concoction, allant du simple remède au poison le plus mortel. Elle déposa dagues et fléchettes à sarbacane sur la table centrale. On l’avait prévenue qu’il viendrait. Avec le temps, les villageois commençait à comprendre que tout ce qui la contrariait devenait rapidement source de leurs malheurs. Elle était fiable, une valeur sure.
Le passage était grand ouvert. Elle l’attendrait. Il était animé de vengeance. Tout comme les autres. Beaucoup avaient tenté leur chance. Pas un seul n’en était ressorti. Car c’est à eux qu’ils appartenaient, là, juste dehors, baignant dans leur propre hémoglobine. Il s’agissait des corps des vengeurs.


Elle était fière d'entretenir l'héritage.



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Dim 1 Mar - 19:18





William P. Thawerson
— « revenge is a dish best savoured cold  » —

Malgré l'heure matinale, l'Enclave bruissait déjà de vie. Les Villageois chargés de bagages et les Nobles encore ensommeillés s'y croisaient sans paraître se voir. Les premiers cherchaient des lieux où s'installer et attendre la fin de l'assaut, ou du siège tandis que les seconds couraient se réfugier derrière les antiques pierres du Temple. William, le visage dissimulé sous un ample capuche, évoluait à travers les rues sans attirer l'attention. Malgré l'organisation troublée de la vie urbaine, les gardiens veillaient toujours aux coins des rues et ce n'était pas le moment de se faire repérer. La Guilde aurait besoin de lui aussitôt sa tâche accomplie. Au croisement de deux ruelles désertes, à quelques pas d'un square abandonné, l'Ombrageux retrouva son informateur. C'était un gamin du Village qui rendait de menus services à certains membres de la Guilde en échange de quelques pièces et qui se faufilait dans les lieux les plus secrets comme une souris.

« La sorcière est chez elle. » assura le petit. « Son repaire se trouve sous un vieux temple en ruine. »
« Sous ? » interrogea le blond.
« Oui, je crois qu'elle passe par les catacombes. Elle doit bien les connaître, c'est impossible de ne pas s'y perdre. » 
« Amène moi à ce temple, je me débrouillerai ensuite. »

Pour s'être plusieurs fois échappé par ces couloirs sombres et tortueux quand il était enfant, William connaissait certains tronçons des souterrains de Vivendale. Il réussirait bien à trouver son chemin dans ceux où se terrait Lorna. Sa détermination était sans faille, et rien ni personne ne pourrait l'empêcher d'atteindre son but. Il suivit donc le marmot à travers la ville et se trouva bientôt au Nord de l'Enclave, vers les quartiers les plus luxueux. Autrefois il habitait dans une de ces rues, dans une demeure plus modeste que celle de ces voisins sans doute mais où il avait vécu une des plus jolies périodes de sa vie. À l'évocation de ces quelques mois un ravissant visage aux yeux noisette s'imposa à son esprit mais il chassa bien vite ces souvenirs et se concentra sur le présent, amer. Ce pour quoi il venait se venger à ce jour n'était que le résultat d'une époque trop insouciante. Il ne pourrait pas plus être heureux, même après avoir plongé son couteau dans le cœur de l'empoisonneuse. L'instant où sa lame s'enfoncerait dans la chair tendre de cette satané femme, cet instant marquerait l'Expiation de leurs péchés respectifs. La revanche apaisait la culpabilité.

Ils arrivèrent enfin au temple qui n'était pas tout à fait en ruine mais plutôt abandonné. L'enfant reçut sa paye et disparut en quelques secondes tandis que le jeune homme inspectait soigneusement les lieux. Selon le gamin, il y avait un passage secret qui s'ouvrait quelque part et descendait dans les catacombes. Sauf qu'il ne se rappelait pas avoir déjà fui par ce quartier et se perdre dans des souterrains remplis d'ossements ne faisait pas partie de ses projets. Sans compter que si Lorna était avertie de sa venue, il ne pourrait pas compter sur l'effet de surprise qui lui serait pourtant très utile sachant qu'il partait tuer l'empoisonneuse dans son propre domaine. Il résolut donc de s'éloigner un peu vers l'ouest pour retourner dans des rues qu'il connaissait mieux, de se glisser dans les tunnels et de rejoindre les catacombes en marchant toujours à l'est.

Les souterrains étaient froids et humides. Il mit quelque temps à retrouver ses repères, mais bientôt reconnut certaines intersections et se guida grâce aux indications réservées à ceux qui utilisaient régulièrement ces tunnels. Bientôt, les premiers ossements firent leur apparition. Il était arrivé dans la partie des catacombes. Il lui fallut encore plusieurs vingtaines de minutes d'errance pour trouver un couloir où les cadavres se faisaient plus frais. Ce n'étaient toujours que des squelettes, mais subsistaient de plus en plus des bouts de vêtements, parfois même un peu de chair quasiment réduite en poussière. Il continuait son chemin un peu au hasard, revenant souvent sur ses pas. Les voies sans issues se faisaient de plus en plus nombreuses, et il comprit bientôt qu'un cap avait été passé. Si il ne s'était pas perdu jusqu'ici, le labyrinthe avait été conçu pour le mener à un certain endroit. Il espérait de toutes ses forces que ce soit ce lieu quasiment mythique dont on parlait à voix basse dans le Village, cette cathédrale du poison. Les adeptes de cette arme sournoise ne se cachaient pas à Vivendale et ils étaient puissants et craints. Selon les rumeurs ils avaient la fâcheuse habitude d'éliminer toute opposition, et la couche de sang séché qui tapissait maintenant le sol ne démentait pas ces murmures. Toujours plus récents les macchabées ils étaient semés comme les cailloux du petit Poucet et menaient sans aucun doute à leur meurtrière. Soudain, la voie sur laquelle William se trouvait déboucha sur un couloir beaucoup plus large et mieux entretenu, malgré les corps jonchant le sol. Il s'avança prudemment jusqu'au milieu de ce tunnel, lança un coup d'œil à droite et se figea. Il y était.
Le domaine de l'empoisonneuse qui, à compter de ce jour, deviendrait également son tombeau.

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Clarence A. Wellington
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Dim 5 Avr - 12:51





Lorna V. Hansen
— « Le poison est remède à tous les maux. » —

L a brune reposait nonchalamment dans son large fauteuil de chêne et d’osier. Méthodiques et aveugles, ses doigts suivaient inlassablement les contours des accoudoirs, palpant avec délicatesse une gravure pourtant grossièrement ciselée. Patiente, elle attendait l’aurore, l’horreur, la Mort. Dos à l’entrée, et les yeux clos bien que la porte métallique soit grande ouverte, elle semblait sereine. Elle n’avait pas besoin de ça pour y voir comme en plein jour, ou plutôt pour tout percevoir. Peu à peu, sa respiration se stabilisa, et elle put faire le vide dans son esprit. Apaisée, elle se sentait plonger lentement, surement. Jusqu’à sombrer complètement, en transe, comme suspendue entre deux sphères temporelles. Là, elle se laissait guider par ses sens, par ses instincts animaux et innés de prédatrice. C’était désormais la vipère qui menait l’embarcation, sinueuse, venimeuse, dangereuse. Ou plutôt son ouïe perçante, inquisitrice. Son existence était un mythe, ses concoctions légendaires, et sa présence fantomatique. Jamais il ne lui échapperait.

Et son attente fut récompensée. Flous et anesthésiés, des sons, naguère pales et feutrés, lui revenaient maintenant en écho, hachés, mais réguliers. Le bruit de ses pas, lourds et assurés, rompait la quiétude ambiante. Il ne cherchait apparemment pas à se faire discret, se doutant que la surprise avait été éventée depuis un moment déjà. Et elle le laisserait venir à elle sans l’interrompre, en tentant de décrypter son silence, son langage corporel. Sans seulement s’en rendre compte, il lui en disait bien plus qu’elle n’en voudrait entendre. Critique, logique et analytique, son esprit prenait plaisir à décortiquer le moindre de ses mouvements, devinant son état d’esprit et levant le voile sur ses sombres intentions. Tout en le comparant à ses nombreux prédécesseurs. Comme beaucoup, il se trompe, et il repasse. Comme d’autres, il tourne au prix de nombreuses hésitations, puis prend à gauche avant de marquer un temps d’arrêt. Et de finalement poursuivre sa route. Les doigts de la brune se pressèrent contre les accoudoirs. Elle jubilait.

Lorna se concentrait essentiellement sur sa démarche. Sur le froissement du tissu à chacun de ses pas. Sur le bruissement de l’air soulevé par son ample pèlerine. Sur le poids de l’arme pendue à sa hanche. Il se tenait à présent à l’orée d’une galerie adjacente, en proie à une apparente confusion. Il est là, tout près. Elle pourrait presque discerner le souffle de sa respiration. Sa poitrine se soulevant puis s’affaissant sous la pression d’un cœur chaud et encore battant. Mais plus pour longtemps. Elle ébaucha un sourire machiavélique. Ses pas résonnaient maintenant dans l’ultime tunnel, et seuls quelques mètres les séparaient encore l’un de l’autre. Il lui apparaissait comme déterminé, pour ne pas dire gonflé d’orgueil. Sur de ses moyens et de sa victoire. Animé de vengeance et convaincu de la vérité de ses idéaux, comment réagirait-il lorsqu’elle remettrait tout en cause ?

A l’approche du seuil de son antre venimeuse, son pas se fit feutré, très certainement amorti par le désordre ambiant. La vipère quant à elle était toujours perdue dans ses pensées, allant jusqu’à faire abstraction de son arrivée imminente. Possédait-il une quelconque morale ? Et si oui, qu’elle était sa valeur ? Derrière elle, le jeune homme fit encore un pas en avant. Une poignée de secondes et le duel s’engagerait. Dos à l’entrée, les yeux clos, la brune n’esquissa pas le moindre mouvement face à sa proximité ostensible. Elle cherchait la faille, le mot de trop. Celui qui mettrait ses faiblesses en lumière, et le renverrait à sa dure condition de mortel. Ils en avaient tous une. Si ce n’est plus. Qu’elle soit cachée dans un passé oublié, masquée en un présent douteux ou camouflée telle la pire des incertitudes. Ensevelie, elle pouvait prendre diverses formes, se révéler de part un objet, un lieu. Une dette. Ou bien une femme. Quoi qu’il en soit, elle trouverait. Elle la dénichait toujours. Elle inspira lentement, redonnant vie à une silhouette gravée dans le marbre. Puis ouvrit les yeux avant de rapidement dégainer deux dagues qu’elle enduit soigneusement de cigüe. Si la dose n’était pas mortelle, les effets auraient tôt fait de se faire ressentir. Elle déposa le tout sur la table lui faisant face, à portée de main.

Derrière elle, il semblait tergiverser. La vipère riait sous cape, mourant littéralement d’envie d’aller l’accueillir. L’euphorie montait, et rien ne semblait pouvoir mettre un terme à son humeur chatoyante. Excitée par l’imminence du combat, elle sentait l’adrénaline courir dans ses veines, s’emparant de tout son être, doucereuse et tentatrice. Cependant, il s’agissait de sa démarche, et de son duel. Libre à chacun de choisir le jour de sa mort, elle ne s’immiscerait pas dans les affaires d’autrui ! La maitresse de maison laissa échapper un profond soupir. D’ennui. Puis se décida à agir. Elle n’avait pas toute la journée.

« Bienvenue ! Tu tombes bien, l’entrée méritait justement une nouvelle couche de peinture ! Que me vaut le plaisir de ta venue ? »


Ou Lorna Victory Hansen, malsaine, méprisante et manipulatrice.


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Mar 28 Avr - 22:34




William P. Thawerson
— « Revenge is a dish best savoured cold  » —

Ses sens étaient en éveil, aiguisés comme jamais. Le souffle calme de Lorna résonnait dans ses oreilles, ses yeux analysaient les moindres recoins de la salle malgré la pénombre et le manche de marbre sous ses doigts semblait posséder une vie propre tandis que l’odeur du sang envahissait son appareil olfactif.
Le prédateur se dévoilait petit à petit.
William fit quelques pas en direction du fauteuil dans lequel siégeait l’empoisonneuse qui lui tournait le dos. Sans avoir besoin de voir son visage, il décelait déjà une forte personnalité. Elle faisait preuve d’une présence physique peu commune et lorsque sa voix aigue retentit, brisant le silence des catacombes, le jeune homme fut définitivement fixé sur la force de caractère de son adversaire.

« Bienvenue ! Tu tombes bien, l’entrée méritait justement une nouvelle couche de peinture ! Que me vaut le plaisir de ta venue ? »

Il en fallait plus pour déstabiliser l’Ombrageux, qui garda le silence et continua d’avancer d’un pas léger. Une rage indescriptible le prenait au ventre, mêlée à l’excitation d’être si proche du but après des années de préparation. L’adrénaline se propageait dans ses muscles, irradiait son corps entier tandis que son esprit conservait le sang-froid et la lucidité nécessaires à cette confrontation. Il marcha jusqu’à pivoter pour faire face à la jeune femme, et s’accorda quelques minutes pour détailler son visage. Ses cheveux bruns et épais encadraient un visage osseux et descendaient en cascade sur les épaules couvertes d’étoffe sombre. Ses traits paraissaient gravés tant ils étaient élégamment dessinés dans la peau couleur porcelaine. Les deux iris aussi clairs que froids contrastaient presque durement avec le noir de la pupille et surplombaient un nez allongé et une bouche dont le pli mi-amer mi-moqueur aurait pu dégager un certain charme… Pour tout autre que William.  
Le jeune homme esquissa un de ces demi-sourires dont il avait le secret, faussement flatté et décida de rompre immédiatement le jeu de courtoisies hypocrites que l’empoisonneuse lançait.

« En effet, ton misérable refuge mériterait une nouvelle couche de peinture… Et qui mieux, pour repeindre ses propres murs, que l’empoisonneuse elle-même ? Une couche de ton sang frais enduisant la pierre millénaire et tous tes infâmes poisons emportés avec toi dans ton temple et tombeau… Évidemment je prendrais le soin que personne ne découvre l’endroit et ton cadavre pourrait ainsi pourrir dans l'oubli le plus complet.  »

Il avait prononcé ces mots avec cet aplomb et cette maîtrise qu’on lui connaissait, mais le timbre d’acier de sa voix ne laissait aucun doute sur ses intentions. L’assassine pourrait discuter autant qu’elle voulait et employer toutes ses ruses machiavéliques à le distraire. Le désir impétueux de cette vengeance ne faiblirait pas jusqu’à ce que la brune soit bel et bien à l’agonie, baignant dans son propre sang, une dague plantée dans le cœur. Alors et alors seulement, la haine glaciale construite au fil des années pourrait s’exprimer. Et pour cela il avait tout le temps. À son goût il ne s'était que trop préparé, il n'avait que trop attendu. Quelques mètres au-dessus de sa tête, le monde pouvait s'effondrer, Katharina s'emparer de Vivendale et les Nobles être exécutés un par un, cela lui était bien égal. Toutefois cette indifférence à l'égard du sort de certains était remplacée par le souci du sort d'autres et c'était peut-être là le seul point faible. Enfin toujours fallait-il que Lorna sache sur quelle corde tirer...



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Dim 16 Aoû - 0:23


Lorna V. Hansen
— « Y mataremos otros ~» —

E    ntre dans l’arène, le combat va commencer. Les portes en sont maintenant closes, tu ne peux plus t’échapper, me fuir pour survivre.

Machiavélique, la matadora s’amusait avec sa proie, attisant sa colère à l’aide de banderilles verbales. Elle prenait plaisir à tourner autour du pot, à retarder l’échéance, jaugeant d’un œil mauvais son adversaire. Tel le taureau il fonçait tête baissé, force brute et muscles saillants. Sa rage débordait, il semblait avoir du mal à la contenir. Cependant, un je ne sais quoi dans ses yeux persuadait Lorna qu’il possédait une certaine valeur, une possible aptitude au combat. Encore faudrait il qu’il le lui prouve. A défaut d’un public, ce rôle serait joué par la victime elle-même. Il s’agissait là d’une démonstration, d’une véritable mise à mort, dans les règles de l’art. Dans celles de la corrida.

Le petit discours de l’ombrageux la rendait euphorique. Il était sur de lui, sur de ses moyens et de sa victoire, et, aux yeux malveillants de la brune, son arrogance faisait peine à voir. Ainsi, il pensait avoir ne serait-ce que l’ombre d’une chance de la vaincre, de la faire taire à tout jamais, de pousser adroitement la vipère dans ses retranchements avant de la propulser au fond du Gouffre Ténébreux, réduisant son esprit calculateur au néant ? Le tout lui apparaissait jubilatoire. Risible. Défiant toute notion de probabilité.

Elle esquissa un sourire mauvais en réponse à l’annonce glacée de William, et, s’emparant de l’une des deux dagues reposant sur la table, entreprit de la faire tournoyer méticuleusement entre ses doigts pâles. En apparence concentrée sur ce mouvement lent et répétitif, elle esquissa une réponse piquante à l’ombrageux. « Ecoute, Chéri, je t’avouerai que je n’ai pas toute la journée ! Je continuerais bien à bavasser avec toi des heures et des heures, surtout que ta conversation me semble des plus intéressantes mais … » Soudain, alors qu’elle semblait pourtant absorbée par son monologue improvisé, la lame étincelante partit se loger dans l’épaule de Will, en riposte aux intentions venimeuses du blond. « … préférons l’action à ces quelques paroles inutiles. » Sur ce elle se releva, envoyant valser son fauteuil tout au fond de la pièce, dont il heurta violemment la cloison minérale. Dans une dernière plainte le bois céda, et l’atrophié répandit son sang jaunâtre sur le sol de pierre. Rapide, réactive et profitant de la surprise passagère de son adversaire, elle se mit gracieusement en mouvement, et tourbillonnait maintenant dans la sciure telle quelque ballerine mortelle donnerait corps à sa chorégraphie funèbre. Il n’était désormais plus la peine de converser, les gestes orageux parlant leur propre langage – le corps traduisait habilement la dictée de l’esprit, et le tout était d’une violence universelle. Il voulait se battre, soit, elle l’affronterait. Cependant, poser les règles de ce combat sanguinaire revenait évidemment à la puissance dominante, à la Disciple de la Mort, à cette alliée du mauvais sort.

Tandis qu’il se remettait de sa stupeur, elle était déjà perchée sur la table d’acacia, un poignard à la main, le dominant de toute sa hauteur. Dans la pénombre ambiante se détachaient avec violence l’éclat de la lame et l’acier de ses yeux. Drapée dans sa cape sombre lui donnant des airs de chauve souris, la vipère dégainait les crocs, prête à les planter dans la jugulaire de son adversaire. Vampirique.

Au pli amer qu’effectuait la bouche du blond, Lorna devinait que la cigüe dont était enduite la dague criminelle commençait à faire son chemin dans les veines ennemies. Cependant bien que la dose captée par ses filons vermeils ne soit pas létale, l’empoisonneuse, pour avoir déjà subi les effets de pareille torture, prendrait presque son adversaire en pitié. S’il endurait ce martyr en serrant les dents, elle savait qu’il dissimulait derrière son apparente sérénité cette brûlure intolérable qui, doublée d’une fièvre ardente, pouvait prendre des airs de paroxysme de douleur.

Ainsi élevée et aux premières loges de la scène macabre qui se jouait là, la vipère ne put retenir un sourire carnassier, témoin éclatant de son indéniable triomphe. En digne spectatrice elle contemplait son œuvre avec avidité, évaluant le sujet de son œil expert.

Dans les prunelles du blond se lisait une rage sans pareille, bien que teintée d’une étincelle d’âpreté. L’agressivité, l’impétuosité du regard de l’ombrageux terminait de convaincre Lorna de l’intérêt du combat qui s’ensuivrait. Tant de résistance avait en effet piqué la curiosité de la tornade brune. Tels deux fauves indomptables, elle devinait qu’aucun d’eux ne cèderait ne serait-ce qu’une miette de terrain à son adversaire acharné. Plus excitée que jamais devant la force psychique dont il faisait preuve, contrastant avec son indéniable souffrance physique, elle semblait sortir de ses gonds, débridée, et désormais incontrôlable. Jusqu’où pourrait-il aller avant que son corps ne lui fasse défaut ? Quelle était la part du mental sur la mécanique de la matière ? Elle ne désirait qu’une seule chose – tester sa résistance, en éprouver les moindres contours, ainsi qu’en deviner les failles et les faiblesses, dans lesquelles elle s’engouffrerait. Il s’agirait d’un long duel. Délicat. Épineux. De ce combat singulier un seul sortirait vainqueur, ayant renversé son adversaire à l’usure. Il aurait beau se jeter corps et âme dans cette lutte à l'issue fatale, elle esquiverait et parerait chaque coup, véritable marionnette mortuaire, animée par le Démon lui-même. Perfide, elle frapperait jusqu’à ce qu’il lui succombe, ne s’arrêterait qu’après l’avoir vu genou à terre, incliné devant sa toute puissance.

Enveloppée dans son voile d’arrogance, irradiant de pouvoir et de noirceur, la vipère ne doutait pas une seconde de sa victoire prochaine. Cependant l’étoffe obscure obstrue la visibilité et, emballant l’esprit de trop de confiance, semble paralyser peu à peu les sens.

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Seyrane de Larant
Seyrane de Larant

Divine plume
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Mer 21 Oct - 0:08



william p. thawerson
— « the death ballet  » —

Quelques secondes de silence s’étirèrent avant que Lorna ne réponde à l’affront qui lui avait été lancé. Durant ce court intervalle, l’Ombrageux employa toute son énergie à se préparer au cas où son adversaire déciderait d’employer des armes psychologiques ; les seules qu’il craignait réellement face à elle. Il s’entoura d’une barrière mentale d’indifférence et de détachement et se remémora l’interminable attente de ce jour sacré. Il se représenta cet instant jouissif où enfin il se délecterait de la vision de l’empoisonneuse agonisant, exécutée de sa propre main. Un sourire machiavélique illumina son visage déformé par la rage. Son regard perçant, presque félin, se fixa sur la lame que la brune tournait et retournait entre ses doigts, nonchalamment.
Lorsque son timbre impatient brisa de nouveau le silence, William savait qu’aucun de ses mots n’auraient la portée de l’atteindre. L’attente avait été trop longue pour se laisser déstabiliser par quelques paroles narquoises. Il était immunisé contre le venin de la sorcière.

« Ecoute, Chéri, je t’avouerai que je n’ai pas toute la journée ! Je continuerais bien à bavasser avec toi des heures et des heures, surtout que ta conversation me semble des plus intéressantes mais … »

Le blond demeura un instant interdit, pourtant persuadé que la perfide jeune femme emploierait tous ses talents à le cuisiner psychologiquement. C’est la fraction de seconde qui suffit à Lorna pour lancer l’une de ses dagues d’un geste adroit sans se départir de ce flegme qu’elle n’avait pas quitté depuis le début de la conversation. L’arme fut plus rapide que William ; et seul un prompt écart permit que la lame se loge dans son épaule plutôt que dans son cœur.

« … préférons l’action à ces quelques paroles inutiles. » acheva-t-elle en se levant d’un mouvement brusque qui projeta son fauteuil contre la paroi derrière elle.

La douleur vive qui se répandit dans tout son bras droit projeta l’Ombrageux hors de sa surprise ; et sans quitter des yeux son adversaire qui s’avançait vers lui, tourbillonnant avec la grâce d’une ballerine, il arracha la dague de sa chair avec un rictus de souffrance.
Le picotement qui s’étendait maintenant à son bras et cette impression de bouillonnement ardent dans ses veines confirmèrent au blond ce qu’il avait craint en comprenant que la lame l’avait atteint ; l’arme était imbibée de poison, et cette saleté de solution se mêlait maintenant à son sang. D’ici quelques minutes tout au plus, tout son corps serait contaminé. Cette révélation ne lui ôta ni son sang-froid, ni son pragmatisme habituel : il avait peu de temps, il serait donc doublement efficace.

Lorna se tenait debout sur une table, à quelques mètres à peine ; elle le dominait de toute sa hauteur, enveloppée dans une cape sombre, un sourire moqueur sur les lèvres. Il fallut à William un effort hors du commun pour conserver son sang-froid tant sa fureur était excitée par la vue de l’empoisonneuse. S’il s’était écouté, le jeune homme aurait bondi sur le meuble et, avant même que la brune ne réagisse, l’aurait égorgée.
Mais il savait parfaitement qu’un mouvement aussi impulsif était trop risqué ; la vipère n’attendait que cela. Elle s’amusait probablement du combat qu’il menait contre sa propre impétuosité, se délectait à l’avance de mettre à l’épreuve sa ténacité. En croisant les prunelles sombres de l’empoisonneuse, teintées de la même noirceur que l’était son âme, le blond comprit qu’elle projetait de faire durer le duel. Elle voulait que le combat s’éternise, afin de pouvoir entrevoir les moindres failles du guerrier et puis, lorsqu’elle l’aurait épuisé tel une proie que l’on poursuit, elle lui porterait le coup fatal.

Le sourire du jeune homme se transforma en un rictus effroyable, l’expression si stoïque de son visage, dénaturée par la haine. La brune était si sûre d’elle, si intimement convaincue que cet affrontement n’avait pas d’autre issue que son triomphe, qu’elle ne prenait pas la peine de cacher son jeu. Et William lisait en elle comme dans un livre ouvert, saisissait ses intentions, prévoyait son prochain mouvement. Le venin aurait peut-être raison de lui d’ici quelques fractions de secondes, mais l’orgueil aurait raison de Lorna. Si ce n’était pas aujourd’hui, face à l’Ombrageux, ce serait demain face à n’importe qui d’autre. La vanité était sa faille la plus évidente et le blond ne se priverait pas de trancher cette gorge symbolique qui lui était tendue.

Il lui sembla que c’était le moment juste de lancer, à son tour, son assaut. Tous ses muscles déjà contractés par l’effet du poison se durcirent encore plus, désormais aussi solides que de l’acier. Il resserra son emprise sur sa dague, tant que le sang quitta ses phalanges. Son regard de braise, rendu brûlant par le courroux, revint à sa teinte naturelle c’est à dire un bleu glacé, qui vous paralysait de l’intérieur. Il fixa intensément Lorna et à la seconde précise où il sentit qu’elle allait de nouveau se mettre en mouvement, il s’élança sur elle.

Son bond jusqu’à elle parut durer des siècles alors qu’en vérité il ne s’écoula qu’une fraction de seconde avant qu’il ne soit à ses côtés ; alors les choses se déroulèrent à la fois très rapidement et presque au ralenti, comme dans un rêve. Il profita de l’effet de surprise provoqué par son saut sur la table d’acacia pour asséner un violent coup de poing dans la mâchoire ciselée de la brune ; puis il enfonça rageusement sa lame dans son flanc, et à la facilité avec laquelle le métal pénétra dans la chair, il fut sûr d’avoir percé entre les côtes. Il sortit aussitôt la dague du corps de Lorna et la projeta violemment sur le sol, sur lequel son corps tomba lourdement.

Alors qu’il s’apprêtait à sauter à terre pour achever l’empoisonneuse, il réalisa que ses muscles ne répondaient plus à son cerveau. Il était comme paralysé, incapable de se mouvoir. Il pensa avec une sorte d’étonnement à l’inutilité biologique de la souffrance et de la frayeur, à la perfidie du corps humain qui toujours se fige et devient inerte à l’instant précis où un effort spécial est nécessaire. Il pensa qu’aux moments de crise, ce n’est pas contre un ennemi extérieur qu’on lutte mais toujours contre son propre corps.

Désormais prisonnier d’une enveloppe charnelle inutile, William s’effondra à son tour sur les dalles froides du temple. Ce tombeau, qu’il avait prévu pour Lorna et que celle-ci avait voulu pour lui, serait leur chambre mortuaire commune. Pire que de mourir de la main de leur pire ennemi, ils étaient condamnés à trépasser là, enfermés ensemble, pour toujours et à jamais.



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Alessandra de Marbrand
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Ven 30 Oct - 0:00



teresa & arianna
— « it' been a long time, my old friend » —

Vicieuse comme une vipère, elle s'immisce en nous et, tapie dans l'ombre, elle patiente avant de s'embraser et de prendre le contrôle total sur notre être. La revanche est une amie dangereuse, elle nous contraint, nous soumet, elle nous pousse à ne jamais tourner le dos à nos objectifs, à ne jamais abandonner un combat, elle nous rend plus courageux, plus fort, mais aussi plus cruel car elle fait ressortir, malheureusement, ce qu'il y-a de pire en nous. Car la revanche est déterminée, froide, manipulatrice et, surtout, d'une cruauté sans égale.

Teresa avançait d'un pas rapide mais hésitant, ignorant les hommes et femmes qui, affolés, remontaient la ruelle en sens inverse, visiblement à la recherche d'un abri. Le visage couvert sous une large capuche, la jeune femme ne pouvait s'empêcher de jouer avec le couteau glissé dans sa manche, nerveuse. Elle jeta un coup d’œil en arrière, s'assurant de ne pas avoir été suivie, seulement il y-avait trop de monde pour qu'elle puisse être sûre d'elle. La jeune femme s'engouffra dans une ruelle étroite qui ne menait nulle part et avança jusqu'au bout de l'impasse. Elle s'accroupit face au mur qui condamnait l'allée et chercha par terre, ses doigts tâtonnèrent les dalles humides à la recherche d'un passage. Allez, il doit être par là. Elle sentit une pierre irrégulière sous son index et la tira avec force, dévoilant la présence d'une trappe secrète. Te voilà. Elle tira une autre dalle avant de s'immiscer à l'intérieur.

La jeune femme prit ses précautions et s'accrocha, lorsqu'elle passa entièrement la trappe elle lâcha prise et amortit plus ou moins bien sa chute sur le sol. Elle se releva aussitôt, leva la tête vers le carré de lumière au dessus d'elle puis reprit son chemin. Il ne lui restait plus beaucoup à parcourir afin d'atteindre finalement la planque de l'empoisonneuse, seulement ses souterrains étaient vastes, et il était aisé de s'y perdre. Intérieurement elle se répéta plusieurs fois la route qu'elle devrait emprunter. Droite, droite, tout droit, gauche, encore tout droit... Soudain un bruit retentit au loin et rompit sa récitation, quelqu'un était là, derrière elle, seulement elle ne voyait rien.

Elle continua son avancée, nerveuse, ses doigts jouèrent sur le manche de sa dague. Elle n'était pas à l'aise dans ces souterrains, elle préférait largement avoir un ciel au dessus de sa tête plutôt que d'être cloîtrée dans un sinistre boyau comme celui-ci. Son instinct lui disait qu'elle n'était plus loin, il ne lui restait que quelques mètres. Une part d'elle était impatiente, cela faisait des années qu'elle n'avait pas revu son mentor, seulement il y-avait aussi de l'appréhension. Que dirait Lorna en voyant à quel point son élève était tombée bas après son arrestation il y-a trois ans ? Maintenant qu'elle n'était plus une assassine, mais une esclave...


Elle s'approchait de plus en plus, hésitant à un croisement elle s'arrêta. Le bruit d'un pas derrière elle l'alerta. La jeune femme esquissa un sourire, à présent elle en était sûre, quelqu'un la suivait. « Je me demandais quand est-ce que tu te déciderais à te montrer » lança-t-elle tout en se retournant. Il lui était difficile de reconnaître un visage parmi la pénombre, cependant il y avait des signes qui ne trompaient pas. Lorsque la silhouette derrière elle murmura une insulte, l'assassine sut aussitôt à qui elle avait à faire. « Arianna... ça faisait longtemps. »



****


Comment la vengeance nous trouve-t-elle ? Etait-elle déjà présente dans nos vies ou sommes-nous allés la chercher ailleurs ? A quel moment perdons-nous notre chemin ? Consumée par la colère, la jeune femme serra fermement ses doigts autour du manche de son arme pour se calmer. Je n'aurais pas une deuxième chance... Je ne dois pas me rater. En effet, il n'y aurait pas de seconde chance, si elle n'obtenait pas vengeance ce soir elle ne l'obtiendrait jamais. « Je me demandais quand est-ce que tu te déciderais à te montrer » La jeune femme esquissa un rictus « Merde... » jura-t-elle malgré elle. Pour la discrétion c'était raté. « Arianna... ça faisait longtemps. » lança l'assassine d'une voix assurée.

Il ne servait plus à rien de s'affubler avec des paroles inutiles. Teresa savait très bien ce que voulait son ancienne protégée, après tout ce qu'elle lui avait fait subir, après toutes ces manipulations, elle avait toujours envisagé le jour où Arianna viendrait pour régler ses comptes avec elle.

La jeune femme se jeta sur l'assassine, seulement cette dernière l'esquiva sans difficultés, profitant même de cette attaque pour renverser son adversaire qui atterrit sur le sol. Arianna tâtonnait le sol, affolé, elle ne retrouvait plus son arme. « C'est ça que tu cherches peut être ? » lâcha la sicaire avec mépris, se délectant de la position de faiblesse de son ancienne élève. « Tu pensais vraiment pouvoir me battre à mon propre jeu ? Regardes toi...tu es si faible. » L'assassine cracha ses mots tout en affublant sa victime d'un coup de pied alors qu'elle tentait de se relever.

« Je ne comprends pas, tu étais certes impulsive à l'époque aussi mais...tu n'étais pas d'une telle faiblesse d'esprit. Je suis curieuse... Qu'est-ce qu'il t'es arrivé ? » La jeune femme leva les yeux, suivant du regard son adversaire qui marchait autour d'elle, comme une prédatrice prête à se jeter sur sa proie. « Tu veux vraiment savoir ce qu'il m'est arrivé... » commença-t-elle, aiguisant la curiosité de son ex-mentor qui s'accroupit à côté d'elle. Arianna riposta alors, elle frappa la sicaire au visage et les deux jeunes femmes roulèrent ensemble sur le sol. « C'est toi ! C'est toi qui m'est arrivé ! » Elle criait, le corps et l'esprit tordus par une haine immense. Elles se libérèrent de l'emprise l'une de l'autre et se relevèrent en même temps, comme s'il s'agissait du reflet de l'autre dans un miroir.

Teresa reçut un autre coup de plein fouet mais parvint à agripper son adversaire et la jeta contre le mur avec violence. Arianna resta au sol quelques instants, le souffle court et l'esprit embrumé par le choc, un filet de sang coulait le long de sa tempe. « C'est vraiment dommage, tu avais tellement de potentiel...un vrai gâchis. » lâcha-t-elle comme une dernière insulte avant de s'en aller. C'était une dernière provocation, une manière de dire qu'elle ne la représentait même pas comme un danger potentiel, qu'elle n'était rien pour elle, pas même une nuisance.  

Arianna serra les dents, son épaule la faisait souffrir, tout comme son crâne qui lui semblait être serré dans un étau. Seulement elle ne pouvait pas abandonner maintenant, pas si près du but, pas si près de pouvoir saisir la chance de la battre enfin. S'accrochant au mur elle se releva avec peine et, vacillante elle se remit à la poursuite de son ancien mentor. Ignorant la douleur et toute raison lui criant de faire demi-tour, la jeune femme était plus déterminée que jamais.

« Lorna ! » La jeune femme se figea. Qu'est-ce qu'il y-avait là-bas ? Elle aperçut d'abord Teresa, cette dernière lui tournait le dos, au chevet d'une femme blessée, puis, tournant le regard, elle reconnut William, gisant à terre, inerte. Elle crut d'abord à une vision, son esprit devait lui jouer des tours. Ce n'était tout simplement pas possible qu'un tel hasard se produise et puis, qu'est-ce que William viendrait faire dans ses souterrains ? Non c'est totalement irrationnel, c'est impossible. Teresa tourna alors son regard vers l'ombrageux, ses prunelles bouillonnant de rage. L'assassine se leva et se dirigea vers lui, dégainant son arme.

« Non ! » La jeune femme se jeta sur la sicaire, surprise, cette dernière ne vit pas son ancienne protégée arriver. Les deux jeunes femmes se jaugèrent avec défiance et animosité. « Il va falloir faire mieux que ça si tu veux me mettre à terre. » la défia-t-elle. L'assassine pointa le bout de sa lame en direction de la jeune femme « Je vais me faire un plaisir de t'éliminer. »



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